par bardak Dim 23 Oct - 23:08
Mais non, c'est bien le rugby.
En version tbilissienne le match, c'était plutôt sympa...
Une bande de français attablés, fiers comme des coqs. Le bar est plein, et comme j'arrive en retard, je parviens tout juste à me trouver un p'tit espace au comptoir. Le patron est du sud-ouest, un vrai, un pur, il commente, il s'agace, entre deux cris il me fournit quelques explications, je ne comprends pas grand chose. J'essaie d'anticiper les réactions mais j'ai toujours un temps de retard dans les applaudissements et les huées. Moi je regarde surtout les beaux joueurs, m'inquiètent pour eux quand ils se foutent sur la gueule, parfois je rentrerais bien dans la télé pour leur faire des "bisous guéri tout". Y a quand même de sacrés jolies paires de fesses au programme aujourd'hui!
Heureusement qu'au comptoir ne trainent que ceux qui, comme moi, n'y connaissent rien. On ricane bêtement, on s'amuse d'un rien et on profite de la passion du patron pour se faire offrir des tournées. Puisqu'il est occupé à autre chose, on va pas se gêner! D'autant qu'il a fait rentrer quelques tonneaux d'un sapéravi pas dégueu.
Et puis, entre les français, les anglais et les australiens, se trouvent quand même quelques géorgiens. Ils viennent dans le bistro franchouillard en espérant y apprendre un minimum de la langue. Sont tous rugbymen et veulent rejoindre des clubs français. Je papote un moment avec eux, carrures de cinéma, yeux verts profonds, tête délicieusement au carré. J'leur proposerais bien une 'tit mêlée tant ils sont charmants.
Et puis voilà le match est fini. J'ai failli rater la fin du match, trop occupée à squatter les toilettes avant le rush de fin de match. J'reviens pour les cinq dernières secondes. Déception, énorme déception, c'est qu'on finit par se prendre au jeu quand il est expliqué par des gravures de mode. Ca crie dans le bistro, pas les français, c'est pas le genre, mais les Géorgiens. Yachvili a si mal joué, affirment-ils. Ben oui, forcément, avec l'autre arménien, la France n'avait aucune chance! J'aime la logique géorgienne, toujours fidèle à elle même.
Les Français bougonnent dans leur coin. Mais comme on est chez George, bistro frantsuz ou non, on va pas se laisser aller. Ni une ni deux, le patron demande des volontaires pour allumer le barbecue sur le trottoir. Jolies braises, magnifiques morceaux de porc, il n'en faut pas plus pour redonner le sourire. Les morceaux grésillent sur le feu, à l'intérieur certains s'impatientent. Et c'est parti, le tout à la santé du patron, de sublimes brochettes, des carafes de vin qui semblent ne jamais se vider et des plateaux de fromage direct from France.
On a mangé, on a bu, on a ri et on a chanté. Je vous le dis, le rugby, c'est vachement chouette!