"Pas son genre", un film de Lucas Belvaux.
Lucas Belvaux est un réalisateur belge qui n' a pas la renommée qu'il mérite, tant par son originalité, ses scénarios, ses dialogues, et ses mises en scène qui font de lui un grand et formidable cinéaste aux yeux des cinéphiles. Je me souviens de sa trilogie, Un couple épatant/Cavale/Après la vie, trois films et non pas trois épisodes, car, chacun d'entre eux est un film à part entière, mais, une fois que les a vus tous les trois, on découvre que c'est un seul et même film, un film vraiment unique.
Je suis allé voir "Pas son genre" en toute confiance, et je n'ai pas été déçu. Tout le monde connait le scénario : un professeur de philosophie prend sa mutation à Arras pour une punition, parce que à des années lumières de Paris dont il déclare ne pouvoir se passer, il va rencontrer une coiffeuse, Jennifer, c'est à dire l'antithèse de sa classe sociale, de sa culture, il la fréquente alors pour tromper son ennui, puis, leur relation va prendre une tournure dans laquelle la coiffeuse s’engagera corps et âme, et lui d'une autre manière, disons comme quelque chose de hors sol, un concept satisfaisant et surtout, espère-il, sans contraintes.
Que dire de Emilie Dequenne sinon qu'elle est plus que formidable, merveilleuse, irradiante, dans le rôle de Jennifer, cette prolétaire enjouée qui prend la vie à bras le corps ! Et je ne m'attendais pas à verser une larme en la voyant chanter, vers la fin du film, alors que sur son visage qui veut paraître heureux se cache une peine profonde. Sourires et larmes en même temps, Emilie Dequenne est vraiment une immense comédienne ! Et Lucas Belvaux un grand metteur en scène.
Que montre le film? Que les classes sociales ne peuvent se mélanger, et que seuls les contes de fée et les dessins animés peuvent raconter que le Prince charmant épouse la bergère ! Il y a une scène extraordinaire dans le film qui se déroule durant le carnaval à Arras : le professeur de philosophie se balade avec Jennifer, elle est heureuse, lui aussi, mais une rencontre va provoquer un malaise terrible qui sera comme un éclair foudroyant pour Jennifer, une scène mise en scène remarquable où tout est dit... sans un mot ! Bien sûr il y a quelques exceptions miraculeuses, bien sûr une culture partagée peut jeter des passerelles entre deux classes, seulement dans la majorité des cas on ne vous dira jamais : venez passer le week-end dans notre manoir !
Qu'on ne s'y méprenne pas : "Pas son genre" n'est pas un brûlot politique, ni un film didactique, c'est beaucoup mieux : c'est une œuvre, une création artistique superbe, délicate, sensible, intelligente, rare.
C'est le premier film que je vois en 2014 dans une salle de cinéma, et je ne suis pas près de l'oublier !
Lucas Belvaux est un réalisateur belge qui n' a pas la renommée qu'il mérite, tant par son originalité, ses scénarios, ses dialogues, et ses mises en scène qui font de lui un grand et formidable cinéaste aux yeux des cinéphiles. Je me souviens de sa trilogie, Un couple épatant/Cavale/Après la vie, trois films et non pas trois épisodes, car, chacun d'entre eux est un film à part entière, mais, une fois que les a vus tous les trois, on découvre que c'est un seul et même film, un film vraiment unique.
Je suis allé voir "Pas son genre" en toute confiance, et je n'ai pas été déçu. Tout le monde connait le scénario : un professeur de philosophie prend sa mutation à Arras pour une punition, parce que à des années lumières de Paris dont il déclare ne pouvoir se passer, il va rencontrer une coiffeuse, Jennifer, c'est à dire l'antithèse de sa classe sociale, de sa culture, il la fréquente alors pour tromper son ennui, puis, leur relation va prendre une tournure dans laquelle la coiffeuse s’engagera corps et âme, et lui d'une autre manière, disons comme quelque chose de hors sol, un concept satisfaisant et surtout, espère-il, sans contraintes.
Que dire de Emilie Dequenne sinon qu'elle est plus que formidable, merveilleuse, irradiante, dans le rôle de Jennifer, cette prolétaire enjouée qui prend la vie à bras le corps ! Et je ne m'attendais pas à verser une larme en la voyant chanter, vers la fin du film, alors que sur son visage qui veut paraître heureux se cache une peine profonde. Sourires et larmes en même temps, Emilie Dequenne est vraiment une immense comédienne ! Et Lucas Belvaux un grand metteur en scène.
Que montre le film? Que les classes sociales ne peuvent se mélanger, et que seuls les contes de fée et les dessins animés peuvent raconter que le Prince charmant épouse la bergère ! Il y a une scène extraordinaire dans le film qui se déroule durant le carnaval à Arras : le professeur de philosophie se balade avec Jennifer, elle est heureuse, lui aussi, mais une rencontre va provoquer un malaise terrible qui sera comme un éclair foudroyant pour Jennifer, une scène mise en scène remarquable où tout est dit... sans un mot ! Bien sûr il y a quelques exceptions miraculeuses, bien sûr une culture partagée peut jeter des passerelles entre deux classes, seulement dans la majorité des cas on ne vous dira jamais : venez passer le week-end dans notre manoir !
Qu'on ne s'y méprenne pas : "Pas son genre" n'est pas un brûlot politique, ni un film didactique, c'est beaucoup mieux : c'est une œuvre, une création artistique superbe, délicate, sensible, intelligente, rare.
C'est le premier film que je vois en 2014 dans une salle de cinéma, et je ne suis pas près de l'oublier !