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La veille de Noel dernier, un whiskey irlandais posé à côté de moi, je rédigeais 5 pages manuscrites à Dervla Murphy, une "travel writer" irlandaise octogénaire et dont je vous ai déjà parlé maintes fois ici. Je l'ai découverte il y a à peine 10 ans, seulement.
Plus qu'un écrivain, une inspiration pour moi et dont je ne saurai vous détailler l'admiration que j'ai pour cette femme. Il faut dire que dans une Irlande catholique, elle a élévée seule, sa fille née à la fin des années 60 d'une relation avec un journaliste marié, et avec laquelle elle voyageait déjà en Inde cinq ans plus tard. Quand sa fille eut 9 ans, elles traversèrent les Andes péruviennes, à pied, avec une mûle, durant 3 mois.
Il existe un seul documentaire sur Dervla Murphy, sorti à l'automne 2010, diffusé une seule fois dans un petit ciné culturel de Dublin, à l'époque où j'y étais. J'étais allée le voir, forcément. Elle y disait entre autre, qu'elle ne lisait pas son courrier, à peine ses factures d'éléctricité, parce qu'à 80 ans, elle voyageait toujours autant, ou presque, et que quand elle revenait, le courrier entassé restait bien souvent dans un tas, dans sa maison sans chauffage, celle-là même où elle est née, dans le comté de Waterford, dans le sud-est irlandais.
Alors, je ne m'attendais pas à une réponse. Une chose est sûre, c'est que seulement d'avoir mis par écrit ce que j'avais à lui dire depuis des années m'avait fait me sentir plus légère, comme si ç'avait mis de l'ordre dans mes idées.
Alors aujourd'hui, quand j'ai reçu cette enveloppe, sur le recto, je n'ai pas compris.
Et quand je l'ai retournée, je n'en ai pas cru mes yeux. Le nom et l'adresse de l'expéditeur. Je me suis assise. J'ai pleuré, pendant de longues minutes. Je n'osais pas l'ouvrir, tant je n'y croyais pas. C'était tellement inattendu! Le contenu était léger, par transparence on aurait dit une photo polaroïde. Je pleurais encore quand j'ai ouvert. Un papier bleu, plié. Je pensais une formule de politesse, cordiale.
Il n'en était rien. C'était un courrier d'une voyageuse à une autre voyageuse. Daté du 1er Août 2017, où elle me disait qu’elle avait lu ma lettre rédigée "on last Xmas Eve" seulement la veille. Et où elle me disait que ne sachant pas si j’étais en Colombie ou ailleurs sur la planète, elle attendrait que je lui réponde et qu’alors elle me répondrait en détails (souligné) et rapidement à mes 5 pages pour lesquelles elle me remerciait énormément.
Autant vous dire que j’ai pris crayon et papier alors que les larmes coulaient encore !
Je crois que quand on parle avec le coeur, on reçoit toujours une réponse.
Lilie
PS: je remercie The Society of Authors d'avoir adresser à Mme Murphy leur proposition de séminaire pour économiser des taxes!
Plus qu'un écrivain, une inspiration pour moi et dont je ne saurai vous détailler l'admiration que j'ai pour cette femme. Il faut dire que dans une Irlande catholique, elle a élévée seule, sa fille née à la fin des années 60 d'une relation avec un journaliste marié, et avec laquelle elle voyageait déjà en Inde cinq ans plus tard. Quand sa fille eut 9 ans, elles traversèrent les Andes péruviennes, à pied, avec une mûle, durant 3 mois.
Il existe un seul documentaire sur Dervla Murphy, sorti à l'automne 2010, diffusé une seule fois dans un petit ciné culturel de Dublin, à l'époque où j'y étais. J'étais allée le voir, forcément. Elle y disait entre autre, qu'elle ne lisait pas son courrier, à peine ses factures d'éléctricité, parce qu'à 80 ans, elle voyageait toujours autant, ou presque, et que quand elle revenait, le courrier entassé restait bien souvent dans un tas, dans sa maison sans chauffage, celle-là même où elle est née, dans le comté de Waterford, dans le sud-est irlandais.
Alors, je ne m'attendais pas à une réponse. Une chose est sûre, c'est que seulement d'avoir mis par écrit ce que j'avais à lui dire depuis des années m'avait fait me sentir plus légère, comme si ç'avait mis de l'ordre dans mes idées.
Alors aujourd'hui, quand j'ai reçu cette enveloppe, sur le recto, je n'ai pas compris.
Et quand je l'ai retournée, je n'en ai pas cru mes yeux. Le nom et l'adresse de l'expéditeur. Je me suis assise. J'ai pleuré, pendant de longues minutes. Je n'osais pas l'ouvrir, tant je n'y croyais pas. C'était tellement inattendu! Le contenu était léger, par transparence on aurait dit une photo polaroïde. Je pleurais encore quand j'ai ouvert. Un papier bleu, plié. Je pensais une formule de politesse, cordiale.
Il n'en était rien. C'était un courrier d'une voyageuse à une autre voyageuse. Daté du 1er Août 2017, où elle me disait qu’elle avait lu ma lettre rédigée "on last Xmas Eve" seulement la veille. Et où elle me disait que ne sachant pas si j’étais en Colombie ou ailleurs sur la planète, elle attendrait que je lui réponde et qu’alors elle me répondrait en détails (souligné) et rapidement à mes 5 pages pour lesquelles elle me remerciait énormément.
Autant vous dire que j’ai pris crayon et papier alors que les larmes coulaient encore !
Je crois que quand on parle avec le coeur, on reçoit toujours une réponse.
Lilie
PS: je remercie The Society of Authors d'avoir adresser à Mme Murphy leur proposition de séminaire pour économiser des taxes!
Dernière édition par Lilie le Jeu 10 Aoû - 16:10, édité 1 fois
