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Vovonne
mamina- Localisation : Près de Pau, sur le chemin de St Jacques...
- Message n°26
Re: Vovonne
Vovonne ! je t'adore et tant pis si ça ne se dit pas dans ton village !
lahaut
- Message n°28
Re: Vovonne
La nouvelle est très bavarde ..... j'ai 2 pages en retard et de plus sans photos et 50 lignes à lire à chaque message sans espace il me faut un résumé en 3 ou 4 lignes comme pour la dernière fois SVP !
Skyrgamur- Localisation : Normandie
- Message n°29
Re: Vovonne
Bon, je résume pour ce fainéant de Lahaut qui préfère les BD aux textes de qualité ...
Vovonne, Yvonne, a un ordi tiout neuf apporté par son fils qui ne vient pas souvent la voir.
Elle raconte sa vie et celle de son village.
Voilà, si tu veux en savoir plus, fais un effort
Vovonne, Yvonne, a un ordi tiout neuf apporté par son fils qui ne vient pas souvent la voir.
Elle raconte sa vie et celle de son village.
Voilà, si tu veux en savoir plus, fais un effort
_________________
Skyrgamur, le lutin Islandais
Vovonne- Invité
- Message n°30
Vovonne
Dixième jour de pluie, le village est lavé pour des mois.
La vie rurale sous l’eau, expérience surprenante. Pas de parapluie, pas d’’escarpins, une vie rustique de grosses godasses et de Kway. Voilà ce dont j’avais besoin.
Vovonne va passer tout à l’heure.
Hier, elle a apporté un fagot de tiges dures. « Tiens, je t’ai amené de la rhubarbe, Félix a arraché les pieds. Tu sais faire ? »
« Hummmm, non pas du tout » (j’voulais pas lui dire que je chercherai la recette sur internet, elle aime tant m’expliquer )
Internet, elle commence à en voir l’utilité. Elle attend la camionnette jaune du facteur et si aucune nouvelle n’est là, elle va regarder si l’ordinateur lui en donne.
Elle me fait beaucoup rire avec ce PC, elle nettoie l’écran tous les jours, comme celui de la télévision.
Elle passe l’aspirateur portatif(cadeau de fête des mères) sur les touches, ferme le couvercle et range l’engin dans la housse noire qu’elle range ensuite dans une taie d’oreiller.
Inutile de lui expliquer que ce n’est pas si précieux. Elle est moderne, s’habille en jean, on en trouve à cinq euros au marché du champ de foire, regarde les actualités à la télé. C’est son grand truc « les actualités » de France 2 et rien d’autre. La télé s’allume à l’heure des repas et reste éteinte tout le reste du temps. Le soir, ce sont des bêtises, vaut mieux dormir tôt.
Ah Vovonne, son aquagym, son club, la mairie, les voisins, une toute petite femme si énergique.
Vovonne, c’est le lien entre nous dans mon village. Une incontournable. Je pourrais penser qu’elle m’envahit et l’idée m’effleure parfois. Elle me renvoie à tant d’images d’Epinal que je suis séduite.
Un jour, elle m’a apporté ses cahiers. Des cahiers reliés de toile noire sur la tranche et dans lesquels elle a noté au fil des ans ses pensées.
Elle voulait que je lise et c’était un honneur pour moi.
J’ai pris les cahiers. Eux et moi sommes montés dans la chambre, c’est sous la couette que je lis le mieux.
Ce fut difficile à décrypter tant je suis habituée aux tapuscrits. L’écriture manuscrite m’offre une lecture malaisée. Vovonne écrit en pattes de mouche toutes couchées à droite.
Ai-je le droit de parler des cahiers à tranche noire ?
Il m’en reste une cultivatrice qui aurait voulu être photographe et n’en dirais pas davantage.
Mais c’est quoi une histoire?
C’est l’invention d’un personnage, de ses rêves, de ses coups de cœur, de ses joies, de ses rires, du ruban rugueux ou soyeux de son existence.
C’est se donner à soi-même du plaisir à tricoter des mots où s’entremêlent le vrai et l’imaginaire et s’ils plaisent à d’autres, c’est un plaisir surajouté.
Vovonne aurait pu écrire des cahiers comme Pondy aurait pu inventer Vovonne.
Quand l’œil s’envahit de paupières, l’histoire s’achève, il est l’heure de dormir.
La vie rurale sous l’eau, expérience surprenante. Pas de parapluie, pas d’’escarpins, une vie rustique de grosses godasses et de Kway. Voilà ce dont j’avais besoin.
Vovonne va passer tout à l’heure.
Hier, elle a apporté un fagot de tiges dures. « Tiens, je t’ai amené de la rhubarbe, Félix a arraché les pieds. Tu sais faire ? »
« Hummmm, non pas du tout » (j’voulais pas lui dire que je chercherai la recette sur internet, elle aime tant m’expliquer )
Internet, elle commence à en voir l’utilité. Elle attend la camionnette jaune du facteur et si aucune nouvelle n’est là, elle va regarder si l’ordinateur lui en donne.
Elle me fait beaucoup rire avec ce PC, elle nettoie l’écran tous les jours, comme celui de la télévision.
Elle passe l’aspirateur portatif(cadeau de fête des mères) sur les touches, ferme le couvercle et range l’engin dans la housse noire qu’elle range ensuite dans une taie d’oreiller.
Inutile de lui expliquer que ce n’est pas si précieux. Elle est moderne, s’habille en jean, on en trouve à cinq euros au marché du champ de foire, regarde les actualités à la télé. C’est son grand truc « les actualités » de France 2 et rien d’autre. La télé s’allume à l’heure des repas et reste éteinte tout le reste du temps. Le soir, ce sont des bêtises, vaut mieux dormir tôt.
Ah Vovonne, son aquagym, son club, la mairie, les voisins, une toute petite femme si énergique.
Vovonne, c’est le lien entre nous dans mon village. Une incontournable. Je pourrais penser qu’elle m’envahit et l’idée m’effleure parfois. Elle me renvoie à tant d’images d’Epinal que je suis séduite.
Un jour, elle m’a apporté ses cahiers. Des cahiers reliés de toile noire sur la tranche et dans lesquels elle a noté au fil des ans ses pensées.
Elle voulait que je lise et c’était un honneur pour moi.
J’ai pris les cahiers. Eux et moi sommes montés dans la chambre, c’est sous la couette que je lis le mieux.
Ce fut difficile à décrypter tant je suis habituée aux tapuscrits. L’écriture manuscrite m’offre une lecture malaisée. Vovonne écrit en pattes de mouche toutes couchées à droite.
Ai-je le droit de parler des cahiers à tranche noire ?
Il m’en reste une cultivatrice qui aurait voulu être photographe et n’en dirais pas davantage.
Mais c’est quoi une histoire?
C’est l’invention d’un personnage, de ses rêves, de ses coups de cœur, de ses joies, de ses rires, du ruban rugueux ou soyeux de son existence.
C’est se donner à soi-même du plaisir à tricoter des mots où s’entremêlent le vrai et l’imaginaire et s’ils plaisent à d’autres, c’est un plaisir surajouté.
Vovonne aurait pu écrire des cahiers comme Pondy aurait pu inventer Vovonne.
Quand l’œil s’envahit de paupières, l’histoire s’achève, il est l’heure de dormir.
mamina- Localisation : Près de Pau, sur le chemin de St Jacques...
- Message n°32
Re: Vovonne
Vovonne aurait pu écrire des cahiers comme Pondy aurait pu inventer Vovonne.
et le résultat est là : magnifique !!!
je viens juste de terminer un petit livre de poche "A Mélie, sans mélo" de Barbara Constantino.... si tu le trouves Pondy, prêtes-le à Vovonne...
et si votre petit village est si perdu, je veux bien vous l'expédier ! il finira au club du 3 ièm âge ou à la maison de retraite où il sera mieux apprécié que sur mon étagère...
et le résultat est là : magnifique !!!
je viens juste de terminer un petit livre de poche "A Mélie, sans mélo" de Barbara Constantino.... si tu le trouves Pondy, prêtes-le à Vovonne...
et si votre petit village est si perdu, je veux bien vous l'expédier ! il finira au club du 3 ièm âge ou à la maison de retraite où il sera mieux apprécié que sur mon étagère...
Invité- Invité
- Message n°33
Re: Vovonne
C'est moi qui vous remercie tous d'avoir eu la patience de lire cette vie au ralenti et d'avoir apprécié.
Lilie vis ton temps irlandais, tu t'ennuierais ferme chez Vovonne et Félix.
Timouss, euh, lutin, merci d'avoir brièvement résumé pour Lahaut.
Mamina, j'ai déjà lu ce petit bouquin sympa où Mélie a le même âge que Vovonne et une petite Clara qui ne ressemble pas à Lucas ainsi qu'une envie de rire qui semble singulièrement faire défaut à Vovonne.
Vovonne, elle est un peu comme les indiens : rire aux éclats, rarement, sourire souvent.
A bientôt..
Dom.
Lilie vis ton temps irlandais, tu t'ennuierais ferme chez Vovonne et Félix.
Timouss, euh, lutin, merci d'avoir brièvement résumé pour Lahaut.
Mamina, j'ai déjà lu ce petit bouquin sympa où Mélie a le même âge que Vovonne et une petite Clara qui ne ressemble pas à Lucas ainsi qu'une envie de rire qui semble singulièrement faire défaut à Vovonne.
Vovonne, elle est un peu comme les indiens : rire aux éclats, rarement, sourire souvent.
A bientôt..
Dom.
tcvoyageur- Localisation : Lyon
- Message n°34
Re: Vovonne
Rassure-nous Pondy, toutes nos remarques n'ont pas effrayé Vovonne ? Elle va revenir régulièrement écrire ses tranches de vie ?
Qu'elle se rassure, tous les hommes ne sont pas comme Lahaut Certains se sont régalés à parcourir tous les textes de ce post et n'ont donc pas besoin de résumé. Par contre, ils en redemandent !!
Vovonne ! Vovonne ! Vovonne !!
Qu'elle se rassure, tous les hommes ne sont pas comme Lahaut Certains se sont régalés à parcourir tous les textes de ce post et n'ont donc pas besoin de résumé. Par contre, ils en redemandent !!
Vovonne ! Vovonne ! Vovonne !!
_________________
Thierry
"L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt". Et bien tant pis, je n'ai donc pas d'avenir
Vovonne- Invité
- Message n°35
Vovonne
"Vovonne ! Vovonne ! Vovonne !!"
C’est quoi cette façon de crier « Vovonne, Vovonne, Vovonne », c’est pas très discret et puis, y’a pas grand-chose à raconter ou trop de choses que ça devient compliqué…
__________________
Si mon cor ne me faisait pas tant mal, je n’aurais pas pris le temps de m’installer devant l’ordinateur.
C’est de ma faute, je n’aime pas cette callosité sur mon orteil. Je peux bien mettre le pot entier de pommade cochon, ça marche pas. Alors, j’ai craboté avec le couteau et je me suis entaillée la peau.
Je boite bas et impossible d’aller biner les pommes de terre.
Hier soir, on avait invité des gens du village. Très bonne soirée. C’est Félix qui avait préparé le fricot. C’est toujours lui quand y’a du monde.
Céleri en vinaigrette aux échalotes, poulet grillé. Une belle bête. 2kg5 sans la tête et les pattes. Notre voisine, Pondy m’a piqué le cou. D’habitude, personne ne le prend et je le mets sans crainte dans le plat.
Elle dépiautait ça en suçotant les vertèbres. Zut alors.
Y’avait aussi TGV. C’est un nouveau voisin qui a acheté il y a deux ans une maison de nourrice.
Ah oui, j’ai oublié de parler de ces petites maisons. Plus tard.
TGV, on l’a appelé comme ça parce qu’il travaillait dans les trains et que maintenant il ne se déplace qu’en vélo. Il pédale très vite.
Y’avait Hervé qui venait de Cherbourg voir sa mère à la maison de retraite.
Nous étions six et on a beaucoup ri.
Je ne sais pas pourquoi, les hommes se sont mis à parler de Brigitte Lahaye. Je ne connaissais pas. Ils disent que c’est une hardeuse. Et d’expliquer que c’était du porno. Je connais Rocco SIquèquechose, un nom italien qui a, on dit, un zizi grand comme celui d’un cheval. Aïe-aïe je plains les femmes parce que moi je dis toujours que mieux vaut un p’tit qui s’débrouille qu’un grand qui bafouille.
Après la conversation a glissé sur la pédale. TGV il en est et il en fait. Ca se chuchote au village parce que les gens sont parfois très salauds ( outch, j’en oublie la politesse). TGV est très courageux d’être venu ici parce que l’esprit étroit est souvent enfermé dans des crânes larges. Ca doit flotter le cerveau.
J’ai fait revenir les bavardages sur le vélo seulement et le tour de Corse de TGV. Des étapes de 100 km qu’il a fait. J’en rêve pas, ça non mais de la Corse, oui. P’têtre un jour avec le club.
Et puis le grand sujet de la soirée, c’est la voiture de Willy qui est sortie toute seule de la cour et que les gendarmes ont retrouvé brûlée à la ville.
Faut dire, qu’ici, quand on rentre dans la cour en voiture, on laisse les clés sur le contact, tout comme on laisse la maison ouverte.
Bien sûr, y’en a qui disent que c’est un coup des arabes de la ville. Et ça m’énerve très fort parce que tout le monde sait bien que c’est la bande du fils du notaire et du fils du maire qui fait toutes les conneries de la commune. Pas de preuves, pas de voyous : elle est forte celle-là.
Quand ils avaient quelques années de moins, c’est encore les fils des notables qui, à la fronde, fracassaient les fenêtres des maisons des vacanciers. Ils tiraient des pierres aussi sur les réverbères.
On a quatre réverbères au village. Ils s’éteignent à 23 h.
C’est plus prudent d’avoir sa lampe de poche pour rentrer durant les nuits sans lune.
Hier soir, les invités sont partis un peu avant minuit. La nuit était si noire qu’on ne voyait pas nos pieds, enfin façon de dire.
TGV a enfourché sont vélo en tenant dans sa main le sac d’os du poulet pour son chien. Il s’est pris les pieds dans les cale-pieds et a fait un vol plané dans le fossé plein d’eau. Pondy a rigolé, moi aussi, on n’a pas pu s’en empêcher.
Ils sont tous rentrer dans le noir.
Félix et moi, on n’a vite refermé la porte parce que les pucerons aimaient le halot de la lampe et se précipitaient tous vers ce festin de lumière chaude.
C’est quoi cette façon de crier « Vovonne, Vovonne, Vovonne », c’est pas très discret et puis, y’a pas grand-chose à raconter ou trop de choses que ça devient compliqué…
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Si mon cor ne me faisait pas tant mal, je n’aurais pas pris le temps de m’installer devant l’ordinateur.
C’est de ma faute, je n’aime pas cette callosité sur mon orteil. Je peux bien mettre le pot entier de pommade cochon, ça marche pas. Alors, j’ai craboté avec le couteau et je me suis entaillée la peau.
Je boite bas et impossible d’aller biner les pommes de terre.
Hier soir, on avait invité des gens du village. Très bonne soirée. C’est Félix qui avait préparé le fricot. C’est toujours lui quand y’a du monde.
Céleri en vinaigrette aux échalotes, poulet grillé. Une belle bête. 2kg5 sans la tête et les pattes. Notre voisine, Pondy m’a piqué le cou. D’habitude, personne ne le prend et je le mets sans crainte dans le plat.
Elle dépiautait ça en suçotant les vertèbres. Zut alors.
Y’avait aussi TGV. C’est un nouveau voisin qui a acheté il y a deux ans une maison de nourrice.
Ah oui, j’ai oublié de parler de ces petites maisons. Plus tard.
TGV, on l’a appelé comme ça parce qu’il travaillait dans les trains et que maintenant il ne se déplace qu’en vélo. Il pédale très vite.
Y’avait Hervé qui venait de Cherbourg voir sa mère à la maison de retraite.
Nous étions six et on a beaucoup ri.
Je ne sais pas pourquoi, les hommes se sont mis à parler de Brigitte Lahaye. Je ne connaissais pas. Ils disent que c’est une hardeuse. Et d’expliquer que c’était du porno. Je connais Rocco SIquèquechose, un nom italien qui a, on dit, un zizi grand comme celui d’un cheval. Aïe-aïe je plains les femmes parce que moi je dis toujours que mieux vaut un p’tit qui s’débrouille qu’un grand qui bafouille.
Après la conversation a glissé sur la pédale. TGV il en est et il en fait. Ca se chuchote au village parce que les gens sont parfois très salauds ( outch, j’en oublie la politesse). TGV est très courageux d’être venu ici parce que l’esprit étroit est souvent enfermé dans des crânes larges. Ca doit flotter le cerveau.
J’ai fait revenir les bavardages sur le vélo seulement et le tour de Corse de TGV. Des étapes de 100 km qu’il a fait. J’en rêve pas, ça non mais de la Corse, oui. P’têtre un jour avec le club.
Et puis le grand sujet de la soirée, c’est la voiture de Willy qui est sortie toute seule de la cour et que les gendarmes ont retrouvé brûlée à la ville.
Faut dire, qu’ici, quand on rentre dans la cour en voiture, on laisse les clés sur le contact, tout comme on laisse la maison ouverte.
Bien sûr, y’en a qui disent que c’est un coup des arabes de la ville. Et ça m’énerve très fort parce que tout le monde sait bien que c’est la bande du fils du notaire et du fils du maire qui fait toutes les conneries de la commune. Pas de preuves, pas de voyous : elle est forte celle-là.
Quand ils avaient quelques années de moins, c’est encore les fils des notables qui, à la fronde, fracassaient les fenêtres des maisons des vacanciers. Ils tiraient des pierres aussi sur les réverbères.
On a quatre réverbères au village. Ils s’éteignent à 23 h.
C’est plus prudent d’avoir sa lampe de poche pour rentrer durant les nuits sans lune.
Hier soir, les invités sont partis un peu avant minuit. La nuit était si noire qu’on ne voyait pas nos pieds, enfin façon de dire.
TGV a enfourché sont vélo en tenant dans sa main le sac d’os du poulet pour son chien. Il s’est pris les pieds dans les cale-pieds et a fait un vol plané dans le fossé plein d’eau. Pondy a rigolé, moi aussi, on n’a pas pu s’en empêcher.
Ils sont tous rentrer dans le noir.
Félix et moi, on n’a vite refermé la porte parce que les pucerons aimaient le halot de la lampe et se précipitaient tous vers ce festin de lumière chaude.
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°36
Re: Vovonne
Mamie ? C'est toi ?... Ah non, jamais elle ne parlerait de porno(s)!
C'est marrant Vovonne, qu'y ait un TGV chez toi aussi. Là où j'ai grandi, TGV c'était le facteur qu'a passé pendant 20 ans. On l'appelait TGV parce que... c'était pas un pressé comme dirait ma grand-mère, pis il s'arrêtait à toute les caves. Quand le courrier arrivait avant 14h, on était content...
Lilie
C'est marrant Vovonne, qu'y ait un TGV chez toi aussi. Là où j'ai grandi, TGV c'était le facteur qu'a passé pendant 20 ans. On l'appelait TGV parce que... c'était pas un pressé comme dirait ma grand-mère, pis il s'arrêtait à toute les caves. Quand le courrier arrivait avant 14h, on était content...
Lilie
mamina- Localisation : Près de Pau, sur le chemin de St Jacques...
- Message n°37
Re: Vovonne
Lilie qui aime la fête (t'oublies pas hein Pt'Lutin ?) aurait été ravie d'être là... et si ça avait été dans notre village ça aurait duré encore plus
longtemps !
D'ailleurs nous serions restés dormir chez toi Vovonne....
Tu n'as pas une photo de ton village ? non pas pour le concours de géographie, juste pour se faire une idée....
longtemps !
D'ailleurs nous serions restés dormir chez toi Vovonne....
Tu n'as pas une photo de ton village ? non pas pour le concours de géographie, juste pour se faire une idée....
Invité- Invité
- Message n°38
Re: Vovonne
Vovonne !
C'est du pur régal !
Dire qu'il y en a des qui ont cru que c'était moi... C'est flatteur, mais non, ma plume n'a pas la richesse de la tienne. Et des formules comme
Un vrai bonheur de lecture, le quotidien selon Vovonne.
Chapeau bas...
C'est du pur régal !
Dire qu'il y en a des qui ont cru que c'était moi... C'est flatteur, mais non, ma plume n'a pas la richesse de la tienne. Et des formules comme
, quel talent !l’esprit étroit est souvent enfermé dans des crânes larges. Ca doit
flotter le cerveau.
Un vrai bonheur de lecture, le quotidien selon Vovonne.
Chapeau bas...
Vovonne- Invité
- Message n°39
Vovonne
Je suis souvent étonnée de voir que les jeunes gens s’imaginent les personnes vieillissantes dépourvues de sexualité. Même si je suis une cultivatrice à la retraite et que l’école n’a pas duré bien longtemps, à la campagne, être âgé et sans diplôme ne veut pas vraiment dire qu’on ne regarde pas ce qui se passe dans le monde. Pour dire, on connait les mots érotisme, pornographie et Amour et on fait comme partout la différence entre eux.
L’âge ne corrode pas les sentiments mais l’âge place sous un mouchoir de soie ce qui se voit trop. On nous accorde le droit de rire, de pleurer, de gémir de l’absence des enfants, de critiquer la politique, le foot et les voisins mais pas celui de dire qu’on aime celui qui partage nos jours, qu’on aime être dans les bras de l’autre la nuit et même l’après-midi.
As-tu déjà entendu dire d’une vieille dame et même d’un vieil homme « Valérie Kapriski a une bouche à faire des pipes ? » Je vois de là ton froncement de sourcil, tu es choquée.
Aussi bien que je m’appelle Vovonne, je t’assure que les vieilles gens songent aussi aux choses du sexe mais le taisent parce que les corps sont flétris et que la beauté se confond avec la jeunesse et qu’ils savent bien que l’on dirait d’eux « quels cochons, pouah !)
Aujourd’hui, il fait un temps de semailles, beau, tiède, la terre est lourde et brune, gorgée d’eau, la peau de mon orteil se recolle et me fait encore souffrir et ce matin, j’écoutais la radio comme chaque matin. J’ai écouté une chronique dont j’ai retenu quelques mots. Elle parlait des curés et je pensais au nôtre qui va d’église en église par rotation.
Le chroniqueur disait :
« Un petit curé qui ne fait pas de bruit
« Un p’tit curé qui a une Twingo rouge
« qui le dimanche matin va d’une église à l’autre pour aller porter la bonne parole du bon dieu auquel il a bien le droit de croire
« Un p’tit curé effrayé d’entendre rire et crier les loups dans leurs tanière tapissée de certitudes »
Je suis restée, avec mon gros bol jaune emplit de café frais dans mes mains en conque, subjuguée par la simplicité de cette phrase et par ce qu’elle représentait.
J’ai compris qu’on nous faisait marcher dans le courant, que chacun devait avoir la même pensée, qu’on doit être jeune, lisse, hurler dans le bon sens.
Penser qu’un curé peut être celui qui représente l’infini est devenu une grossièreté. Penser que des gens vieux font l’amour est une saleté, penser que les humains ont peur de tout et ne connaissent plus la confiance est une honte.
Je ne reste pas plus longtemps aujourd’hui, faut que j’aille faire flamber mon tas de broussailles parce qu’aujourd’hui ma voisine n’étend pas sa lessive et l’odeur de fumée n’imprégnera pas les draps qui sèchent.
J’aime faire du feu, la triandine en action je suis le diable.
L’âge ne corrode pas les sentiments mais l’âge place sous un mouchoir de soie ce qui se voit trop. On nous accorde le droit de rire, de pleurer, de gémir de l’absence des enfants, de critiquer la politique, le foot et les voisins mais pas celui de dire qu’on aime celui qui partage nos jours, qu’on aime être dans les bras de l’autre la nuit et même l’après-midi.
As-tu déjà entendu dire d’une vieille dame et même d’un vieil homme « Valérie Kapriski a une bouche à faire des pipes ? » Je vois de là ton froncement de sourcil, tu es choquée.
Aussi bien que je m’appelle Vovonne, je t’assure que les vieilles gens songent aussi aux choses du sexe mais le taisent parce que les corps sont flétris et que la beauté se confond avec la jeunesse et qu’ils savent bien que l’on dirait d’eux « quels cochons, pouah !)
Aujourd’hui, il fait un temps de semailles, beau, tiède, la terre est lourde et brune, gorgée d’eau, la peau de mon orteil se recolle et me fait encore souffrir et ce matin, j’écoutais la radio comme chaque matin. J’ai écouté une chronique dont j’ai retenu quelques mots. Elle parlait des curés et je pensais au nôtre qui va d’église en église par rotation.
Le chroniqueur disait :
« Un petit curé qui ne fait pas de bruit
« Un p’tit curé qui a une Twingo rouge
« qui le dimanche matin va d’une église à l’autre pour aller porter la bonne parole du bon dieu auquel il a bien le droit de croire
« Un p’tit curé effrayé d’entendre rire et crier les loups dans leurs tanière tapissée de certitudes »
Je suis restée, avec mon gros bol jaune emplit de café frais dans mes mains en conque, subjuguée par la simplicité de cette phrase et par ce qu’elle représentait.
J’ai compris qu’on nous faisait marcher dans le courant, que chacun devait avoir la même pensée, qu’on doit être jeune, lisse, hurler dans le bon sens.
Penser qu’un curé peut être celui qui représente l’infini est devenu une grossièreté. Penser que des gens vieux font l’amour est une saleté, penser que les humains ont peur de tout et ne connaissent plus la confiance est une honte.
Je ne reste pas plus longtemps aujourd’hui, faut que j’aille faire flamber mon tas de broussailles parce qu’aujourd’hui ma voisine n’étend pas sa lessive et l’odeur de fumée n’imprégnera pas les draps qui sèchent.
J’aime faire du feu, la triandine en action je suis le diable.
Vovonne- Invité
- Message n°40
Vovonne
Je reviens dans votre village où l’heure n’existe pas. Ici, c’est l’heure de la sieste et la ruelle est silencieuse. A peine si le braiement de l’âne couvre les ronflements de Félix.
Je tente de l’intéresser à l’ordinateur et je lui lis ce que les gens écrivent et ce que je raconte.
Il dit que si ça m’amuse d’écrire je dois être exacte.
C’est ainsi que je ne peux pas être un diable puisque la triandine à trois dents et que le diable est muni d’un trident.
D’ailleurs pour ce qui est des fourches, on en connait un bout ici. La fourche à bottes de paille à trois dents et un ergot sur le dessus qui referme la botte. Celle qui a quatre dents c’est la fourche à fumier et une triandine n’est qu’une bêche à qui on aurait mis des dents.
Ouf, Félix va être content. C’est pas un bavard mais on doit donner aux mots leur vrai sens parce sinon les gens en font mauvais usage. C’est pour ça que Félix il aime le jeu des mille francs, oh pardon, le jeu des mille euros que ce sera bientôt le jeu des mille dollars. J’aimerai mieux le jeu des mille livres mais ça existe pas.
Les livres, j’en ai pas beaucoup mais comme je lis lentement, je les relis souvent. J’aime bien Stefan Zweig, j’en ai quatre de lui et je regrette de ne pas savoir l’allemand parce que quand c’est pas traduit c’est sûrement encore mieux parce qu’on a la vrai âme de l’écrivain.
Au village, bien sûr y’a pas de librairie, ni au bourg, mais à Atac, y’a un rayon livre et je peux choisir.
Maintenant Pondy habite à côté et elle me prête ce qu’elle commande avec l’ordinateur. Alors je lis un écrivain indien qui s’appelle Aravind Adiga (quel nom bizarre) et qui écrit « tigre blanc ».
Ca me sort des vaches et des poules et ça parle de l’Inde. Pondy raconte plein d’histoires de ce pays et Félix fait celui qui écoute pas et pis quand on va faire les courses y demande : « on fait quoi avec le cumin ? Et avec le curcuma ? » Après, il cherche dans les épices. C’est une victoire parce que sorti du thym et du laurier et de l’ail et bien sûr des oignons il aime pas grand-chose comme ingrédients.
Demain on va rouler un peu mais c’est quand même pas loin. C’est le centenaire de la mort de Jules Renard et dans les campagnes y’a eu beaucoup de Poil de Carotte. Alors on veut y aller.
Dans la salle polyvalente y’aura une lecture de texte et ça, c’est bien, et pis, surtout un concert de l’Octuor de France avec une violoncelliste.
Félix, sa musique préférée, c’est la cornemuse qui pleure l’Ecosse qu’il connait même pas et moi c’est la musique classique comme Mozart et Malher. J’aime pas Wagner, je trouve que c’est du bruit de cuivre.
Pondy, elle c’est le jazz, j’entends parce qu’elle laisse toutes ces fenêtres ouvertes, c’est pas mal.
Voilà, j’ai fini pour aujourd’hui.
Mamina qui demande des photos : c’est un problème parce que j’ai que des photos en papier et ça se colle pas dans l’ordinateur.
Et encore aussi parce que j’ai lu, bon anniversaire au Monsieur au long nom que ça ressemble à un mot basque et qui habite peut-être à Grignan là où y’a la « maison du moulin ».
Je tente de l’intéresser à l’ordinateur et je lui lis ce que les gens écrivent et ce que je raconte.
Il dit que si ça m’amuse d’écrire je dois être exacte.
C’est ainsi que je ne peux pas être un diable puisque la triandine à trois dents et que le diable est muni d’un trident.
D’ailleurs pour ce qui est des fourches, on en connait un bout ici. La fourche à bottes de paille à trois dents et un ergot sur le dessus qui referme la botte. Celle qui a quatre dents c’est la fourche à fumier et une triandine n’est qu’une bêche à qui on aurait mis des dents.
Ouf, Félix va être content. C’est pas un bavard mais on doit donner aux mots leur vrai sens parce sinon les gens en font mauvais usage. C’est pour ça que Félix il aime le jeu des mille francs, oh pardon, le jeu des mille euros que ce sera bientôt le jeu des mille dollars. J’aimerai mieux le jeu des mille livres mais ça existe pas.
Les livres, j’en ai pas beaucoup mais comme je lis lentement, je les relis souvent. J’aime bien Stefan Zweig, j’en ai quatre de lui et je regrette de ne pas savoir l’allemand parce que quand c’est pas traduit c’est sûrement encore mieux parce qu’on a la vrai âme de l’écrivain.
Au village, bien sûr y’a pas de librairie, ni au bourg, mais à Atac, y’a un rayon livre et je peux choisir.
Maintenant Pondy habite à côté et elle me prête ce qu’elle commande avec l’ordinateur. Alors je lis un écrivain indien qui s’appelle Aravind Adiga (quel nom bizarre) et qui écrit « tigre blanc ».
Ca me sort des vaches et des poules et ça parle de l’Inde. Pondy raconte plein d’histoires de ce pays et Félix fait celui qui écoute pas et pis quand on va faire les courses y demande : « on fait quoi avec le cumin ? Et avec le curcuma ? » Après, il cherche dans les épices. C’est une victoire parce que sorti du thym et du laurier et de l’ail et bien sûr des oignons il aime pas grand-chose comme ingrédients.
Demain on va rouler un peu mais c’est quand même pas loin. C’est le centenaire de la mort de Jules Renard et dans les campagnes y’a eu beaucoup de Poil de Carotte. Alors on veut y aller.
Dans la salle polyvalente y’aura une lecture de texte et ça, c’est bien, et pis, surtout un concert de l’Octuor de France avec une violoncelliste.
Félix, sa musique préférée, c’est la cornemuse qui pleure l’Ecosse qu’il connait même pas et moi c’est la musique classique comme Mozart et Malher. J’aime pas Wagner, je trouve que c’est du bruit de cuivre.
Pondy, elle c’est le jazz, j’entends parce qu’elle laisse toutes ces fenêtres ouvertes, c’est pas mal.
Voilà, j’ai fini pour aujourd’hui.
Mamina qui demande des photos : c’est un problème parce que j’ai que des photos en papier et ça se colle pas dans l’ordinateur.
Et encore aussi parce que j’ai lu, bon anniversaire au Monsieur au long nom que ça ressemble à un mot basque et qui habite peut-être à Grignan là où y’a la « maison du moulin ».
tcvoyageur- Localisation : Lyon
- Message n°41
Re: Vovonne
Te lire, Vovonne, est comme apercevoir un rayon de soleil, un jour de pluie battante. (Je vois déjà Lilie me dire que ma description correspond à la définition de la pluie irlandaise )
En ce qui me concerne, je n'en suis pas à te traiter de "Pluie irlandaise"
Du coup, j'en suis venu à me connecter du bureau (ce que je considérais comme un sacrilège, il n'y a pas si longtemps ) pour voir si tu n'as pas déposé quelques lignes de ta superbe prose. Et aujourd'hui, une fois de plus, je suis tout émoustillé de découvrir tes écrits.
Et tout comme Pataugas, j'admire l'éclat de certaines de tes formules. Aujourd'hui par exemple, j'ai beaucoup aimé "...bon anniversaire au Monsieur au long nom que ça ressemble à un mot basque..."
Si Michel Audiard n'avait pas existé, je suis certain que Georges Lautner aurait été ravi de te connaître.
En ce qui me concerne, je n'en suis pas à te traiter de "Pluie irlandaise"
Du coup, j'en suis venu à me connecter du bureau (ce que je considérais comme un sacrilège, il n'y a pas si longtemps ) pour voir si tu n'as pas déposé quelques lignes de ta superbe prose. Et aujourd'hui, une fois de plus, je suis tout émoustillé de découvrir tes écrits.
Et tout comme Pataugas, j'admire l'éclat de certaines de tes formules. Aujourd'hui par exemple, j'ai beaucoup aimé "...bon anniversaire au Monsieur au long nom que ça ressemble à un mot basque..."
Si Michel Audiard n'avait pas existé, je suis certain que Georges Lautner aurait été ravi de te connaître.
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Thierry
"L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt". Et bien tant pis, je n'ai donc pas d'avenir
Vovonne- Invité
- Message n°42
Vovonne
Ha, ça, il faut être de la ville pour allumer son ordinateur et venir dans la journée de travail. Moi, c’est pas pareil, je viens quand je veux, c’est l’avantage de la retraite. Faudrait voir, tiens, que l’agriculteur, pas Willy, l’autre s’arrête pour allumer son ordinateur. Et des écrans, il en a et même avec des caméras qui filment les vaches. Dans sa chambre, y’en a un au bout du lit sur une table. Quand c’est le vêlage de plusieurs vaches à la fois, il passe une mauvaise nuit mais moins qu’avant où il lui fallait sortir de la ferme, monter à la stabulation et la parcourir dans son entier. Maintenant d’un coup d’œil de caméra qui balaie tout, il peut lui aussi d’un coup d’œil voir si tout va bien.
Ca s’appelle le progrès.
Willy, l’autre, le bio, il veut pas tout ça, il veut rester comme avant. J’crois bien que c’est un peu de jalousie parce qu’il fait la comptabilité sur ordinateur et pas comme je faisais. C’est juste que les caméras coûtent beaucoup d’euros.
« Les paroles sages tombent quelquefois dans l'oreille d'un sourd ; mais un mot gentil n'est jamais perdu. »
C’est pas moi qui dit ça, je sais pas qui sait d’ailleurs mais je l’écris parce que je serai idiote de ne pas aimer les éloges.
Quand vous faites un compliment à quelqu’un, ce quelqu’un devrait juste l’accepter comme un cadeau.
L’autre jour je disais à Barrate : « il est joli ton gilet », au lieu de dire merci ça fait plaisir, elle répond « boh, il est vieux ».
C’est comme ça qu’on se déprécie et c’est pas bien.
Moi je dis Merci à tous les complimenteurs et je préviens Félix qu’il en prenne de la graine.
Je crois qu’il faut être fier de ce que l’on fait, de ce que l’on dit et y croire vraiment.
A la télévision ils disent que c’est avoir une attitude positive. Une attitude pourtant c’est la position du corps. On est assis, couché, droit, courbé, à genoux mais eux y disent positive. Positif, c’est +, contraire de - alors en réfléchissant ça veut dire quelque chose.
A la télévision, ils vont toujours chercher midi à quatorze heures, peuvent chercher longtemps, quand c’est midi, c’est midi. Y’a le clocher qui le dit, suffit de compter les coups.
Foi de Vovonne, je suis bien contente, c'est Pondy qui va rougir quand je vais lui raconter.
Ca s’appelle le progrès.
Willy, l’autre, le bio, il veut pas tout ça, il veut rester comme avant. J’crois bien que c’est un peu de jalousie parce qu’il fait la comptabilité sur ordinateur et pas comme je faisais. C’est juste que les caméras coûtent beaucoup d’euros.
« Les paroles sages tombent quelquefois dans l'oreille d'un sourd ; mais un mot gentil n'est jamais perdu. »
C’est pas moi qui dit ça, je sais pas qui sait d’ailleurs mais je l’écris parce que je serai idiote de ne pas aimer les éloges.
Quand vous faites un compliment à quelqu’un, ce quelqu’un devrait juste l’accepter comme un cadeau.
L’autre jour je disais à Barrate : « il est joli ton gilet », au lieu de dire merci ça fait plaisir, elle répond « boh, il est vieux ».
C’est comme ça qu’on se déprécie et c’est pas bien.
Moi je dis Merci à tous les complimenteurs et je préviens Félix qu’il en prenne de la graine.
Je crois qu’il faut être fier de ce que l’on fait, de ce que l’on dit et y croire vraiment.
A la télévision ils disent que c’est avoir une attitude positive. Une attitude pourtant c’est la position du corps. On est assis, couché, droit, courbé, à genoux mais eux y disent positive. Positif, c’est +, contraire de - alors en réfléchissant ça veut dire quelque chose.
A la télévision, ils vont toujours chercher midi à quatorze heures, peuvent chercher longtemps, quand c’est midi, c’est midi. Y’a le clocher qui le dit, suffit de compter les coups.
Foi de Vovonne, je suis bien contente, c'est Pondy qui va rougir quand je vais lui raconter.
Skyrgamur- Localisation : Normandie
- Message n°43
Re: Vovonne
Bon sang Vovonne, toi qui vis avec les saisons et le soleil, avec leur horaire d'été et l'heure allemande, quand c'est quatorze heures au clocher, c'est midi au soleil. Alors tu vois, à la télé, ils ont trouvéVovonne a écrit:A la télévision, ils vont toujours chercher midi à quatorze heures, peuvent chercher longtemps, quand c’est midi, c’est midi. Y’a le clocher qui le dit, suffit de compter les coups.
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Skyrgamur, le lutin Islandais
Vovonne- Invité
- Message n°44
Vovonne
Nos amis sont venus passés le long week-end avec nous. Ils habitaient au village pendant les vacances et ensuite vingt ans de leur retraite et puis ils se sentaient trop isolés ici, en plus, c’est pas très culturel malgré les cultures de colza qui ne manquent pas.
Ils sont arrivés en bétaillère à catho. C’est un monospace parait il. Sauf qu’ils ont pas d’enfants en short long, poulovert pas vert mais bleu marine à encolure en V et chemisette à col blanc pour les garçonnets, pour les fillettes, socquettes blanches et vernis noirs à brides et col claudine.
C’est avec eux qu’on a été au concert.
« Que c’est bôoo, mais enfin malgré tout elle manque d’entrainement la violoncelliste, on voit qu’elle a pas fait le conservatoîîre ».
Elle m’a vrai énervée Denise, la ville ça change les gens. C’est pas compliqué d’écouter en silence mais fallait qu’elle commente à chaque instant. Je suis certaine que la jeune artiste entendait, faut dire qu’on était sur les chaises en plastique moulé orange du premier rang, derrière c’était des bancs.
J’aurais été elle, je lui aurais fichu un coup d’archet sur ses cheveux coupés en carré parfait.
Son mari, il est du genre « elle me casse les vous savez quoi » il est allé à la buvette avec Félix, sur le pré, derrière la salle polyvalente. Ca lui a fait des vacances pendant deux heures. Doit pas rire tout les jours.
Y’a des gens qu’on se réjouit de voir, on étrille la maison, on prévoit des menus, on se rappelle tous les bons moments de quand ils habitaient là et quand ils sont là, j’ai mal derrière les yeux et j’ai envie qu’ils partent.
Je vois ma maison avec leurs yeux et je vois que c’est une maison de pauvre avec mes si belles tomettes que j’ai rendu collantes avec le produit miracle qui devaient les faire briller. Elles brillent mais elles collent. Je vois la grosse télévision qui ressemble pas du tout à l’écran plat des publicités et qui bloquent tout le coin de la pièce, je vois le vieux canapé défonçé qu’on l’appelle notre banquette et où on est si bien. Je vois ma collection de fer à repasser en fonte sur le manteau de la cheminée. C’est ma maison depuis toujours, elle est pauvre c’est tout, mais seulement quand vient des gens qui finalement sont pas d’ici. Pour les autres, c’est ma ferme et on peut manger le bout d’gras sur la toile cirée et boire l’apéro avec qui on veut sans chercher le bon verre qui correspond au bon alcool. Juste le verre de moutarde pour chacun sans chichis.
Je crois bien que j’ai de l’amertume dans le cœur parce que quand on attend très fort un évènement important, il est pas souvent à la hauteur de l’attente, je sais ça par cœur et chaque fois je me fais avoir parce que chaque fois j’espère que j’aurais les yeux qui frisent de sourire et de bonheur.
Bref, en fin d’après-midi je suis allée chez Pondy, ils avaient eux aussi des amis, même que ça a bavardé dehors jusqu’à la nuit noire quand déjà les chauves-souris sont de sortie. Leurs amis sont pas du genre à avoir un pneu-puits dans le jardin. On en voit par ici des pneus-puits, c’est chez des pauvres comme nous mais des pauvres qu’ont pas bon goût. Les fausses pierres bien peintes sur les pneus empilés, de la terre et des pensées qui poussent. Quelques nains de jardin et un soc de charrue complètent le décor fermier.
J’allais chercher une bouteille d’eau parce que nos amis ont bu plus que le stock de bouteilles que j’avais prévu et puis, surtout, parce que Denise me donnait de l’urticaire.
Félix et Jean-Pierre étaient dans le hangar pour discuter de tracteurs et Denise affalée sur la banquette tenait ses mains serrées sur l’estomac ou les seins, on ne sait pas vraiment la limite.
C’est difficile d’être certain, même si elle porte un décolleté jusqu’au fils. Pour comprendre le décolleté jusqu’au fils il suffit de faire le signe de croix et tout le monde comprend.
Denise a attrapé une gastro, elle dit, en mangeant un gâteau du stand de pâtisserie. « te casse pas la tête pour le diner, je suis si mââle que je mangerais pas »
Mouais, et nous on va crever la dalle ? Je lui ai pas dit. Non, je suis très polie, toujours et trop. « Je te ferais un bouillon » J’ai eu envie de lui faire avec l’eau à l’arsenic.
Je suis restée une heure chez les voisins dans la cour assise à leur table où il reste des heures.
Nous on mange pas dehors, ça se fait pas à la campagne. Faut être de la ville pour les barbecues et tout ça.
Mais c’était drôlement un soulagement de souffler. Leurs amis à eux, venaient du nord et j’ai ri quand le monsieur a parlé ch’timi pour nous amuser.
Enfin on est demain aujourd’hui et la ferme à retrouver sa tranquillité et moi, j’ai sorti l’ordinateur de la housse et maintenant je vais lire tout ce qui est écrit ici.
Ils sont arrivés en bétaillère à catho. C’est un monospace parait il. Sauf qu’ils ont pas d’enfants en short long, poulovert pas vert mais bleu marine à encolure en V et chemisette à col blanc pour les garçonnets, pour les fillettes, socquettes blanches et vernis noirs à brides et col claudine.
C’est avec eux qu’on a été au concert.
« Que c’est bôoo, mais enfin malgré tout elle manque d’entrainement la violoncelliste, on voit qu’elle a pas fait le conservatoîîre ».
Elle m’a vrai énervée Denise, la ville ça change les gens. C’est pas compliqué d’écouter en silence mais fallait qu’elle commente à chaque instant. Je suis certaine que la jeune artiste entendait, faut dire qu’on était sur les chaises en plastique moulé orange du premier rang, derrière c’était des bancs.
J’aurais été elle, je lui aurais fichu un coup d’archet sur ses cheveux coupés en carré parfait.
Son mari, il est du genre « elle me casse les vous savez quoi » il est allé à la buvette avec Félix, sur le pré, derrière la salle polyvalente. Ca lui a fait des vacances pendant deux heures. Doit pas rire tout les jours.
Y’a des gens qu’on se réjouit de voir, on étrille la maison, on prévoit des menus, on se rappelle tous les bons moments de quand ils habitaient là et quand ils sont là, j’ai mal derrière les yeux et j’ai envie qu’ils partent.
Je vois ma maison avec leurs yeux et je vois que c’est une maison de pauvre avec mes si belles tomettes que j’ai rendu collantes avec le produit miracle qui devaient les faire briller. Elles brillent mais elles collent. Je vois la grosse télévision qui ressemble pas du tout à l’écran plat des publicités et qui bloquent tout le coin de la pièce, je vois le vieux canapé défonçé qu’on l’appelle notre banquette et où on est si bien. Je vois ma collection de fer à repasser en fonte sur le manteau de la cheminée. C’est ma maison depuis toujours, elle est pauvre c’est tout, mais seulement quand vient des gens qui finalement sont pas d’ici. Pour les autres, c’est ma ferme et on peut manger le bout d’gras sur la toile cirée et boire l’apéro avec qui on veut sans chercher le bon verre qui correspond au bon alcool. Juste le verre de moutarde pour chacun sans chichis.
Je crois bien que j’ai de l’amertume dans le cœur parce que quand on attend très fort un évènement important, il est pas souvent à la hauteur de l’attente, je sais ça par cœur et chaque fois je me fais avoir parce que chaque fois j’espère que j’aurais les yeux qui frisent de sourire et de bonheur.
Bref, en fin d’après-midi je suis allée chez Pondy, ils avaient eux aussi des amis, même que ça a bavardé dehors jusqu’à la nuit noire quand déjà les chauves-souris sont de sortie. Leurs amis sont pas du genre à avoir un pneu-puits dans le jardin. On en voit par ici des pneus-puits, c’est chez des pauvres comme nous mais des pauvres qu’ont pas bon goût. Les fausses pierres bien peintes sur les pneus empilés, de la terre et des pensées qui poussent. Quelques nains de jardin et un soc de charrue complètent le décor fermier.
J’allais chercher une bouteille d’eau parce que nos amis ont bu plus que le stock de bouteilles que j’avais prévu et puis, surtout, parce que Denise me donnait de l’urticaire.
Félix et Jean-Pierre étaient dans le hangar pour discuter de tracteurs et Denise affalée sur la banquette tenait ses mains serrées sur l’estomac ou les seins, on ne sait pas vraiment la limite.
C’est difficile d’être certain, même si elle porte un décolleté jusqu’au fils. Pour comprendre le décolleté jusqu’au fils il suffit de faire le signe de croix et tout le monde comprend.
Denise a attrapé une gastro, elle dit, en mangeant un gâteau du stand de pâtisserie. « te casse pas la tête pour le diner, je suis si mââle que je mangerais pas »
Mouais, et nous on va crever la dalle ? Je lui ai pas dit. Non, je suis très polie, toujours et trop. « Je te ferais un bouillon » J’ai eu envie de lui faire avec l’eau à l’arsenic.
Je suis restée une heure chez les voisins dans la cour assise à leur table où il reste des heures.
Nous on mange pas dehors, ça se fait pas à la campagne. Faut être de la ville pour les barbecues et tout ça.
Mais c’était drôlement un soulagement de souffler. Leurs amis à eux, venaient du nord et j’ai ri quand le monsieur a parlé ch’timi pour nous amuser.
Enfin on est demain aujourd’hui et la ferme à retrouver sa tranquillité et moi, j’ai sorti l’ordinateur de la housse et maintenant je vais lire tout ce qui est écrit ici.
mamina- Localisation : Près de Pau, sur le chemin de St Jacques...
- Message n°45
Re: Vovonne
Pauvre fils !!! il doit en voir de belles parfois !!!
Et Denise ? elle avait le serre-tête pour tenir le cerveau ?
J'espère que tes yeux re-frisent de sourire et de bonheur...
Bonne semaine Vovonne et passe le bonjour à Pondy qui est devenue notre copine...
Et Denise ? elle avait le serre-tête pour tenir le cerveau ?
J'espère que tes yeux re-frisent de sourire et de bonheur...
Bonne semaine Vovonne et passe le bonjour à Pondy qui est devenue notre copine...
bardak- Localisation : Dans mon canapé
- Message n°46
Re: Vovonne
Merci... juste merci...
Ca éclaire la journée...
Et pis y a rien d'autre à dire... juste à lire...
Ca éclaire la journée...
Et pis y a rien d'autre à dire... juste à lire...
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"Il est parfois bon d'avoir un grain de folie"
Sénèque
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°47
Re: Vovonne
elle porte un décolleté jusqu’au fils. Pour comprendre le décolleté jusqu’au fils il suffit de faire le signe de croix et tout le monde comprend.
Trop foooooooooooort Vovonne!
Lilie
Vovonne- Invité
- Message n°48
Vovonne
C’est bien la chaleur et le soleil. On peut laisser la porte ouverte et j’ai plus de lumière sur l’écran de mon ordinateur.
Félix a remis en place le rideau à lanières. Je sais que ce n’est pas très joli mais il est plus efficace que celui avec des perles de bois que Leila nous avait offert.
Ce rideau nous sert à être moins vus de la ruelle mais surtout il empêche les mouches de rentrer dans la salle. Avec celui à perles, elles s’infiltraient les finaudes.
Avec le rideau à perles il fallait deux rubans de papier tue-mouche, avec le rideau à lanière, il en faut un seul.
Je regarde souvent la mouche qui s’englue sur le ruban, plus elle agite ses ailes plus elle s’empègue. Parfois je prends ma pince à épiler et je l’attrape pour la remettre dehors. Après si elle revient tant pis pour elle. Quand le ruban est noir, faut le jeter. C’est Félix qui le fait parce que la punaise est fixée en haut de la poutre. Faut mettre la chaise sur la table, monter sur la chaise, monter sur la table et monter sur la chaise de la table. C’est pas très stable et on fait attention. Mais si on met pas le ruban sur la poutre et juste sur la lampe, quand j’essuie la toile cirée, je me ramasse le ruban dans les cheveux et c’est pas drôle d’enlever les mouches mortes même si mes cheveux sont courts.
Tout à l’heure Gwendoline est passée me voir. Quelle histoire !
Gwendoline c’est la fille de Willy, elle est au lycée de la ville pour faire un bep vente. Un diplôme pour être vendeuse je crois. Parce que Gwendoline est pas très sure de ce que ça va lui permettre comme travail. Enfin, à mon avis, elle est pas prête de l’avoir son futur travail. Elle est trop, comment dire, pas vraiment simplette, plutôt comme les mouches, pas très finaude.
Elle est mignonne comme tout. Peut-être un peu replète et son popotin est très rebondi mais c’est charmant.
Son gros problème à Gwendoline, il va être visible très bientôt et c’est pour ça qu’elle est venue me voir, pour que je parle à son père.
Et bé, c’est une responsabilité de parler à Willy, va pas être heureux-heureux.
Gwendoline, elle a seize ans, c’est une gamine en fait et tellement naïve qu’elle est pas loin de croire qu’un préservatif est efficace sur le majeur tendu. De toute façon, elle c’est pas rendu compte des mois qui passaient sans rien du tout.
Je lui ai dit d’en parler à sa mère, elle veut pas, faut que ce soit en premier à son père.
Elle veut le garder son résultat du soir du bal des pompiers.
Et le père du résultat tu le vois encore ?
Silence buté..
C’est pas le tout, j’vous laisse, le tracteur vient de passer, rentre tard du champ, Willy, doit être de mauvais poil, c’est peut-être pas le meilleur moment. Ce soir ce sera encore plus compliqué et faut pas remettre au soir ce qu’on peut faire à midi.
J’me souhaite bonne chance.
Félix a remis en place le rideau à lanières. Je sais que ce n’est pas très joli mais il est plus efficace que celui avec des perles de bois que Leila nous avait offert.
Ce rideau nous sert à être moins vus de la ruelle mais surtout il empêche les mouches de rentrer dans la salle. Avec celui à perles, elles s’infiltraient les finaudes.
Avec le rideau à perles il fallait deux rubans de papier tue-mouche, avec le rideau à lanière, il en faut un seul.
Je regarde souvent la mouche qui s’englue sur le ruban, plus elle agite ses ailes plus elle s’empègue. Parfois je prends ma pince à épiler et je l’attrape pour la remettre dehors. Après si elle revient tant pis pour elle. Quand le ruban est noir, faut le jeter. C’est Félix qui le fait parce que la punaise est fixée en haut de la poutre. Faut mettre la chaise sur la table, monter sur la chaise, monter sur la table et monter sur la chaise de la table. C’est pas très stable et on fait attention. Mais si on met pas le ruban sur la poutre et juste sur la lampe, quand j’essuie la toile cirée, je me ramasse le ruban dans les cheveux et c’est pas drôle d’enlever les mouches mortes même si mes cheveux sont courts.
Tout à l’heure Gwendoline est passée me voir. Quelle histoire !
Gwendoline c’est la fille de Willy, elle est au lycée de la ville pour faire un bep vente. Un diplôme pour être vendeuse je crois. Parce que Gwendoline est pas très sure de ce que ça va lui permettre comme travail. Enfin, à mon avis, elle est pas prête de l’avoir son futur travail. Elle est trop, comment dire, pas vraiment simplette, plutôt comme les mouches, pas très finaude.
Elle est mignonne comme tout. Peut-être un peu replète et son popotin est très rebondi mais c’est charmant.
Son gros problème à Gwendoline, il va être visible très bientôt et c’est pour ça qu’elle est venue me voir, pour que je parle à son père.
Et bé, c’est une responsabilité de parler à Willy, va pas être heureux-heureux.
Gwendoline, elle a seize ans, c’est une gamine en fait et tellement naïve qu’elle est pas loin de croire qu’un préservatif est efficace sur le majeur tendu. De toute façon, elle c’est pas rendu compte des mois qui passaient sans rien du tout.
Je lui ai dit d’en parler à sa mère, elle veut pas, faut que ce soit en premier à son père.
Elle veut le garder son résultat du soir du bal des pompiers.
Et le père du résultat tu le vois encore ?
Silence buté..
C’est pas le tout, j’vous laisse, le tracteur vient de passer, rentre tard du champ, Willy, doit être de mauvais poil, c’est peut-être pas le meilleur moment. Ce soir ce sera encore plus compliqué et faut pas remettre au soir ce qu’on peut faire à midi.
J’me souhaite bonne chance.
fabizan- Localisation : Sainte Enimie Lozère
- Message n°49
Re: Vovonne
Ce que j'aime les petits morceaux de ta vie que tu nous offre Vovonne !
Je te souhaite aussi bonne chance pour l'annonce faite à Willy, pas facile ces choses là, m'est avis que tu avais raison, il vaut mieux commencer par le dire à la mère.
J'ai beaucoup aimé ton expression "bétaillère à cathos", avec ta permission je la replacerais bien quelquefois.
Je te souhaite aussi bonne chance pour l'annonce faite à Willy, pas facile ces choses là, m'est avis que tu avais raison, il vaut mieux commencer par le dire à la mère.
J'ai beaucoup aimé ton expression "bétaillère à cathos", avec ta permission je la replacerais bien quelquefois.
_________________
Fabienne
Vovonne- Invité
- Message n°50
Vovonne
Faut que je dise ma rencontre avec Willy.
C’était très bien et je vois pourquoi Gwendoline voulait que je parle à son père en premier.
Il est doux cet homme.
Des bêtises tout le monde en fait. Ca fera un loupiot de plus. C’est tout, pas de hurlements, pas de rage, rien. Faut dire que Gwendoline c’est sa grande et qu’il a deux petits et le dernier a deux ans. Elle travaillera sur l’exploitation, point. Plus question de bep-vente.
L’affaire est donc réglée. Ca va jaser au village….
Hier après-midi je suis allée à la réunion Stanhome. C’est la barbe ce genre de choses. Faut faire plaisir à celle qui organise, faut qu’il y ait au moins sept personnes.
On a droit à des cadeaux si on organise. Merci bien. On a un cadeau aussi si on achète assez. Moi, j’ai juste acheté le produit nettoyant cabinet spécial fosse septique et j’ai pas eu de cadeau. M’en fiche parce que c’était une pince avec un crochet pour fixer sur la table quand on va au restaurant. On peut accrocher son sac à main qui traîne pas par terre et comme ça personne ne se prend les pieds dedans et on peut bien le surveiller.
Une belle arnaque ce gadget. J’ai jamais vu dans le sac de personne une pince-crochet pour table.
Moi dans mon sac, j’ai des mouchoirs. Un paquet en papier et un grand à carreau pour s’essuyer autre chose que le nez, les mains, le visage qui transpire, le pare-brise de la voiture.
J’ai aussi mon peigne, ma carte d’identité, les papiers de la voiture, mon carnet de chèques, des sous, des pastilles pulmoll, les cachous Lajaunie pour Félix, et rien de plus. Pourtant j’ai un gros sac mais c’est par prévoyance.
Les réunions stanhome, ça permet de retrouver les copines mais c’est d’un long. Mélodie, celle qui présente, elle en finit plus de vanter les produits. Tous des produits pour être une bonne ménagère, les sols, les vitres, les cabinets, la vaisselle. Et même maintenant les produits de beauté pour avoir les mains douces. C’est ce produit de beauté qui se vend le mieux. Dans la campagne on a les mains rêches.
Avant on avait les réunions toperouère. C’est fini. Sûrement parce que les buffets étaient remplis de machins en plastique qui s’empilent mal.
Après la réunion, on sert le café avec les petits gâteaux et on bavarde. On bavarde pas avec les autres, on bavarde sur les autres. Ceux qui sont pas là. C’est mieux d’ailleurs parce que s’ils étaient là, on dirait pas toutes ces médisances.
Et enfin, aurevoir tout le monde, on s’en va.
On recevra les produits dans quinze jours quand Mélodie fera le tour de tous les foyers.
Je suis tranquille pour six mois et pas question d’être l’Organisatrice.
C’était très bien et je vois pourquoi Gwendoline voulait que je parle à son père en premier.
Il est doux cet homme.
Des bêtises tout le monde en fait. Ca fera un loupiot de plus. C’est tout, pas de hurlements, pas de rage, rien. Faut dire que Gwendoline c’est sa grande et qu’il a deux petits et le dernier a deux ans. Elle travaillera sur l’exploitation, point. Plus question de bep-vente.
L’affaire est donc réglée. Ca va jaser au village….
Hier après-midi je suis allée à la réunion Stanhome. C’est la barbe ce genre de choses. Faut faire plaisir à celle qui organise, faut qu’il y ait au moins sept personnes.
On a droit à des cadeaux si on organise. Merci bien. On a un cadeau aussi si on achète assez. Moi, j’ai juste acheté le produit nettoyant cabinet spécial fosse septique et j’ai pas eu de cadeau. M’en fiche parce que c’était une pince avec un crochet pour fixer sur la table quand on va au restaurant. On peut accrocher son sac à main qui traîne pas par terre et comme ça personne ne se prend les pieds dedans et on peut bien le surveiller.
Une belle arnaque ce gadget. J’ai jamais vu dans le sac de personne une pince-crochet pour table.
Moi dans mon sac, j’ai des mouchoirs. Un paquet en papier et un grand à carreau pour s’essuyer autre chose que le nez, les mains, le visage qui transpire, le pare-brise de la voiture.
J’ai aussi mon peigne, ma carte d’identité, les papiers de la voiture, mon carnet de chèques, des sous, des pastilles pulmoll, les cachous Lajaunie pour Félix, et rien de plus. Pourtant j’ai un gros sac mais c’est par prévoyance.
Les réunions stanhome, ça permet de retrouver les copines mais c’est d’un long. Mélodie, celle qui présente, elle en finit plus de vanter les produits. Tous des produits pour être une bonne ménagère, les sols, les vitres, les cabinets, la vaisselle. Et même maintenant les produits de beauté pour avoir les mains douces. C’est ce produit de beauté qui se vend le mieux. Dans la campagne on a les mains rêches.
Avant on avait les réunions toperouère. C’est fini. Sûrement parce que les buffets étaient remplis de machins en plastique qui s’empilent mal.
Après la réunion, on sert le café avec les petits gâteaux et on bavarde. On bavarde pas avec les autres, on bavarde sur les autres. Ceux qui sont pas là. C’est mieux d’ailleurs parce que s’ils étaient là, on dirait pas toutes ces médisances.
Et enfin, aurevoir tout le monde, on s’en va.
On recevra les produits dans quinze jours quand Mélodie fera le tour de tous les foyers.
Je suis tranquille pour six mois et pas question d’être l’Organisatrice.