1er Juillet
Ici, dans le Morvan, il y a déjà deux siècles, était exploitée la fluorine et c’est dans ces anciennes mines d’uranium abandonnées, couvertes de végétation, de charmes, de chênes et de fougères qu’ils se sont installés. Invisibles des Brigades de Santé, des drônes bourdonnants.
Voilà plus de quatre vingt ans que les dernières mesures des détecteurs à scintillation organique ont montré une nature parfaite, régénérée et il reste quelques panneaux enfouis sous des fougères où les mots « attention mine, accès interdit » presque effacés pour rappeler l’existence si ancienne de l’exploitation de ce minerai.
Ils sont trente, de 85 ans à 110 ans. Ils s’aident, s’entraident, se soutiennent, rient, mangent frugalement champignons, farine de gland broyée avec un pilon et un mortier en pierre pour faire un pain noir nourrissant au goût de châtaigne, des galettes, de la soupe et même du café. Ils sont des balanophages qui au début de l’automne, avant la tombée de la nuit, ramassent, courbés, les glands abondants que la nature livre généreusement.
Ils vivent là, dans les galeries aménagées au fil des années, une vie rudimentaire et paisible puis ils meurent, librement, à l’heure choisie par la Nature entourés de la bienveillance, du respect du groupe.
Je les vois demain, une deuxième fois.
Aurai-je le cran d’être une Vieille Révoltée ?
Choisir mon destin ou être Généreuse Citoyenne et recevoir mon Comprimé létal que la loi promulguée en 2080 a instauré.
Ici, dans le Morvan, il y a déjà deux siècles, était exploitée la fluorine et c’est dans ces anciennes mines d’uranium abandonnées, couvertes de végétation, de charmes, de chênes et de fougères qu’ils se sont installés. Invisibles des Brigades de Santé, des drônes bourdonnants.
Voilà plus de quatre vingt ans que les dernières mesures des détecteurs à scintillation organique ont montré une nature parfaite, régénérée et il reste quelques panneaux enfouis sous des fougères où les mots « attention mine, accès interdit » presque effacés pour rappeler l’existence si ancienne de l’exploitation de ce minerai.
Ils sont trente, de 85 ans à 110 ans. Ils s’aident, s’entraident, se soutiennent, rient, mangent frugalement champignons, farine de gland broyée avec un pilon et un mortier en pierre pour faire un pain noir nourrissant au goût de châtaigne, des galettes, de la soupe et même du café. Ils sont des balanophages qui au début de l’automne, avant la tombée de la nuit, ramassent, courbés, les glands abondants que la nature livre généreusement.
Ils vivent là, dans les galeries aménagées au fil des années, une vie rudimentaire et paisible puis ils meurent, librement, à l’heure choisie par la Nature entourés de la bienveillance, du respect du groupe.
Je les vois demain, une deuxième fois.
Aurai-je le cran d’être une Vieille Révoltée ?
Choisir mon destin ou être Généreuse Citoyenne et recevoir mon Comprimé létal que la loi promulguée en 2080 a instauré.