beurk...
J'aime mieux ne pas vous raconter ça.
euh.... sauf si vous insistez.
Ok. Alors:
Figurez-vous que j'étais jeune et fraîche comme une rose nouvellement éclose, pas trop innocente quand même, quoique... Bref, passons. Toujours est-il que les pétards, à part ceux du Nouvel An qui crevaient les oreilles des vieilles qui oubliaient de fermer leurs volets dans la ruelle entre le troquet et la mairie, je connaissais pas trop. Une cousine, plus jeune et plus dégourdie de ce côté-là de la vie, me fila un jour un morceau d'un truc, ça ressemblait à un dé de bouse, ça ne sentait pas très bon, elle m'expliqua comment en tirer tout son potentiel, et ma foi une veille de congé je m'attelai à la chose.
Fallait percer un carré de carton d'une aiguille sur laquelle planter ensuite le bout de bouse, l'allumer pour le faire se consumer à petit feu, le couvrir d'un verre - le bout de bouse fumant se trouvait ainsi prisonnier, vous suivez ? - et soulever de temps à autre le verre pour prendre une belle aspiration.
Nom de !
C'était génial, ce truc !
En quelques minutes j'étais devenue un génie de la production littéraire, je noircissais des quantités de feuilles de considérations aussi révolutionnaires que poétiques, je m'étais installée sur un tabouret devant le frigo parce que tout ça me donnait faim, très faim, et j'écrivais avec l'évier pour table. Quelle nuit extraordinaire ! Mon bic courait presque aussi vite que ma pensée, les feuillets s'accumulaient sur l'évier et par terre, quant au frigo, ah la la le frigo ne contenaient que les choses dont l'envie folle s'était emparée de moi un quart de seconde avant de les découvrir !
Quelle nuit, mes amis, quelle nuit !
....
Le lendemain....
Le lendemain, après 14h de sommeil et une rapide lecture de mon chef-d'oeuvre après la douche, j'ai pris le reste du dé de bouse, je l'ai laissé tombé dans les chiottes et j'ai tiré la chasse.
La cousine en fut atterrée. Sans doute n'avait-elle pas écrit de chef-d'oeuvre en fumant un pétard, elle !
MVDD a-t-il déjà fumé un pétard ?