par Lilie Mer 25 Jan - 23:34
S comme...
Sibenik, Croatie.
Voici ce que mon journal de bord d'Avril 2011 en raconte:
"Arrivée au terminal de Sibenik, je savais que je devais prendre un bus local jusqu’a Skradin, mais l’office de tourisme de Zadar qui m’avait tuyauté l’info ne savait ni la frequence, ni les horaires de ce bus qui apparemment changeaient plus que frequemment (j’aurais pu choisir de faire un “tour” a la journée avec une agence locale ce qui m’aurait simplifié la question du transport, mais ce n’est vraiment pas mon bol de riz). 11h15 le prochain depart me dit-on a Sibenik; pas mal, je n’ai que quarante-cinq minutes d’attente.
Dans ce terminal de bus, je me dit que ca sent bon la vadrouille: me voici dans une Nieme station de bus, point clé de la vie locale, avec ses nombreux quais qui desservent tout le pays, ses boutiques alimentaires qui n’ont pour fonction que de nourrir les voyageurs en transit, et non de representer la gastronomie locale (la majorité etant logiquement fast-foods ou proposant produits rechauffés souvent trop cuits), et ses gens attendant le bus qui les emmenera voir leurs cousins, acheter de la marchandise, chez leurs enfants, a l’universite, chez eux, effectuer les achats a la ville, ou bien a la visite chez le medecin specialiste. Dans ce terminal, c’est evident: y a que des vieux ici! Une population plutot vieille, ou vieillissante, c’est ce que j’ai pensé en arrivant a Zadar. Je me defend bien cependant de deduire des conclusions trop faciles, et je me dis que nous sommes vendredi, 11 heures matinales, et qu’a cette heure, enfants, etudiants, et actifs sont probablement tous occupés, et que finalement, les seuls qui ont le temps de voyager et de passer par le terminal de bus, ce sont les retraités.
Quand j’ai acheté mon ticket, on m’a dit que le bus partirait entre les quais numeros 9 et 11. C’est donc la ou j’attend environs quinze minutes avant le depart. J’entend une annonce au micro incluant “Skradin” et vois quelques personnes se deplacer instantanement vers le quai numero 10. Je les suis, me dirige vers les seuls jeunes que j’y apercois, un couple trentenaire. Elle, parle un peu Anglais, me confirme que le bus s’arretant a Skradin part bien de ce quai.
11h15, le vieux Mercedes garé sous le panneau “10” n’a toujours ni chauffeur, ni passager. Monsieur Trentenaire se pose des questions, se leve, s’eloigne et disparait derriere le bus. Il revient en courant, fait signe a Madame Trentenaire, qui a son tour me fait signe de la suivre. Je jette mon sac sur mes epaules, je cours, et me voici dans le bus pour Skradin pret pour le depart... Depuis le quai numero 14. Un terminal de bus comme il en existe de nombreux autres dans le monde pense-je en me marrant."
Lilie