Où sont passés les hommes?
Dimanche matin, 27 juillet, en ouvrant "Aujourd'hui en France", je suis tombé sur une interview de J.C. Péraud qui vient de terminer deuxième du tour de France. Nous l'avons vu, sur les écrans de télévision, pleurer en apprenant qu'il était deuxième du classement général après l'étape contre la montre. Son émotion non contenue a continué une fois arrivé dans son hôtel, quand tous ses équipiers lui ont donné l'accolade. "Je suis un homme normal..." disait-t-il. Et le journaliste de "Aujourd'hui en France" d'écrire : " Et, un homme normal, ça pleure quand il termine 2e du Tour, sur une estrade, face aux médias."
Normal?
Pleurer de bonheur parce qu'on a perdu le Tour de France? Car être 2e, ça veut dire qu'on a pas gagné à ce que je sache ! Je me souviens de Poulidor, les larmes aux yeux, plein d'amertume, parce qu'il avait perdu un Paris-Nice dans la dernière étape, après un coup de maître de Jacques Anquetil. Au moins, Poulidor avait versé des larmes parce qu'il avait perdu ! Et puis Thibault Pinot qui termine 3e, il n'arrive pas à réaliser... son exploit !!! Mince ! Je termine 3e ! Suis trop fort ! Mon dieu ! Dans quel monde on vit ! Oui, mais c'est un jeune, il a le temps, il faut lui mettre la pression, et puis tous les autres jeunes prometteurs, oui, oui, il faut leur laisser le temps, les préserver - préserver de quoi, nom d'un chien ! J'ai l'impression qu'on élève nos champions dans du cocon, on les chouchoute, on les materne, on veille à ce qu'ils n'attrapent pas froid !
Ah jeunesse d'aujourd'hui !
En 1965, un coureur cycliste italien participe à son premier Tour de France. C'était l'époque où il y avait encore des hommes ! On ne l'a pas préservé, chouchouté, on ne lui a pas dit qu'il avait le temps, c'est bien simple, lui, il a gagné le Tour à sa première participation, et il avait 23 ans : Félice Gimondi ! Et n'oublions surtout pas Laurent Fignon, qui fit de même à sa première participation, en 1983 : il avait 23 ans !
Au 20e siècle, on voyait les coureurs cyclistes professionnels dans toutes les courses, tiens, comme Nibali - ils sont rares !-, aujourd'hui ils axent leur saison sur un seul objectif : briller dans le Tour ! Le panache, et surtout le palmarès, ils s'en tapent, ce qui compte c'est ce qu'ils comptent en euros, ils veulent rentabiliser la carrière en évitant les épreuves qu'ils considèrent comme inutiles. Ah ils sont vite fatigués ces pauvres petits ! Savent-ils que dans les années 60, il n'y avait qu'une seule journée de repos dans le Tour, et une étape qui faisait 300 kilomètres? Et que dire de ces hommes qui faisaient le Tour, au début du XXe siècle, seulement en quelques jours avec des étapes qui faisaient 400 klm en moyenne, ils partaient le matin de bonne heure et arrivait dans la ville étape à la nuit tombée, sur un vélo qui pesait plus de 10kg et n'avait qu'un seul pignon derrière?
Autre temps, autre mœurs.
Trois rugbymen de Clermont Ferrand, et non des moindres, se sont fait agresser en sortant d'une boite de nuit. Depuis, les pauvres, ils sont suivis par un psy ! Ils sont traumatisés ! Mon dieu mon dieu ! Du coup, je me suis souvenu d'une interview de Walter Spanghero par Roger Couderc, après un match du tournoi des 5 Nations contre les Gallois. J'étais un mioche, mais je m'en souviendrais toute ma vie, je revois comme si c'était hier la tête de Spanghero, son visage tuméfié, avec du sang séché sur les pommettes.
Couderc, qui lui arrivait tout juste à la poitrine :
- Alors mon p'tit Walther ! Comment c'est déroulé le match?
Spanghero, avec un grand sourire :
- C'était viril, mais correct !
Bon, il est vrai qu'à cette époque, ils ne connaissaient la grande invention du XXIe siècle :
La cellule de soutien psychologique !
Dimanche matin, 27 juillet, en ouvrant "Aujourd'hui en France", je suis tombé sur une interview de J.C. Péraud qui vient de terminer deuxième du tour de France. Nous l'avons vu, sur les écrans de télévision, pleurer en apprenant qu'il était deuxième du classement général après l'étape contre la montre. Son émotion non contenue a continué une fois arrivé dans son hôtel, quand tous ses équipiers lui ont donné l'accolade. "Je suis un homme normal..." disait-t-il. Et le journaliste de "Aujourd'hui en France" d'écrire : " Et, un homme normal, ça pleure quand il termine 2e du Tour, sur une estrade, face aux médias."
Normal?
Pleurer de bonheur parce qu'on a perdu le Tour de France? Car être 2e, ça veut dire qu'on a pas gagné à ce que je sache ! Je me souviens de Poulidor, les larmes aux yeux, plein d'amertume, parce qu'il avait perdu un Paris-Nice dans la dernière étape, après un coup de maître de Jacques Anquetil. Au moins, Poulidor avait versé des larmes parce qu'il avait perdu ! Et puis Thibault Pinot qui termine 3e, il n'arrive pas à réaliser... son exploit !!! Mince ! Je termine 3e ! Suis trop fort ! Mon dieu ! Dans quel monde on vit ! Oui, mais c'est un jeune, il a le temps, il faut lui mettre la pression, et puis tous les autres jeunes prometteurs, oui, oui, il faut leur laisser le temps, les préserver - préserver de quoi, nom d'un chien ! J'ai l'impression qu'on élève nos champions dans du cocon, on les chouchoute, on les materne, on veille à ce qu'ils n'attrapent pas froid !
Ah jeunesse d'aujourd'hui !
En 1965, un coureur cycliste italien participe à son premier Tour de France. C'était l'époque où il y avait encore des hommes ! On ne l'a pas préservé, chouchouté, on ne lui a pas dit qu'il avait le temps, c'est bien simple, lui, il a gagné le Tour à sa première participation, et il avait 23 ans : Félice Gimondi ! Et n'oublions surtout pas Laurent Fignon, qui fit de même à sa première participation, en 1983 : il avait 23 ans !
Au 20e siècle, on voyait les coureurs cyclistes professionnels dans toutes les courses, tiens, comme Nibali - ils sont rares !-, aujourd'hui ils axent leur saison sur un seul objectif : briller dans le Tour ! Le panache, et surtout le palmarès, ils s'en tapent, ce qui compte c'est ce qu'ils comptent en euros, ils veulent rentabiliser la carrière en évitant les épreuves qu'ils considèrent comme inutiles. Ah ils sont vite fatigués ces pauvres petits ! Savent-ils que dans les années 60, il n'y avait qu'une seule journée de repos dans le Tour, et une étape qui faisait 300 kilomètres? Et que dire de ces hommes qui faisaient le Tour, au début du XXe siècle, seulement en quelques jours avec des étapes qui faisaient 400 klm en moyenne, ils partaient le matin de bonne heure et arrivait dans la ville étape à la nuit tombée, sur un vélo qui pesait plus de 10kg et n'avait qu'un seul pignon derrière?
Autre temps, autre mœurs.
Trois rugbymen de Clermont Ferrand, et non des moindres, se sont fait agresser en sortant d'une boite de nuit. Depuis, les pauvres, ils sont suivis par un psy ! Ils sont traumatisés ! Mon dieu mon dieu ! Du coup, je me suis souvenu d'une interview de Walter Spanghero par Roger Couderc, après un match du tournoi des 5 Nations contre les Gallois. J'étais un mioche, mais je m'en souviendrais toute ma vie, je revois comme si c'était hier la tête de Spanghero, son visage tuméfié, avec du sang séché sur les pommettes.
Couderc, qui lui arrivait tout juste à la poitrine :
- Alors mon p'tit Walther ! Comment c'est déroulé le match?
Spanghero, avec un grand sourire :
- C'était viril, mais correct !
Bon, il est vrai qu'à cette époque, ils ne connaissaient la grande invention du XXIe siècle :
La cellule de soutien psychologique !