Ce matin, en passant devant la gare Montparnasse, je repère cette grande fille qui attend, agrippée à son trépied sur lequel repose une caméra vidéo. Mince ! Elle m'a repéré aussi ! La voilà qui courre vers moi, je fais semblant de l'ignorer, et hop ! elle se plante devant moi ! Alors, avec un grand sourire :
- Bonjour monsieur, je suis journaliste, je fais une enquête à propos de la réforme des retraites. Je travaille au "Le Point", pour son site internet. Pouvez vous me dire quelques mots.
- Ah je vois ! dis-je en rigolant. Vous avez vu un vieux qui passe, et vous vous êtes dit çui là, j'vais pas le rater !
Elle a l'air un peu gêné par ma saillie.
- Allez monsieur ! Dites moi quelques mots, c'est pour passer sur notre site, vous me rendrez service.
- Mais j'ai envie de passer nulle part, moi ! Et d'abord, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Vous savez bien que chacun d'entre nous pense à son intérêt, et c'est humain, naturel. Bon, j'ai appris que la revalorisation des retraites aura lieu en octobre au lieu d'avril, les salariés vont avoir leurs cotisations augmentées, le patronat aussi, mais ça sera compensé d'une manière ou d'une autre par le gouvernement, car, au final, c'est toujours le patronat qui est gagnant, sans compter les centaines de milliards qu'il reçoit de l'état sous forme d'aide aux entreprises, il y aussi la fiscalisation des 10% au bénéfice de ceux qui ont fait trois enfants, tiens, au fait, j'ai entendu sur France Inter l'un d'entre eux qui râlait avec la ministre Touraine, et il a pleurniché une chose effarante que personne n'a relevé : " A quoi ça a servi de faire des enfants dans ce cas là ?", moi, à la place de l'animateur, je lui aurais foutu la honte à ce gars là ! On nous dit que c'est une réformette, qu'il faut des réformes structurelles. Je sais très bien les réformes structurelles que veut le patronat : les salariés doivent travailler jusqu'à ce qu'ils crèvent, transformer l’Éducation Nationale en élevage de salariés, d'ailleurs vous avez entendu ce qu'a dit le mari de l'ex femme de Sarkozy ? Il trouve qu'à l'école, on apprend des choses inutiles comme la géographie, l'histoire, la philosophie, alors que selon lui, les seules matières qui comptent sont celles de la technique internet ! Enfin, bref, nous, les gens d'en bas, nous sommes mal barrés, et ça sera toujours pour le pouvoir financier, le vrai, un seul mot d'ordre : "privatisation des profits, nationalisation des pertes" ! On va nous dire aussi qu'il faut plus travailler, et on nous donne comme modèle les U.S.A. Vous savez pourquoi ils travaillent beaucoup aux U.S.A. ? Parce qu'ils sont payés au lance pierres, et qu'ils font plusieurs boulots pour payer tous leurs crédits ! Tiens, en ce moment, tous les salariés de la mal-bouffe américaine sont en grève, aux U.S.A. Vous savez combien ils touchent ? Cinq $ de l'heure !!! Voilà ce qui fait rêver le patronat français ! Il y a aussi le modèle allemand. On nous balance toujours l'Allemagne, l'Allemagne, mais, c'est bizarre qu'on ne parle jamais des... Allemands ? Sont-ils heureux ? Ont-ils des infrastructures comme chez nous ? Chut ! Il ne faut pas désespérer les Français ! Il faut qu'ils se sentent coupables, et qu'ils ne mettent pas en doute le bien fondé que c'est à eux de se dépouiller pour que survive le système qui va si bien au teint de Pierre Gattaz, le patron des patrons, et à celui de Pierre Moscovici le ministre à l'écoute attentive et soumise du patronat.
- Oui, c'est comme ça, me dit la journaliste. Allez, redites là devant la caméra, ce que vous venez de dire.
- Désolé, je vais faire mes courses !
Et je suis parti. Pourquoi ai-je refusé ? Pour une raison très simple. Comme cette fille était plus grande que moi, j'avais une vue imprenable sur sa narine droite dans laquelle il y avait un piercing.
J'ai trouvé ça moche !
Maadadayo !
- Bonjour monsieur, je suis journaliste, je fais une enquête à propos de la réforme des retraites. Je travaille au "Le Point", pour son site internet. Pouvez vous me dire quelques mots.
- Ah je vois ! dis-je en rigolant. Vous avez vu un vieux qui passe, et vous vous êtes dit çui là, j'vais pas le rater !
Elle a l'air un peu gêné par ma saillie.
- Allez monsieur ! Dites moi quelques mots, c'est pour passer sur notre site, vous me rendrez service.
- Mais j'ai envie de passer nulle part, moi ! Et d'abord, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Vous savez bien que chacun d'entre nous pense à son intérêt, et c'est humain, naturel. Bon, j'ai appris que la revalorisation des retraites aura lieu en octobre au lieu d'avril, les salariés vont avoir leurs cotisations augmentées, le patronat aussi, mais ça sera compensé d'une manière ou d'une autre par le gouvernement, car, au final, c'est toujours le patronat qui est gagnant, sans compter les centaines de milliards qu'il reçoit de l'état sous forme d'aide aux entreprises, il y aussi la fiscalisation des 10% au bénéfice de ceux qui ont fait trois enfants, tiens, au fait, j'ai entendu sur France Inter l'un d'entre eux qui râlait avec la ministre Touraine, et il a pleurniché une chose effarante que personne n'a relevé : " A quoi ça a servi de faire des enfants dans ce cas là ?", moi, à la place de l'animateur, je lui aurais foutu la honte à ce gars là ! On nous dit que c'est une réformette, qu'il faut des réformes structurelles. Je sais très bien les réformes structurelles que veut le patronat : les salariés doivent travailler jusqu'à ce qu'ils crèvent, transformer l’Éducation Nationale en élevage de salariés, d'ailleurs vous avez entendu ce qu'a dit le mari de l'ex femme de Sarkozy ? Il trouve qu'à l'école, on apprend des choses inutiles comme la géographie, l'histoire, la philosophie, alors que selon lui, les seules matières qui comptent sont celles de la technique internet ! Enfin, bref, nous, les gens d'en bas, nous sommes mal barrés, et ça sera toujours pour le pouvoir financier, le vrai, un seul mot d'ordre : "privatisation des profits, nationalisation des pertes" ! On va nous dire aussi qu'il faut plus travailler, et on nous donne comme modèle les U.S.A. Vous savez pourquoi ils travaillent beaucoup aux U.S.A. ? Parce qu'ils sont payés au lance pierres, et qu'ils font plusieurs boulots pour payer tous leurs crédits ! Tiens, en ce moment, tous les salariés de la mal-bouffe américaine sont en grève, aux U.S.A. Vous savez combien ils touchent ? Cinq $ de l'heure !!! Voilà ce qui fait rêver le patronat français ! Il y a aussi le modèle allemand. On nous balance toujours l'Allemagne, l'Allemagne, mais, c'est bizarre qu'on ne parle jamais des... Allemands ? Sont-ils heureux ? Ont-ils des infrastructures comme chez nous ? Chut ! Il ne faut pas désespérer les Français ! Il faut qu'ils se sentent coupables, et qu'ils ne mettent pas en doute le bien fondé que c'est à eux de se dépouiller pour que survive le système qui va si bien au teint de Pierre Gattaz, le patron des patrons, et à celui de Pierre Moscovici le ministre à l'écoute attentive et soumise du patronat.
- Oui, c'est comme ça, me dit la journaliste. Allez, redites là devant la caméra, ce que vous venez de dire.
- Désolé, je vais faire mes courses !
Et je suis parti. Pourquoi ai-je refusé ? Pour une raison très simple. Comme cette fille était plus grande que moi, j'avais une vue imprenable sur sa narine droite dans laquelle il y avait un piercing.
J'ai trouvé ça moche !
Maadadayo !