par Wapiti Mar 11 Aoû - 21:51
Une fois les sacs des affaires de nuit chargés dans la motoneige, nous chaussons nos skis et partons plein nord - il me semble, je crois… j’avoue avoir un peu de mal avec ce soleil qui se couche presque là où il se lève le matin - traverser la rivière et nous enfoncer dans les bois.
Je suis très vite en nage mais ne regrette pas l’équipement grand froid tant lors de traversée d’espaces dégagés je sens le vent me gifler le peu de peau à nue entre le bonnet, les lunettes et le cache-nez et même transpercer les épaisseurs au niveau du torse. En forêt il fait meilleur et la progression, lente, régulière, est plaisante dans cet univers en noir et blanc silencieux, en dehors des scrontch-scrontch de nos skis, scrouitch-scrouitch de nos bâtons, de nos souffles et de quelques éclats de voix et de rires lorsque l’un ou l’une d’entre nous se retrouve empêtré(e) au sol dans la poudreuse qui cache trous et racines taquines.
C’est le même environnement de forêt et taïga arpenté que les jours précédents, mais c’est toujours aussi délicieux à traverser, à regarder, à écouter, à respirer.
La pause pique-nique se fait tardivement en lisière de clairière, classiquement autour d’un trou de neige hébergeant le feu de bois qui grillera nos saucisses, chauffera notre délicieux jus de baies arctiques et réchauffera à peine les extrémités de ceux qui les approchent au plus près.
Avant de me poser au coin du feu, j’ai pris soin de passer par les commodités – ne fantasmez pas, c’est juste une direction différente pour femmes et hommes, un bosquet clairsemé de pins dont les branches tentent tant mal que bien de nous cacher du regard du groupe – pour me changer afin de ne pas geler dans ma « première couche » (de vêtements) trempée, et l’exercice n’est pas anodin par ces températures. Mais il est vital et me procure au final une douce sensation de chaleur une fois toutes les épaisseurs ré-enfilées.