(texte 'pondu' au cours du weekend dernier, le brouillard de ces jours n'étant pas propice à de tels plaisirs du jour)L'automne est arrivé, il me semble à vitesse grand V.
A moins que ce ne soit semaines laborieuses folles et météo un peu chaotique qui ne soient responsables de ma non perception progressive des changements...
Quoi qu'il en soit, l'automne est arrivé, avec sa palette de peintre inspiré.
Il a redessiné les érables des avenues.
Du vert printemps au plus proche du tronc au rouge vif des extrémités éloignées, en passant par tous les dégradés de jaunes et d'oranges entre les deux.
Au sol, déjà, les premiers rouges sombres tatouent les trottoirs.
Il a agité en tout sens son plumeau pour pixeliser les sombres forêts de résineux de jaunes de feuillus.
Il a aussi barbouillé les forêts mixtes.
Frênes, hêtres, bouleaux et autres beaux repérés et mis en valeur par leurs ors et cuivres.
Au sol, sous le tiède soleil d'un après-midi, ce doit être aussi coloré que crissant sous les pieds, véritable appel à promenade forestière...
Il a déposé un voile terne sur les alpages, des verts kakis au bruns roussis.
Dans les rayons obliques de fin d'après-midi ou les brumes de début de matinée, ce n'est qu'appel à randonnée...
Il a plaqué un bleu profond sur un lac sans ride et dépouillé de voiles, n'acceptant que quelques ondulations de blond de roseaux et de couleurs criardes de quelques barques léthargiques.
En ce lundi matin de route, ce n'est qu'appel à s'arrêter et se poser là, sur une grosse pierre pour profiter du temps, simplement...
Il a joué aussi de sa palette dans les champs et prés.
Marrons de frais labours, pailles de maïs récoltés, ocres dorés de maïs asséchés et noirs de têtes de tournesols épuisés en attente de récolte, verts vifs de regain dynamisés par les arrosages successifs des dernières semaines...
Il a rappelé les troupeaux en basses terres, mouchetant les prés des bruns et blancs ovins et bovins.
Il embaume les bords de route d'effluves fruitées de pommes, il mine les sentiers boisés de fruits secs appétissants, il colore les vignes souvent déjà déchargées de leur trésor...
Il est incapable d'embraser mon arbre faussement vendu comme un érable rougeoyant, il fait rougir mes pélargoniums, il perle de jaune mes baobabs acacias, il tarde à faire mûrir mes tomates tardives qui ont échappé à la grande faucheuse malade...
L'automne est arrivé, et lorsqu'il accepte d'ôter ses bonnets de pluie et son écharpe de brouillard, il nous offre son magnifique chef d’œuvre chaque année renouvelé et pourtant chaque année différent.