Victoria, un film hors normes.
Aujourd'hui, avec tous les médias audio-visuels, et la presse écrite pour toutes celles ou ceux qui savent prendre leur temps, il n'est plus nécessaire de s'attarder sur l'histoire que raconte un film. Bon, un petit effort pour ceux qui vivent en dehors du monde : Victoria est une espagnole qui vit à Berlin ; une nuit, en sortant d'une boite branchée, elle fait la connaissance d'une bande de lascars éméchés qui finiront par l'entraîner dans un fatal engrenage.
Ce qui m'a incité à aller voir ce film, c'est sa performance artistique et technique : le film est tourné en un seul plan séquence, c'est à dire en continuité pendant deux heures quatorze ! Il ne s'agissait donc pas pour le réalisateur allemand, Sebastian Schipper, de dire : coupez ! on refait la scène ! mais, d'après ce que j'ai lu, il craignait surtout qu'une personne imprévue intervienne dans un plan, au risque de tout recommencer à zéro, ce qui est arrivé au moins une fois ; ça a failli une deuxième fois au risque ensuite d'abandonner le tournage tant il était exigeant pour l'équipe technique, et surtout les acteurs tous d'un naturel épatant et surtout excellents comédiens, sachant improviser jusque dans leurs dialogues.
Tourner en un seul plan séquence est cohérent car cela nous permet de ne pas quitter les protagonistes du film, je dirais même de participer ou du moins d'être les témoins de cette équipée imprévisible qui finira mal au lever du jour.
C'est vraiment un film hors normes qui, après la première heure, met le spectateur dans un état de tension qui va crescendo. En sortant de la séance, vous n'oublierez pas de sitôt Victoria !