Plaisirs du jour

Un peu de jardinage avant que le soleil n'y soit. Les maisons alentour garderont leurs paupières closes encore longtemps, c'est comme ça le dimanche, il faut du temps aux humains pour humer l'air du dehors.
J'arrache la jungle d'herbes dites mauvaises autour des pieds de tomates et entre les cives, je mâche quelques brins de coriandre, je réduis les buissons de menthe, repique un plan de tomate poussé par hasard, et l'arrose. Tout est silencieux, à cette heure les insectes n'ont pas commencé à butiner.

Ton plaisir du dimanche me laisse rêveuse... envieuse.

Le plaisir du matin fut - hors savane   - d'aller grappiller quelques grains de raisin muscat, en douce.
Fruité et acidulé à ce stade, un régal !

Ensuite le vigneron s'est pointé et j'ai piqué un sprint.

Un lever naturel avant le croassement du réveil pour travail... plaisir !
C'est un lancement de journée que même une araignée du matin et la perspective d'un programme chargé n'arrivera à me ternir.

Plaisir de tous les jours...

Se réveiller dix minutes avant que le réveil ne sonne et se rendormir profondément
Se réveiller dix minutes plus tard en s'agaçant de ce réveil qui sonne,
Appuyer sur "snooze" à intervalle régulier toutes les cinq minutes
Se lever en hâte parce qu'on a trop snoozé et qu'on est déjà en retard
Sortir de son lit dans une piaule/appart où il fait déjà trop froid alors que l'hiver n'est pas arrivé,
Se doucher, s'habiller, se faire griller une tartine, constater qu'on n'a pas le temps de la manger, en avaler la moitié tout en finissant de se préparer, et avaler l'autre moitié le temps des six étages à descendre
Etre en retard au boulot mais choisir quand même d'y aller à pied, malgré l'heure et malgré la pluie,
Savoir qu'on est en retard mais prendre plaisir à se balader même sur un itinéraire bien défini dans un timing connu
Partir d'un bon pas, traverser le Sentier et, arrivé rue Montorgueil, ralentir le pas, et s'offrir le droit de musarder le temps d'une rue
Manquer de se prendre le seau d'eau balancé par la fromagère pour nettoyer le devant de sa boutique
Faire un joli saut de côté quand le patron de la boutique de mêts italiens fait de même et éviter ainsi le bain de pied mal venu
Regarder d'un oeil intéressé le camion qui vient ravitailler les marchands de fruits et légumes...
Musarder devant la vitrine du caviste pour voir les nouveautés...
Continuer tout droit et saluer d'un grand bonjour la marchande de journaux chez qui on achète régulièrement sa feuille de chou
Eviter de justesse les rouleaux dangereux pour les pompes de la petite camionnette vert fluo du service de la propreté parisienne
Se rendre compte qu'on est à l'angle de la rue Montorgueil, la rue Montmartre, les Halles et Saint Eustache
Se dire que, peu importe l'heure, là tout de suite, on est dans un roman de Zola
Se relire mentalement quelques pages du Ventre de Paris
Sentir que malgré la touristiquation et les travaux gigantesques qui font de ce forum des halles un lieu encore pire que ce qu'il est depuis la destruction des pavillons d'antan, on est en plein coeur de Paris
Continuer vaillamment, franchir la rue de Rivoli, admirer la tour Saint Jacques, passer la place du Châtelet, passer au dessus de la seine, apprécier le fleuve qui nous fait oublier qu'on coule vers le boulot
Assurer vite son tracé sur l'île de la Cité
Passer devant la fontaine Saint-Michel,
Jouer les acrobates pour aller vite tout en évitant de gâcher les photos des touristes qui posent devant la fontaine
Remonter le boul'mich'
Passer devant tous les Gibert qui sortent les étalages, arriver au Luxembourg,
Bifurquer vers le Panthéon, remonter la rue Soufflot, saluer les grands hommes dont la patrie est reconnaissante
Se dire qu'il est temps d'aller bosser, même si on n'en a pas envie et qu'on préfèrerait continuer à se balader vers la rue Tournefort parce que ces noms de rues, ça fait rêver, se contraindre néanmoins...
Bosser toute la journée et, au moment de sortir...
Constater qu'il fait presque beau et se dire que maintenant on peut s'offrir le trajet du retour... sans être pressé...

Ce trajet, c'est mon grand plaisir de tous les jours... même quand les paupières ont du mal à se décoller, l'idée que je vais passer par là, c'est mon grand bonheur...

bardak a écrit:... l'idée que je vais passer par là, c'est mon grand bonheur...

Avec un tel trajet, je comprends bien pourquoi !

Plaisir de te lire en ce petit matin.

@Bardak : mon premier plaisir du jour, a été de te lire !  

Tu nous a offert-là... une bien sympathique traversée, d'une toute petite partie de notre si belle Capitale !
Je m'y voyais presque...

D'un coup d'oeil latéral, mater les belles chablaisiennes rapprochées par l'atmosphère déjà automnale, et encore (ou plutôt à nouveau) déneigées, baignées de soleil...

Apprécier le ciel bleu épuré aux trainées et virgules blanches, mis tout à coup en relief par un érable précoce, esseulé et déjà incendié...

Deux petits plaisirs avant de m'enfoncer dans la zone commerciale pour une corvée de courses d'un samedi après-midi.

  Salut Bardak !

ça fait un bout, combien de kilomètres à ton compteur quotidien? Et y'a pas de marshrutka à Paris ?

Bien amicalement à toi

Coucou Fabricia,  

En kilomètres, je ne sais pas. 45 minutes à l'aller, au moins une heure au retour (faut bien prendre son temps), temps de promenade quotidien minimum pour que j'accepte ensuite de m'enfermer toute la journée dans un bureau, le c.l vissé à une chaise et les yeux rivés à un ordi... 

Plaisir du jour...

Se lever plus tôt qu'en semaine parce que ce serait vraiment trop bête de perdre le temps du week-end à dormir...
Mesurer, calibrer, arpenter les magasins de bricolage pendant des heures, croire qu'on a fini ses emplettes,
Remonter tous les paquets et les planches sur six étages
Sortir la boite à outil,
Mesurer, calculer, scier, faire des trous, visser, dévisser, re-mesurer, revisser (les mesures, c'est pas toujours exact), clouer, vérifier cinquante fois que le niveau est au bon niveau, serrer et serrer encore
Faire joujou avec la perceuse, faire des trous dans tous les murs, vérifier que le niveau est au bon niveau, regretter de ne plus pouvoir faire joujou avec la perceuse, poser le tout, s'éloigner, être fier de son boulot...
Ranger, constater que c'est pas tout à fait ça, faire quelques emplettes supplémentaires, re-mesurer, re-calculer, re-percer, re-visser, re-serrer...
Ranger, admirer son travail, se dire qu'on est vachement fort, nettoyer, prendre une douche, sortir de la salle de bain, regarder sa piaule et là, se dire "ouahou, je viens de me faire ma première bibliothèque sur mesure"... s'ouvrir une bonne bouteille de vin, se dire qu'on l'a bien méritée et, à peine assis, réaliser qu'on a mal partout et qu'on est parti une semaine de courbature...

Le bricolage, un sacré plaisir! Et la perceuse, un plaisir encore plus grand...

Plaisirs du jour...

Recevoir ma famille pour un repas. La dernière fois, c'était il y a...  ... sept ans ? Non : huit !  
Avoir élaboré un superbe menu automnal pour une journée qui fut... totalement estivale.  
Découvrir des problèmes de four, alors que le dessert et le plat de résistance en dépendaient. Envisager de me pointer avec toute la smala chez les voisins des jardins alentours en me fiant aux multiples odeurs de barbecues...
Arriver au bout de mon menu malgré tout.  
Goûter un toast apéritif et découvrir que le caviar de tomates avait été confondu avec la... purée de piments.
Voir la maison de schtroumpfs se remplir de géants, ça débordait de monde dans la cuisine, ça s'embouteillait dans les escaliers, ça se cognait le sommet du crâne au passage des portes, et tout ceci était ma foi fort joyeux.
Même que les plats ont été léchés.  

 

 

pataugas a écrit:Même que les plats ont été léchés.  

Argh, tu nous avais mis l'eau à la bouche avec ton menu... j'aurais pas été contre lécher les plats...  
Heureusement que tu nous en as fait un peu profiter "virtuellement".  

Un déjeuner tout tranquille avec une collègue, en terrasse, au soleil, au milieu d'une journée bien chargée de travail... comme une parenthèse de vacances ensoleillées. Plaisir du jour.

Un bosquet de rosiers qui repart de plus belle et me gratifie de ses douces effluves malgré la relative fraicheur matinale,
l'assaut d'une envolée basse d'hirondelles bavardes filant loin vers le lac,
dans ce ciel où longtemps mon regard s'éternise, ciel dégagé aux nuages effilochés ou en bataille dans ce pré-soleil lumineux et coloré, ensemble digne du meilleur tableau d'un grand peintre impressionniste...
Décidément, il y a des matins où Dame Nature sait rendre belle une journée de labeurs qui s'annonce chargée et fatigante...
Belle la vie !

Un verre de vin nouveau (jus de raisin en fait, pas encore fermenté), chez ma grand-mère. Le premier de l'année. En profiter, surtout de ma grand-mère, forte diminuée, en me disant que ce précieux moment ne sera peut-être pas renouvelé l'année prochaine. La tête ailleurs, ma grand-mère, me regarde dans le vide quand je lui dis que je reviens de Dordogne. Elle doit chercher dans sa mémoire, en vain, et se dire pour la cent millième fois, qu'elle serait bien mieux ailleurs, même si cet ailleurs, je le sens, lui fout une trouille bleue.

- T'en veux un autre?
- Avec plaisir!

Lilie

"Elle doit chercher dans sa mémoire, en vain, et se dire pour la cent millième fois, qu'elle serait bien mieux ailleurs, même si cet ailleurs, je le sens, lui fout une trouille bleue."

Peut-être préjuges-tu de sa pensée ?

Ce n'est pas tant la mort qui fout la trouille aux vieilles gens que le fait de quitter la vie même pénible qu'ils connaissent depuis si longtemps. Une minuscule nuance.

Se relever et constater avec soulagement que la moquette qui avait une vilaine tâche décolorée se trouve maintenant ornée d'une jolie tâche légèrement foncée. Ainsi est-elle passé du "A changer" à "en état d'usage". Ouf !

Descendre de l'escabeau et, outil encore en main, admirer avec fierté le mur blanc tout frais, si propre, sans trou, ni tâche ou trace. Ainsi est-il passé du "dégradé" au "plus propre qu'à l'origine". Yes !

Plonger la serpillère dans le seau et, sur le seuil, contempler l'appartement vide, propre, impeccable du sol au plafond. Ainsi passe-t-il du "Occupé" au "Prêt à louer".

J'ai terminé !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Plaisir.

Enfiler les vieilles chaussures et aller prendre l'air après une bonne journée de boulot-heures-sup, respirer l'air des bois, ramasser quelques petites chanterelles, découvrir des "pierres de mousse", admirer les cascades, entendre le brame du cerf avant de rentrer...
plaisirs du soir


P.S. une "pierre de mousse"

(à imaginer moins flou et plutot jaune légèrement vert clair)

Trois soirs de suite.
Après trois journées mouvementées, entre pluie, froid et éclaircies, mais à dominante grise.
Trois soirs de suite, entre 17 heures et 19 heures, apprécier ce rayon de soleil qui plonge dans mon salon.
Lumière, douce tiédeur, plaisir.

Plaisir du jour ?
Me pagnoter, dans 5 minutes maxi, avec une tasse de miel dilué dans du citron pressé.
Quelle journée de galère !
 

Les couleurs automnales très récemment apparues qui éclatent de soleil dans les feuillages du quartier,
le reflet d'azur dans les flaques,
la douce tiédeur qui baigne mon dos,
les muscles qui se dénouent sous l'effet de la marche rapide,
la pression sinusale qui daigne enfin s'alléger au fil des bouffées d'air frais et lavé des particules,
plaisirs du jour.

Revenir en tenant discussion en face à face avec Râ, vains papotages,
s'agiter encore un peu sur les terrasses ensoleillées, nettoyages indispensables après la tempête orageuse de la veille,
rentrer, fermer la porte-fenêtre pour ne profiter que de la chaleur répercutée par la baie vitrée inondée de rayons,
un thé, un câlin-ronron,
plaisirs du jour.

Plaisirs du jour :
Un appel imprévu, un rendez-vous impromptu, une balade improvisée entre deux nuages...
Une vieille et jolie bâtisse temporairement ensoleillée et magnifiquement enrobée de son lierre rouge...
Une châtaigneraie aux sous-bois magiques,
une châtaigneraie au sol piquant mais généreux...
Des rayons de soleil furtifs, joueurs, dévoilant ici un sous-bois habité d'elfes et de fées, là une anse rocheuse aux reflets irréels, mettant en lumière une lointaine barre rocheuse aux voisins effacés par les nuages...
Enfin... une féérie de couleurs inracontable pour le coucher de soleil sur le lac et le Jura...

(Frustration du jour : pas de boîte à images sur moi...)

Une relative tiédeur matinale accompagne mes pas.
Le ciel déchiré s'illumine de zébrures violettes, puis roses, puis oranges.
Après un réveil difficile, voilà de quoi bien démarrer cette journée. J'arrive au travail, dynamique, sourire aux lèvres.

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Une presque-chaleur méridionale accompagne mes pas.
Le soleil joue à cache-cache avec les cotons blancs et gris qui n'ont pas accepté de libérer le ciel, avec les feuilles colorées qui résistent encore sur leurs branches malgré les pluies et bourrasques des derniers jours, avec les squelettes de mes baobabs stadiers.
Après la séquence travaillée, voilà de quoi bien entamer cet après-midi. Je rentre fatiguée... mais sourire aux lèvres.

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Les senteurs d'herbe coupée et de feuilles mouillées accompagnent mes pas intérieurs.
Un appartement proprement aéré par quelques heures d'ouverture sur la tiédeur automnale.
L'explosion d'un coucher de soleil admiré derrière la baie vitrée.
Après la sieste incontournable, voilà de quoi bien redynamiser le cerveau pour le travail indispensable de cette fin de journée. Je suis un peu reposée, en état de travailler, encore sourire aux lèvres.