L’été qui arrivait à petits pas précautionneux, s’en va déjà à cloche-pied.
Vieux papa installé en résidence temporaire s’en revient la semaine prochaine.
La maison foisonnante de rires, de cris, de joie, de fêtes est redevenue parfaitement silencieuse.
Je savoure cet intermède de tranquillité et si la pluie fait un bruit de papier froissé contre les vitres, je me sens apaisée.
La rage, la fatigue, la colère, l’énervement toutes ces émotions négatives qui secouaient si fort mon esprit avant l’été, sont remisées à la cave.
Petit Arthur, bientôt trois ans, sur son vélo rouge :
« Mamido, quand j’étais bébé (deux jours avant) je pédalais à l’envers et tu m’as apprendu et je pédale dans le bon sens »
Exactement comme moi ! Deux jours avant l’arrivée de six des petits-enfants et leurs parents, je pédalais à l’envers et l’idée d’une maison emplie jusqu’au toit du monde me rendait épuisée, chaque os et chaque muscle douloureux.
Tous ces petits bras qui enlacent mon ventre, ces adolescents plus grands que moi qui se blottissent, la tête contre mon épaule sont des magiciens et j’ai pédalé dans le bons sens.
La tradition a été respectée.
Première tradition : le théâtre
Le spectacle d’hiver a lieu sur le – toit du monde- , le grenier. Celui d’été dans le – jardin d’hiver - ancien clapier à lapins que nous avons retapé.
Héloïse deux jours avant l’arrivée :
« Mamido, on fera un spectacle ?, Louise est à fond, Jules et Félix aussi »
Dans ma tête si lasse, je me suis écroulée et incapable de dire non, devant cet enthousiasme, j’ai accepté.
« On voudrait bien une pièce de Molière, le malade imaginaire, tu pourrais trouver une scène pour nous quatre ? »
« Je vais essayer et on verra bien... »
J’ai relu le – le malade imaginaire - en diagonal, vite, vite, très vite, j’ai coupé, recoupé, transposé et en 1 heure, j’ai composé une scène avec Argan, Diaforus, Angélique et Toinette.
Les enfants ont répété, tellement répété, chassant les parents à grands cris.
Pour apprendre, il faut comprendre.
« C'est quoi des circulations ?, c’est quoi des lavements et des onguents, ça veut dire quoi doyen émérite, pourquoi Argan compte ses parties, c’est quoi des parties ? » etc.. etc.
Une fois intégré ce langage ancien et les tournures si inhabituelles de l’époque, la mémoire a fait son boulot de mémoire, et les enfants ont maîtrisé leur texte et la gestuelle avec sérieux et fous-rires irrépressibles.
Papiluc a préparé l’enceinte avec la musique du ballet.
Petit Arthur a appris son rôle, chapeau noir sur la tête :
« Bonjour Monsieur, donnez-moi le ticket »
« merci, vous pouvez entrer »
Une affiche stipulait à l’entrée :
- Masque et passe-sanitaire interdit-
- Tarif : 2 carrés de chocolat.
Juste avant la représentation, les enfants étaient complètement stressés et excités comme si les spectateurs étaient des inconnus, comme si c’était un vrai théâtre, et, à chaque fois, je suis éblouie par la puissance de leur imaginaire.
La réussite a été totale, les parents émerveillés et je me sentais comme une vieille tourterelle qui roucoulait de fierté et de bonheur.
[i](j’aimerais vraiment montrer les photos et videos, elles sont sur mon téléphone, pas dans le ventre de l’ordi. Je suis toujours une quiche informatique, je vais essayer...et si je n’y parviens pas et que vous tenez à voir, elles sont sur mon Whatsapp et je sais transférer sur un autre Whatsapp d’un villageois qui saurait les poser au village, sinon, vous laisserez votre imagination voler)
Deuxième tradition :
.../...
Vieux papa installé en résidence temporaire s’en revient la semaine prochaine.
La maison foisonnante de rires, de cris, de joie, de fêtes est redevenue parfaitement silencieuse.
Je savoure cet intermède de tranquillité et si la pluie fait un bruit de papier froissé contre les vitres, je me sens apaisée.
La rage, la fatigue, la colère, l’énervement toutes ces émotions négatives qui secouaient si fort mon esprit avant l’été, sont remisées à la cave.
Petit Arthur, bientôt trois ans, sur son vélo rouge :
« Mamido, quand j’étais bébé (deux jours avant) je pédalais à l’envers et tu m’as apprendu et je pédale dans le bon sens »
Exactement comme moi ! Deux jours avant l’arrivée de six des petits-enfants et leurs parents, je pédalais à l’envers et l’idée d’une maison emplie jusqu’au toit du monde me rendait épuisée, chaque os et chaque muscle douloureux.
Tous ces petits bras qui enlacent mon ventre, ces adolescents plus grands que moi qui se blottissent, la tête contre mon épaule sont des magiciens et j’ai pédalé dans le bons sens.
La tradition a été respectée.
Première tradition : le théâtre
Le spectacle d’hiver a lieu sur le – toit du monde- , le grenier. Celui d’été dans le – jardin d’hiver - ancien clapier à lapins que nous avons retapé.
Héloïse deux jours avant l’arrivée :
« Mamido, on fera un spectacle ?, Louise est à fond, Jules et Félix aussi »
Dans ma tête si lasse, je me suis écroulée et incapable de dire non, devant cet enthousiasme, j’ai accepté.
« On voudrait bien une pièce de Molière, le malade imaginaire, tu pourrais trouver une scène pour nous quatre ? »
« Je vais essayer et on verra bien... »
J’ai relu le – le malade imaginaire - en diagonal, vite, vite, très vite, j’ai coupé, recoupé, transposé et en 1 heure, j’ai composé une scène avec Argan, Diaforus, Angélique et Toinette.
Les enfants ont répété, tellement répété, chassant les parents à grands cris.
Pour apprendre, il faut comprendre.
« C'est quoi des circulations ?, c’est quoi des lavements et des onguents, ça veut dire quoi doyen émérite, pourquoi Argan compte ses parties, c’est quoi des parties ? » etc.. etc.
Une fois intégré ce langage ancien et les tournures si inhabituelles de l’époque, la mémoire a fait son boulot de mémoire, et les enfants ont maîtrisé leur texte et la gestuelle avec sérieux et fous-rires irrépressibles.
Papiluc a préparé l’enceinte avec la musique du ballet.
Petit Arthur a appris son rôle, chapeau noir sur la tête :
« Bonjour Monsieur, donnez-moi le ticket »
« merci, vous pouvez entrer »
Une affiche stipulait à l’entrée :
- Masque et passe-sanitaire interdit-
- Tarif : 2 carrés de chocolat.
Juste avant la représentation, les enfants étaient complètement stressés et excités comme si les spectateurs étaient des inconnus, comme si c’était un vrai théâtre, et, à chaque fois, je suis éblouie par la puissance de leur imaginaire.
La réussite a été totale, les parents émerveillés et je me sentais comme une vieille tourterelle qui roucoulait de fierté et de bonheur.
[i](j’aimerais vraiment montrer les photos et videos, elles sont sur mon téléphone, pas dans le ventre de l’ordi. Je suis toujours une quiche informatique, je vais essayer...et si je n’y parviens pas et que vous tenez à voir, elles sont sur mon Whatsapp et je sais transférer sur un autre Whatsapp d’un villageois qui saurait les poser au village, sinon, vous laisserez votre imagination voler)
Deuxième tradition :
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