A l'origine des aventures qui vont suivre, il y a... ... une lointaine histoire de machine nous ramenant en -52 av.J.C, après avoir pris existence au bistrot bien sûr ! ... une situation nouvelle et une idée de solution suivies de deux premières virées spatio-temporelles, le tout au Bistrot du Village : le jour où l'idée de remettre la machine en route germa |
Dans un dernier sursaut la machine s’immobilise.
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Il fait nuit, et le léger brouillard environnant ne permet pas de distinguer correctement le magnifique château, dont l’enceinte se trouve pourtant à moins d’une centaine de mètres de l’endroit où s’est posée la Machine. Tout juste peut-on l’entrapercevoir au travers d’un impressionnant halo de lumière qui semble provenir du parc et des pièces de réception qui ont l’air d’être abondamment éclairées !
Albatros : Quelqu’un reconnait-il ce magnifique château ?
Lilie et Wapata (à l’esprit fort pratique) : Bein, il suffit tout simplement de demander à la première personne que l’on rencontrera sur notre chemin !
Les autres : Non pas vraiment, le brouillard nous en empêche !
Albatros et Lahaut : Eh bien approchons-nous un peu plus, afin de savoir de quoi il en retourne !
La petite équipée pénètre ainsi dans l’enceinte du château après avoir, grâce à un subterfuge tenu secret jusqu’à nos jours, réussi à passer l’obstacle à première vue infranchissable de la garde pléthorique qui en tenait l’entrée. De la musique et de nombreux éclats de voix quelque peu étouffés par le brouillard commencent à leur parvenir aux oreilles, au fur et à mesure qu’ils approchent de l’entrée principale.
Lahaut et Solcha (faisant appel à leur prodigieuse mémoire photographique) dirent alors d’une même voix: Ayé ! Nous avons trouvé de quel château il s’agit !
Nous sommes au château de Chantilly !
Admiratifs, Albatros et les autres : bravo !
Lahaut ouvrant la marche : entrons mes amis, entrons !
Un nombre incroyable de convives habillés dans des costumes d’un autre âge, sont assis autour de tables magnifiquement décorées. Un peu à l’écart des autres, plus d’une vingtaine donnent l’impression d’avoir bénéficié d’une décoration encore plus soignée. Il doit probablement s’agir des tables d’honneur !
Un homme, qui semble être l’organisateur de la fête, s’agite dans tous les sens en passant d’une table à l’autre tout en donnant des ordres brefs aux très nombreux serviteurs qui s’affairent dans un incessant ballet, entre les cuisines et les tables des convives.
Lilie (interrogeant une invitée qui se trouvait à sa portée) : quel est donc le nom de celui qui s’agite comme un véritable diable sorti de sa boîte ?
Surprise par cette soudaine question l’interrompant dans ses ripailles, l’invitée faillit bien s’étouffer !
Puis d’un air hautain et dédaigneux, faisant alternativement passer son regard de la personne qui avait osé la déranger vers les autres personnes étrangement accoutrées qui l’accompagnaient : Pfff… Si vous ne savez pas tout cela, c’est que vous n’avez donc pas été invitée !
- Pertinente réponse, répliqua un autre convive assis tout près d’elle.
- Mais que font donc les domestiques pour avoir laissé passer des manants enguenillées de la sorte, enchaina une jeune femme à la coiffure impressionnante.
- Ne voyez-vous donc pas qu’il s’agit tout simplement de bouffons chargés d’animer notre belle et magnifique soirée, dit un homme à l’oeil moqueur.
- Oui, d’ailleurs regardez… Comme est comique celui déguisé en oiseau, rajouta un précieux personnage poudré à souhait qui était assis un peu plus loin.
- L’imitation est parfaite ! renchérit son voisin de table d’un air connaisseur, après avoir chaussé de drôles de bésicles.
- Se rapprochant de l’Oisix afin de mieux pouvoir l’observer, un homme d’un certain âge souffla alors : Je m’intéresse à l’ornithologie, et peux vous dire qu’il doit certainement s’agir d’un Albatros, oui... D’un Albatros !
- Un Albatros ! Tiens donc... En êtes-vous sûr, mon bon ami ? lui rétorqua une élégante dame à l’allure de Comtesse.
- Quand allez-vous enfin commencer votre spectacle, les bouffons ? Reprit la première invitée apostrophée par Lilie.
Toute la tablée se mit alors à battre des 2 mains en scandant : Oui... Le spectacle ! Le spectacle ! Le spectacle !
Wapiti (sentant une certaine tension monter au sein du petit groupe de Villageois) : Du calme les amis, du calme ! N’oubliez pas que nous sommes-là en tant que simples observateurs, et que nous ne devons en aucun cas perturber le cours de l’histoire ! Les effets pourraient en être désastreux !
Sentant l’esclandre venir gâcher la fête, un jeune convive un peu plus avenant que les autres daigna enfin répondre à la question posée par Lilie :
Eh bien voyons mon amie... Vous ne l’avez donc pas reconnu ? Il s’agit du merveilleux Vatel !
Les yeux d’Albatros et de Wapiti se mirent alors à briller de mille feux : Waouh ! Vatel ! Le fameux..... François Vatel ?!
L’invité : Oui, François Vatel ! "Contrôleur général de la bouche" du Prince Louis II de Bourbon-Condé !
Une autre invitée : Que tout le monde appelle le Grand Condé !
Instantanément sur la même longueur d’onde, Wapiti et Albatros : Vatel... Le château de Chantilly...
Wapiti : Mais alors... Penses-tu à la même chose que moi, Albatros ?
Albatros : Oh que oui ! Il doit donc certainement être là... Quelque part dans la salle !!!
Soudainement envahis d’une intense émotion, ils se mettent alors simultanément à parcourir des yeux l’immense salle...
En s’attardant tout particulièrement vers les tables d’honneur pour, au bout de quelques secondes, tomber en arrêt sur l’une d’entre elles...
Siégeant à l’une des plus belles tables de ce gargantuesque festin, et tout comme ils l’avaient pressenti...
Louis XIV... Le Roi Soleil en personne... Est effectivement bien-là !
Pataugas (qui n’avait pas suivi la discussion) : Chouette, chouette, chouette ! Nous allons pouvoir allégrement festoyer !
A nous les rôtis et les poulardes ! A nous les...
Soudain... Un bruit strident semblant venir de l’extérieur coupa court à la conversation, et un éclair envahit le ciel...
Tchiiiiii... Booooum !
Les autres (surpris par ce bruit inattendu) : quoi donc est-ce ?
Pataugas et Lilie : z’ont fait péter une fusée !
Albatros n’a pas le temps de répliquer... Qu’une seconde, une troisième, puis toute une série de fusées strient le ciel pour éclater en un véritable feu d’artifice !
Les autres : la Machine a pété les plombs ! Sommes revenus au 14 juillet !
Albatros : Non, non, les amis ! Je ne le crois pas, il doit tout simplement s’agir d’une...
La réponse fut donnée par les convives eux-mêmes, qui d’un bond se levèrent tous aux cris de...
Le feu d’artifice a commencé ! Le feu d’artifice a commencé ! Allons tous dehors l’admirer !
Pataugas : Quelque chose me turlupine tout de même... Un festin aussi somptueux sans l’ombre du moindre poisson !!??
Où sont les soles, les turbots et les barbues ?
Point de limandes, de carrelets ou de raies ?
Et les coquillages ! Où sont donc les coquillages ?
A ces noms de produits de la mer évoqués, le regard d’Albatros s’assombrit d’un seul coup : interrogeant l’invité le plus proche de lui : mais quel jour sommes-nous donc, mon jeune ami ?
L’invité (surpris par cette question qui lui paraissait bien incongrue) : Eh bien nous sommes, le... Nous sommes le... Jeudi 23 avril 1671, parbleu !
Albatros (dont le sang de volatile venait de se glacer instantanément) : Aaaargh ! Nous sommes le jeudi 23 avril 1671 !?
Vite les amis, vite ! Profitons de la diversion provoquée par le feu d’artifice, pour nous éclipser et retourner rapidos à la Machine !
Fabizan (toujours prête à faire la fête) : pourquoi donc cette précipitation, juste au moment où l’on commençait à s’amuser ?
Albatros : parce que je ne crois pas qu’il soit bon d’assister à l’horrible drame qui va se jouer dans les heures qui vont suivre !
Tous les autres comprenant immédiatement la situation, en se remémorant la fin tragique de cette célèbre fête : Oui tu as raison Albatros, c’est mieux ainsi !
Rejoignons très vite la Machine à remonter le temps...
La Machine : Roooooooo... Vroooooooum... Tchoooooou...