La mort n'a pas d'amis, Gilles Schlesser.
"La mort n'a pas d'amis" ne se trouvait pas dans les rayons d'une bibliothèque de Paris avant que je ne lise "Mortel Tabou", c'est bien dommage car l'héroïne, journaliste, est la mère du héros, aussi journaliste, qui enquête dans le Paris de 1947, chez les "existentialistes", et leur pape Jean Pau Sartre. Néanmoins, on peut lire sans problèmes ces deux polars dans n'importe ordre
Cette fois ci, nous ne sommes donc plus en 1947, mais en 1925, dans ces années d'après guerre où les femmes sont, par la force des choses, beaucoup plus nombreuses que les hommes. On les appelle les "garçonnes", la mode est à la poitrine plate, aux cheveux courts, et à la cigarette au bec. Elles se sentent libres, comme Camille Baulay, (la mère du journaliste héros de "lMortel Tabou"), qui enquête sur des meurtres à la mise en scène bizarre, dont elle découvrira que peut être la clé se trouve dans un tableau de Max Ernst ; cela la conduira à fréquenter le milieu surréaliste, et son pape André Breton, où elle rencontrera aussi Paul Eluard, Jacques Prévert, Robert Desnos, Louis Aragon, et j'en oublie.
Franchement, les polars de Gilles Schlesser sont agréables à lire, cela change de ceux des scandinaves à la mode, où on se complait à qui mieux mieux dans la description de meurtres abominables, à croire qu'il existe un véritable concours entre les auteurs qui ne lésinent pas sur les cadavres éviscérés, découpés en morceaux, et, comme cerise sur le gâteau du sang et de la cervelle jusqu'au plafond !
Chez Gilles Schlesser les assassinats ont la patine d'une culture supposée, c'est affreux, certes, mais vive les assassinés bien de chez nous !
Une véritable bulle d'oxygène dans cette production d'aujourd'hui !
Au fait, dans "Mortel Tabou", le héros sait bien sûr que sa mère, Camille, a été journaliste comme lui, mais il ne sait pas qui est son père. En lisant "La mort n'a pas d'amis", vous apprendrez que le géniteur était dans la bande à Breton - je ne vous dirais pas qui c'est !