J'y suis allée la première fois en 2005, nous sommes au moins en 19785, j'y vais au moins une fois par an et je ne suis toujours pas rassasiéemamina a écrit:Je me régale d'autant plus qu'à travers quelques images où je retrouve des lieux connus, j'en découvre plein d'autres nouveaux ! et puis je sens venir le plus beau !
Combien de fois faut-il aller en Islande pour être rassasiée ?
+4
Skyrgamur
lahaut
mamina
Wapiti
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Un tour d'Islande, au pays du feu... et des eaux.
Skyrgamur- Localisation : Normandie
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Skyrgamur, le lutin Islandais
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- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
Haaa, la gastronomie islandaise...pataugas a écrit:J'attends impatiemment que la gastronomie islandaise fasse son apparition...
Et pas qu'avec un vulgaire camion débordant de skyr, n'est-ce pas ?
Chaque soir, alternance entre de bons poissons (aiglefin, truite, saumon...) bien accommodés ou de délicieux morceaux d'agneau au goût inimitable... Nous nous sommes régalés !
Pour l'accompagnement, rien d'exceptionnel (riz, patates, pâtes et leur poêlée de petits légumes) si ce n'est les qualités de cuisinières de certaines d'entre nous.
Et le pot-au-feu islandais à l'agneau... Hmmmm !
Au petit-déjeuner ou en dessert, les yaourts islandais et le skyr régalaient tout le monde...
Pour le reste...
Les pique-nique ont fait la part belle aux charcuteries et fromages locaux -rien à envier aux délices franchouillards en la matière, loin de là !-, aux harengs à toutes les sauces, aux fruits produits dans le pays (tomates, pommes) ou non (oranges, bananes)... le tout avec du pain qui ne mérite pas cette appellation (genre "pain de mie" ou "pain à sandwichs"... ceci dit, celui au céréales avait son petit succès). Et pour les gourmands, il y avaient gâteaux secs et/ou chocolat... rien de bien différent de ce que l'on trouve par chez nous.
Te voilà un peu rassasiée, Pataugas-la-Gourmande ?
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"Nous méritons toutes nos rencontres, elles sont accordées à notre destin et ont une signification qu'il nous appartient de déchiffrer." F. Mauriac
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- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
Jour 7 – Une journée le long de la Jökulsá
Nous quittons Mývatn, ses sites volcaniques et sa faune touristique pour filer plus à l’est randonner en plusieurs séquences le long de la Jökulsá, la « Rivière du Glacier » et son canyon d’une trentaine de kilomètres de long.
Une piste secouante succède à la confortable N1 pour nous mener à travers une toundra de bouleaux et saules nains, d’herbes rases et de roches à nu, vers un premier point d’arrêt, Bilastaeði.
Première petite marche d’une heure à la rencontre du canyon, de sa végétation arbustive et de nos premières cascades du jour.
Nous quittons Mývatn, ses sites volcaniques et sa faune touristique pour filer plus à l’est randonner en plusieurs séquences le long de la Jökulsá, la « Rivière du Glacier » et son canyon d’une trentaine de kilomètres de long.
Une piste secouante succède à la confortable N1 pour nous mener à travers une toundra de bouleaux et saules nains, d’herbes rases et de roches à nu, vers un premier point d’arrêt, Bilastaeði.
Première petite marche d’une heure à la rencontre du canyon, de sa végétation arbustive et de nos premières cascades du jour.
Un bout de piste plus loin, c’est vers Hljόðaklettar, les « Rochers de l’Écho » que nos pas nous mènent. A la rencontre de formations basaltiques surprenantes, orgues verticaux, horizontaux, en onde, en coupe, dans tous les sens, offrant une résonnance particulière au torrent et une déstabilisation du regard.
Les dieux du temps nous sont aujourd’hui plus favorables et c’est sous un soleil agréable qui joue à cache-cache avec les nuages que nous marchons et pique-niquons.
Les dieux du temps nous sont aujourd’hui plus favorables et c’est sous un soleil agréable qui joue à cache-cache avec les nuages que nous marchons et pique-niquons.
Plus loin au nord encore, plus près de l’océan encore, au terme du canyon et de la piste, nous succombons à la balade touristique à Ásbyrgi, le cirque en fer à cheval, entouré de falaises volcaniques. Une vraie forêt avec des arbres dépassant les 2 mètres, un beau petit lac vert aux eaux calmes dans lesquelles jouent les nuages, un espace de gazon accueillant, tout invite à la sieste digestive… si ce n’est la compagnie envahissante d’un bus de tamalous et bobolas italiens… et la longue route qui nous attend encore.
Reprenant le véhicule et la piste, nous remontons cette fois le canyon par sa rive droite, toujours dans ce désert quasiplat d’arbustes et herbes rases, pour un dernier arrêt incontournable à l’entrée du canyon et la chute d’eau la plus puissante en Europe : Dettifoss.
Les centaines de tonnes d’eau noire qui se fracassent chaque seconde 45 mètres plus bas dans un bruit assourdissant au milieu des roches noires sont un spectacle dont on ne se lasserait pas. Mais le peu de temps laissé par Jön sur le site (le chrono tourne !) ne nous permet pas de flâner et nous courons presque pour remonter une centaine de mètres la Jökulsá pour découvrir Selfoss, certes moins haute (15 mètres) mais beaucoup plus large, composée d’une multitude de chutes parallèles, ensemble non moins spectaculaire.
Les centaines de tonnes d’eau noire qui se fracassent chaque seconde 45 mètres plus bas dans un bruit assourdissant au milieu des roches noires sont un spectacle dont on ne se lasserait pas. Mais le peu de temps laissé par Jön sur le site (le chrono tourne !) ne nous permet pas de flâner et nous courons presque pour remonter une centaine de mètres la Jökulsá pour découvrir Selfoss, certes moins haute (15 mètres) mais beaucoup plus large, composée d’une multitude de chutes parallèles, ensemble non moins spectaculaire.
Les jambes sont fatiguées, les yeux déjà brûlés de soleil et de merveilles, mais le spectacle qui suit saura envoûter ceux qui pourront garder leurs mirettes ouvertes.
Notre véhicule file sur la piste caillouteuse puis sur la route goudronnée, toujours plus à l’est, sur les plateaux désertiques. Paysages de roches plus ou moins à nu se succèdent ; le soleil joue avec les nuages qui s’amoncellent, offrant des luminosités inimitables ailleurs ; les sommets se cachent, les ondées passent au loin… ou sur nous. La route monte, tutoie les nuages, s’y glisse… Le temps semble s’arrêter dans des paysages colorés et noirs, dans ce brouillard mouvant et humide, dans cette lumière indescriptible. C’est vraiment magique et franchement irracontable… et tant pis pour ceux qui ont dormi !
Au bout des kilomètres avalés, Egilsstaðir, la plus grande « ville » (une bourgade !) de l’est nous accueille avec son lac et sa somptueuse et confortable guesthouse (grande maison très élégamment et chaleureusement agencée et décorée, et ses petites cabanes de bois en guise de chambres.
Notre véhicule file sur la piste caillouteuse puis sur la route goudronnée, toujours plus à l’est, sur les plateaux désertiques. Paysages de roches plus ou moins à nu se succèdent ; le soleil joue avec les nuages qui s’amoncellent, offrant des luminosités inimitables ailleurs ; les sommets se cachent, les ondées passent au loin… ou sur nous. La route monte, tutoie les nuages, s’y glisse… Le temps semble s’arrêter dans des paysages colorés et noirs, dans ce brouillard mouvant et humide, dans cette lumière indescriptible. C’est vraiment magique et franchement irracontable… et tant pis pour ceux qui ont dormi !
Au bout des kilomètres avalés, Egilsstaðir, la plus grande « ville » (une bourgade !) de l’est nous accueille avec son lac et sa somptueuse et confortable guesthouse (grande maison très élégamment et chaleureusement agencée et décorée, et ses petites cabanes de bois en guise de chambres.
Résumé pour SMS : Des chutes d'eau et des rochers le long du canyon de la Jökulsá...
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Invité- Invité
Nom de Dieu ce que c'est beau !
(je viendrai lire plus tard, y'a ma patronne qui me bombarde de regards courroucés, la vache un de ces jours je lui règle son compte !)
(je viendrai lire plus tard, y'a ma patronne qui me bombarde de regards courroucés, la vache un de ces jours je lui règle son compte !)
Wapiti- Admin
- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
Jour 8 – D’un fjord à l’autre
Ce matin, le plafond est particulièrement bas et ne semble pas vraiment vouloir se lever.
La rando prévue sur les hauteurs vers le lac émeraude de Stόrurð sous les sommets de Dyrfjöll est annulée, remplacée par une balade côtière de 4 heures sur les rives du Borgarfjörður. L’occasion d’apprécier encore la végétation rase et fleurie locale, d’observer la faune aviaire de cette fin d’été, de renifler les relents faisandés des restes d’une baleine (échouée ou chassée ? ), de traverser tant bien que mal moult rus, ruisseaux et zones aqueuses peuplées de linaigrettes cheveux au vent, de pique-niquer en plein vent au pied d’un treuil installé en haut de la falaise pour débarquer marchandises et pêches au début du siècle dernier… et comble du bonheur, de s’offrir un retour « tout terrain » « dré dans l’pentu », au milieu des bruyères, des bouleaux et saules ras qui vous font des croches-pattes et d’un pierrier délité qui aurait pu se révéler bien dangereux…
Impossible d’avoir une idée de la réelle beauté des montagnes environnantes, le couvercle nuageux ne se lèvera pas. Dommage, il parait que c’est superbe.
Ce matin, le plafond est particulièrement bas et ne semble pas vraiment vouloir se lever.
La rando prévue sur les hauteurs vers le lac émeraude de Stόrurð sous les sommets de Dyrfjöll est annulée, remplacée par une balade côtière de 4 heures sur les rives du Borgarfjörður. L’occasion d’apprécier encore la végétation rase et fleurie locale, d’observer la faune aviaire de cette fin d’été, de renifler les relents faisandés des restes d’une baleine (échouée ou chassée ? ), de traverser tant bien que mal moult rus, ruisseaux et zones aqueuses peuplées de linaigrettes cheveux au vent, de pique-niquer en plein vent au pied d’un treuil installé en haut de la falaise pour débarquer marchandises et pêches au début du siècle dernier… et comble du bonheur, de s’offrir un retour « tout terrain » « dré dans l’pentu », au milieu des bruyères, des bouleaux et saules ras qui vous font des croches-pattes et d’un pierrier délité qui aurait pu se révéler bien dangereux…
Impossible d’avoir une idée de la réelle beauté des montagnes environnantes, le couvercle nuageux ne se lèvera pas. Dommage, il parait que c’est superbe.
Nous reprenons notre véhicule, repassons par Egilsstaðir et filons sud / sud-est vers nos prochains fjords.
La route est un peu morne à mon goût, faute à une certaine fatigue qui s’abat sur moi, et au temps bouché qui ne nous laisse qu’imaginer ce que doit être le paysage montagneux de cette région…
Nous abordons les fjords de l’est, et du côté de Fáskrúðsfjörður faisons un bref arrêt à Buðir où un drapeau français en haut d’un mât, un petit cimetière et un musée, malheureusement fermé, honorent les pêcheurs français qui accostaient dans ces eaux au cours de leurs saisons de pêche en mer d’Islande.
La route côtière nous mène au fond du fjord avant de longer sa côte sud jusqu’à son phare qui semble sorti d’une bande dessinée et une bande de basalte noir s’enfonçant dans la mer. Dernière petite balade iodée du jour sur ces rochers à fleur d’eau salée.
La route est un peu morne à mon goût, faute à une certaine fatigue qui s’abat sur moi, et au temps bouché qui ne nous laisse qu’imaginer ce que doit être le paysage montagneux de cette région…
Nous abordons les fjords de l’est, et du côté de Fáskrúðsfjörður faisons un bref arrêt à Buðir où un drapeau français en haut d’un mât, un petit cimetière et un musée, malheureusement fermé, honorent les pêcheurs français qui accostaient dans ces eaux au cours de leurs saisons de pêche en mer d’Islande.
La route côtière nous mène au fond du fjord avant de longer sa côte sud jusqu’à son phare qui semble sorti d’une bande dessinée et une bande de basalte noir s’enfonçant dans la mer. Dernière petite balade iodée du jour sur ces rochers à fleur d’eau salée.
Nous longeons encore quelques fjords de l’est en direction du sud, pour terminer au fond de l’un d’eux, dans la ferme-auberge qui nous attend.
Pendant que je grelotte de fatigue sous mon duvet à écouter les bruits de la cuisine, les papotages des uns et des autres, Jön nous concocte dehors un barbecue d’agneau et de patates des plus délicieux. Miam !
Pendant que je grelotte de fatigue sous mon duvet à écouter les bruits de la cuisine, les papotages des uns et des autres, Jön nous concocte dehors un barbecue d’agneau et de patates des plus délicieux. Miam !
Résumé pour SMS : Rando, fjords, nuage, miam !
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"Nous méritons toutes nos rencontres, elles sont accordées à notre destin et ont une signification qu'il nous appartient de déchiffrer." F. Mauriac
Invité- Invité
Wap, dans cette histoire je reste près des formations volcaniques avec un stock de reliefs de gigots et un duvet. Le minibus est parti pour l'étape suivante, s'il ne repasse pas par là au retour je ferai fonctionner mes guibolles.
Les paysages volcaniques me font... comment dire... bah je crois que ça ne se dit pas, ça se vit, tout simplement.
Si Lilie passe par là : as-tu vu dans ta belle Guirlande les orgues de basalte que l'on nomme la chaussée des géants ? Ca donne quoi ?
Les paysages volcaniques me font... comment dire... bah je crois que ça ne se dit pas, ça se vit, tout simplement.
Si Lilie passe par là : as-tu vu dans ta belle Guirlande les orgues de basalte que l'on nomme la chaussée des géants ? Ca donne quoi ?
Wapiti- Admin
- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
Jour 9 – Derniers fjords de l’est
Il y a souvent dans mes voyages un ou deux jours plus maussades, durant lesquels je suis envahie d’une certaine lassitude. En Islande, c’est de fait le cas depuis hier. Entre fatigue et météo grisounette, c’est un sentiment de déception et frustration qui aurait tendance s’installer. Et pourtant, les beautés à découvrir ne sont pas inexistantes le long de cette route côtière que nous reprenons en direction du sud.
Si le plafond n’est guère plus haut que la veille et nous cache encore la majorité des sommets, nous pouvons néanmoins observer de relativement près les pentes abruptes de caillasses et graviers basaltiques noirs ou colorés de rhyolite qui dégringolent jusqu’à la route que nous empruntons à leurs pieds. Il n’y a aucun mal à croire les panneaux routiers mettant en garde contre les chutes de pierres, tant la question me taraude l’esprit : comment tout cela tient-il ?
Et côté mer, nous ne sommes pas non plus au bout de nos surprises. Aujourd’hui, ce sont quelques dauphins qui ont décidé de venir nous faire un petit coucou de leurs nageoires dorsales, à quelques mètres du rivage et de la route. Rencontre imprévisible : ce n’est ni la période, ni les lieux les plus propices.
Un peu plus loin, c’est consciemment que nous nous enfonçons dans le « fjord des cygnes », Álftafjörður. Et ils sont au rendez-vous, par milliers, dans toute leur élégance et pas aussi farouches qu’on le dit.
Il y a souvent dans mes voyages un ou deux jours plus maussades, durant lesquels je suis envahie d’une certaine lassitude. En Islande, c’est de fait le cas depuis hier. Entre fatigue et météo grisounette, c’est un sentiment de déception et frustration qui aurait tendance s’installer. Et pourtant, les beautés à découvrir ne sont pas inexistantes le long de cette route côtière que nous reprenons en direction du sud.
Si le plafond n’est guère plus haut que la veille et nous cache encore la majorité des sommets, nous pouvons néanmoins observer de relativement près les pentes abruptes de caillasses et graviers basaltiques noirs ou colorés de rhyolite qui dégringolent jusqu’à la route que nous empruntons à leurs pieds. Il n’y a aucun mal à croire les panneaux routiers mettant en garde contre les chutes de pierres, tant la question me taraude l’esprit : comment tout cela tient-il ?
Et côté mer, nous ne sommes pas non plus au bout de nos surprises. Aujourd’hui, ce sont quelques dauphins qui ont décidé de venir nous faire un petit coucou de leurs nageoires dorsales, à quelques mètres du rivage et de la route. Rencontre imprévisible : ce n’est ni la période, ni les lieux les plus propices.
Un peu plus loin, c’est consciemment que nous nous enfonçons dans le « fjord des cygnes », Álftafjörður. Et ils sont au rendez-vous, par milliers, dans toute leur élégance et pas aussi farouches qu’on le dit.
La randonnée du jour nous engage dans une vallée en bout de fjord, le long d’une des innombrables rivières de ce pays. Le sentier monte tranquillement au milieu des habituels buissons d’arbres arctiques, des herbes rases fleuries et couches de mousses fluorescentes, sous l’œil curieux ou narquois des inévitables et inséparables trios de moutons. A y regarder de plus près, ce sentier est différent des précédents : il est composé d’une multitude de petits cailloux de rhyolite colorée. Des ocres, des bordeaux, des violets, des verts, des blancs et toute la palette de couleurs y passe. Levons la tête sur la gauche, et c’est une vallée annexe aux pentes colorées qui se dévoile, comme un avant-goût de ce que l’on devrait découvrir au Landmannalaugar… Sauf que le temps reste très gris, que la bruine s’installe et que nous n’en verrons aujourd’hui guère plus.
Après le pique-nique humide, nous redescendons… au début tranquillement sur le sentier, mais bien sûr cela ne dure pas et nous finissons de rincer nos pantalons dans le fouillis détrempé des arbustes, au risque permanent d’y laisser une cheville ou pire… Pour couronner le tout, la pluie s’invite carrément, et c’est détrempée, gelée et furieuse que je reviens au véhicule. Séance de striptease garanti : je veux me mettre au sec ! Heureusement le surpantalon est dans le sac et sec (tout le monde n’a pas la chance d’avoir du change sous la main), mais il n’est guère facile de l’enfiler en étant humide et me contorsionnant sur mon siège… Et cette petite gymnastique ne suffit pas à me réchauffer. L’humeur est donc en accord avec le paysage qui défile derrière les essuie-glaces : gris de ciel, gris de cailloux, gris de mer…
Une petite randonnée côtière était encore prévue pour cet après-midi, mais vu le temps et l’humeur des troupes, Jön en abandonne l’idée. Néanmoins, il n’est pas tard et il nous propose un crochet vers la première langue glaciaire du Vatnajökull, l’immense glacier-volcan du sud-est du pays, que nous apercevons : Hofelljökull. Le van stationne au bord du petit lac glaciaire gris dans lequel flottent nos premiers glaçons gris qui se détachent de la masse grise de glace et ses moraines noires. Toujours pas réchauffée ni réconciliée, je refuse de descendre du van pour profiter de l’accalmie des eaux du ciel en allant voir cela de plus près. La vue d’ici me suffit pour aujourd’hui ; je compte sur de meilleures dispositions météo et personnelles pour demain…
Il est relativement tôt quand nous arrivons à Höfn quelques kilomètres plus loin, et se promener sur le port et en ville pourrait s’envisager, si ce n’est les trombes d’eaux qui se déversent sur nous, accompagnées de bourrasques bien désagréables. Repli stratégique dans l’AJ fréquentée qui nous accueille ce soir. Installation, popotte, douches, petite soirée tranquille au sec… entre brouhaha de Français (beaucoup), Italiens (toujours), Anglais, Espagnols et Russes…
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Wapiti- Admin
- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
Si, tout plein !lahaut a écrit:T'as pas vu des macareux ?
En peluches, en posters, en cartes postales... du côté de Reykjavik.
Quant aux vrais... z'avaient déjà migré plus loin à la mi-août...
Une des raisons pour lesquelles il faudra que je retourne en Islande... en juillet.
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Invité- Invité
Wap, j'ai du mal à t'imaginer de mauvaise humeur.
Wapiti- Admin
- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
Et pourtant, si tu savais ! Ce n'est pas si rare que cela... et il vaut mieux ne pas me contrarier ou être dans mes pattes ces jours-là !pataugas a écrit:Wap, j'ai du mal à t'imaginer de mauvaise humeur.
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Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
Oh que ca donne envie tout ca! Merci Wap de prendre le temps a chaque retour de voyage, de nous concocter un beau carnet en mots et en images.
Lilie
Lilie
Dolma- Localisation : Je m'balade sur les chemins...
J'arrive ! Il va me falloir du temps pour lire cette Islande-là et voir si ça me donne envie d'aller y faire une balade...
Dolma
Dolma
Skyrgamur- Localisation : Normandie
Bon, et la suite Wap ?
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Skyrgamur, le lutin Islandais
Wapiti- Admin
- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
Avant celle de l'Ouzbekistan, c'est sûr... mais quand, j'sais pas ! Dès que possible, promis.Skyrgamur a écrit:Bon, et la suite Wap ?
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Skyrgamur- Localisation : Normandie
Au plus tard durant les prochaines vacances de Toussaint ???
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Skyrgamur, le lutin Islandais
fabizan- Localisation : Sainte Enimie Lozère
Je suis ton périple en même temps sur Google earth Wapiti, ton récit et tes photos me donnent vraiment envie, ce pays est étonnant !
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Fabienne
Skyrgamur- Localisation : Normandie
fabizan a écrit:Je suis ton périple en même temps sur Google earth Wapiti, ton récit et tes photos me donnent vraiment envie, ce pays est étonnant !
Encore une conquise ?
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Skyrgamur, le lutin Islandais
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
Skyrgamur a écrit:fabizan a écrit:Je suis ton périple en même temps sur Google earth Wapiti, ton récit et tes photos me donnent vraiment envie, ce pays est étonnant !
Encore une conquise ?
Ca fait lurette que je suis conquise... reste a trouver le temps, trop courte cette vie pour une si jolie planete!
Lilie
fabizan- Localisation : Sainte Enimie Lozère
Wapiti, la suite serait la bienvenue qui nous apporterait un peu de fraicheur en ces temps de chaleur exceptionnelle
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Fabienne
Wapiti- Admin
- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
Tu manques de glaçons ?fabizan a écrit:Wapiti, la suite serait la bienvenue qui nous apporterait un peu de fraicheur en ces temps de chaleur exceptionnelle
T'as de la chance, y'en a des gros en pagaille qui arrivent...
...bientôt !
(P.S. : j'aime bien le "bientôt", c'est un terme plein d'espoir... mais tellement vague sur la période d'attente ! )
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Wapiti- Admin
- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
Jour 10 – De la glace et de l’eau
En ce matin gris, les perspectives semblent toujours bien humides, mais Jön est confiant dans le fait que cette nouvelle journée sera meilleure que la veille… Nous restons sceptiques : les prévisions islandaises, bof, bof ! (il y a une Lutine qui m’avait prévenue )
Néanmoins, un vent d’excitation fébrile anime les troupes : ce matin, nous allons chercher les glaçons pour l’apéro !
De Höfn, la ville la plus au sud-est de l’île, nous repartons sur la côte sud en direction de l’ouest.
Nous commençons à longer la très longue région du déversoir de l’immense glacier-volcan Vatnajökull, avec ses multiples langues glaciaires qui glissent entre les monts jusqu’à leurs bassins de fonte, rivières, lagons ou fjords. Le paysage est néanmoins moins abrupt que dans les fjords de l’est et une large bande plate de terres agricoles s’étend généralement entre les flans montagneux et l’océan gris et calme. De loin en loin, les sempiternels groupes de maisons blanches aux toits colorés et leurs amas de ballots blancs de foin nous signalent les fermes.
Côté lagon, les quelques tentatives de percées solaires offrent de belles luminosités.
Enfin nous voilà au pied de Jökulsárlón, le lagon des icebergs.
Et ils sont là, les glaçons ! Dans leur majesté blanche, bleu lagon et bleu profond. Ils nous attendent sagement, baignant dans l’eau grise du lagon au pied de cette énorme langue glaciaire grise, impressionnante de largeur, dont on ne voit pas grand-chose tant le ciel cotonneux l’enveloppe jusqu’à très basse altitude.
Mais peu importe : le véhicule amphibie jaune pétant nous attend pour une petite virée sur l’eau, au plus près des stars des lieux. Et bien sûr, nous rivalisons de beauté dans nos gilets de sauvetage de l’universel orange pétant qui nous sied tant au teint (sur ce point je ne rigole pas : de tous mes voyages, mes plus beaux portraits de mes compagnons de voyage ont été ceux tirés dans ces conditions colorées de navigation). Sur-pantalons, triples épaisseurs chaudes et imperméables au vent et à l’éventuelle rincée, bonnets, écharpes… et gilet de sauvetage, nous sommes un peu bibendums et serrés comme des sardines dans notre embarcation ; pas facile de dégainer pour une belle photo bien cadrée… Mais nous mitraillons. Pas facile non plus de comprendre les explications de notre guide tant son débit en anglais est trop rapide (pour moi en tout cas)… Mais encore une fois, peu importe : ils sont là les glaçons ! Et nous sommes tout près, presque à les toucher. Presque… parce que tout le monde sait que la partie émergée de l’iceberg ne représente que le tiers de son volume et que s’approcher de trop près pourrait mener à un bain bien désagréable…
En ce matin gris, les perspectives semblent toujours bien humides, mais Jön est confiant dans le fait que cette nouvelle journée sera meilleure que la veille… Nous restons sceptiques : les prévisions islandaises, bof, bof ! (il y a une Lutine qui m’avait prévenue )
Néanmoins, un vent d’excitation fébrile anime les troupes : ce matin, nous allons chercher les glaçons pour l’apéro !
De Höfn, la ville la plus au sud-est de l’île, nous repartons sur la côte sud en direction de l’ouest.
Nous commençons à longer la très longue région du déversoir de l’immense glacier-volcan Vatnajökull, avec ses multiples langues glaciaires qui glissent entre les monts jusqu’à leurs bassins de fonte, rivières, lagons ou fjords. Le paysage est néanmoins moins abrupt que dans les fjords de l’est et une large bande plate de terres agricoles s’étend généralement entre les flans montagneux et l’océan gris et calme. De loin en loin, les sempiternels groupes de maisons blanches aux toits colorés et leurs amas de ballots blancs de foin nous signalent les fermes.
Côté lagon, les quelques tentatives de percées solaires offrent de belles luminosités.
Enfin nous voilà au pied de Jökulsárlón, le lagon des icebergs.
Et ils sont là, les glaçons ! Dans leur majesté blanche, bleu lagon et bleu profond. Ils nous attendent sagement, baignant dans l’eau grise du lagon au pied de cette énorme langue glaciaire grise, impressionnante de largeur, dont on ne voit pas grand-chose tant le ciel cotonneux l’enveloppe jusqu’à très basse altitude.
Mais peu importe : le véhicule amphibie jaune pétant nous attend pour une petite virée sur l’eau, au plus près des stars des lieux. Et bien sûr, nous rivalisons de beauté dans nos gilets de sauvetage de l’universel orange pétant qui nous sied tant au teint (sur ce point je ne rigole pas : de tous mes voyages, mes plus beaux portraits de mes compagnons de voyage ont été ceux tirés dans ces conditions colorées de navigation). Sur-pantalons, triples épaisseurs chaudes et imperméables au vent et à l’éventuelle rincée, bonnets, écharpes… et gilet de sauvetage, nous sommes un peu bibendums et serrés comme des sardines dans notre embarcation ; pas facile de dégainer pour une belle photo bien cadrée… Mais nous mitraillons. Pas facile non plus de comprendre les explications de notre guide tant son débit en anglais est trop rapide (pour moi en tout cas)… Mais encore une fois, peu importe : ils sont là les glaçons ! Et nous sommes tout près, presque à les toucher. Presque… parce que tout le monde sait que la partie émergée de l’iceberg ne représente que le tiers de son volume et que s’approcher de trop près pourrait mener à un bain bien désagréable…
Au terme d’une heure d’émerveillement, nous revenons relativement trempés à la rive, mais trempés de vagues aspergeantes et non de pluie… et ravis d’avoir enfilé capes de pluie et sur-pantalons pour l’occasion : sous la première couche, je suis sèche ! Et j’ai retrouvé ma bonne humeur et mon entrain.
Encore quelques clichés (trop !) de la rive, celle de gauche… puis de celle de droite à quelques tours de roues… et un saut de puce encore plus loin, nous nous dirigeons vers notre « salle à manger » du jour : les pieds liquides du Fjallsjökull… et ses glaçons ! Certes ils sont plus petits, il y en a moins, mais voilà un paysage bien agréable pour déjeuner ! D’autant qu’il ne pleut toujours pas et que nous sommes à l’abri du petit coulis de vent.
Il faut l’avouer, c’est un peu à regret que je quitte les icebergs pour de nouvelles aventures… d’autant que je sais que c’est une rando d’environ quatre heures qui nous attend.
Elle débute non loin de là, juste derrière une moraine, pour une montée dans une gorge irriguée de moult cascades, celle de Múlagljúfur. Nous grimpons encore une fois dans une végétation aux verts mousseux fluorescents ou verts roussissant de bruyères et thym sauvage, agrémentée de quelques campanules et autres fleurs alpines qui s’épanouissent ici, entre terres et roches noires ou rouges. Ça grimpe vraiment aujourd’hui, on sent bien qu’il s’agit de se mettre en condition pour demain… Côté faune, c’est le repère des pétrels fulmars qui virevoltent et s’expriment bruyamment dans la gorge et des grands labbes qui tournoient en silence au-dessus de nos têtes (enfin, un seul, mais c’est déjà pas mal !). Là-haut, même si les nuages cachent encore les sommets glacés et rocheux, le glacier semble à portée de pieds… illusion d’optique typiquement montagnarde !
Après cette belle randonnée et la satisfaction de ne pas avoir pris la pluie de la journée - finalement, la météo islandaise avait raison -, nous faisons demi-tour pour retourner vers l’est au-delà du Jökulsárlón, dans le mini-village (Kálfafellsstaður peut-être…) où se trouve notre hébergement du soir... mais ce sera pour mieux repasser dans le coin demain !
Résumé pour SMS : des glaçons, des cascades, des fulmars et des labbes... belle journée !
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"Nous méritons toutes nos rencontres, elles sont accordées à notre destin et ont une signification qu'il nous appartient de déchiffrer." F. Mauriac
Invité- Invité
Le bleu iceberg qui ressort sur des dégradés de gris, quelle merveille !
Skyrgamur- Localisation : Normandie
Je me régale
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Skyrgamur, le lutin Islandais
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
Dis, Wap, pourquoi est-il gris ce glacier? les cendres volcaniques?
Lilie