Avril Brisé

C'est un film qui de 2001 qui se passe au Brésil, réalisé par Walter Salles. A l'origine c'est un bouquin albanais d'Ismail Kadaré. Le bouquin parle de la loi du Kadun en Albanie. Le film transpose tout cela dans le Nord-Est du Brésil.

Je n'avais pas lu le bouquin, n'en connaissais pas l'existence et ne l'ai découvert qu'après avoir vu le film, j'ignorais même tout de la loi du Kadun à cette époque. D'ordinaire, je n'aime pas les adaptations. Mais ce n'en est pas une telle qu'on l'imagine. Ce n'est une adaptation que dans la mesure où le réalisateur "adapte" l'horreur de la loi du Kadun au Brésil.

Début 20ème, le fils est contraint par le père de venger le frère dans une lutte ancestrale avec une autre famille. C'est la vendetta dans sa plus totale absurdité, une querelle que tout le monde a oublié mais les morts doivent tomber à tour de rôle de chaque côté. Le père tue le fils d'en face, le frère du fils tue le gamin du père précédent et ainsi de suite sur des générations. Et chaque enfant mâle porte le poids de cet éternel recommencement d'une haine dont on ne comprend plus très bien les raisons.

La mise en scène est sublime, le film s'ouvre sur la chemise ensanglantée qui claque dans le vent et la ronde ne s'arrête jamais. Quelques lieues séparent les clans ennemis et dans ce no man's land qui les sépare, le film tourne au sens propre. Tout tourne en permanence, je n'ai pas les mots pour décrire les choses autrement, le film tourne et tourne encore et au milieu de cette ronde macabre il y a des étincelles de vie qui prennent à la gorge.

Je n'ai aucun talent pour vanter les mérites d'un film, ni même pour en parler (Geob aide moi! T'es doué toi pour ça). Mais si vous en avez l'occasion, regardez-le, vraiment. Rares sont les films qui me scotchent à ce point, je ne suis pas très cinéphile, mais celui-là bon sang! Je suis sûre que vous trouverez sur internet des critiques bien plus savantes que la mienne (j'ai jamais été douée avec les images) mais juste un conseil regardez ce film.

Je ne connais pas ce film, mais je suis bien tentée de le voir.
Central do Brasil, un de mes films préférés, est aussi réalisé par Walter Salles.
Il a gagné l'Oscar du meilleur film étranger. Il parle de la pauvreté au Brasil, sans plomber le moral. C'est un film très poètique et très beau.
Avant de réaliser Central do Brasil, Walter Salles était un des acteurs les plus renommés (peut-être le plus) et les plus riches do Brasil. Il jouait surtout dans des rôles... comiques !

Flores a écrit:
Avant de réaliser Central do Brasil, Walter Salles était un des acteurs les plus renommés (peut-être le plus) et les plus riches do Brasil. Il jouait surtout dans des rôles... comiques !

Non, je l'ai confondu avec un autre !

C'est également Walter Salles qui a réalisé "diarios de motocicleta", que j'ai revu aujourd'hui avec plaisir en DVD.
"Diarios de motocicleta", pour ceux qui ne l'ont pas vu, raconte le voyage à moto à travers l'Amérique latin du jeune Ernesto Guevara - devenu quelques années plus tard "Che" Guevara - avec son ami Alberto Granado.

Ca fait un certain temps que je voulais le voir ce film... j'avais entendu des critiques très partagées. Je ne savais pas qu'il était de Walter Salles, voilà un bon argument pour le voir. Bon ce week-end, je me le télécharge et me le mate.

Carnet de voyage (titre en français) est pour moi aussi le seul film de W.Salles que j'ai vu et il m'a laissé un excellent souvenir !

Il y a quelques mois (en juin si je me souviens bien), il y a eu un article dans libé sur la loi du Kadun en Albanie. Le journaliste suivait un jeune garçon qui venait d'avoir quinze ans et qui de fait devenait éligible à une mort par tradition. Le gamin sortait de l'école le jour de son anniversaire et savait sa vie soudainement en sursis.

Un universitaire albanais expliquait que la loi du Kadun, interdite à l'époque communiste, était revenue en force avec le nouveau régime. Mais loin d'être une loi horrible qui poussait à la négociation afin d'éviter le drame, elle était devenue une bonne raison pour tuer et tuer encore. Là où la loi du talion était prévue pour dissuader, elle devenait un jeu.

Une amie qui bosse en Albanie du Nord m'a confirmé ce fait. La loi du kadun n'est plus que le prétexte à des assassinats gratuits.

J'ai enfin lu le bouquin de Kadaré, c'est juste hallucinant. Je vous le conseille vraiment. Tout comme ce film brésilien.