Après la tempête, la récolte !
Ce matin j'ai sauté dans mes bottes à pieds joints, sifflé le seau, attrapé la parka qui finissait de sécher, hésité devant l'appareil-photo, puis je suis partie vers la plage, la grande plage, la belle plage de sable blanc, j'ai nommé la
Grève de Pain Bénit.
Après chaque coup de vent la marée laisse sur l'estran un long bourrelet de goémon mêlé d'os de seiche, d'un peu de bois flotté et de quelques trésors à découvrir.
Au débouché du sentier, de beaux rouleaux et, bouchons posés sur des vagues, quelques gros oiseaux noirs.
Etrange...
Quelle variété inconnue... ?
J'étais sur le point de sortir l'appareil-photo lorsque... nomdedieu-de-nomdedieu des surfers ! Demi-tour toute !
Plus loin...
Plus loin c'est une anse sous l'aile de l'Aber Nache, les vagues y sont inconnues pourtant le goémon y remonte comme ailleurs et, à la différence d'ailleurs, les carcasses de dormeurs s'y entassent en abondance avec quantité de coquillages variés.
J'y traînais mes bottes dans la froidure venteuse, j'avais renoncé à un seau sans fond du plus bel azur et à un enchevêtrement de fils de nylon lorsque, sorti de nulle part, un gros chien fut à côté de moi. Alors nous avons musardé parmi les palourdes et autres St-Jacques, puis du côté de la cale à bateaux, et encore entre les gros baquets de filets de pêche, le molosse s'était mis à se comporter comme s'il avait été mon chien, cela dura longtemps puis il disparut. En un clin d'oeil il n'était plus là. Evanoui tel un mirage.
Sur la Grève de Pain Bénit les surfers regagnaient leurs voitures - toutes immatriculées en ville.
La mer avait viré au vert épais, la houle du large roulait par endroits une transparence de verre. J'ai tiré l'appareil de ma poche, attendu le retrait d'une vague pour courir sur un rocher, et commencé à viser. Là ! Non, là-bas ! Ici ! Ailleurs ! Là-bas aussi ! Partout en même temps ! L'horizon se chargeait, un arc-en-ciel s'est dessiné. La pluie est arrivée. L'arc-en-ciel fut total et je n'avais que mon compact, pas la peine de risquer la vie de mon reflex dans ces conditions bretonnes, mais PdeBdeM et comme chacun sait: l'angle d'un compact est trop étroit pour attraper un arc-en-ciel complet sur la mer quand tout est si près, tellement près qu'il suffirait d'étendre la main pour le toucher ! Trempée pour un arc-en-ciel incomplet, zut de zut et re-zut !
Du coup, j'ai sifflé mon ordi et nous sommes allés aux
Dissidents, le bistrot local où je trouve une connexion à internet.
Les pêcheurs disent qu'il y aura d'autres coups de vent cet hiver.
Soizic m'apprend que le petit vivier du coin propose de superbes plateaux de fruits de mer pour la fin de l'année.
Je resterais bien plus longtemps avec vous mais, zut zut et re-zut, j'ai oublié de charger la batterie de l'ordi.
ps: Mamina, m'enfin qu'est-ce que tu fiches loin d'ici ?!