Lille , écris nous tes "Gens de Dublin" !!!
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Debriefing II
geob
- Message n°127
Re: Debriefing II
Croisière Scandinave
Quatre
Copenhague
I
On me dit souvent que je devrais écrire un guide sur tel ou tel pays. Surtout pas ! Ecrire qu'il faut voir ceci, manger ici, ou dormir là, bref, offrir des bons plans, ouh ! j'en mourrais d'ennui ! Après tout, nous avons les attrape-nigauds touristiques que nous méritons. Est-ce par réaction, et peut être aussi par un dilettantisme que parfois je regrette, en tout cas j'ai constaté durant tout ce "raid autoroutier" à quel point j'étais un mauvais touriste. Tandis que le bus avalait des kilomètres, des voyageurs suivaient le parcours sur une carte routière, demandaient aussi à l'accompagnatrice des documents sur le pays parcouru, prenaient soigneusement des notes. Quant à l'accompagnatrice, elle faisait de son mieux pour meubler ces longues, longues, longues heures à rester assis, à attendre le prochain arrêt et la prochaine file d'attente aux toilettes. A un moment donné, elle ouvrit son "guide du routard" pour nous raconter l'histoire des Vikings, enfin, dans les grandes lignes communément admises comme sait si bien le faire le guide du Routard. Elle fut applaudie, remerciée par le groupe. Pour ma part, j'eus l'impression d'être comme un poisson rouge dans un aquarium itinérant : la réalité, la vie réelle glissait sur les vitres de l'autocar et nous fichait la paix dans notre univers clos, nous étions comme les rescapés d'un monde disparu, ou du moins d'un monde que nous ne pouvions appréhender parce que irréductible à nous.
Dès les faubourgs de Copenhague, je remarquai les pistes cyclables majoritairement empruntées par des danoises très alertes sur leurs bicyclettes, elles roulaient à une allure soutenue, bien plus soutenue que celle des messieurs. Aux feux rouges, les cyclistes attendaient sagement le feu vert, les uns derrière les autres, sans chercher à doubler quiconque pour gagner quelques mètres au démarrage. A l'évidence, nous étions bien au Danemark, une autre façon de percevoir le "vivre ensemble", bien loin de l'idée que l'on se fait en France.
Vers 8h, après avoir traversé un Copenhague aux magasins encore fermés, notre chauffeur s'arrêta sur un parking, à une cinquantaine de mètres de "la petite sirène" (ça alors ! je n'ai jamais vu le Manneken Pis!). Tiens, si je devais dire quelque chose pour commencer, eh bien ça serait ceci : ce n'est pas la peine d'aller voir la petite sirène de Copenhague, cette petite statue insignifiante -sauf pour les lecteurs d'Andersen... mais quand même- posée sur un rocher, dans un cadre pas terrible.
Mais oui, nous avons les attrape nigauds touristiques que nous méritons !...
Juste à côté, une petite crique où s'abritent des voiliers.
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°128
Re: Debriefing II
geob a écrit:
Lille , écris nous tes "Gens de Dublin" !!!
Encore un peu tôt pour avoir la tête à l'écriture même si j'ai déjà de belles émotions.
Lilie
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°129
Re: Debriefing II
T'aurais pu t'appliquer à faire un plan serré sur la Petite Sirène, plutôt que de nous offrir les plans larges avec les cheminées et la promenade en arrière plan!
En tant que Française, j'ai l'image fantasmée de Copenhague comme une ville douce, propre, verte mais aussi culturelle. Je fabule ou depuis les vitres du car, t'as pu percevoir un peu de ceci (les vélos alimentent un peu plus mon imaginaire de ville idéale - trop pour moi).
Lilie
En tant que Française, j'ai l'image fantasmée de Copenhague comme une ville douce, propre, verte mais aussi culturelle. Je fabule ou depuis les vitres du car, t'as pu percevoir un peu de ceci (les vélos alimentent un peu plus mon imaginaire de ville idéale - trop pour moi).
Lilie
Skyrgamur- Localisation : Normandie
- Message n°130
Re: Debriefing II
La petite sirène porte bien son nom. C'est comme le Manneken, tout rikiki. Mais incontournable touristiquement
_________________
Skyrgamur, le lutin Islandais
geob
- Message n°131
Re: Debriefing II
Copenhague
II
Après avoir dit bonjour à cette insignifiante "Petite Sirène" de Copenhague, retour au centre ville. Le bus... c'est bizarre, j'ai tendance à écrire "bus" au lieu de "car", sans doute parce que le sentiment d'être dans un transport en commun ne me quittait jamais... allez, un effort, je disais donc que le car se gara le long des Jardins de Tivoli, vers 9 h du matin. L'accompagnatrice lâcha la troupe pour visiter la ville à sa convenance, et nous fixa un rendez-vous impératif à 17h. Nous devions encore faire de la route jusqu'à un port afin de nous embarquer pour Helsingborg, en Suède, la ville la plus proche du Danemark - de part et d'autre du détroit de l'Oresund. Donc, ce 11 juillet, après cette nuit lassante assis sur un siège, alors que l'envie de prendre une douche et de changer de vêtements me taraudait, me voici devant une journée à remplir en rêvant du soir où, enfin, je pourrais occuper une chambre d'hôtel et m'allonger sur un lit.
Ma première intention fut d'entrer dans les Jardins de Tivoli où il y a de quoi passer du temps agréablement sans trop se fatiguer. Mais c'était encore de bonne heure, l'ouverture était fixé à 11 h. Je continuai vers la gare. Ne la ratez pas ! nous avait dit notre chauffeur.
L'entrée de Tivoli
En face de Tivoli
La gare
Oui, c'est pittoresque... si l'on pense à nos gares parisiennes. Mais je ne m'attardai pas, je repris ma promenade et je me rendis compte que je n'étais pas dans le bon quartier, il n'avait pas beaucoup de monde, tout me paraissait fermé, même le musée à côté de Tivoli, bref, je n'étais pas dans le centre de Copenhague, celui des commerces et des cafés, quoique, à propos de café ou de bar, je ne m'attendais pas à trouver la même offre qu'à Paris où il y en a de partout !
Ce fut en cherchant l'office du tourisme que je croisai Annick et Patricia, déjà cartes en main, et objectifs ciblés. Elles me parlèrent de la rue piétonnière de la ville, une des plus longues d'Europe (?), puis leur intention d'aller voir la relève de la garde du palais de la Reine. Pas la peine de continuer jusqu'à l'office du tourisme, je les suivis, j'étais avec des voyageuses qui se savaient se débrouiller.
Au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient, les rues commençaient à s'animer.
Pour faire touriste, je leur proposai d'aller jeter un coup d’œil à cette église...
... bon, elle était fermée.
Nous voici dans cette fameuse rue piétonnière... pas très animée, à croire que Copenhague n'est pas une ville de lève-tôt ! Une vendeuse ambulante de fruits préparait son chariot. Visiblement, ce n'était pas une danoise.
J'ignorais que cette rue accueille le musée "Guiness Book" des records. Devant, il y a la représentation de l'homme dont la taille de 2m72 lui avait valu l'horrible honneur d'entrer de le fameux livre. Il s'appelait Robert Wadlow et il est mort à 22 ans.
La rue piétonnière nous conduit dans le quartier aux maisons colorées, au bord du canal de Nyhavn. Ce n'est plus le même Copenhague, cela semble plus animé mais pas que par les touristes, les autochtones apprécient beaucoup ce quartier, avec tous ces cafés et restaurants au bord du canal : il débouche sur la mer non loin d'ici, d'ailleurs les voiliers amarrés témoignent de cette possibilité de hisser les voiles, de voguer vers des soleils étincelant, de rêver aux journées chaudes et bleutées, loin de la tristesse grise et humide, froide et neigeuse, des longs hivers scandinaves. Alors on voit beaucoup de danois.ses s'exposaient au soleil, aux heures les moins conseillées, comme pour faire le plein de vitamine D. Les touristes partent de ce lieu par faire une balade au fil de l'eau. Tiens, ça me rappelle un petit peu Amsterdam, dis-je.
Allons assister à la relève de la garde ! Je repérai un couple de danois, d'une cinquantaine d'années environ, assis sur un banc à l'ombre des arbres. Je m'approchai d'eux, et je leur demandai où se trouvait le palais royal pour assister à la relève de la garde. Ils nous renseignèrent avec une grande affabilité et grands sourires. Et sur le chemin, je vis ces boutiques en sous-sol qui, une nouvelle fois, me firent penser à Amsterdam.
Et ces svastikas ne me ramenèrent pas aux années 30 en Allemagne, c'est juste le plus vieux symbole connu de l'humanité...
On approchait de midi, courons voir et complimenter la relève de la garde !...
geob
- Message n°132
Re: Debriefing II
Copenhague
III
Allez voir la relève de la Garde Royale au palais d'Amalieborg ! nous avait suggéré l'accompagnatrice, dès l'entrée dans Copenhague, dans la mesure, avait-elle précisé, que la reine soit là. Ce ne fut pas sa première erreur, il n'y aura d'autres à venir, mais je n'avais pas manqué de m'informer auprès du couple danois : ils nous avaient bien assurés que malgré l'absence de la reine, en villégiature je ne me souviens plus dans quelle région du Danemark, la relève de la garde s'effectuait tous les jours.
Bon, ce n'est pas et ne deviendra pas mon plus grand souvenir de voyage toutes destinations confondues, mais ç'aurait été bête de rater ça, après tout cela semble être un événement quotidien apprécié par, je pense, plus d'habitants du Danemark que par des touristes étrangers au pays, puisque c'est leur culture, leur histoire, leur passé et leur présent, tout ce qui contribue à fonder une nation, leur nation.
C'était midi, sous le cagnard, le plus mauvais moment de la journée pour faire des photos, mais j'en ai pris quand même. Le plus inattendu pour moi, ce fut la présence des policiers, avec leur gilets pare-balles, et leur tension permanente dans leur surveillance de la foule. Au taquet, aux aguets les flics danois !
Cette cérémonie fastidieuse, surtout pour les soldats sous leur toque de fourrure en peau d'ours (à vérifier), dura quasiment une plombe ! Et je, nous commencions à avoir faim avec Annick et Patricia, et nous n'avions guère l'intention de courir les musées, les églises, bref, tous les lieux incontournables de Copenhague, nous préférâmes contourner notre condition éphémère de touristes, et nous asseoir au milieu des gens du pays, le long des maisons colorées où s'alignent tous les restaurants.
Nous restâmes au moins deux heures, sinon plus, assis autour d'une table, au milieu de gens sympathiques, à converser sur tout et sur rien, à jeter nos regards à droite et à gauche, pour s'imprégner d'une réalité qui nous était inconnue et pourtant toute aussi européenne que chez nous, tandis que nos collègues du groupe arpentaient les rues de Copenhague et visitaient un maximum de monuments, enfin, vous savez, tous ces lieux qu'il faut voir pour dire qu'on "a fait Copenhague". Heureusement, personne n'eut la même idée que la notre, et je crois que nous ressentîmes un bien être, comme un "satori", une bouffée d'oxygène. A quelques mètres de nous, sur le canal, un pont leva ses deux parties pour laisser passer un voilier qui partait vers la haute mer, vers un ailleurs rêvé.
Et nous aussi, nous finîmes par lever "l'ancre", fallait bien, hélas, on approchait du rendez-vous fixé à 17h près du jardin de Tivoli, enfin, nous avions encore le temps. Nous reprîmes la fameuse rue commerçante. Cette fois-ci, dans cet après midi ensoleillée, il y avait foule, tous les commerces étaient ouverts et les gens déambulaient, se croisaient, les visages ouverts, non crispés : je ressentais aucun stress chez ces promeneurs et cela me changeait des parisiens énervés et des zombies coiffés de leurs casques audio, le regard obnubilé par l'écran de leur smartphone. Autre chose aussi qui me frappa : tous ces blonds, toutes ces blondes ! A croire qu'au Danemark tout le monde est blond !
Patricia décida un arrêt, sur un banc dans cette rue commerçante où elle put se rouler une cigarette et fumer après avoir sollicité l'approbation d'un homme d'une cinquantaine d'années, le teint basané - un syrien? un libanais?-, déjà assis, en train de regarder les passants comme s'i était à la terrasse d'un café. Annick et moi nous nous nous assîmes à notre tour. Derrière nous, il y avait une scène où jouaient des musiciens. Ici, c'était plutôt une place, avec d'autres rues sur les côtés. En face, sur le balcon d'un immeuble qui faisait angle avec une rue de dégagement vers je ne sais quel quartier, une vingtaine de personnes assises, le dos calé sur le mur, buvaient des bières en prenant le soleil. Était-ce un bar à l'étage? Je ne sais pas, je trouvais simplement cette scène représentative de la vie à Copenhague, toute en décontraction et simplicité, une ouverture vers la plénitude, sans doute passagère sur le moment mais en tout cas ressentie, vécue.
Lorsque nous rejoignîmes le groupe, ce fut à celui ou celle qui aura vu le plus de monuments, églises, musées. Une voyageuse m'indiqua qu'elle avait fait quatorze kilomètres dans la journée ! Je levai le pouce en signe d'admiration, mais dans l'esprit je l'inclinai vers le bas : une bonne partie de notre groupe était constitué de femmes de plus de 60 ans, revenues des hommes, elles ne veulent plus s'embêter avec eux, maintenant leur but c'est de cocher toutes les activités possibles qui leur permettront de se faire des copines, ainsi je les vois au jardin du Luxembourg pratiquer la marche nordique, le week-end faire une randonnée organisée autour de Paris, en semaine papoter dans un salon de thé ou sur une terrasse de café toujours entre copines, bref, il semble qu'à partir d'un certain âge les deux sexes prennent chacun une voie différente.
Vers 17h30, nous quittâmes Copenhague dans notre aquarium à roues, nous devions nous rendre dans un port, prendre un ferry pour la Suède, et trouver enfin notre première nuit dans un hôtel, à Helsinborg...
geob
- Message n°133
Re: Debriefing II
Croisière Scandinave
Cinq
Suède
I
Une Thaïlandaise en Suède.
Quarante cinq minutes de traversée pour arriver en Suède. Beaucoup de jeunes sur le ferry, il parait qu'ils font l'aller et retour pour s'alcooliser en toute quiétude. Bières et vodkas s'affichent sans craindre la morale étatique dans le détroit de Oresund.
Notre hôtel se trouvait non loin du débarcadère, au milieu d'un quartier quasiment désert - bon, c'était environ 18h-, boutiques fermées, deux ou trois cafés ouverts, très peu de monde, impression de vide sidéral. D'ailleurs une dernière nuit d'hôtel en Suède, en revenant de Finlande, se déroula aussi bien loin du centre ville - bref, un effleurement de la vie en Suède, sauf à Stockholm juste pour quelques heures.
Je pris possession de ma chambre, vérifié que tout fonctionnait bien, et je sortis à l'air libre en quête d'un endroit où je pourrais manger quelque chose. Après avoir marcher dans une rue déserte, je tombai sur un restaurant... thaïlandais. Un employé (suédois) finissait de dresser les tables à l'extérieur, à l'intérieur pas un chat, fût-il siamois !
Beaucoup de gens hésitent d'entrer dans un restaurant où il n'y a personne, s'il y a personne donc c'est mauvais se disent-ils, mais il y a aussi une appréhension de la nouveauté, de l’inconnu, la crainte peut être de se faire rouler. Je m'installai donc à l'intérieur, l'employé heureux de voir un client me déposa un menu devant moi. Je ne l'ouvris pas, je préférai commander de vive voix. Je me levai et je me dirigeai vers le comptoir au fond la salle. Derrière le comptoir la cuisine - au moins il n'y avait pas tous ces fours à micro-ondes que l'on voit derrière les comptoirs des brasseries parisiennes où les soi-disant cuistots, la plupart d'origine tamoule ou srilankaise, vous "mijotent" de bons petits plats bien de chez nous. Et devant sa gazinière, une femme d'une cinquantaine d'années, ceint d'un tablier bleu, se tourna vers moi un peu surprise. Alors, après l'avoir salué (sawadi khap) je lui demandai toujours en thaïlandais si je pouvais manger du poulet au basilic, un plat très courant en Thaïlande. Elle m'écouta bouche ouverte, étonnée et agréablement surprise d'entendre parler sa langue.
Lorsque l'employé m'apporta le plat, il affichait une expression ravie - voilà un client facile à contenter devait-il se dire. A mon tour, je fus agréablement surpris. En Thaïlande, le poulet au basilic ce sont des morceaux de poulet et du basilic cuisinés rapidement dans un wok, avec une sauce au soja, des épices et surtout du piment, accompagné de riz, mais là, quel plaisir ! il y avait aussi des petits légumes, juste saisis dans le wok, des brocolis et des choux-fleurs, ainsi que des carottes si je me souviens bien, en tout cas c'était joli à voir et délicieux, bref, bien mieux qu'en Thaïlande ! Seulement, tous ces minuscules points rouges... la vache ! elle n'avait pas mégoté sur le piment ! Alors je m'ingéniai à les écarter pour éviter des bouchées incendiaires. Voilà, me suis-je dit, ça t'apprendra à faire le malin en parlant thaï, la cuisinière a sans doute pensé qu'à l'évidence tu étais habitué à son pays et donc qu'elle devait assaisonner comme là bas.
Quelques minutes plus-tard, j'eus la mauvaise surprise de voir débarquer le chauffeur du car, accompagné par six voyageurs de notre groupe. A vrai dire parce qu'ils m'ont vu ! S'il y avait eu personne, ils ne seraient pas entrés. Alors ils vinrent jeter un coup d’œil sur mon plat, me demandèrent si c'était bon... mais oui, mais oui, n'ayez crainte ! Je fis l'article, conseillai quelques plats et l'employé s'occupa d'eux, me libérant des inopportuns. Ils mirent du temps à passer leur commande, alors la dame thaïlandaise vint discuter avec moi. C'est bon? Oui, mais, ouf, les piments ! Comme vous connaissez la Thaïlande, j'ai pensé que vous étiez un habitué ! ( et voilà ! C.Q.F.D. !) Maï pen raï ! Ce n'est pas grave, c'est délicieux ! En Thaïlande, quand on parle de la nourriture c'est comme si on s'exprimait sur le temps qu'il fait, ensuite on passe aux sujets plus personnels. J'appris qu'elle avait été marié avec un... suédois, évidemment. Comment va-t-il? demandai-je, en subodorant déjà la réponse : il s'était barré ! Il était reparti en Thaïlande... elle me fit comprendre pourquoi à propos de son âge pas du tout canonique - à vrai dire il n'impactait en rien son physique. Marié, des enfants? me demanda-t'elle. Devant la négativité de mes réponses, son œil s'alluma. J'espère que vous reviendrez, me dit-elle. Hélas, madame, je ne suis qu'un passant, bientôt un souvenir qui finira par s'estomper, se diluer, se dissoudre dans ce fameux temps qui passe vite....
geob
- Message n°134
Re: Debriefing II
Croisière Scandinave
Stockholm
II
Une espagnole en Suède
Et dire que j'ai voyagé en Suède ! Et de la Suède, que retiendrais-je? A part ces longues heures à rouler sur les autoroutes bordées de forets cultivées, ces arrêts "toilettes" je ne savais pas trop où et d'ailleurs je ne cherchais pas à le savoir, au fond je m'en foutais. Quelques heures à Stockholm, avec une guide qui parlait bien le français, une jeune femme... blonde bien sympathique et pas très intéressante, peu importe, ce fut une nouvelle fois un survol, un coup de vent, et retour dans le car pour se lancer encore et encore sur les autoroutes suédoises dans une errance que l'on aurait pu croire sans fin tant ces longues heures semblaient être le voyage en soi, en dehors de toute réalité du pays que nous étions sensés de visiter. Heureusement, il me restera le souvenir d'une "belle passante, dont les yeux charmants paysages, font paraître court le chemin", une rencontre d'une trentaine de minutes, seulement, mais ce fut comme si nous n'étions pas étranger l'un à l'autre, comme si nous nous connaissions depuis toujours. Un moment de grâce et d'émotion, mon meilleur souvenir de la Suède : une espagnole !
Bon, d'abord visitons Stockholm
Combien d'heures déjà? Je ne m'en souviens plus, quatre heures peut être, guère plus. Alors la guide nous conduisit à l'hôtel de ville de la capitale de Suède, situé sur une presqu’île...
...et dès que nous eûmes quitté le car, elle marcha très vite sans doute parce qu'elle voulait respecter son timing et qu'elle avait autre chose à faire après nous. Près de l'entrée du parc où se trouve l’hôtel de ville, mon attention fut attiré par un groupement d'individus habillés en jaune, il y avait aussi des banderoles, des affiches : à ma grande stupéfaction je constatai que devant moi il y avait des militants de la secte Falun Gong, celle qui avait inquiété le gouvernement chinois depuis le jour où, comme par enchantement et la barbe des services de sécurité omniprésent, ils avaient manifesté par milliers près du Zhongnanhaï, aux portes du pouvoir redouté de la Chine... sidéré par cette masse inattendue. (peut être se sont-ils fait manipulé et donné ainsi les bâtons pour se faire battre?) La réaction fut impitoyable : tortures, camps de travail, disparitions, et, horrible, prélèvements d'organes sur des emprisonnés de la secte car il semblerait que ce trafic d'organes soit toujours un marché qui génère de gros bénéfices pour la Chine.
Aucun membre de mon groupe ne s'arrêta pour s'intéresser ne serait ce que quelques secondes devant ces gens qui paraissaient adopter des postures de yoga ou pratiquer la respiration profonde, ils s'ingéniaient surtout à ne pas lâcher d'une semelle la guide des fois que son doigt montrerait quelque chose.
Lorsque je les rejoignis, il n'y avait plus grand monde... sauf la guide qui n'était pas entré dans l’hôtel de ville. Je lui demandai où ils étaient passés, elle m'indiqua une entrée sur la gauche, en haut d'un escalier, et m'expliqua, vous l'aurez deviné, qu'ils cherchaient tous les... toilettes ! Après tout, profitons en, me suis-je dit. Vu la file d'attente, je ressorti vite fait pour trouver un autre endroit. Au pied de l'escalier, un guide chinois agitait un fanion et désignait quelque chose sur la gauche. Deux chinoises suivirent l'indication et j'en fis de même, et ma curiosité me servit à libérer un besoin pressant : il y avait d'autres toilettes que à l'intérieur ! Pas possible ! Quand je revins près de la guide, elle parlait avec une passagère de mon groupe, j'attendis un peu en observant avec admiration le guide chinois qui agitait toujours son fanion dès qu'il voyait ses touristes compatriotes sortirent de l’hôtel de ville rapidement. C'est par là ! C'est par là ! Voilà ce que j'appelle l'efficacité, bon sang ! Je finis tout de même par demander à la guide pourquoi elle n'avait pas indiqué ces toilettes à l'extérieur du bâtiment. C'est ouvert? Ah ! Je croyais qu'elles étaient fermées, me dit-elle ingénument. Ce n'est pas le cas de ce guide chinois, lui rétorquai-je. Je ne retournai pas à l'intérieur, je préférai me promener dans ce lieu aéré, au bord d'un lac. Il y avait des touristes vers le sud, là où une aile de cet immense bâtiment se situe proche du plan d'eau. Juste quelques personnes, selfies faciles pour elles, et tranquillité pour moi Je repérai une sorte de cénotaphe où un gisant tout doré dormait pour l'éternité : le fondateur de la ville.
Je ne vis personne de mon groupe. Je les retrouvai un peu plus tard, notre guide avait sifflé la fin de la visite (tu parles !) et nous regagnâmes notre car. Mais je m'attardai de nouveau devant les membres de Falun Gong. Comme on le voit sur la photo, c'est ouvert à tout le monde.
Cette fois-ci, je pris le temps de lire les affiches. La dame qui m'observait s’approcha de moi et me demanda ma nationalité : elle me donna un prospectus en français. Une centaine de mètres plus loin, je vis que tout le monde avait embarqué dans le bus, il ne restait plus que moi, alors, après avoir prodigué de vifs encouragements à la dame, je rejoignis les autres déjà tous installés sur leurs sièges.
Dans mes labyrinthes numériques, j'ai cherché une photo où l'on voit des affiches écrites en anglais qui racontent comment la Chine considèrent les membres de cette secte comme une réserve vivante pour les prélèvements d'organes. Je ne sais vraiment plus où je l'ai mise et pourtant c'est celle que lira avec attention cette voyageuse espagnole.
Maintenant, en route pour le centre ville, le vieux Stockholm...
Dolma- Localisation : Je m'balade sur les chemins...
- Message n°135
Re: Debriefing II
Voilà un vrai feuilleton qui, s'il ne nous fait guère visiter les pays traversés sauf au pas de course , nous rend impatients de connaitre la suite des évènements...
Geob ou l'art du suspens
Geob ou l'art du suspens
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°136
Re: Debriefing II
C'est clair! Quand j'ai lu " notre guide avait sifflé la fin de la visite (tu parles !) et nous regagnâmes notre car.", je me suis dit: "Mais? De quelle visite parle-t-il, Geob? De celle des toilettes? "
Vraiment, je ne crois pas qu'un jour je ferai un de ces voyages organisés, mais te lire, Geob, me conforte dans ce que je perçois de ces voyages dont mes parents sont friands.
Lilie
Vraiment, je ne crois pas qu'un jour je ferai un de ces voyages organisés, mais te lire, Geob, me conforte dans ce que je perçois de ces voyages dont mes parents sont friands.
Lilie
geob
- Message n°137
Re: Debriefing II
Croisière Scandinave
Stockholm
III
Une espagnole en Suède
Le car s'arrêta non loin du Stockholm historique, et on suivit une nouvelle fois notre guide. Enfin... disons que je traînais, m'attardais sur les menus des restaurants puis, comme ça, je revenais pour tenter de m’intéresser à ses commentaires mais, voyant tous les bras levés armés de smartphone photographiant ce qu'elle montrait, je m'éloignais vite.
Pas très loin, à quelques mètres, un peintre portraiturait des touristes. Sous son chapeau de paille, il arborait une barbe de viking rangé des drakkars, une bonne tête de Suédois.
Quand notre guide nous quitta, nous libéra de sa présence, l'accompagnatrice, elle, nous donna quartier libre, une heure pour se restaurer : ne vous attardez pas trop
Alors je pris les petites ruelles...
... de ce vieux quartier sympathique remplis de boutiques, cafés, restaurants. Cela me rappelait vaguement,très vaguement et c'est idiot je le sais de vouloir comparer, le quartier St Michel à Paris question ambiance mais en plus petit, en plus propre,en plus coloré et sans les odeurs de graillon de ces kebabs ruisselant de graisse que l'on vous sert avec des frites gorgées d'huile.
Je finis par me retrouver seul... acheter des souvenirs, non merci, à plus tard et je trouvai un restaurant, ou plutôt un lieu branché qui proposait des pâtisseries, des boissons comme ce "latte-chaï" qui me rappela l'Inde. Toutes les tables le long des murs étaient prises, je m'installai au centre, à l'une des petites tables qui se côtoyaient, après avoir bien sûr payé et pris mes commandes. La boisson me déçut, je la trouvais trop édulcorée, adaptée au goût occidental.
J'avais le dos tourné par rapport à l'entrée, alors je voyais les nouveaux clients lorsqu'ils se présentaient devant le comptoir. Une jeune femme brune surgit devant ma table, son sac à dos volumineux m'étonna, et ses yeux bleus mis en valeur par un léger maquillage croisèrent les miens. Comme la table à côté de la mienne restait libre de consommateurs, elle se débarrassa de son sac encombrant et le posa sur une chaise, elle garda toutefois son appareil photo en bandoulière.
Elle revint s’asseoir, posa sa commande sur sa table puis son sac à dos sur la chaise en face de moi après m'avoir vu incliner de la tête, comme un muet acquiescement. Nous échangeâmes de furtifs regards l'espace de quelques secondes, en attendant celle ou celui qui parlerait le premier. J'eus l'intuition qu'elle avait envie de parler, elle voyageait toute seule et peut être avait-elle besoin ou envie d'échanger des histoires de voyage, se confier aussi à un inconnu qui ne faisait que passer. Alors je commençais par le sempiternel : where are you com from?
J'avais brisé la glace, elle se libéra de ses convenances qui nous corsètent dans la vie quotidienne, et son sourire fut pour moi le signe du retour au voyage comme je l'entends : rencontrer quelqu'un. Je suis espagnole, je voyage en Scandinavie depuis une semaine, en provenance du Québec, et je m'apprête à rentrer à Berlin où j'habite, me dit-elle.
Et moi ? Moi... je voyage avec un groupe, je n'ai pas eu une bonne idée mais c'est la seule qui me permet de survoler des pays où je n'avais jamais mis les pieds et où, sans doute, je ne remettrai plus jamais les pieds. Elle se marra. Tu voyages seule ? demandai-je. Oui, je vis même seule. Elle ajouta aussi avec son magnifique sourire : je suis une femme indépendante ! Formidable ! m'exclamai-je spontanément. Ensuite, tout de même, je voulus en savoir plus, enfin ce fut surtout mon petit conformisme niché au plus profond de moi qui me poussa à en savoir davantage. Quel âge as-tu ? Les encore plus conformistes que moi vont me dire que l'on ne demande pas son âge à une femme et penseront qu'elle a ignoré ma question, offusquée. Tout le contraire. J'ai vingt sept ans, me dit-elle naturellement. Tu n'as pas d'enfant ? Non, je n'en veux pas, précisa-t-elle avec une grande sérénité. Je l'approuvai, il y a assez de malheureux sur terre. Alors, évidemment, toujours mon petit conformisme et mes idées reçues sur l'Espagne, l'Espagne catholique, se réveillèrent : et tes parents, comment réagissent-ils ? Ils râlent un peu, oui, ils s'y font tout de même, dit-elle en ouvrant ses mains, bras écartés, comme si elle s'offrait à son destin telle une Madone sanctifiée - elle fit en même temps une moue adorable qui relativisait son rapport avec ses parents.
Horrible ! Les minutes et les secondes se carapatent à une vitesse incroyable. Parle moi de Berlin, il parait que c'est une ville très animée, festive. Mais d'abord pourquoi Berlin ? Je me forme au journalisme, dit-elle, j'écris des articles, je publie des photos. J'eus alors l'idée de lui montrer les photos de la secte Falun Dong, prises trois ou quatre heures auparavant près de l'hôtel de ville de Stockholm. Elle prit mon appareil photo et fit défiler les images, et puis elle s'attarda sur l'une d'entre elle, je savais laquelle : sur la gauche, on voyait juste cet occidental en méditation, et sur la droite une grande affiche explicative en anglais qui dénonçait les prélèvements d'organes sur les membres de la secte encagés par le régime communiste chinois. L'Espagnole lisait avec une grande attention ma photo, son visage affichait un air d'une gravité inattendue, et, bon sang, maintenant ses yeux devenaient humides, presque au bord des larmes. Comme je n'aurais jamais imaginé qu'elle pût avoir une telle réaction, je lui demandai si elle allait bien. Oui, ça va, me dit-elle, mais je suis horrifié par ce ce que font les Chinois à ces pauvres gens. Pour ma part, ces nouvelles atroces corroborées par plusieurs sources, et ajoutons à cela sur une échelle hors-normes le traitement terrifiant que subissent les Ouïgours dans le Xi Xiang, ne m'ont jamais porté à verser des larmes mais, ici, dans ce café de Stockholm, mon émotion fut profonde parce que cette jeune femme espagnole partageait la souffrance des opprimés. J'étais décontenancé, je ne savais plus quoi dire et j'avais envie de pleurer avec elle. Heureusement, elle se ressaisit et continua à voir mes autres photos.
Il fallait m'arracher d'elle, lui souhaiter bonne chance, je devais partir et je n'arrivais pas à décoller de ma chaise. Les minutes s'écoulaient, mon voyage minuté m’agaçait au plus au point. Enfin, je pus me lever...
Buena suerte !!! lui dis-je
Oh ce merveilleux sourire !...
Pas très loin, à quelques mètres, un peintre portraiturait des touristes. Sous son chapeau de paille, il arborait une barbe de viking rangé des drakkars, une bonne tête de Suédois.
Quand notre guide nous quitta, nous libéra de sa présence, l'accompagnatrice, elle, nous donna quartier libre, une heure pour se restaurer : ne vous attardez pas trop
SVP
car nous devons être à l'heure pour le ferry de nuit à destination de la Finlande. Avant la dispersion, je lui montrai la photo du peintre. Étonnée, elle me demanda où je l'avais prise. A quelques mètres de vous, lui dis-je. Ah je ne l'avais pas vu ! me dit-elle.Alors je pris les petites ruelles...
... de ce vieux quartier sympathique remplis de boutiques, cafés, restaurants. Cela me rappelait vaguement,très vaguement et c'est idiot je le sais de vouloir comparer, le quartier St Michel à Paris question ambiance mais en plus petit, en plus propre,en plus coloré et sans les odeurs de graillon de ces kebabs ruisselant de graisse que l'on vous sert avec des frites gorgées d'huile.
Je finis par me retrouver seul... acheter des souvenirs, non merci, à plus tard et je trouvai un restaurant, ou plutôt un lieu branché qui proposait des pâtisseries, des boissons comme ce "latte-chaï" qui me rappela l'Inde. Toutes les tables le long des murs étaient prises, je m'installai au centre, à l'une des petites tables qui se côtoyaient, après avoir bien sûr payé et pris mes commandes. La boisson me déçut, je la trouvais trop édulcorée, adaptée au goût occidental.
J'avais le dos tourné par rapport à l'entrée, alors je voyais les nouveaux clients lorsqu'ils se présentaient devant le comptoir. Une jeune femme brune surgit devant ma table, son sac à dos volumineux m'étonna, et ses yeux bleus mis en valeur par un léger maquillage croisèrent les miens. Comme la table à côté de la mienne restait libre de consommateurs, elle se débarrassa de son sac encombrant et le posa sur une chaise, elle garda toutefois son appareil photo en bandoulière.
Elle revint s’asseoir, posa sa commande sur sa table puis son sac à dos sur la chaise en face de moi après m'avoir vu incliner de la tête, comme un muet acquiescement. Nous échangeâmes de furtifs regards l'espace de quelques secondes, en attendant celle ou celui qui parlerait le premier. J'eus l'intuition qu'elle avait envie de parler, elle voyageait toute seule et peut être avait-elle besoin ou envie d'échanger des histoires de voyage, se confier aussi à un inconnu qui ne faisait que passer. Alors je commençais par le sempiternel : where are you com from?
J'avais brisé la glace, elle se libéra de ses convenances qui nous corsètent dans la vie quotidienne, et son sourire fut pour moi le signe du retour au voyage comme je l'entends : rencontrer quelqu'un. Je suis espagnole, je voyage en Scandinavie depuis une semaine, en provenance du Québec, et je m'apprête à rentrer à Berlin où j'habite, me dit-elle.
Et moi ? Moi... je voyage avec un groupe, je n'ai pas eu une bonne idée mais c'est la seule qui me permet de survoler des pays où je n'avais jamais mis les pieds et où, sans doute, je ne remettrai plus jamais les pieds. Elle se marra. Tu voyages seule ? demandai-je. Oui, je vis même seule. Elle ajouta aussi avec son magnifique sourire : je suis une femme indépendante ! Formidable ! m'exclamai-je spontanément. Ensuite, tout de même, je voulus en savoir plus, enfin ce fut surtout mon petit conformisme niché au plus profond de moi qui me poussa à en savoir davantage. Quel âge as-tu ? Les encore plus conformistes que moi vont me dire que l'on ne demande pas son âge à une femme et penseront qu'elle a ignoré ma question, offusquée. Tout le contraire. J'ai vingt sept ans, me dit-elle naturellement. Tu n'as pas d'enfant ? Non, je n'en veux pas, précisa-t-elle avec une grande sérénité. Je l'approuvai, il y a assez de malheureux sur terre. Alors, évidemment, toujours mon petit conformisme et mes idées reçues sur l'Espagne, l'Espagne catholique, se réveillèrent : et tes parents, comment réagissent-ils ? Ils râlent un peu, oui, ils s'y font tout de même, dit-elle en ouvrant ses mains, bras écartés, comme si elle s'offrait à son destin telle une Madone sanctifiée - elle fit en même temps une moue adorable qui relativisait son rapport avec ses parents.
Horrible ! Les minutes et les secondes se carapatent à une vitesse incroyable. Parle moi de Berlin, il parait que c'est une ville très animée, festive. Mais d'abord pourquoi Berlin ? Je me forme au journalisme, dit-elle, j'écris des articles, je publie des photos. J'eus alors l'idée de lui montrer les photos de la secte Falun Dong, prises trois ou quatre heures auparavant près de l'hôtel de ville de Stockholm. Elle prit mon appareil photo et fit défiler les images, et puis elle s'attarda sur l'une d'entre elle, je savais laquelle : sur la gauche, on voyait juste cet occidental en méditation, et sur la droite une grande affiche explicative en anglais qui dénonçait les prélèvements d'organes sur les membres de la secte encagés par le régime communiste chinois. L'Espagnole lisait avec une grande attention ma photo, son visage affichait un air d'une gravité inattendue, et, bon sang, maintenant ses yeux devenaient humides, presque au bord des larmes. Comme je n'aurais jamais imaginé qu'elle pût avoir une telle réaction, je lui demandai si elle allait bien. Oui, ça va, me dit-elle, mais je suis horrifié par ce ce que font les Chinois à ces pauvres gens. Pour ma part, ces nouvelles atroces corroborées par plusieurs sources, et ajoutons à cela sur une échelle hors-normes le traitement terrifiant que subissent les Ouïgours dans le Xi Xiang, ne m'ont jamais porté à verser des larmes mais, ici, dans ce café de Stockholm, mon émotion fut profonde parce que cette jeune femme espagnole partageait la souffrance des opprimés. J'étais décontenancé, je ne savais plus quoi dire et j'avais envie de pleurer avec elle. Heureusement, elle se ressaisit et continua à voir mes autres photos.
Il fallait m'arracher d'elle, lui souhaiter bonne chance, je devais partir et je n'arrivais pas à décoller de ma chaise. Les minutes s'écoulaient, mon voyage minuté m’agaçait au plus au point. Enfin, je pus me lever...
Buena suerte !!! lui dis-je
Oh ce merveilleux sourire !...
Maadadayo !
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°138
Re: Debriefing II
Geob, t'as pas eu envie une fois de laisser ton bus et de continuer ton chemin tout seul ? Quelle frustration tu t'es infligée avec ce tour en bus !
Lilie
Lilie
geob
- Message n°139
Re: Debriefing II
Croisière Scandinave
Finlande
I
La gare maritime pour la Finlande, la première nuit à bord...
...En attendant d'embarquer, sur une immense terrasse les passagers lézardaient sous le soleil, accrochés à leurs bocks de bière.
Un type habillé en marin se pointa, suivi d'une bande de joyeux drilles aux masques de pirates. Il est Tunisien, il vit en Suède et ses amis l'accompagnaient pour fêter avec lui son prochain mariage. Mais non, il ne va pas épouser une Suédoise. C'est le fils d'un homme riche, alors en bon fils respectueux de sa culture il va épouser une jeune femme de Doha, une Qatarie - je me demande si ce n'est pas son père qui l'a choisie. Je lui demandai pourquoi ses amis suédois s'affichaient avec ces masques, il m'avoua qu'il n'en savait rien.
En tout cas, la jeune femme derrière lui était bien jolie. Lorsque nous embarquâmes pour la Finlande, elle passa devant moi, un petit salut, et quelques effluves alcoolisées qui durèrent quelques secondes, puis je ne la revis plus sur le ferry. Peut être un millier de passagers.
Je fus surpris par l’absence totale de contrôle, pas de portail électronique, rien.
Notre accompagnatrice commit une bourde qui occasionna une vague de mécontentement, voire de noire colère, parmi les membres de notre groupe. En effet, elle se mélangea les pinceaux sur l'horaire de l'arrivée en Finlande : la Finlande et la Suède n'ont pas la même heure !
Pour ma part, tout grain de sable qui perturbe le bon fonctionnement d'une organisation, quelle qu'elle soit, me comble de joie et m'incite diaboliquement à mettre de l'huile sur le feu. D'ailleurs, elle en prit plein la gueule dans la gare maritime en Finlande. Mais, pour relativiser les colères superficielles de ces révoltés en aquarium, je tiens à préciser que j'eus une discussion avec elle, de bon matin sur le bateau, sur le dernier pont promenade où il y avait des tables et des chaises coté bastingage.
Vous savez, me dit-elle, tous ces gens qui râlent, qui jurent de ne plus voyager avec notre agence, ce sont les premiers à repartir avec nous. Vous, vous ne pouvez pas vous en rendre compte, la plupart des gens sont des habitués et il y en a déjà qui ont réservé pour des prochains voyages.
Je confirme. Je me souviens de cette passagère, sur le retour en France, avant de reprendre le car après un arrêt-toilettes je ne sais trop où tellement ces stations autoroutières sont normalisées, uniformisées, cette passagère, donc, me demanda ce que j'allais faire après cette virée scandinave. Cette question me surprit, je pensai "ah bon on est obligé de faire quelque chose après ?" Je ne pus que répondre : rien ! Alors, bien satisfaite, elle m'indiqua qu'elle partait avec l'agence au Portugal dans deux semaines. Oh bon dieu ! En une fraction de seconde je vis toutes ces heures lancinantes en car pour traverser la France, l'Espagne... Ah, très bien, bon voyage, dis-je mentalement épuisé par cette volonté inébranlable de faire du car...
Au fait, pratiquons la psychologie de comptoir du commerce, peut être que, inconsciemment, y a-il ce besoin chez ces dames de se retrouver dans un cocon, et de se protéger du monde que l'on voit derrière les vitres, d'être dans l'entre-soi ? Pourquoi "chez ces dames" ? Parce que, je le répète, il y avait une majorité de femmes dans le groupe, la plupart âgées de plus de cinquante ans, veuves ou divorcées, ou alors elles sont avec un monsieur devenu ventripotent et amateur de canapé-bière-télévision, toutes ces femmes sont revenus des hommes et ne veulent plus s'embêter, trouvant sans doute leur confort dans le refus de l'altérité forcément conflictuelle.
Mais je ne les ai pas vues que dans ce car, à Paris on les croise souvent avec "L'officiel des spectacles" dans les mains de l'une d'entre-elles, elles vont "se faire" un film, puis elles iront sur une terrasse de café ; elles pratiquent la marche nordique au jardin du Luxembourg - c'est rare de voir un homme dans ces groupes -, elles s'impliquent dans des organisations charitables pour se sentir utiles, enfin, bref, elles ne s’endorment pas et ne prennent pas la vieillesse pour une fatalité, elles veulent rester jeunes et, comme tout le monde, mourir en bonne santé.
Tiens, pendant que j'y suis, à Paris je vais parfois déjeuner dans un restaurant de la Mairie. Un jour, je me suis retrouvé à côté d'une table occupée par quatre femmes qui illustraient parfaitement ce que je viens d'écrire. Elles parlaient de leurs vacances, comment elles allaient passer leur mois d’août. Et voilà-t-il pas que l'une d'elles se mit à raconter un voyage en car sur la Côte d'Azur, avec la même agence que la mienne. Je le lui fis remarquer.
Son voyage s'était bien déroulé, précisa-t-elle, elle loua le confort et l'équipement audio-visuel, ainsi, dit-elle, nous avons fait une superbe visite de Nice en autocar, avec les écouteurs sur les oreilles pour nous décrire la ville et les monuments. Comme j'étais juste à côté, je lui demandai si elle avait taillé une bavette sur un marché, dans un quartier, sur la fameuse promenade ? Mais non, pourquoi, c'était plus confortable comme nous l'avons fait. Ses trois autres commensales approuvèrent. Enfin, dis-je, je ne voyage pas que pour voir juste des paysages et des monuments, j'aime bien rencontrer l'autre, sans en attendre quoi que ce soit d'ailleurs, enfin, quoi, voir un être humain. Ah surtout pas ! dit l'une de ces dames, moi je ne voyage que pour les paysages et les monuments.
Ce "ah surtout pas !", ce cri du cœur puissant et spontané, me stupéfia.
Bon, dans tout ça, je suis encore loin de la Finlande où nous passâmes en coup de vent, quelques heures bien frustrantes atténuées tout de même par la présence et la faconde d'un guide français, le plus intéressant que nous ayons eu : cela fait trente ans qu'il vit en Finlande !...
Maadadayo !...En attendant d'embarquer, sur une immense terrasse les passagers lézardaient sous le soleil, accrochés à leurs bocks de bière.
Un type habillé en marin se pointa, suivi d'une bande de joyeux drilles aux masques de pirates. Il est Tunisien, il vit en Suède et ses amis l'accompagnaient pour fêter avec lui son prochain mariage. Mais non, il ne va pas épouser une Suédoise. C'est le fils d'un homme riche, alors en bon fils respectueux de sa culture il va épouser une jeune femme de Doha, une Qatarie - je me demande si ce n'est pas son père qui l'a choisie. Je lui demandai pourquoi ses amis suédois s'affichaient avec ces masques, il m'avoua qu'il n'en savait rien.
En tout cas, la jeune femme derrière lui était bien jolie. Lorsque nous embarquâmes pour la Finlande, elle passa devant moi, un petit salut, et quelques effluves alcoolisées qui durèrent quelques secondes, puis je ne la revis plus sur le ferry. Peut être un millier de passagers.
Je fus surpris par l’absence totale de contrôle, pas de portail électronique, rien.
Notre accompagnatrice commit une bourde qui occasionna une vague de mécontentement, voire de noire colère, parmi les membres de notre groupe. En effet, elle se mélangea les pinceaux sur l'horaire de l'arrivée en Finlande : la Finlande et la Suède n'ont pas la même heure !
Pour ma part, tout grain de sable qui perturbe le bon fonctionnement d'une organisation, quelle qu'elle soit, me comble de joie et m'incite diaboliquement à mettre de l'huile sur le feu. D'ailleurs, elle en prit plein la gueule dans la gare maritime en Finlande. Mais, pour relativiser les colères superficielles de ces révoltés en aquarium, je tiens à préciser que j'eus une discussion avec elle, de bon matin sur le bateau, sur le dernier pont promenade où il y avait des tables et des chaises coté bastingage.
Vous savez, me dit-elle, tous ces gens qui râlent, qui jurent de ne plus voyager avec notre agence, ce sont les premiers à repartir avec nous. Vous, vous ne pouvez pas vous en rendre compte, la plupart des gens sont des habitués et il y en a déjà qui ont réservé pour des prochains voyages.
Je confirme. Je me souviens de cette passagère, sur le retour en France, avant de reprendre le car après un arrêt-toilettes je ne sais trop où tellement ces stations autoroutières sont normalisées, uniformisées, cette passagère, donc, me demanda ce que j'allais faire après cette virée scandinave. Cette question me surprit, je pensai "ah bon on est obligé de faire quelque chose après ?" Je ne pus que répondre : rien ! Alors, bien satisfaite, elle m'indiqua qu'elle partait avec l'agence au Portugal dans deux semaines. Oh bon dieu ! En une fraction de seconde je vis toutes ces heures lancinantes en car pour traverser la France, l'Espagne... Ah, très bien, bon voyage, dis-je mentalement épuisé par cette volonté inébranlable de faire du car...
Au fait, pratiquons la psychologie de comptoir du commerce, peut être que, inconsciemment, y a-il ce besoin chez ces dames de se retrouver dans un cocon, et de se protéger du monde que l'on voit derrière les vitres, d'être dans l'entre-soi ? Pourquoi "chez ces dames" ? Parce que, je le répète, il y avait une majorité de femmes dans le groupe, la plupart âgées de plus de cinquante ans, veuves ou divorcées, ou alors elles sont avec un monsieur devenu ventripotent et amateur de canapé-bière-télévision, toutes ces femmes sont revenus des hommes et ne veulent plus s'embêter, trouvant sans doute leur confort dans le refus de l'altérité forcément conflictuelle.
Mais je ne les ai pas vues que dans ce car, à Paris on les croise souvent avec "L'officiel des spectacles" dans les mains de l'une d'entre-elles, elles vont "se faire" un film, puis elles iront sur une terrasse de café ; elles pratiquent la marche nordique au jardin du Luxembourg - c'est rare de voir un homme dans ces groupes -, elles s'impliquent dans des organisations charitables pour se sentir utiles, enfin, bref, elles ne s’endorment pas et ne prennent pas la vieillesse pour une fatalité, elles veulent rester jeunes et, comme tout le monde, mourir en bonne santé.
Tiens, pendant que j'y suis, à Paris je vais parfois déjeuner dans un restaurant de la Mairie. Un jour, je me suis retrouvé à côté d'une table occupée par quatre femmes qui illustraient parfaitement ce que je viens d'écrire. Elles parlaient de leurs vacances, comment elles allaient passer leur mois d’août. Et voilà-t-il pas que l'une d'elles se mit à raconter un voyage en car sur la Côte d'Azur, avec la même agence que la mienne. Je le lui fis remarquer.
Son voyage s'était bien déroulé, précisa-t-elle, elle loua le confort et l'équipement audio-visuel, ainsi, dit-elle, nous avons fait une superbe visite de Nice en autocar, avec les écouteurs sur les oreilles pour nous décrire la ville et les monuments. Comme j'étais juste à côté, je lui demandai si elle avait taillé une bavette sur un marché, dans un quartier, sur la fameuse promenade ? Mais non, pourquoi, c'était plus confortable comme nous l'avons fait. Ses trois autres commensales approuvèrent. Enfin, dis-je, je ne voyage pas que pour voir juste des paysages et des monuments, j'aime bien rencontrer l'autre, sans en attendre quoi que ce soit d'ailleurs, enfin, quoi, voir un être humain. Ah surtout pas ! dit l'une de ces dames, moi je ne voyage que pour les paysages et les monuments.
Ce "ah surtout pas !", ce cri du cœur puissant et spontané, me stupéfia.
Bon, dans tout ça, je suis encore loin de la Finlande où nous passâmes en coup de vent, quelques heures bien frustrantes atténuées tout de même par la présence et la faconde d'un guide français, le plus intéressant que nous ayons eu : cela fait trente ans qu'il vit en Finlande !...
Skyrgamur- Localisation : Normandie
- Message n°140
Re: Debriefing II
Geob a écrit:nous avons fait une superbe visite de Nice en autocar, avec les écouteurs sur les oreilles pour nous décrire la ville et les monuments. Comme j'étais juste à côté, je lui demandai si elle avait taillé une bavette sur un marché, dans un quartier, sur la fameuse promenade ? Mais non, pourquoi, c'était plus confortable comme nous l'avons fait. Ses trois autres commensales approuvèrent. Enfin, dis-je, je ne voyage pas que pour voir juste des paysages et des monuments, j'aime bien rencontrer l'autre, sans en attendre quoi que ce soit d'ailleurs, enfin, quoi, voir un être humain. Ah surtout pas ! dit l'une de ces dames, moi je ne voyage que pour les paysages et les monuments.
Ce "ah surtout pas !", ce cri du cœur puissant et spontané, me stupéfia.
Les bras m'en tombent...
_________________
Skyrgamur, le lutin Islandais
geob
- Message n°141
Re: Debriefing II
ET ALORS, LA FINLANDE?
Vers trois heures du matin, je me levai pour me promener sur les ponts déserts. Le ferry avançait placidement sur une mer d'huile, entre des ilots couverts de forêts, des îles habitées : il y avait des maisons posées comme les décors d'un film pas encore tourné, parfois une barque près d'un minuscule ponton pour ajouter un détail crédible, mais pas un être humain en vue, normal, c'était la nuit et la nuit généralement les gens dorment. C'était la nuit, le ciel était bleu, et pourtant il faisait jour mais ce n'était pas une lumière étincelante, plutôt une clarté douce qui semblait émaner de la mer, elle éclairait les choses, les maisons, les arbres, comme pour les imprimer éternellement dans les limbes de ma mémoire.
Un sentiment étrange me gagna, étais-je dans une autre dimension ? J'eus l'impression d'être seul au monde sur mon vaisseau fantôme, naviguant toujours hors de la nuit vers une destination jamais définie.
Nous débarquâmes en Finlande après une nuit de navigation.
Après le ferry... le bus, le car, notre aquarium erratique. Voici Helsinki, la capitale, place du Sénat.
En attendant notre guide français, qui vit depuis trente ans en Finlande, nous avions quartier libre pendant deux heures avant que de se retrouver sur la place et entamer une visite guidée.
Je partis sur le port où se trouve le marché permanent, juste une rue à descendre. Je voyais bien sur le sol les lignes du tramway sans me rendre compte - déconnexion due à la fatigue - que je pouvais me retrouver face à l'un d'entre eux et c'est ce qui arriva. J'entendis un bruit métallique, non plutôt un grincement irrité de la machine obligée de stopper net. Je réalisai alors que j'avais devant moi un vieux tramway, un tramway antédiluvien mais qui fonctionnait toujours. Je l'avais échappé belle ! Se faire renverser par un tramway à Helsinki, ce n'était pas une bonne idée. Cela me réveilla et me mit en adéquation avec mon environnement...
Un sentiment étrange me gagna, étais-je dans une autre dimension ? J'eus l'impression d'être seul au monde sur mon vaisseau fantôme, naviguant toujours hors de la nuit vers une destination jamais définie.
Nous débarquâmes en Finlande après une nuit de navigation.
Après le ferry... le bus, le car, notre aquarium erratique. Voici Helsinki, la capitale, place du Sénat.
En attendant notre guide français, qui vit depuis trente ans en Finlande, nous avions quartier libre pendant deux heures avant que de se retrouver sur la place et entamer une visite guidée.
Je partis sur le port où se trouve le marché permanent, juste une rue à descendre. Je voyais bien sur le sol les lignes du tramway sans me rendre compte - déconnexion due à la fatigue - que je pouvais me retrouver face à l'un d'entre eux et c'est ce qui arriva. J'entendis un bruit métallique, non plutôt un grincement irrité de la machine obligée de stopper net. Je réalisai alors que j'avais devant moi un vieux tramway, un tramway antédiluvien mais qui fonctionnait toujours. Je l'avais échappé belle ! Se faire renverser par un tramway à Helsinki, ce n'était pas une bonne idée. Cela me réveilla et me mit en adéquation avec mon environnement...
Maadadayo
Wapiti- Admin
- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
- Message n°142
Re: Debriefing II
Je prends bonne note pour ma prochaine virée à Helsinki : ne pas marcher la tête en l'air ou les yeux rivés au sol sur les rails des tramways.
Merci Geob.
Merci Geob.
_________________
"Nous méritons toutes nos rencontres, elles sont accordées à notre destin et ont une signification qu'il nous appartient de déchiffrer." F. Mauriac
Skyrgamur- Localisation : Normandie
- Message n°143
Re: Debriefing II
+J'ai adoré la ville d'Helsinki, voyage organisé par mes soins….
C'était aux débuts de l'Euro, ça ne nous rajeunit pas !!!
C'était aux débuts de l'Euro, ça ne nous rajeunit pas !!!
_________________
Skyrgamur, le lutin Islandais
geob
- Message n°144
Re: Debriefing II
HELSINKI
Moi aussi j'ai fait Helsinki mais... ça veut dire quoi ?
En l’occurrence, pas grand chose, et je me suis même demandé si la ville existait vraiment, si elle n'était pas qu'une idée fantasmée. Pour ce que j'en ai vu ! Notre accompagnatrice nous avait dit d'aller faire un tour sur le marché permanent, sur le port. J'ai donc coché la case et faillis me faire renverser par un tramway. Je reconnais que c'est un endroit agréable, surtout pour ces restaurants de poissons et de fruits de mer, installés sous des dais de toile blanche, ainsi d'ailleurs que des boutiques de souvenirs, bref, un endroit touristique où il fait bon déambuler.
J'ai mangé un saumon grillé dans un restaurant tenu par quatre jeunes gens bien blonds. Si j'en parle, c'est parce que, tandis que je dégustais mon plat, j'ai assisté à une scène étonnante. Un individu, dont je serais incapable de préciser s'il était finlandais ou pas, entra dans le restaurant vêtu d'une... robe de bure avec une large capuche qui cachait son visage. Disons plutôt que c'était un trop large manteau qui le faisait ressembler, avec cette capuche, à un moine perdu au milieu des gens qui l'ignoraient. En fait, il s'avéra être un mendiant, très affamé. Il ouvrit la grande poubelle du restaurant, en retirant des barquettes - ce n'était pas servi sur des assiettes - avec des restes de nourriture et s'installa à une table pour manger avec ses mains. Il ne resta pas longtemps. Un jeune homme employé par le restaurant, blond et costaud, vint lui dire d'aller voir ailleurs si la nourriture est meilleure. Son action fut pleine d'urbanité, sans violence, sans élever le ton, et le mendiant quitta le lieu sans un mot, toujours dissimilé par son vêtement étrange sous ce ciel bleu, ensoleillé.
*****
Voici le marché couvert, ou la "Vieille Halle", construite en 1889. Petites boutiques, épiceries, cafés...
Vous avez le nom finlandais et l'âge de cette "Vielle Halle" !
... dont l'un m'a bien plu malgré l'étroitesse du lieu, juste une banquette le long du mur et deux petites tables rondes.
Si je vivais à Helsinki, je viendrais tous les matins boire ici un excellent expresso. Surtout qu'il y aussi des toilettes ! Je les ai repérés grâce à la file d'attente pour les dames dans laquelle, bien sûr, il y avait des voyageuses de mon groupe dont le principal soucis, la plus grande interrogation du voyage aura été celle-ci : où sont les toilettes?
Un dernier mot sur ce lieu. A chaque entrée - celles à gauche et à droite - j'avais remarqué la présence discrète d'individus en costume, carrure sportive, semblant être toujours aux aguets. J'en ai conclu, après plusieurs passages, que c'étaient des flics ou des employés d'une société de sécurité. Dans ces pays du Nord, on ne voit pas trop la police mais, n'empêche, il doit y avoir une surveillance efficace car, si je ne me trompe, je n'ai pas souvent entendu parler d'attentats dans ces pays là - sans doute des services de renseignement et de contre-espionnage très performants.
Bientôt 13 h, retrouvons la place du Sénat où nous attend notre guide français que notre chauffeur et notre accompagnatrice n'ont jamais vu...
En l’occurrence, pas grand chose, et je me suis même demandé si la ville existait vraiment, si elle n'était pas qu'une idée fantasmée. Pour ce que j'en ai vu ! Notre accompagnatrice nous avait dit d'aller faire un tour sur le marché permanent, sur le port. J'ai donc coché la case et faillis me faire renverser par un tramway. Je reconnais que c'est un endroit agréable, surtout pour ces restaurants de poissons et de fruits de mer, installés sous des dais de toile blanche, ainsi d'ailleurs que des boutiques de souvenirs, bref, un endroit touristique où il fait bon déambuler.
J'ai mangé un saumon grillé dans un restaurant tenu par quatre jeunes gens bien blonds. Si j'en parle, c'est parce que, tandis que je dégustais mon plat, j'ai assisté à une scène étonnante. Un individu, dont je serais incapable de préciser s'il était finlandais ou pas, entra dans le restaurant vêtu d'une... robe de bure avec une large capuche qui cachait son visage. Disons plutôt que c'était un trop large manteau qui le faisait ressembler, avec cette capuche, à un moine perdu au milieu des gens qui l'ignoraient. En fait, il s'avéra être un mendiant, très affamé. Il ouvrit la grande poubelle du restaurant, en retirant des barquettes - ce n'était pas servi sur des assiettes - avec des restes de nourriture et s'installa à une table pour manger avec ses mains. Il ne resta pas longtemps. Un jeune homme employé par le restaurant, blond et costaud, vint lui dire d'aller voir ailleurs si la nourriture est meilleure. Son action fut pleine d'urbanité, sans violence, sans élever le ton, et le mendiant quitta le lieu sans un mot, toujours dissimilé par son vêtement étrange sous ce ciel bleu, ensoleillé.
*****
Voici le marché couvert, ou la "Vieille Halle", construite en 1889. Petites boutiques, épiceries, cafés...
Vous avez le nom finlandais et l'âge de cette "Vielle Halle" !
... dont l'un m'a bien plu malgré l'étroitesse du lieu, juste une banquette le long du mur et deux petites tables rondes.
Si je vivais à Helsinki, je viendrais tous les matins boire ici un excellent expresso. Surtout qu'il y aussi des toilettes ! Je les ai repérés grâce à la file d'attente pour les dames dans laquelle, bien sûr, il y avait des voyageuses de mon groupe dont le principal soucis, la plus grande interrogation du voyage aura été celle-ci : où sont les toilettes?
Un dernier mot sur ce lieu. A chaque entrée - celles à gauche et à droite - j'avais remarqué la présence discrète d'individus en costume, carrure sportive, semblant être toujours aux aguets. J'en ai conclu, après plusieurs passages, que c'étaient des flics ou des employés d'une société de sécurité. Dans ces pays du Nord, on ne voit pas trop la police mais, n'empêche, il doit y avoir une surveillance efficace car, si je ne me trompe, je n'ai pas souvent entendu parler d'attentats dans ces pays là - sans doute des services de renseignement et de contre-espionnage très performants.
Bientôt 13 h, retrouvons la place du Sénat où nous attend notre guide français que notre chauffeur et notre accompagnatrice n'ont jamais vu...
Skyrgamur- Localisation : Normandie
- Message n°145
Re: Debriefing II
Non Geob, je n'ai pas fait Helsinki, je suis allée à Helsinki.
Lorsque je suis allée visiter le marché, il y avait un stand maraîcher avec de beaux fruits et légumes. J'ai voulu prendre une photo et la marchande m'a demandé 2€. J'ai gardé mes Euros.
Lorsque je suis allée visiter le marché, il y avait un stand maraîcher avec de beaux fruits et légumes. J'ai voulu prendre une photo et la marchande m'a demandé 2€. J'ai gardé mes Euros.
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Skyrgamur, le lutin Islandais
fabizan- Localisation : Sainte Enimie Lozère
- Message n°146
Re: Debriefing II
Sacré Geob, où que tu te trouves tu ne manques pas de photographier les jolies filles
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Fabienne
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°147
Re: Debriefing II
Exactement ce que je me suis dit en voyant la derniere photo, prise a priori pour le lieu, mais he! Tu ne vas pas nous la faire a l'envers Geob: on sait bien que tu l'as prise pour inclure volontairement la jolie demoiselle qui te sert les si bons espressos que si tu vivais a Helsinki, tu y viendrais tous les matins!
Lilie
Lilie
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°148
Re: Debriefing II
Cela dit, un marche couvert de la sorte, il y en a un aussi a Goteborg en Suede ou j'etais il y a 2 mois. C'est commun ces marches dans ce coin du globe?
Lilie
Lilie
Solcha
- Message n°149
Re: Debriefing II
Il y en a aussi à Copenhague (ça ressemble aux halles lyonnaises).
J'imagine qu'en hiver, c'est quand même beaucoup plus sympa!
J'imagine qu'en hiver, c'est quand même beaucoup plus sympa!
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¡ Pura vida !
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°150
Re: Debriefing II
Solcha a écrit:Il y en a aussi à Copenhague (ça ressemble aux halles lyonnaises).
J'imagine qu'en hiver, c'est quand même beaucoup plus sympa!
Effectivement, je n'avais pas pense a ca.
Lilie