Le Village du Peuple Etrange Voyageur

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    Message par geob Ven 2 Nov - 3:32


    En général, ça commence là...


    Debriefing Thaioc12


    ... et tout de suite, ça commence à bien faire avec ces contrôles ! Bientôt, il va falloir franchir les portiques nu comme un ver, histoire de sacrifier au sacro-saint principe de précaution. Ah ils ont gagné les terroristes ! Ils nous ont bien pourri la vie ! Quelle corvée, prendre l'avion ! Partir en voyage m'ennuit de plus en plus, déjà quand il faut faire la valise j'ai toujours peur d'oublier quelque chose, alors j'emmène trop d'affaires, je m'embête, je m'encombre, et je me prépare des tours de rein ! Mais pourquoi donc continuer à partir ? Au fond, je me demande si ce n'est pas parce que je n'ai pas trouvé un port où poser mon bagage, une couette sous laquelle passer l'hiver.


    Mauvais oeil

    Ah ! Ils m'ont tous dit qu'elle chance que j'avais de partir, heureux homme ! Et c'est moi qui a raison, et c'est moi qui suis libre, et patati et patata. Eh ! Oh ! Faudrait pas décider pour moi si je suis heureux, si je suis libre, si j'ai tout compris ! Faudrait peut être me demander mon avis ! Et d'abord, que savez vous de...





    Quelle chance ! Après à peine trois jours, je me chope une angine, probablement. Bien atteint lorsque je me retrouve dans un train de nuit, climatisé comme pour une chambre froide, et, pour la première fois, avec des compartiments et un couloir comme dans nos anciens trains !!!


    Debriefing Thaioc13




    Dans la nuit, je prends mes deux cadenas à chiffres, et j'essaie de les ouvrir. Ce n'est pas la première fois que je n'arrive pas à ouvrir un cadenas malgré l'affichage de la combinaison, mais deux d'un coup, si ! La malédiction des cadenas qui recommence ! Pas possible, on m'a jeté un sort, j'ai le mauvais oeil !


    Alors à Chiang Rai, "Overbrook Hospital", je connais la route ! Quelle veine ! 39° de fièvre. Je consulte un docteur, m'envoie au laboratoire pour vérifier que ce n'est pas un virus, et me voici pourvu d'antbiotiques et tutti quanti. Voici la note :

    Outpatient Medication : 565
    Medical supplies 1 : 6
    Labotory Investigation : 570 (résultat en moins d'une heure)
    Other Medical Charges : 40
    Outpatient Care : 200


    Sub total 1,381
    Discount 0 (merçi quand même)

    Total 1,381
    ( One Thousand Three Hundred and Eighty One Bath Only ) J'adore le "only" ! (1€ =40 baths)

    On m'a filé les médicaments dans de petits sachets en plastique avec fermeture-pression. Mais sur chacun d'entre eux, il y a une étiquette qui me rappelle que : "We prescribe medicine, But Jesus Christ is the Healer. GOD IS LOVE". Et par ici la monnaie ! Cet hôpital a été fondé par The foundation of church of Christ in Thailand, en 1903 ! Effectivement, à l'intérieur, on a l'impression d'être dans un hôpital américain, et quand le docteur officie, il laisse la porte de son bureau ouvert, des fois que...

    En tout cas, j'ai le mauvais oeil ! Trois jours plus tard, la fièvre est revenue sans crier gare, deuxième visite : 902 baths ( Only !)

    Dommage que mère est morte, elle m'aurait enlevé le mauvais oeil. Voici comment elle procédait : elle me mettait une casserole remplie d'eau sur le crâne, jetait une pincée de gros sel en disant des "Je vous salue Marie", puis elle versait une goutte d'huile. Si la goutte se diffractait, pas de mauvais oeil, mais si elle ne formait qu'un rond, c'était le mauvais oeil ! Alors, elle retirait la casserole, et j'étais soulagé d'un poids. En attendant, je vais essayer de me trouver une patte de lapin, ou, à la rigueur, une gousse d'ail !
    Lilie
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    Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire

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    Message par Lilie Ven 2 Nov - 10:41

    Mmmm... Je l'aime deja bien, ce carnet de (de?)voyage! rêveur


    Lilie
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    lahaut


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    Message par lahaut Ven 2 Nov - 10:47

    Le pire de mes cauchemars c'est être malade en voyage !! Debriefing 594821 (enfin l'un des pires...... un autre c'est quand on me met des olives dans mes plats Debriefing 838057350 )
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    Message par Invité Ven 2 Nov - 11:08

    geob a écrit:et, pour la première fois, avec des compartiments et un couloir comme dans nos anciens trains !!!

    J'adore ces trains à compartiments ! top ! sourire

    Bien plus conviviaux que les "modernes" clin d'oeil Qui ne sont que des "longs tubes" remplis de sièges alignés les uns derrière les autres !!! dégout
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    Message par Invité Ven 2 Nov - 11:12

    lahaut a écrit:un autre c'est quand on me met des olives dans mes plats Debriefing 838057350 )

    rire rire

    Une fois sorti du bassin Méditerranéen...
    Cela devrait alors "presque" aller !!! clin d'oeil gag ! rire mort de rire !

    geob
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    Message par geob Sam 3 Nov - 11:27


    L'idée de partir


    Jamais je n'aurais eu l'idée de voyager si je n'avais travaillé au Centre de tri de Paris Brune. Paris-Brune ! A l'époque, combien de fois on entendait à la radio : envoyez vos réponses à Jeux-Concours, cédex Paris-Brune. En province, je ne savais pas trop ce que ça représentait, mais quand, comme tout provincial, je suis monté à Paris, j'ai constaté à quel point ce centre de tri n'était ni plus ni moins que le centre du monde ! Quand Paris Brune éternuait, toute la Poste s'enrhumait ! C'est dans ce centre qu'a été crée la première section d'entreprise du parti socialiste, les communistes étaient bien sûr bien représentés, quant à moi on me cataloguait d'anarchiste de droite. Durant le ministère Barre, je n'avais la paye entière qu'environ deux ou trois fois par an, les grèves se succédaient les unes aux autres, et qu'importait les fins de mois étriquées, de toutes façons on se disait que cela réduisait nos impôts. Oui, je sais, j'aurais beau dire, le redire, il y aura toujours des gens qui croieront que les fonctionnaires font toujours grève parce qu'ils sont toujours payés. Si c'était le cas, avais-je dit à une boulangère qui ressassait ces énormes calembredaines, les fonctionnaires seraient en grève du premier janvier au trente et un décembre ! Mais nous étions la génération post-soixante huitarde, plus passionnée de politique, de littérature, de cinéma que de football ! Pendant la grève de 1974, qui a duré 45 jours, Paul Préboist est venu nous soutenir, et il nous a offert un spectacle vraiment amusant. A la fin, je suis allé le voir pour lui dire que je savais que son ami, René-Louis Lafforgue, avait trouvé la mort sur la route entre Albi et Castres. Ensuite, je lui ai demandé de me parler de ce fameux cabaret, "L'école buissonnière", où Boris Vian chantait "Le déserteur" pendant la guerre d'Indochine. Paul Préboist fut gagné par une grande émotion au souvenir de ces années cinquante, et moi-même je finis par être touché par son émotion en l'écoutant.



    Vers le début des années 80, j'habitais rue Severo, dans le XIVe. Un jour, un voisin m'aborde et me demande si je ne travaille pas à Paris-Brune. Comment le savez-vous ? Je vous ai vu au journal télévisé, hier soir ! Eh oui ! Il y avait encore eu une journée grève ! En tout cas, je partais en voyage depuis l'hiver 1975, car ce fut cette année là que quelqu'un m'avait donné l'idée de partir. Je me souviens de son nom, il s'appelait Bonnin, il devait surveiller le secteur où je travaillais, mais cela semblait l'intéresser que modérément, en revanche, il avait étalé devant lui des cartes, divers documents qu"il consultait, il prenait aussi des notes. Qu'est-ce que tu fais ? lui avais-je demandé. Il me répondit qu'il préparait son prochain voyage en Russie. Alors, de fil en aiguille, il me raconta tous ses voyages : il était passé sur tous les continents ! Et toi, qu'est-ce que tu fais pendant les vacances ? Oh moi, je me contente d'aller voir mes parents, en province. Pourquoi ne pars-tu pas en voyage, fais comme nous, on est une petite minorité ici, t'auras de quoi raconter à ton retour. Et c'est ainsi que je partis du 15 novembre jusqu'au 31 décembre 1975 en Grèce, avec un collègue, mais ce dernier revint en France au bout de trois semaines pour la simple raison que, achetant exactement les mêmes choses que moi, il s'était ruiné alors que personnellement je possédais une Carte Bleue nationale, ce qui me permettait de faire des retraits avec mon carnet de chèques français. Mais à Patmos, plus tard, je voulus retirer de l'argent à la succursale de la banque de Grèce, en l'occurrence une épicerie, et la dame refusa obstinément de me verser des drachmes : elle n'avait jamais vu de Carte Bleue ! Du coup, les trois premiers jours sur l'île furent très serrés. La troisième nuit, je devais embarquer sur un ferry pour Athènes. Quelle nuit ! Un vent violent s'engouffrait dans les ruelles de la ville, dans les collines les ânes ne cessaient de braire, et ce ferry, tout illuminé, qui tentait d'accoster et qui reprit le large après plusieurs tentatives. La tuile ! J'étais pas loin de m'écrouler mentalement. A côté de moi, un couple de routards hollandais. Le gars parlait bien français. Comment je vais faire ! me plaignis-je, on peut pas retirer de l'argent ici ! Alors le Hollandais m'administra ma première gifle en voyage : " C'est ça la vie, un jour ça va, un jour ça va pas !" Vlan ! C'est comme si c'était hier, alors j'ai fermé ma gueule, et, en attendant le prochain ferry, je me suis mis au régime de yogi, à savoir trois tranches de pain par jour, trempés dans une tasse en inox remplie de lait Nestlé. Voilà, cela ne m'a pas découragé de partir, d'ailleurs, la bande de routards de Paris-Brune ne pensait qu'à partir, et repartir encore. Ainsi, alors que nous avions repris le travail après les 45 jours de grève, en 1974, nous avons vu débarquer un collègue qui revenait d'Amérique du Sud. Il était parti deux mois, et il apprit que nous venions de faire cette grande grève. Alors, ni une, ni deux, il se rendit au bureau de ce qu'on appelle aujourd'hui "ressources humaines", et demanda s'il pouvait être considéré comme gréviste afin de récupérer ses congés. On le mit gréviste, il récupéra ses congés, et, une semaine plus-tard, il repartit en Amérique du Sud. Lui aussi, il s'en fichait pas mal des retenues pour faits de grève, il préférait être sur la route !


    Putain ! Quelle époque !



    Maadadayo !
    geob
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    Message par geob Dim 4 Nov - 10:17


    Grosse fatigue.

    J'ai arrêté les antibiotiques, que le Christ me pardonne puisque c'est lui qui est sensé me guérir. En me rasant ce matin, j'ai vu un visage fatigué. Mais maintenant, je suis tranquille, plus besoin de faire les valises : je les ai sous les yeux !


    Camillian Fondation

    Autour de Chiang Rai, ils ne manquent pas de fondations. Celle-ci est originale : elle est catholique !
    Le père Di Matteo la dirige.

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    Un lieu de paix pour les orphelins, et les femmes battues - en Thailande, les hommes ont tous les droits. En même temps, on apprend aux bouddhistes à devenir catholiques. Ce matin, dans l'église, une religieuse apprenait à quelques adultes à faire le signe de croix.

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    Une femme akha semblait très intéressée

    Debriefing Thainv12

    Tout de même, ils doivent trouver étrange que l'on honore des images de souffrance !


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    C'était un dimanche, en Thailande.

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    Message par geob Mar 6 Nov - 3:47


    Littérature et voyage

    Le Mexique


    Quand on demande quel votre roman préféré, votre chef d'oeuvre irréfutable, la plupart cite "Voyage au bout de la nuit", de Céline. Bien sûr, c'est une grande oeuvre, et il y a surtout ce travail sur la langue qui explose le carcan de la littérature classique. Rares sont ceux qui citent : "Au dessous du volcan", de Malcom Lowry. J'adhère à cette secte qui considère que "Au dessous du volcan" est sans doute le grand livre de la littérature mondiale du XX e siècle. C'est parce que j'ai lu ce livre que je suis parti au Mexique, sur les pas du Consul, mais avant, en compagnie de lecteurs de Lowry, j'avais assisté au centre culturel canadien de Paris à la diffusion d'un documentaire sur cet écrivain incomparable. Je me souviens des premières images où l'on voyait Richard Burton vidant une bouteille de bière sur la tombe de Lowry. "Au dessous du volcan", dont John Huston s'est risqué à en faire une adaptation cinématographique - mal lui en a pris -, est, au premier degré, la plus belle histoire d'amour qui n'ait jamais écrite, puis, la composition du livre dont le premier chapitre est en fait le dernier, tous les symboles qui jalonnent l'histoire, la beauté somptueuse du texte, la subtile manière dont l'auteur nous met dans les pensées du Consul, élève le lecteur à des dimensions qu'il n'aurait jamais pu imaginer, alors il ne peut qu'admettre et reconnaître qu'il vient de lire un chef d'oeuvre de la littérature mondiale. Dès ma première matinée au Mexique, me mettant dans les pas du Consul, je me suis rendu dans une "cantina", vers 11h du matin. Elle venait d'ouvrir, et il y avait déjà deux poivrots. J'ai commandé une tequila. On me l'a servi avec une soucoupe sur laquelle il y avait du gros sel et un quartier de citron vert. Alors, ils m'ont tous observé. J'ai mis une pincée de sel sur la langue, et j'ai bu mon verre cul-sec, puis j'ai mordu le citron vert. Le choc de l'alcool a été brutal, mais je n'ai rien laissé paraître sur mon visage. Ensuite, au cours du voyage, je me suis demandé pourquoi s'arrêter à une seule tequila ?

    Salute ! Consul !


    L'Egypte
    (je ne vais pas le réécrire, tout de même ! Il y a deux ans, déjà ! Alors, tel quel !)


    Si je suis allé en Egypte, ce n'est pas pour une attirance particulière pour les pyramides, non, mais pour une oeuvre d'Albert Cossery, fascinante, "Mendiants et orgueilleux". Cet écrivain fait partie de ces écrivains français, car il a tout écrit en français, dont on s'attache autant à ses livres qu'à sa personnalité. En arrivant au Caire, je me suis précipité dans le souk des orfèvres et j'ai vite trouvé ce café du 18e siècle, avec ses miroirs poussiéreux, où les personnages de "Mendiants et orgueilleux" se réunissent pour se moquer du pouvoir, des riches, des fonctionnaires véreux, et de la police. Je me suis plongé avec délectation dans l’atmosphère de ce grand roman, adapté au cinéma d'une façon vraiment remarquable.
    "Les fainéants dans la vallée fertile", ou l’éloge de la paresse : le père de famille répond a son fils, qui lui fait part de son intention de travailler, "tu veux nous faire honte" ?
    Tout ce que vous trouverez de Cossery, lisez le, vous ressentirez un plaisir de lecture qui vous rendra joyeux !
    Je ne sais si c'est ma façon de vivre ou pas, mais ce soir Albert Cossery est revenu dans ma mémoire, alors je suis aller voir sur Internet s'il habite toujours dans cet hôtel rue de Seine, depuis 1945. Il n'y habite plus, il est parti discrètement : il est mort le 22 juin, deux semaines après mon départ.
    En 2004, je me trouvais au jardin du Luxembourg, près de l'Orangerie, en début d’après midi, attendant l'heure fatidique qui m'arracherait à mon loisir de lézard qui rêve sous le soleil pour me rendre à mon travail, quand je vis un homme très mince, au visage maigre, avec une allure de jeune homme alors que ses traits ne pouvaient tromper sur son âge, s’asseoir sur une chaise métallique et s'offrir goulûment à la chaleur solaire. Une grande émotion s’empara de moi...je reconnus cet homme, c’était Albert Cossery ! Sur le coup, j'eus envie de me lever, d'aller lui dire toute mon admiration, mais je ne l'ai pas fait parce que j'ai lu ses livres ! La gloire, l'admiration, tout le contraire de tout ce qu'il raconte, lui qui a si bien raconté le petit peuple des villes, les fellahs. Deux "trois pièces cravates" vinrent interrompre l'acte le plus important de sa journée, deux types qui devaient travailler au Sénat. Le premier dit :
    - Bonjour mr Cossery !
    L’écrivain se mit debout, à une vitesse incroyable (il avait alors 90 ans), comme un diablotin qui surgit lorsqu'on ouvre une boite.
    - Je vous présente Albert Cossery, un grand écrivain, dit-il à son collègue.
    L'autre tend la main, Cossery en fit de même, négligemment.
    - Vous écrivez toujours, demanda le premier, vu que Cossery ne disait rien.
    Avec sa main droite qu'il remua en l'air, paume tourné vers le sol, il leur signifia que c’était plutôt tranquille sur ce plan là.
    Silence.
    - Bon, on vous laisse, au revoir m. Cossery.
    Ils s'en allèrent, et, sans leur adresser le moindre regard, comme si rien il ne s’était rien passé, Cossery se remit a discuter avec le soleil !
    Je viens de lire qu'a cette époque, il avait déjà été opéré des cordes vocales ! Mais ces deux damoiseaux de la république, ces gens qui sont soi disant bien informés, ils auraient dû le savoir !
    Cet fin d’après midi là, avec deux ou trois collègues sybarites au milieu de tant de béotiens, nous avons trouver notre vacation bien courte et enchantée...ce qui ne fut pas le cas de tout le monde qui trouvait qu'on exagérait !
    Allez, si vous ne connaissez pas Cossery, regardez sur internet, lisez sa dernière interview, à laquelle il répondit par écrit. Vous verrez quel homme c'était ! Le genre d'homme qui fait dire que ça vaut le coup de vivre, et le genre d’écrivain qui fait dire que la littérature est un art indépassable !










    geob
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    Message par geob Mer 7 Nov - 3:38


    Une pure folie.

    Hua Hin est une station balnéaire à, environ, deux cents kilomètres au sud de Bangkok. Depuis bientôt trente ans, j'y ai observé les changements, la disparition des champs, des rizières, transformés en lotissements pour gens aisés, à l'abri derrière le mur d'une enceinte et avec des gardiens à l'entrée. Faut pas croire que ces constructions sont exclusivement pour les "farangs", étrangers à peau blanche, loin de là, même s'ils sont devenus un peu trop présents - mais plutôt dans de grands ensembles sidérants - : en majorité, ils sont issus du monde scandinave, ils ont donc un pouvoir d'achat conséquent, et ils ont tous plus d'une soixantaine d'années, ajoutons que, sur la plage, ils offrent un spectacle que l'on peut considérer, à l'instar d'Ignatius O'Reilly, comme " une insulte au bon goût et à la géométrie ". Les Thaïlandais, eux, se baignent habillés, c'est comme ça, c'est leur culture... jusqu'à quand ? Chaque week-end, Hua Hin est envahi par le Bangkokois, jeunes et bourgeois, et c'est en les observant que l'on constate combien le niveau de vie a augmenté pour eux. Ce qui m'a le plus frappé, au cours des années, c'est que, petit à petit, les Thaïlandais n'hésitent plus à se donner la main dans la rue, alors qu'auparavant c'était mal vu : si on voyait une femme tenir la main d'un "farang", ça voulait dire qu'elle "travaillait" ! La coiffure des femmes a beaucoup changé, les magazines féminins ne montrent que des modèles qui s'apparentent plus à des occidentales qu'à des asiatiques, les jeunes hommes ne lésinent pas sur la gomina, ils ont tous leur iphone, leur tablette, on voit même des gens se balader avec leur chien dans les bras, comme un bébé. Seulement la Thaïlande des grandes villes est différente de la Thaïlande des champs, il suffit de voir ces baigneuses.
    Je dirais enfin que Hua Hin est une ville où le roi a une résidence, et que les policiers aiment bien arrondir leurs fins de mois, surtout avec les "farangs".

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    Bon, ce n'est pas tout, ça n'a rien à voir avec le titre.
    Je vais vous parler de la plus grande bêtise, de la plus grande connerie que j'aie jamais faite en Thaïlande. En fait, une pure folie ! Il n'y a qu'ici que je peux la raconter, puisque nous sommes dans un village.
    Tout d'abord, il faut que je dise qu'une année, à moto, j'ai découvert un endroit bizarre dans la campagne, à l'ouest de Hua Hin. J'avais pris un chemin au milieu des champs qui aboutissait dans une sorte de no man'sland : tout à coup, le chemin devenait une petite route bien goudronnée, et je voyais sur la droite des bâtiments d'un étage, rutilants, au milieu d'un paysage arboré, ordonné. Il n'y avait pas de panneau, ni une barrière, rien qui pouvait m'indiquer la nature de ce lieu, alors j'ai fait demi tour.
    Une année plus tard, j'ai retrouvé à Hua Hin cet ami, marié avec une Thaïlandaise, avec qui j'ai sillonné la Thaïlande en long, en large et en travers, en bus, en avion, à dos d'éléphant, à bicyclette, mais surtout, surtout, à moto ! Je leur ai montré l'endroit que je viens de décrire. Alors, Daniel B. me dit qu'en prenant cette route, on trouverait un raccourci pour rejoindre la mer. On y va ? Allons-y ! Je suis passé devant.
    Au bout d'une trentaine de mètres, j'ai entendu crier. Je n'ai pas vu qu'un serpent était passé devant ma roue, et pour la femme de Daniel cela annonçait un malheur. On a continué, tourné à gauche. Toujours stupéfait par la propreté de ce parc, on a fini par comprendre, oh non de non, que l'on faisait de la moto dans... une base militaire !!! On a croisé un militaire à moto, il nous a regardé, bouche bée. Sur notre droite, de longs bâtiments, on a vu une centaine de soldats en tenue de sport faire des exercices, on est passé devant la prison, puis des magasins, et aussi au milieu des logements, sans doute pour les officiers... oh leur tête en nous voyant passer ! On a eu l'impression d'être dans un film américain, dans un film de Clint Eastwood, qui montre ces immenses bases militaires, comme des villes autonomes.
    Je ne me rappelle plus combien de temps nous avons roulé, et nous sommes enfin arrivés devant la grande entrée qui se trouve le long de la route qui mène à Hua Hin - de la route, on ne voit rien de cette base, puisqu'un mur sur je ne sais combien de centaines de mètres, voire un kilomètre, protège des regards. On a fait mine de se diriger vers ce qui devait être notre sortie, mais deux militaires se sont précipités pour nous barrer le chemin, et ils nous fait signe de nous garer pour attendre l'officier de sécurité.

    Ce qui s'appelle se mettre dans une situation fort embarrassante, aux conséquences peut être catastrophiques !

    La femme de Daniel B., beaucoup plus réaliste que nous, était fort inquiète. On allait avoir de gros ennuis, surtout avec ces attentats islamiques dans le sud du pays, et en plus nous n'avions pas nos passeports, laissés en garantie au loueur de motos. Alors, nous l'avons briefée. On lui a demandé d'insister sur le fait qu'il n'y avait aucun panneau d'interdiction, pas de barrière, rien qui laissât soupçonner que c'était une base militaire. Bon, il est vrai que le paysan du coin n'avait pas besoin de ça, mais nous nous étions de passage, etc, etc. Sur ce, une voiture s'est arrêtée. Un militaire, relativement grand, le visage ouvert, souriant, s'approcha de nous, les mains sur ses hanches. C'est bon, me suis-je dit, on va s'en sortir, surtout qu'il ne ressemble pas à un Thaïlandais ! La femme de Daniel se mit à l'oeuvre, nous avons ajouté quelques détails, et j'ai même indiqué à l'officier que mon père était militaire. Bon sang ! Quelle chance on a eu de tomber sur un type intelligent ! Il nous a demandé d'où nous étions, puis, constatant qu'il n'y avait pas, en ce qui le concernait, de quoi fouetter un chat, il nous a laissé partir, mais, dit-il, vous ne sortez pas par la grande entrée, vous n'êtes pas sur leur registre, ils ne vous laisseront jamais sortir, passez donc sur la gauche, faites une cinquantaine de mètres, vous sortirez par une petite porte, les soldats sont au courant, je leur ai signalé votre passage.

    Heureusement aussi que nous avions eu une Thaïlandaise avec nous ! Nous sommes sortis de la base par... cette sorte d'entrée des artistes, des fadas devrais-je dire. Les militaires nous ont joyeusement salués. Qu'est-ce que nous n'avions pas fait ? Nous avions traversé une base militaire et nous en étions sortis sans problèmes. Quelle connerie, bon sang ! Mais ça nous donnait aussi le vertige ! Si nous étions tombés sur un "scrogneugneu", on aurait peut-être fait la une de "The Nation" ou le "Bangkok Post" ! Et la Thaïlande, ça aurait été vite terminée ! Quelle folie, quelle pure folie d'avoir commis cet acte insensé !
    Plus tard, on s'est dit que, qui sait, on leur a évité des actions de terroristes à venir, qu'ils allaient prendre leurs précautions, mettre des caméras, des barrières, car, sans nul doute, ils ont dû se rendre compte qu'il y avait une sacrée faille dans leur sécurité, qu'ils n'avaient pas prévu l'invraisemblable !

    Ce qui est sûr, c'est qu'il ne doit pas avoir beaucoup de "farangs" qui ont réussi à traverser ainsi une base militaire sans y être invités, les doigts dans le nez ! Moi, je suis sûr qu'il n'en a que deux, dont votre serviteur.

    A Parichuab Khiri Khan, on traverse une base militaire pour se rendre sur une plage, mais ça n'a rien à voir avec un grand camp renfermé sur lui même, c'est autorisé, on y trouve de quoi boire et se sustenter, acheter même quelques souvenirs ! On pourrait dire que, sur le plan écologique, c'est un endroit très protégé.

    Maadadayo !
    Anonymous
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    Message par Invité Mer 7 Nov - 17:22

    surpris Rétrospectivement, ça doit donner des sueurs froides...
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    Message par geob Ven 9 Nov - 4:10


    Mon voisin, le nomade

    Il était là, comme chaque hiver, dans la chambre n°11, et moi je me suis attribué la n°10, sans savoir qu'il s'y trouvait. En général, il s'installe à la Chian'house au retour d'un voyage en Inde, ou au Népal, il passe alors son temps à se reposer, à se reconstituer.

    Mais il faut que je vous le présente. Il se fait appeler Georges, il est d'origine arménienne, et il a la nationalité belge. En le voyant, on se dit d'emblée que c'est un gitan, qu'il pourrait jouer dans un film de Kustorica. Il a le visage émacié, une barbe de trois jours, de grands yeux bleus froids qui vous regardent avec un morne intérêt. S'il a le visage émacié, il a un corps efflanqué, des épaules étroites, et pas un pouce de graisse. Son petit déjeuner consiste à manger quelques bananes, ça ne coûte que quelques baths, mais il n'hésitera pas à déjeuner ou à diner avec une grande bière. En Asie, il vadrouille à bicyclette, peu encombré de bagages, néanmoins avec deux appareils photographiques et un ordinateur. Ces photos sont magnifiques, c'est d'ailleurs ce que lui avait dit un de ces compatriotes, il avait même ajouté qu'il devrait les publier, les vendre. Georges explosa de colère, pour lui il n'était pas question de "marchandiser" ce qu'il faisait, du coup les deux belges mirent du temps à se reparler.

    Quand Georges parle, il parle haut et fort, comme s'il considérait les autres comme des sourds. Il dit d'un ton sentencieux, avec l'emphase d'un parlementaire de la Troisième république, des banalités qu'il assène avec une conviction qui laisse pantois. Il donne toujours l'impression qu'il veut démontrer qu'il a un savoir encyclopédique. Quand il se lance dans une digression, il atteint ses limites au bout de quelques mots, alors il s'empresse d'ouvrir une parenthèse qui n'a rien à voir avec le sujet qu'il nous proposait, une parenthèse qu'il oublierait de fermer, empêtré dans ces circonlocutions interminables, ses raisonnements basés sur une culture qui est certes là, mais purement ornementale, pour en ouvrir une autre tout aussi vide de sens. L'ennui gagne son auditoire, il ne s'en rend pas compte, alors on lui dit "au fait ! au fait !"

    Ceci dit, à côté de lui, nous sommes d'aimables vacanciers. Je l'ai vu en train de doubler avec un plastique un grand sac qu'il venait de récupérer. Dedans, il allait mettre ses affaires et sa bicyclette pliable, munie de quinze vitesses. Il y a quelques jours, il a pris le bus pour Bangkok, ensuite il a enchaîné avec un vol pour la Birmanie. En ce moment, il vadrouille donc en Birmanie, juché sur son engin. Je suis allé en Birmanie en 1996, et aller de ville en ville fut bien pénible, fatiguant, toujours dans des transports en commun surchargés, sur des routes poussiéreuses - ne parlons pas de l'hygiène sur le plan alimentaire. J'avoue, je n'aurais jamais le courage de faire ce que fait Georges.

    Vous vous dites, bon, après il rentrera en Belgique, il reprendra son boulot et le quotidien de tout à chacun. Eh bien... non ! Il ne travaille pas, il touche des allocations, et il vit en France, près des Pyrénnées, dans une caravane sur un bout de terrain qu'il a acheté 15 000 €, il y a belle lurette ! De temps en temps, il va au village prendre une douche, acheté des victuailles. Il vit isolé, face à la nature. Il vient d'acheter en Allemagne, 2 500€, une camionnette qu'il a transformé en camping-car, avec lequel il erre sur les routes de France, quand l'envie de bouger lui prend, il va voir des amis, des connaissances.

    Georges est un nomade, un gitan dans l'âme.



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    Message par geob Sam 10 Nov - 9:55


    Laundry

    Donner son linge à laver, quoi de plus simple en Thailande ! Il suffit de se rendre dans une laundry. En général, vous déposez votre linge le matin, et vous le récuperez en fin d'après midi. C'est rare, mais ça peut arriver que l'on vous dise que ça sera pour le lendemain. Dans ce cas là, il faut chercher ailleurs. C'est ce que j'ai fait à Hua Hin. Demain ? Non ! Et je suis allé chez... l'opticien ! Non mais, des fois !

    Debriefing Thaioc20

    Et j'ai récupéré mon linge propre à la nuit tombée.

    Dans mon quartier à Chiang Rai, j'avais trouvé une excellente laundry... restaurant ! Maintenant, ils ont arrêté de s'occuper du linge des autres, pour se consacrer qu'au restaurant. Il y a juste quelques tables, et c'est surtout fréquenté à midi par les employés (c'est un quartier à 1klm du centre ville).

    En Thailande, il ne faut pas s'étonner de voir des associations d'activités contracditoires. Après tout, on peut tomber aussi sur l'antiquaire vendeur de souvenirs qui vend des... bananes !

    Debriefing Thaioc21



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    Message par geob Lun 12 Nov - 11:39


    Satori

    De temps en temps, je vais au Doi Chang Coffee à Chiang Rai - j'ai connu l'époque où il y avait une station service à la place. L'autre jour, vers 17h, je sors et je prends ma moto pour regagner Chian's Hoouse. Je passe toujours par l'avenue aux lampadaires dorés.

    Debriefing Thaino10



    Ce jour là, il fait un peu gris, et il n'y a quasiment pas de circulation. Tout à coup, je ressens un dépaysement total, peut être plus : un profond déracinement.

    Ce qui m'intrigue, c'est que je n'ai pas su déterminer si ce ressenti soudain, ce "satori", était positif ou négatif, plaisant ou pas, comme si ç'avait été quelque chose de neutre.



    Un expresso en Thailande.

    Jusqu'à la fin des années 80, et au début des années 90, il n'était pas question de boire un expresso en Thailande. Et puis, petit à petit, boire du café est entré dans les moeurs. Bien entendu "starbucks" s'est lancé sur le marché, puis d'autres chaînes ont suivi, et puis la culture du café est devenue d'excellente qualité ici.
    Faut pas croire qu'en Thailande les gens passent leur temps à boire du thé, en réalité très peu de gens en boivent, c'est plutôt la bière, le "Mekong whisky", et autres whiskys de qualité aléatoire, qui ont du succès. Pareil pour le café, qui est une consommation urbaine, mais à destination d'un population qui a un pouvoir d'achat. En effet, un café, un capucino, en moyenne, dépassent largement le coût d'un euro.(le salaire moyen, ici, est de 120 €). Rares sont les thais qui boivent le café chaud, ils le préfèrent mixé avec de la glace, servi dans un grand gobelet fermé par un couvercle, avec juste de quoi faire passer une paille, bref, à l'américaine, quoi !

    On peut boire du café dans la rue, dans les stations service avec la chaîne "Amazon" où l'expresso, d'excellente qualité, est à 35 baths, servi avec une tasse ou un verre de thé chinois. Ce qui m'épate, dans tous ces endroits, c'est le sucre poudre : il est brun, fin, on le mangerait à la petite cuillère tant il est bon, avec un goût de canne à sucre qui ne laisse aucun doute sur ce produit !

    Mai Chan est une toute petite ville, à 22 klm au nord de Chiang Rai. Il y a un café. On voit sur l'ardoise les prix, chaud, avec de la glace, et mixé.

    Debriefing Thaino11

    Debriefing Thaino12



    La clientèle du Doi Chang Coffee de Chiang Rai est mixte, avec plutôt une majorité de thais tout de même, mais des étudiants, des bourgeois, des fonctionnaires, comme cette dame qui vient d'acheter des gâteaux.

    Debriefing Thaino13


    Une rappel : 1€=39 baths.

    Maadadayo !
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    Message par geob Mar 13 Nov - 3:55


    Le bouddhisme, un racisme ordinaire.

    Intellectuellement, le bouddhisme est intéressant, mais, en tant que religion constituée, elle peut se révéler aussi nocive que les autres, les monothéistes pour être plus clair.

    Je viens de voir, sur France 24, un reportage sur les Rohingyas, une ethnie musulmane de Birmanie. La Birmanie est un pays bouddhiste, ils ont des temples hors du commun, les gens sont vraiment accueillants - du moins, c'est mon souvenir de 1996 -, seulement ils montrent qu'ils sont capables d'être racistes, violents, vis à vis d'une communauté qu'ils exècrent. Pourtant, tous ces gens qui ont lutté contre la dictature militaire, fait de la prison, souffert mille maux, ils sont les premiers à sonner la charge contre les Rohingyas. Interview de moines : une haine froide, déterminée. Le pire, peut être, c'est un compagnon de route de Aung San Suu Kyi, l'icone de Rangoon, le prix Nobel de la paix. Voici ses propos : " Les Rohingyas ne sont pas comme nous, ils ne sont pas bouddhistes, ils ne parlent pas la même langue que nous, et même leur visage n'est pas pareil que le notre !" Et la fameuse dame de Rangoon, qu'est-ce qu'elle dit ? Rien ! Absolument rien ! Elle a passé toute une partie de sa vie en prison, elle est proche d'arriver au pouvoir, elle ne va gâcher le but d'une vie pour quelques centaines de morts musulmans, pour protester contre un nettoyage ethnique.

    Dans "Le rire de Démocrite", Michel Onfray a bien raison : il ne faut pas hésiter à rire des bouddhistes.

    http://www.france24.com/fr/20121109-birmanie-Rohingyas-Bangladesh-etat-Arakan-Aung-San-Suu-Kyi-moines-bouddhistes-ethnie-rakhine
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    Message par geob Mer 14 Nov - 4:07


    Bouddhisme


    En Thailande, quelquefois les temples ont leur " Jardin des Délices ", une représention de l'enfer qui nous attend en raison de nos mauvaises actions (Tudieu !). Dans la région de Khorat, j'en ai visité un immense, genre parc d'attraction. Je me souviens que, sur certains décors, on peut mettre une pièce dans une machine pour animer la sarabande infernale d'automates bien affreux !

    Celui-ci, relativement récent, est à une dizaine de klm de Chiang Rai. Vous remarquerez que ceux qui torturent, font bouillir, sont... noirs ! Tiens, pourquoi ? Ils n'avaient plus de peinture d'une autre couleur dans leur magasin ?

    Debriefing Janvie10


    Debriefing Janvie11

    Debriefing Janvie12


    Il y a quelques années, j'ai fréquenté une riche famille sino-thaie. On peut dire que j'en ai visité des temples avec les dames de cette famille ! J'ai assisté à leurs offrandes, dévotions, etc, etc. Un jour, une des dames m'a dit qu'elle ne comprenait pas pourquoi les "farangs" (étrangers à peau blanche) aimaient les filles de l'Issan (grande région de production du riz). Oui, et donc ? Elle a fait une grimace de dégoût : elles ont la peau noire !

    Tiens, ça me donne envie d'écouter Brassens

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    Message par geob Jeu 15 Nov - 9:53


    Cauchemar

    Allons bon ! Je me tire les vers du nez tout seul ! La dernière nuit, je fais un rêve affreux : je croyais me tirer un poil du nez, et c'est un ver qui sort de ma narine ! Dégouté, je le laisse tomber dans le lavabo, quand un autre surgit, je le tire de la même façon, puis un autre, et puis j'ai une vision de tous ces corps visqueux qui se tortillent, j'en vois un qui a des anneaux, des antennes ! L'horreur ! J'ouvre la porte de la pièce et je crie docteur ! Venez vite ! Un type en blouse blanche vient avec moi, se penche sur le lavabo, mais il y a rien ! Je vous assure, docteur, plein de vers sont sortis de mon nez ! Il n'y a pas de bouchon, alors on voit un tortillement obscène émerger du trou, puis un autre, quand le lavabo se met à vomir une multitude de vers ! Au secours ! Le docteur et moi nous nous sauvons, et c'est là que je me réveille. Je regarde l'heure : 4h du matin ! Oh le cauchemar ! Je n'aurais pas dû revoir ce polar sud-coréen, sur Youtube, avant de me coucher. "The chaser", ou l'atroce et terrible fatalité !





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    Message par Wapiti Jeu 15 Nov - 10:13

    Moi j'aime bien ton carnet-débriefing un peu déstructuré, Geob... sourire

    mais là, ton dernier message, dégout heu... me donne pas envie de voir le film (même un petit extrait) ! rire


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    Message par geob Ven 16 Nov - 4:47


    Bouddhisme


    A Chiang Rai, il existe un grand Bouddha couché, ignoré des guides touristiques. Avant hier matin, bien inspiré, j'ai décidé d'aller y faire un tour. Et je suis tombé sur une fête. Elle consiste à faire des offrandes aux moines, on voit fleurir d'étranges buissons de billets de banque.


    Debriefing Thaino18

    Debriefing Thaino23




    Un moine bénit l'assemblée en projetant de l'eau sur les têtes - il a vu que j'avais un appareil photo, il m'a donc épargné.

    Debriefing Thaino17



    Ensuite, les gens défilent devant le moine principal, s'agenouille, et reçoivent une miniature représentant un bouddha, une minuscule sculpture, plus ou moins bien faite, souvent dans une boite en plastique - une fois, dans un sachet en velours rouge, et cette miniature en bronze, représentant un moine, était d'excellente facture. Je me suis mis dans la file. Les gens étaient contents de voir un "farang" - il n'avait que moi -, un vieux monsieur a même touché mon petit sac à dos, comme si c'était une relique et que ça allait lui porter chance. Devant le moine, je respecte les règles, il me dit "Chok dii", bonne chance, et je m'éloigne avec ma figurine - pas terrible, mais j'aime bien ces souvenirs d'une journée, ce n'est donc pas la première fois que je fais ça, et je n'y attache aucune importance sur le plan religieux qui m'indiffère.

    A chaque fois, je fais le même constat : pratiquement pas de jeunes dans l'assemblée, que des personnes relativement âgées, et en majorité des femmes, dont certaines sont de véritables punaises de temple ! (en comparaison avec nos "punaises de sacristie" !). Un monde finissant, peut être lié au considérable développement de la Thailande, au pouvoir d'achat conséquent, ce qui fait que l'on cherche plutôt à consommer, à s'amuser, plutôt qu'aller au temple ? Je ne parle pas d'une homogéinité de ce pays qui est, socialement, très inégalitaire, mais les urbains, ceux qui ont un travail bien payé, vivent exactement comme les autres urbains de la planète, mais, comme ils sont très superstitieux, ils n'hésiteront pas à trouver un moine qui pourra bénir... leur nouvelle voiture !

    Revenons à la fête. En sortant du temple, les gens vont sonner les cloches avant que d'aller au buffet car, à chaque fois, on peut manger gratuitement. Des messieurs m'ont désigné la file d'attente, comme une invitation à faire comme tout le monde. Je suis retrouvé derrière une dame qui avait entre 60 et 70 ans, habillée à l'ancienne. Ce qui m'a tout de suite frappé, ce fut la bonté, la gentillesse qui illuminaient son visage. Elle tenait son assiette, j'ai voulu en prendre une, quand des punaises de temples se sont empressées de prendre les deux assiettes qui restaient. Alors la dame a fait un geste qui m'a touché : elle m'a donné son assiette ! Et elle partie s'en cherché une autre. J'ai mis du riz dans mon assiette, je suis passé devant les bacs pour goûter un peu tout, et au final je me suis attablé avec un plat copieux.

    Il n'y avait que des dames autour de moi, quelques unes superbement habillées, portant leurs bijoux, mais toutes mangeant avec sérieux et application : je me demande si manger n'est pas le loisir préféré des thailandais ! Au bout d'un moment, ayant constaté que je mangeais avec une fourchette - il n'y avait plus de cuillères au buffet -, une dame vint m'en apporter. J'étais confondu par tant de gentillesse. Vives remerciements de ma part en thaïlandais, alors mes commensales me questionnèrent quelque peu. Ce qui m'intéressait, c'était la glace que semblaient déguster avec délectation toutes ses dames, debout, près du buffet, et deux ou trois attablées. C'est là que je me suis dit : peut être qu'on va m'en apporter. A peine avais-je eu cette pensée gourmande, que la même dame qui m'avait apporté la cuillère déposa devant moi, dans un ramequin en plastique, avec une petite cuillère, une glace qui s'avéra fort délicieuse.

    Voilà, c'est quand j'en ai ras le bol de la Thaïlande qu'il m'arrive des trucs pareils !
    (et pour cela, il faut toujours être en dehors des sentiers battus... même en pleine ville !)

    Debriefing Thaino20

    Debriefing Thaino21

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    Message par geob Ven 16 Nov - 5:02


    D'autres photos :

    Debriefing Thaino24


    Lui, il est toujours resté assis, à l'extérieur. Un philosophe ?

    Debriefing Thaino25


    Les Thailandais sont des êtres humains comme les autres : ils n'ont jamais assez d'argent ! Ainsi, cette dame, qui porte peut être pas loin de 100 000 baths sur elle (or à 23 carats ), s'est empressée d'acheter un billet de loterie, dès la cérémonie terminée !

    Debriefing Thaino26


    Des paysannes se reposent après avoir travaillé. La Thailande des campagnes, pas de iphone à portée de main !


    Debriefing Thaino27

    Debriefing Thaino28




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    Message par Invité Ven 16 Nov - 8:58

    "...en comparaison avec nos "punaises de sacristie..."

    Je croyais que c'était : "grenouilles de bénitier" !

    Question : pourquoi les femmes assises sur la charrette portent-elles des gants en latex et des cuissardes en plastique ?
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    Message par Invité Ven 16 Nov - 10:15

    De plus en plus prenant ce "Debriefing", Geob ! top ! bravo
    Je sens qu'il va devenir l'un de mes "Incontournables" au Village ! clin d'oeil

    Continue de nous régaler, Geob... rêveur
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    Message par geob Sam 17 Nov - 9:48


    "Question : pourquoi les femmes assises sur la charrette portent-elles des gants en latex et des cuissardes en plastique ? "

    Les bottes, j'imagine que c'est pour se protéger des serpents. Et il y en a ! L'autre jour, sur la grande route qui monte de Chiang Rai à Mae Chan, j'ai vu deux serpents écrasés, dont un de bonne taille - incroyable d'en trouver là ! Au début de cette année, sur une route à travers la forêt, je roulais à une cinquantaine de mètres du gars qui fait de la moto avec moi. Devant lui, un 4x4 s'était arrêté, il a fait pareil, et ce fut alors que je vis ce serpent au milieu de cette petite route. Arrivé à quelques mètres de lui, il se mit en position d'attaque en se dressant : un cobra ! Je passai à un mètre du reptile ! En suite, garant la moto, je revins sur mes pas pour le photographier, malheureusement il ne se redressa pas, et il rampa vers la broussaille. Le 4x4 lui avait amoché le bout de la queue.

    Debriefing Cobra_10

    Quant aux paysannes, elles sortaient de ce champ. Il vaut mieux ne pas y marcher en tongs ! Lorsque je me suis arrêté, il y en avait encore une qui balancait sur les cultures quelque chose, avec le geste de la semeuse. D'où les gants ? On constate que l'homme porte aussi des bottes !

    Debriefing Thaino29


    Debriefing Thaino30

    Debriefing Thaino31


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    Message par Wapiti Sam 17 Nov - 10:26

    Plutôt pour des engrais (chimiques ou naturels, je ne me prononcerais pas) que pour des graines, les gants, à mon avis. clin d'oeil

    Impressionnant ce reptile avec les entrailles à l'air !


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    Debriefing Empty Geob se trompe de place...

    Message par geob Dim 18 Nov - 12:36


    Toujours les drôles de buissons !

    Hier, en fin d'après midi, j'ai laissé ma moto - je vais devenir un centaure !-, et je me suis baladé dans mon quartier à pied. Il n'a pas fallu longtemps avant que je sois attiré par des tambours et cymbales. Une fête ? Toujours le "tamboun", la bonne action pour préparer une meilleure vie dans un autre monde. Comme d'habitude, les femmes sont majoritaires et s'amusent beaucoup !

    Debriefing Thaino44


    Debriefing Thaino45

    On charge les 4x4 de buissons monétaires avant que de se rendre au temple, escorté par deux policiers - ils portent tous les deux des lunettes de soleil, comme c'est souvent le cas quand ils arrêtent quelqu'un pour lui mettre une contravention qui ira directement dans leurs poches, quelquefois ils ont un masque anti-poussière sur la bouche.

    Au dessus de la dame aux lunettes, on voit des billets de 1000 baths !

    Debriefing Thaino46

    Debriefing Thaino47


    Vers 17h30, je suis passé au temple. Dans la grande cour, une enceinte diffusait des chansons, ça ressemblait à une kermesse. Une nouvelle fois, on m'a incité à aller me restaurer, ce que faisait avec passion une centaine de gens. A une table voisine, on mettait des billets de banque sur des baguettes, afin d'étoffer certains "buissons" bien maigres. A ma table, une dame ne cessait de se mirer dans son iphone en se tirant des portraits : "Iphone, suis-je la plus belle ?", tandis que ses trois gamins bien gras tripotaient une tablette numérique.


    Debriefing Thaino48

    Cette dame s'activait beaucoup, et je lui ai trouvé beaucoup de classe !

    Debriefing Thaino49

    A l'intérieur du temple, les sceaux en plastique remplis de savons, huiles, cafés, torches électriques, etc, etc, sont des offrandes faites aux moines. On les trouve en vente, recouvert de cellophane, jusque dans les hypermarchés comme "Carrefour" !

    Debriefing Thaino50


    Entre chien et loup, je suis parti !

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    Message par Wapiti Dim 18 Nov - 13:58

    geob a écrit: Chère Wapiti ! Je suis d'une extrême étourderie - faut le faire ! J'ai mis dans le carnet de Lilie ce que je devais mettre ici !!!
    Peux-tu corriger, où faut-il que je le refasse ?
    Pas de souci, Geob ! Voilà qui est revenu dans l'ordre (en 3 clics à peine) clin d'oeil

    T'es sûr qu'ils ne servent qu'à manger à ces fêtes et pas à boire quelque chose d'un peu alcoolisé dont tu aurais pu abuser ? gag !
    A moins que ce ne soit l'herbe brûlée en guise d'encens qui provoquerait des dégâts collatéraux... langue


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