Il est 6h du matin. J'ouvre les yeux dans cette chambre grand luxe d'1m80 sur 1 m. Il fait jour, mais la nuit n'est de toute façon jamais tombée. C'est la période du midnight sun.
Comme chaque nuit depuis 1 semaine, inlassablement je me suis tournée et retournée pour essayer de trouver le sommeil. Cette période a cela de magique qu'elle permet de rester sur la route et faire du stop jusqu'à très très tard, de se balader sans avoir à calculer de ne pas se retrouver sur un chemin de randonnée à la nuit tombée ou encore de faire oublier totalement la notion du temps.
Je suis dans le Kluane Park, Haines Jonction, territoire du Yukon et je veux rejoindre Dawson City par la route la plus longue. Environ 800 kms. 800 kms de nowhere en passant par l'Alaska pour rejoindre de nouveau le Yukon.
Petit-déj, douche frisquée. Je suis dans une région de haute montagne, ça pèle. J'emballe tout dans mon grand sac à dos trop lourd pour moi et me voilà au bord de la route.
Aucune voiture ne passe. Normal, je suis sur un territoire où il y a plus d'ours que d'habitants et de plus, même si on est en juillet, peu de touristes.
Au bout d'une heure un mini-bus stoppe à mon niveau et le chauffeur m'explique qu'il fait la route jusqu'à Tok en Alaska pour amener des passagers. Si ça m'intéresse, ce sera 60 dollars. J'hésite ... c'est vrai que ce n'est pas très cher et ce serait confortable mais ... je ne veux pas baisser les bras si vite. Je le sais, il y aura forcément une voiture ou un truck pour moi à un moment donné.
Au bout d'un temps qui me paraît super long sur cette route déserte, un truck s'arrête et me propose un lift jusqu'à un endroit dont je ne comprends absolument pas le nom. Un vieillard sort, m'aide à balancer mon sac à dos dans le coffre et on démarre. Je ne comprends rien, que dalle à ce qu'il me raconte. Cela me met mal à l'aise. J'acquièce parfois d'un "oh yes" ou d'un signe de tête en prenant un air convenu. Il a un fort accent. Je saisis quand même qu'il arrive de Whitehorse et qu'il part pour rendre visite à son fils pendant quelques jours. Il est gentil, il monte le chauffage à fond pour que je puisse me réchauffer, il s'arrête parfois pour faire gambader son chien, encagé dans le coffre.
Je regarde défiler les paysages, je n'arrive pas à en croire mes yeux, c'est si beau que cela en est à peine imaginable. Je me sens comme dans un rêve, j'ai envie d'avaler tout ce que je vois pour garder en moi cette beauté. J'aimerais conduire moi-même le véhicule pour pouvoir stopper là où je veux... frustration de l'auto-stoppeur ! Nous longeons le Kluane Lake.
J'ai envie de me mettre à genoux et d'embrasser la terre pour la remercier d'être aussi belle et de me donner à moi, petite humaine, la possibilité de l'admirer dans toute sa splendeur.
Au bout d'une centaine de miles, il me dépose dans un village, au milieu de nulle part. Le vent souffle très fort, il fait froid, mais je ris de me trouver là, de nouveau sur une route où il ne passe personne. Tout à coup je vois surgir le minibus qui s'était arrêté à Haines, il me fait un grand signe et cela me rend joyeuse de constater que je vais plus vite que lui !
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Comme chaque nuit depuis 1 semaine, inlassablement je me suis tournée et retournée pour essayer de trouver le sommeil. Cette période a cela de magique qu'elle permet de rester sur la route et faire du stop jusqu'à très très tard, de se balader sans avoir à calculer de ne pas se retrouver sur un chemin de randonnée à la nuit tombée ou encore de faire oublier totalement la notion du temps.
Je suis dans le Kluane Park, Haines Jonction, territoire du Yukon et je veux rejoindre Dawson City par la route la plus longue. Environ 800 kms. 800 kms de nowhere en passant par l'Alaska pour rejoindre de nouveau le Yukon.
Petit-déj, douche frisquée. Je suis dans une région de haute montagne, ça pèle. J'emballe tout dans mon grand sac à dos trop lourd pour moi et me voilà au bord de la route.
Aucune voiture ne passe. Normal, je suis sur un territoire où il y a plus d'ours que d'habitants et de plus, même si on est en juillet, peu de touristes.
Au bout d'une heure un mini-bus stoppe à mon niveau et le chauffeur m'explique qu'il fait la route jusqu'à Tok en Alaska pour amener des passagers. Si ça m'intéresse, ce sera 60 dollars. J'hésite ... c'est vrai que ce n'est pas très cher et ce serait confortable mais ... je ne veux pas baisser les bras si vite. Je le sais, il y aura forcément une voiture ou un truck pour moi à un moment donné.
Au bout d'un temps qui me paraît super long sur cette route déserte, un truck s'arrête et me propose un lift jusqu'à un endroit dont je ne comprends absolument pas le nom. Un vieillard sort, m'aide à balancer mon sac à dos dans le coffre et on démarre. Je ne comprends rien, que dalle à ce qu'il me raconte. Cela me met mal à l'aise. J'acquièce parfois d'un "oh yes" ou d'un signe de tête en prenant un air convenu. Il a un fort accent. Je saisis quand même qu'il arrive de Whitehorse et qu'il part pour rendre visite à son fils pendant quelques jours. Il est gentil, il monte le chauffage à fond pour que je puisse me réchauffer, il s'arrête parfois pour faire gambader son chien, encagé dans le coffre.
Je regarde défiler les paysages, je n'arrive pas à en croire mes yeux, c'est si beau que cela en est à peine imaginable. Je me sens comme dans un rêve, j'ai envie d'avaler tout ce que je vois pour garder en moi cette beauté. J'aimerais conduire moi-même le véhicule pour pouvoir stopper là où je veux... frustration de l'auto-stoppeur ! Nous longeons le Kluane Lake.
J'ai envie de me mettre à genoux et d'embrasser la terre pour la remercier d'être aussi belle et de me donner à moi, petite humaine, la possibilité de l'admirer dans toute sa splendeur.
Au bout d'une centaine de miles, il me dépose dans un village, au milieu de nulle part. Le vent souffle très fort, il fait froid, mais je ris de me trouver là, de nouveau sur une route où il ne passe personne. Tout à coup je vois surgir le minibus qui s'était arrêté à Haines, il me fait un grand signe et cela me rend joyeuse de constater que je vais plus vite que lui !
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