Aller me coucher... pourquoi est-ce toujours si compliqué ?
Il y a ces soirs où je ne rêve que de cela, aller me coucher,
cerveau fatigué, yeux éreintés.
Mais contrainte de rester éveillée, tâches urgentes à terminer,
cours à préparer, copies à corriger, autres activités à planifier.
Hautte lutte pour résister et ne rien oublier,
et ne pas trop tarder avant de rejoindre l'oreiller.
Je ne vous parle pas de ces journées où je rentre épuisée
m'écrouler avant même que le soleil ne soit couché,
histoire de récupérer un peu de cette énergie qui en journée m'a tant manqué.
Et il y a de ces soirées, où je n'arrive pas à aller me coucher.
Il le faudrait, je le sais ;
la petite voix me le crie sans ambiguïté : "Tu vas le payer !"
C'est une certitude, dans les prochains jours je vais le regretter.
Oui mais voilà, je n'arrive pas à aller me coucher.
Je vous entends : Qu'as-tu peur d'affronter ?
Non, vous le savez, le noir ne me fait pas flipper.
Ou peut-être s'agit-il d'éviter le noir de mes pensées derrière les paupières abaissées.
Ecran noir de l'intérieur angoissé,
hantise de voir débouler souvenirs torturés,
tempête d'inutiles ou productives idées,
bribes de chanson oubliée,
"comme un vieux coffre plein de vieux jouets cassés",
"larmes si paisibles qui coulent, inexpliquées"...
Ce n'est pourtant pas si compliqué d'aller me coucher !
Juste un clic pour fermer, deux interrupteurs à tourner, quelques mètres à arpenter,
pijama et couette retrouver par Tigre déjà squattés et réchauffés.
Et là se laisser aller,
dormir, ce n'est normalement pas si compliqué.
Le match est terminé, ils ont gagné,
les supporters sont rentrés, la fête est terminée,
le silence de la nuit partout s'est installé.
Depuis longtemps la télé n'est plus allumée,
la musique aussi a cessé, Jenkins a fini de jouer.
Je devrais y aller mais je reste scotchée devant mon écran bleuté...
Des heures sur le Net à me promener, à bavarder,
J'ai beaucoup surfé, tout regardé, bien papoté,
mais Mamina et quelques autres courriers encore oubliés,
j'ai soupiré, souri, j'ai aussi pleuré...
Les aiguilles ont tourné, une nouvelle journée a débuté,
et je ne suis toujours pas couchée.
Si seulement ces soirées étaient inspirées,
que quelques aventure ou voyages inventés
je puisse en quelques mots posés à mes ami(e)s proposer.
Non, pas d'idées, pas inspirée. Désolée.
Trop régulières ces nuits à s'attarder !
Mauvaise période à passer.
Finalement je préfère ces soirées épuisées où sans hésiter
je vais sombrer en toute sérénité dans les bras de Morphée.
Et ce soir je suis encore là avec mes pensées,
avec toutes ces rimes en é...
C'est bête ces rimes en é,
c'est sans intérêt.