Comme c'est un amateur de cyclisme, et qu'il est supporteur de La Française des Jeux, il avait été invité dans la caravane publicitaire qui précède toujours une étape du Tour de France. Pour participer, il n'avait pas rechigné dans la distribution des gadgets, casquettes, sacs, et autres babioles publicitaires. Au début, cela l'avait beaucoup amusé. Au début, seulement. La foule qui se pressait autour des voitures affichant les logos des marques, sponsors du Tour, avait fini par l'inquiéter tant ces êtres de tous âges, de tous sexes, faisaient preuve d'une telle avidité, d'une telle frénésie, pour recevoir ces choses inutiles...mais gratuites ! Une mère lui avait même présenter son enfant à bouts de bras en criant : monsieur, monsieur, pour mon gamin, il n'a rien eu ! La folie totale, m'a-t-il raconté. On lui arrachait presque les mains ! Du coup, en me souvenant de ce qu'il m'avait dit, je me prends à regretter que la distribution d'euros, samedi à Paris, ait été annulé ! Bon sang ! Nous avons raté un sacré carnage ! Car beaucoup d'individus étaient présents sur les lieux rien que pour sauter sur le quidam qui aurait eu en mains une bourse remplie d'euros, et le tabasser à l'occasion s'il lui prenait l'envie de protester ! Frustrés par l'annonce que l'argent "sans se fouler" leur passait sous le nez, ils se sont donc déchaînés sur ce qui se pouvait détruire, voler. Réaction de deux jeunes filles, interviewées:
- Tout de même, renverser une voiture parce que cela a été annulé, ne croyez vous que c'est exagéré.?
L'une d'entre elles :
- Absolument pas ! C'est normal !
Oui, elle a dit que c'est normal.
Alors, que faut-il en penser ? Peut-être trouverons nous des réponses en lisant "Le temps des émeutes" de Alain Bertho, dont voici le site :
http://berthoalain.wordpress.com/
Et l'on constate que les émeutes furent nombreuses durant le mois de novembre...partout dans le monde.
Pour celle des "euros manqués", quoi dire, sinon que cela rappelait le moyen âge lorsqu'on jetait des pièces aux manants? L'infantilisation de la société, le refus du réel : que penser de ces mères de familles qui sont venues au milieu de cette foule avec leurs bébés dans des landaux ?
Alain Bertho parle du manque de réponse du personnel politique devant la misère des gens qui ne trouvent plus à qui s'adresser. Peut-être évoque-t-il aussi la chute du mur de Berlin et la disparition du monde "socialiste", l'unification de la planète par une globalisation économique qui a désanchanté l'espoir d'une autre société - combien "le programme commun de la gauche" nous a fait rêver ; cette possibilité d'une société plus juste qu'est-elle devenue ? Alors les gens ne veulent plus rêver, ne veulent plus se battre, isolés qu'ils sont dans cette réorganisation du travail qui a éradiqué les grosses structures pour mieux individualiser la production, et ne se voient que dans une seule perspective : s'en tirer tout seul, quitte à s'essuyer les pieds sur ceux ou celles qui auront l'outrecuidance de leur barrer la route.
- Tout de même, renverser une voiture parce que cela a été annulé, ne croyez vous que c'est exagéré.?
L'une d'entre elles :
- Absolument pas ! C'est normal !
Oui, elle a dit que c'est normal.
Alors, que faut-il en penser ? Peut-être trouverons nous des réponses en lisant "Le temps des émeutes" de Alain Bertho, dont voici le site :
http://berthoalain.wordpress.com/
Et l'on constate que les émeutes furent nombreuses durant le mois de novembre...partout dans le monde.
Pour celle des "euros manqués", quoi dire, sinon que cela rappelait le moyen âge lorsqu'on jetait des pièces aux manants? L'infantilisation de la société, le refus du réel : que penser de ces mères de familles qui sont venues au milieu de cette foule avec leurs bébés dans des landaux ?
Alain Bertho parle du manque de réponse du personnel politique devant la misère des gens qui ne trouvent plus à qui s'adresser. Peut-être évoque-t-il aussi la chute du mur de Berlin et la disparition du monde "socialiste", l'unification de la planète par une globalisation économique qui a désanchanté l'espoir d'une autre société - combien "le programme commun de la gauche" nous a fait rêver ; cette possibilité d'une société plus juste qu'est-elle devenue ? Alors les gens ne veulent plus rêver, ne veulent plus se battre, isolés qu'ils sont dans cette réorganisation du travail qui a éradiqué les grosses structures pour mieux individualiser la production, et ne se voient que dans une seule perspective : s'en tirer tout seul, quitte à s'essuyer les pieds sur ceux ou celles qui auront l'outrecuidance de leur barrer la route.