La pêche aux palourdes (bédé photo-roman)

pataugas a écrit:2/3 :

C'est quoi ce machin ????

L'a pas intérêt de traîner à ma portée ce !!!

Je vois que vous avez fait connaissance, ton homonyme et toi.

Réunion mondaine au *ois ce matin :

Wouah !
Ne se croirait-on "Pas-Lourdes" (pas à Lourdes) vu cette pêche, qui m'a l'air bien miraculeuse ?!

trop fort!!

Excellent !

Haha! Merci de nous faire partager ces moments d'intimite, Pataugas!

Lilie

J'avais soigneusement choisi ma journée pour me glisser dans une fenêtre météo, mis le réveil afin de faire des truffes au café bosser un peu avant que d'aller vers les choses essentielles de cette vie (quoique... les truffes au café...), mon équipement se tenait prêt devant la porte, bref: tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Et puis...

Et puis un truc m'a réveillée dans la nuit, un son qui généralement me donne le sourire quand il vient enchanter mon sommeil. Averse ! Mille milliards de sabords ! Pas maintenant !

Puis le réveil a sonné et j'ai fait la sourde oreille.
Puis je me suis levée. Il tombait des grenouilles. Tant pis. J'ai commencé à bosser tout en lorgnant dehors. A vrai dire, j'avais pas trop besoin de regarder pour savoir que la pluie fouettait la porte-fenêtre. Mais j'ai vite compris ce qui allait advenir; quand je tourne la tête vers l'extérieur toutes les 30 secondes, y'a tout simplement RIEN qui puisse me retenir d'aller causer avec le vent, la pluie, la marée, le soleil, les cèpes, une odeur de terre et que sais-je encore... Si j'ai un rdv professionnel je téléphone pour inventer un contretemps, si j'attends des appels je coupe mon téléphone. Et je file vers l'essentiel !

Quand même, faut pas déconner : il pleuvait des cordes, un fort coup de vent était en cours, c'était dieu pas raisonnable de m'aventurer dans la marée en espérant rapporter des palourdes, quant à d'hypothétiques photos valait mieux ne pas y compter d'autant que la pluie risquait de flinguer l'appareil.
Non, vraiment....
Sauf que j'avais un manteau de pluie à étrenner, un vrai de vrai acheté pour braver la saison des pluies dans un pays de boue tropicale, et que ce manteau piaffait...

Dix minutes plus tard, me voici au *ois.
Manteau roulé dans le seau (la pluie venait de s'arrêter), le seau serré contre moi (le vent avait encore forci), l'appareil-images passé dans la ceinture, j'essayais de freiner le vent du sud qui me poussait vers Préfailles quand un seau jaune canari me dépassa en volant droit devant. A l'heure qu'il est il doit être arrivé à Dunkerque.
Pas folle la guêpe, j'ai cherché un gros caillou que j'ai posé dans mon propre récipient, puis j'ai tenté d'enfiler mon manteau de pluie.

Imaginez...
Une voile flottant au vent, impossible de la discipliner, déjà qu'il fallait s'y agripper pour pas qu'elle s'arrache !
Tant pis. J'ai vrillé le truc comme j'ai pu et j'en ai fait une ceinture nouée autour de la taille.
Puis j'ai allumé mon détecteur de palourdes.
Et j'ai commencé à compter. Une... deux.........trois...quatre................cinq, six....quarante-six, quarante-sept,quarante-huit...

Pataugas a écrit:Et je file vers l'essentiel !

Et l'essentiel est urgent !
Car le reste peut attendre !!!

Pataugas a écrit:Et j'ai commencé à compter. Une... deux.........trois...quatre................cinq, six....quarante-six, quarante-sept,quarante-huit...

Un vrai miracle !
La "multiplication des petits pains" renouvelée !!!

Que vous avais-je dit ?!
Ne se croirait-on Pas à Lourdes ?

Et c'est là (oublié de vous dire: dans l'intervalle j'ai été dépassée par un autre seau volant), c'est là qu'une femme s'est pointée pour se mettre à creuser à deux mètres du filon que j'exploitais.

J'ai dit: "bonjour !" en souriant.
" J'entends rien !" elle a répondu en désignant son bonnet et son capuchon.
- Vous n'êtes pas obligée de creuser juste à côté, non ?

(faut vous dire que ça se fait pas, entre bassiers; la baie est immense! y'a de la place pour trois cents personnes et nous étions dix à tout casser)

- J'entends rien !
- Vous ne pensez pas pouvoir creuser... etc etc etc..
- Bah je regarde ! qu'elle a protesté.
- Ok. Alors si vous en trouvez je me joindrai à vous.

Je l'aurais étripée avec ma grapette, la vioque !
Du coup j'en avais perdu mon compte.

Les conditions étaient à ce point venteuses que les habituelles flaques se vidaient par rafales. Tant pis, je rincerais les coquillages à la maison.
... cent-deux, cent-trois, cent-quatre...
En général je m'arrête là. Une centaine de palourdes, c'est un repas plantureux.
Mais aujourd'hui il me faut double ration car j'ai promis des palourdes à mon voisin en remerciement de services rendus.

A deux cents la pluie s'est remise à tomber. Et la mer à remonter.
Seulement voyez-vous, c'est dieu pas facile de cesser la récolte quand elle est bonne !

(Tss tsss, vous réjouissez pas, je ne me suis pas faite rattraper par la marée et n'ai perdu aucune botte dans la vase.)

Au retour les projectiles de pluie grêlaient mon visage et le vent remplissait mes poumons. Bon sang de bonsoir ce que c'était bon, ce vent !

A présent mes vêtements sèchent près du radiateur et les palourdes dégorgent dans l'évier. (le manteau de pluie est rentré sec, lui )

Une photo quand même, pour la bédé photo-roman :

Pataugas a écrit:En général je m'arrête là. Une centaine de palourdes, c'est un repas plantureux.

Mazette !
Tu reçois Gargantua et Pantagruel à table, ce soir ???

C'est tout petit, ces bestioles, pour un oesophage d'humain !

Et pour un gosier d'Albatros ???

Et bien voilà je comprends ce que c'était ce truc jaune qui volait au dessus de Pornic à midi quand la tempête a eu raison de mon parapluie

J'ai rapporté ce soir mon pépin cassé au magasin où je l'avais acheté y'a quelques semaines (on m'avait dit qu'il était garanti 1 an) et la vendeuse m'en a redonné un tout neuf, elle est pas belle la vie ?

Et bien voilà je comprends ce que c'était ce truc jaune qui volait au dessus de Pornic à midi quand la tempête a eu raison de mon parapluie

L'ovni jaune est passe par les terres avant, et je sais donc ce qui a tape dans mon pare-brise quand je traversais les rivieres qui traversaient elles-memes la route en fin de matinee.


Lilie

A la pêche aux palourdes, l'épisode du dimanche est généralement

"Qui veut la fin veut les moyens"

c'est la période des battues aussi par chez vous M'dame Pataugas ?

M'en parle pas !
Le dimanche matin c'est revêtue d'une cotte de maille que je m'aventure à bicyclette dans les marais.

J'en crois pas mes yeux ! des chasseurs dans la mer ?
Sont partout ces assassins

Qu'est ce qu'ils chassent ? les jolies bernaches que tu as photographiées l'autre fois ?

Oui hélas, les bernaches dodues.
Ce jour-là elles se tenaient heureusement trop loin pour que les chasseurs fassent un carton.
En réalité j'ai quelques raisons de me poser des questions de légalité par rapport à ces gars, à cet endroit, à ce moment. (à l'occasion je me renseignerai)