Au bout de la rue il y a l’entrée du Centre Social et comme tous les mardis et les jeudis un groupe de
femmes attend pour y entrer…
Malika, Mina, Jamila, Hassania, Tania, Mariana et Thi Dan sont là depuis un moment et prennent déjà
des nouvelles des familles, des enfants, les « salamalek » d’usage..
Zohra, la plus agée, prend le soleil sur un banc.
Voici la dernière, Rose-Marie, dans son boubou vert pomme, un sourire éclatant sur le visage, qui
vient de déposer son petit dernier à la halte-garderie toute proche.
La « salle de classe » est à l’ombre, heureusement ! car ici, les méninges vont
chauffer un bon moment !
Elles sont en France depuis 2 ans, 5 ans, 10 ans et même 30 ans pour Zohra, pourtant, pour elles, s’exprimer
en français est si difficile ! elles utilisent toutes les astuces possibles pour faire les courses (si il n’y a pas la photo sur le paquet elles
n’achètent pas…) pour prendre le bus (elles comptent les arrêts…) c’est bien plus difficile pour aller voir les instituteurs ou aller à la CAF, à la Sécu…
Alors, on va se mettre ensemble et petit à petit, patiemment on va apprendre… apprendre à écrire son nom, son adresse, à retenir son n° de téléphone, le b-a-ba ça ne sert à rien, ce n’est pas ça qui les aidera dans le quotidien, apprendre les chiffres, la monnaie (le passage à l’euro, ça a été épique !) mais pour la valeur de l’argent, rendre la monnaie elles sont au top ! et puis de là on se met à parler de tout, de rien, il faut apprendre à s’exprimer aussi…
Fini alors l’attention, « la tête qui bout comme la marmite », le foulard qui glisse de la tête penchée sur le cahier… à elles
de nous apprendre leur vie, leur gaieté, leur rires… et comme c’est drôle de mélanger nos accents, celui du Sud, de l’Est, de l’Asie, de mélanger nos
recettes (d’ailleurs, la prochaine fois exercice pratique !), on va préparer aussi la sortie au Musée ou le pique-nique au bord du lac qu’on
aperçoit du haut de la tour mais où on n’est jamais allé…
Parfois des moments d'émotion aussi comme ce jour où elles ont, par hasard, avoué n'avoir jamais dessiné... ben oui ! petites il n'y avait pas de crayons ni de papier pour elles, faire un dessin elles ne connaissaient pas ! mais tisser un tapis oui ! et le dessin du tapis alors ? ben facile, tout dans la tête ! alors, on a pris des feutres, une grande feuille et tant pis si le soleil était en bas et l'arbre comme suspendu...
Oui, au bout de la rue il y a aussi le voyage…
femmes attend pour y entrer…
Malika, Mina, Jamila, Hassania, Tania, Mariana et Thi Dan sont là depuis un moment et prennent déjà
des nouvelles des familles, des enfants, les « salamalek » d’usage..
Zohra, la plus agée, prend le soleil sur un banc.
Voici la dernière, Rose-Marie, dans son boubou vert pomme, un sourire éclatant sur le visage, qui
vient de déposer son petit dernier à la halte-garderie toute proche.
La « salle de classe » est à l’ombre, heureusement ! car ici, les méninges vont
chauffer un bon moment !
Elles sont en France depuis 2 ans, 5 ans, 10 ans et même 30 ans pour Zohra, pourtant, pour elles, s’exprimer
en français est si difficile ! elles utilisent toutes les astuces possibles pour faire les courses (si il n’y a pas la photo sur le paquet elles
n’achètent pas…) pour prendre le bus (elles comptent les arrêts…) c’est bien plus difficile pour aller voir les instituteurs ou aller à la CAF, à la Sécu…
Alors, on va se mettre ensemble et petit à petit, patiemment on va apprendre… apprendre à écrire son nom, son adresse, à retenir son n° de téléphone, le b-a-ba ça ne sert à rien, ce n’est pas ça qui les aidera dans le quotidien, apprendre les chiffres, la monnaie (le passage à l’euro, ça a été épique !) mais pour la valeur de l’argent, rendre la monnaie elles sont au top ! et puis de là on se met à parler de tout, de rien, il faut apprendre à s’exprimer aussi…
Fini alors l’attention, « la tête qui bout comme la marmite », le foulard qui glisse de la tête penchée sur le cahier… à elles
de nous apprendre leur vie, leur gaieté, leur rires… et comme c’est drôle de mélanger nos accents, celui du Sud, de l’Est, de l’Asie, de mélanger nos
recettes (d’ailleurs, la prochaine fois exercice pratique !), on va préparer aussi la sortie au Musée ou le pique-nique au bord du lac qu’on
aperçoit du haut de la tour mais où on n’est jamais allé…
Parfois des moments d'émotion aussi comme ce jour où elles ont, par hasard, avoué n'avoir jamais dessiné... ben oui ! petites il n'y avait pas de crayons ni de papier pour elles, faire un dessin elles ne connaissaient pas ! mais tisser un tapis oui ! et le dessin du tapis alors ? ben facile, tout dans la tête ! alors, on a pris des feutres, une grande feuille et tant pis si le soleil était en bas et l'arbre comme suspendu...
Oui, au bout de la rue il y a aussi le voyage…
Dernière édition par mamina le Lun 24 Aoû - 23:08, édité 2 fois