Il y a peu, j'ai regardé Des dieux et des hommes...
Au début, j'voulais pas l'voir. On m'avait parlé de martyr, d'hommes prêts à la mort, de tentation de sainteté... merci bien, les religieux qui se prennent pour le Christ, très peu pour moi... et la glorification de la mort sublime, j'ai jamais accroché.
Mais bon, puisque le DVD prenait la poussière chez moi et que j'en avais marre de l'épousseter régulièrement, je me suis décidée à le regarder. Et là... subjuguée du début à la fin.
Je ne vous parlerai pas de la mise en scène, ni des effets de ceci ou de cela, j'y connais rien et mes lacunes en vocabulaire technique rendront la démonstration ridicule. Des critiques experts ont sans doute déjà ecrit tout ce qu'il y avait à écrire sur le sujet.
Le fond en revanche... j'ai beau cherché, je n'y ai vu ni martyr, ni tentation de sainteté et encore moins de glorification de la mort. On ne pourrait même pas parler d'abnégation.
Il y a juste des gens, terrifiés, qui commencent à réflechir à leur avenir en référence à la mort. De ceux qui souhaiteraient rester car la mort devrait être acceptée à ceux qui veulent fuir parce que leur engagement pourrait tout aussi bien s'implanter ailleurs, sans risque pour eux. Point de départ donc. Et là, oui, tentation christique du martyr qui rachèterait les hommes pour certains et réactions basiques de ceux qui quand même préfèreraient continuer à vivre pour les autres.
Et puis le film avance et, tranquillement, le discours glisse. La mort quitte le devant de la scène. Elle n'entre plus en jeu, elle n'est plus un argument, elle ne saurait être dans la balance. La mort n'est pas une hypothèse, elle est, c'est tout. Et s'il fallait en tenir compte, il faudrait également tenir compte de la vie, les deux s'annuleraient donc. Alors peu à peu, la question n'est plus de savoir "que doit-on faire, sachant que nous risquons de mourir", mais "que souhaitons-nous faire".
J'ai trouvé cette progression sublime. La mort n'est pas évacuée mais elle n'est plus l'enjeu. La vie physique non plus d'ailleurs. Seul reste le désir, le choix non de vivre ou de mourir mais d'être là où nous désirons être.
Ce n'est pas un film sur la sainteté, le sacrifice ou le sens du devoir... c'est un film sur l'humain qui accepte sa mortalité comme une donnée de base, au même titre que sa vie, et qui dès lors ne réfléchit plus qu'en termes d'incarnation et d'existence.
Je suppose que d'autres au village ont vu ce film. Cela m'intéresserait d'avoir votre point de vue car quand j'en parle avec d'autres, il semblerait que nous ayons tous vu un film différent, selon nos aspirations et ce que nous avions envie d'y voir. Je ne connais personne qui l'ait interprété comme moi et je ne retiens aucune des interprétations des autres... je serais ravie de savoir ce que vous y avez vu pour ceux qui l'ont vu et ravie de le conseiller aux autres.
Au début, j'voulais pas l'voir. On m'avait parlé de martyr, d'hommes prêts à la mort, de tentation de sainteté... merci bien, les religieux qui se prennent pour le Christ, très peu pour moi... et la glorification de la mort sublime, j'ai jamais accroché.
Mais bon, puisque le DVD prenait la poussière chez moi et que j'en avais marre de l'épousseter régulièrement, je me suis décidée à le regarder. Et là... subjuguée du début à la fin.
Je ne vous parlerai pas de la mise en scène, ni des effets de ceci ou de cela, j'y connais rien et mes lacunes en vocabulaire technique rendront la démonstration ridicule. Des critiques experts ont sans doute déjà ecrit tout ce qu'il y avait à écrire sur le sujet.
Le fond en revanche... j'ai beau cherché, je n'y ai vu ni martyr, ni tentation de sainteté et encore moins de glorification de la mort. On ne pourrait même pas parler d'abnégation.
Il y a juste des gens, terrifiés, qui commencent à réflechir à leur avenir en référence à la mort. De ceux qui souhaiteraient rester car la mort devrait être acceptée à ceux qui veulent fuir parce que leur engagement pourrait tout aussi bien s'implanter ailleurs, sans risque pour eux. Point de départ donc. Et là, oui, tentation christique du martyr qui rachèterait les hommes pour certains et réactions basiques de ceux qui quand même préfèreraient continuer à vivre pour les autres.
Et puis le film avance et, tranquillement, le discours glisse. La mort quitte le devant de la scène. Elle n'entre plus en jeu, elle n'est plus un argument, elle ne saurait être dans la balance. La mort n'est pas une hypothèse, elle est, c'est tout. Et s'il fallait en tenir compte, il faudrait également tenir compte de la vie, les deux s'annuleraient donc. Alors peu à peu, la question n'est plus de savoir "que doit-on faire, sachant que nous risquons de mourir", mais "que souhaitons-nous faire".
J'ai trouvé cette progression sublime. La mort n'est pas évacuée mais elle n'est plus l'enjeu. La vie physique non plus d'ailleurs. Seul reste le désir, le choix non de vivre ou de mourir mais d'être là où nous désirons être.
Ce n'est pas un film sur la sainteté, le sacrifice ou le sens du devoir... c'est un film sur l'humain qui accepte sa mortalité comme une donnée de base, au même titre que sa vie, et qui dès lors ne réfléchit plus qu'en termes d'incarnation et d'existence.
Je suppose que d'autres au village ont vu ce film. Cela m'intéresserait d'avoir votre point de vue car quand j'en parle avec d'autres, il semblerait que nous ayons tous vu un film différent, selon nos aspirations et ce que nous avions envie d'y voir. Je ne connais personne qui l'ait interprété comme moi et je ne retiens aucune des interprétations des autres... je serais ravie de savoir ce que vous y avez vu pour ceux qui l'ont vu et ravie de le conseiller aux autres.