Le ministre de l'intérieur se promenait au milieu des militants Ump, le pull attaché façon négligé chic autour de son cou, saluant de-ci de-là, tel un châtelain distribuant son auguste parole à sa domesticité, puis, il s'arrêta devant un jeune bien propre, bien peigné. On connait la suite, le ramdam médiatique. La condamnation de Brice Hortefeux, les réactions de soutien de la part de ses amis et affidés - dame ! c'est le copain de président ! - alors que ceux ci ne sont pas les derniers à critiquer ceux qui commentent une décision judiciaire. N'oublions pas ce journaliste du "Figaro" qui a lancé que, après tout, le militant de l'ump n'avait pas porté plainte mais, sur l'affaire Polansky, cet éditorialiste n'avait pas hésité à vitupérer ceux qui osaient argumenter que l'américaine avait retiré sa plainte depuis belle lurette, qu'elle voulait qu'on laissât tout le monde tranquille ! La justice devait suivre son cours...sreugneugneu...enfin, pas pour le tout venant ! L'ami de trente ans de Brice Hortefeux lui a dit ("Le Canard Enchaîné") : - Brice, tu dois être ministre 24h sur 24. En fait, notre inestimable ministre de l'intérieur n'a fait que suivre le conseil de notre bien aimé président, car, chacun l'aura constaté, Sarkozy est président 24h sur 24 : - Casse toi pov'con ! - Descends içi si t'es un homme ! - Toi, fais pas l'malin ! Ben oui, quoi, ils représentent la France 24h sur 24 ! Mais de quelle France s'agit-il? Une France qui nous est de plus en plus étrangère, culturellement, socialement, tant elle s'est érigée en nouvelle "noblesse de robe". La force de cette classe, c'est qu'elle n'a aucune fierté, et, surtout, elle n'a jamais honte ! Pour elle, ethique c'est un gros mot, à jamais interdit de séjour dans leur vocabulaire. Mais nous, les citoyens lambda, les contribuables chouchoutés par le fisc, nous, nous ressentons ce sentiment plus qu'à notre tour, dans diverses situations on se dit non on ne doit pas faire ceci ou cela, on tergiverse, on s'interroge, on élude,oui ça nous bloque, ça nous empêche d'agir : La honte ! ...parce que nous sommes fiers, orgueilleux. En fin de compte, la honte c'est l'orgueil des pauvres ! ps : dans "Le Canard Enchaîné" d'aujourd'hui, le 9 juin : ..." "La France est le seul pays à avoir un ministre condamné pour injures raciales", a commenté un ministre charitable...et qui réclame - on ne se demande pas pourquoi - l'anonymat..." |
3 participants
La honte !
geob
- Message n°1
La honte !
Invité- Invité
- Message n°2
Re: La honte !
(Wap, pourrais-tu ajouter un smiley qui hoche la tête en signe d'acquiescement ?)
Je ne peux qu'abonder dans ton sens, Geob.
Cette clique me fait gerber. Ca gouverne sur la peur, ça encourage les bas instincts présents en chacun, ça leur donne un nom glorieux, ça pratique la communication paradoxale à longueur de temps et ça ricane sous cape, en se frottant les mains, à longueur de temps aussi. Beurk.
Pour ce qui est de la honte - titre de ton intervention - j'ajoute qu'elle est un superbe instrument providentiel pour le pouvoir actuellement en place. Ce que tu exaltes en l'appelant "l'orgueil du pauvre" est, dans la réalité, cela même qui interdit à une quantité incroyable de gens de demander ne serait-ce qu'une entrevue à une assistante sociale pour sortir d'une ornière qui, dans le berceau de la honte, s'agrandit alors et se creuse jusqu'à devenir une tombe. Une tombe au sens propre; ni plus, ni moins.
Non, Geob, il 'y a aucune revanche à avoir le sens de la honte. C'est une vue de ton esprit poétique et, peut-être, d'un optimisme qui s'appuie sur de la naïveté.
ps: j'aime beaucoup ta manière d'écrire ce que tu as à dire.
Je ne peux qu'abonder dans ton sens, Geob.
Cette clique me fait gerber. Ca gouverne sur la peur, ça encourage les bas instincts présents en chacun, ça leur donne un nom glorieux, ça pratique la communication paradoxale à longueur de temps et ça ricane sous cape, en se frottant les mains, à longueur de temps aussi. Beurk.
Pour ce qui est de la honte - titre de ton intervention - j'ajoute qu'elle est un superbe instrument providentiel pour le pouvoir actuellement en place. Ce que tu exaltes en l'appelant "l'orgueil du pauvre" est, dans la réalité, cela même qui interdit à une quantité incroyable de gens de demander ne serait-ce qu'une entrevue à une assistante sociale pour sortir d'une ornière qui, dans le berceau de la honte, s'agrandit alors et se creuse jusqu'à devenir une tombe. Une tombe au sens propre; ni plus, ni moins.
Non, Geob, il 'y a aucune revanche à avoir le sens de la honte. C'est une vue de ton esprit poétique et, peut-être, d'un optimisme qui s'appuie sur de la naïveté.
ps: j'aime beaucoup ta manière d'écrire ce que tu as à dire.
Invité- Invité
- Message n°3
Re: La honte !
Tiens, à la radio on a fait naître un nouveau nom : la médiocratie.
D'une ironie apparemment mordante, cette appellation conduit en réalité à la banalisation de la médiocrité, à l'acceptation de son déploiement comme une fatalité. Griffer avec art, c'est bien connu, conduit dans une niche confortable et bien loin des vraies révoltes.
D'une ironie apparemment mordante, cette appellation conduit en réalité à la banalisation de la médiocrité, à l'acceptation de son déploiement comme une fatalité. Griffer avec art, c'est bien connu, conduit dans une niche confortable et bien loin des vraies révoltes.
geob
- Message n°4
Re: La honte !
aucune revanche à avoir le sens de la honte...
Ouh là ! Je me suis donc mal exprimer si on y voit, de ma part, une glorification de la honte. "Une honte orgueilleuse" est un oxymoron qui cache cette triste réalité : nous subissons ! Mais j'en ai dit quelques mots dans un message sur "Le temps des émeutes".
Nous subissons parce que nous souffrons du syndrome de "Omaha beach". Nous attendons que les autres agissent à notre place, comme nous avons attendu que le soldat Ryan débarque à Omaha beach pour entreprendre de nous libérer du joug nazi. Il est clair que pour nous, vivre en société, consiste à nous consacrer qu'à notre nombril, à refuser tout engagement social - syndical, politique -, et râler parce que nous ne pouvons acquérir ceci ou cela, à rejeter sur les syndicats ou le personnel politique tout ce qui entrave notre consommation - en dehors du nécessaire, bien sûr.
Il faudrait admettre que le personnel politique est l'expression d'une société. En effet, il est issu d'élections libres. Nous les choisissons ! Et ceux, de plus en plus nombreux, qui s'abstiennent ne font que donner quitus à ce système qui est le moins pire. Après tout, tel ou tel personnage, élu, réélu jusqu'à plus soif, nous n'avions pas à voter pour, nous pouvions voter contre. Ce qui démontre bien que le personnel politique est l'expression d'une société vulgaire et médiocre.
De toutes les façons, nous avons une grande inculture politique. Ainsi, d'après un sondage, nous apprenons que Jacques Chirac est un représentant du gaullisme ! Le gaullisme, une certaine idée de la France, une grandeur, une ethique...qui ont fatigué le peuple, les bourgeois et les banquiers qui ont fini par virer De Gaulle ! Et puis, imagine t'on De Gaulle passer son temps sous "les lambris dorés de la république", loger gratuitement dans un luxueux appartement quai Voltaire, ne jamais rien payer, mais tout encaisser, lui, De Gaulle, qui avait fait installer un compteur électrique dans l'appartement de fonction de l'Elysée parce qu'il voulait payer sa propre consommation?
"Les Francais sont des veaux" disait De Gaulle...qui nous connaissait bien et qui était sans illusion.
Oui, nous avons ce que nous méritons !
Ouh là ! Je me suis donc mal exprimer si on y voit, de ma part, une glorification de la honte. "Une honte orgueilleuse" est un oxymoron qui cache cette triste réalité : nous subissons ! Mais j'en ai dit quelques mots dans un message sur "Le temps des émeutes".
Nous subissons parce que nous souffrons du syndrome de "Omaha beach". Nous attendons que les autres agissent à notre place, comme nous avons attendu que le soldat Ryan débarque à Omaha beach pour entreprendre de nous libérer du joug nazi. Il est clair que pour nous, vivre en société, consiste à nous consacrer qu'à notre nombril, à refuser tout engagement social - syndical, politique -, et râler parce que nous ne pouvons acquérir ceci ou cela, à rejeter sur les syndicats ou le personnel politique tout ce qui entrave notre consommation - en dehors du nécessaire, bien sûr.
Il faudrait admettre que le personnel politique est l'expression d'une société. En effet, il est issu d'élections libres. Nous les choisissons ! Et ceux, de plus en plus nombreux, qui s'abstiennent ne font que donner quitus à ce système qui est le moins pire. Après tout, tel ou tel personnage, élu, réélu jusqu'à plus soif, nous n'avions pas à voter pour, nous pouvions voter contre. Ce qui démontre bien que le personnel politique est l'expression d'une société vulgaire et médiocre.
De toutes les façons, nous avons une grande inculture politique. Ainsi, d'après un sondage, nous apprenons que Jacques Chirac est un représentant du gaullisme ! Le gaullisme, une certaine idée de la France, une grandeur, une ethique...qui ont fatigué le peuple, les bourgeois et les banquiers qui ont fini par virer De Gaulle ! Et puis, imagine t'on De Gaulle passer son temps sous "les lambris dorés de la république", loger gratuitement dans un luxueux appartement quai Voltaire, ne jamais rien payer, mais tout encaisser, lui, De Gaulle, qui avait fait installer un compteur électrique dans l'appartement de fonction de l'Elysée parce qu'il voulait payer sa propre consommation?
"Les Francais sont des veaux" disait De Gaulle...qui nous connaissait bien et qui était sans illusion.
Oui, nous avons ce que nous méritons !
Dolma- Localisation : Je m'balade sur les chemins...
- Message n°5
Re: La honte !
De Gaulle, non seulement tu en parles bien mais sais-tu que tu l'imites pas mal non plus !! Pas tout le temps, heureusement ...
Dolma
Dolma
mamina- Localisation : Près de Pau, sur le chemin de St Jacques...
- Message n°6
Re: La honte !
Je suis d'accord avec toi Geob sauf sur "nous n'avons que ce que nous méritons"....
Assez de l'auto-flagellation ! pour nos enfants, pour nos petits-enfants, redressons la tête, allons voter coûte que coûte, allons défiler s'il le faut, investissons-nous dans notre commune, dans des associations.... je suis pour l'action, pour donner de la voix (toi tu donnes de la réflexion...) et je veux encore y croire !!!
Mamina, éternelle optimiste....
Assez de l'auto-flagellation ! pour nos enfants, pour nos petits-enfants, redressons la tête, allons voter coûte que coûte, allons défiler s'il le faut, investissons-nous dans notre commune, dans des associations.... je suis pour l'action, pour donner de la voix (toi tu donnes de la réflexion...) et je veux encore y croire !!!
Mamina, éternelle optimiste....
Invité- Invité
- Message n°7
Re: La honte !
"Nous" ?
Qui, nous, Géob ? Toi ?
Moi non.
Il y a aura toujours des pantoufles, des paresseux, des couards, des frileux, des moutons, des qui retournent sans cesse leur veste, et certains trouveront même à justifier leur attitude pour qu'elle devienne vendeuse. Tout ce monde devient tour à tour une foule enthousiaste et une foule hargneuse. Pris un par un, avec des mots choisis pour chacun d'eux, la culture - qu'elle soit politique, historique, scientifique, artistique - peut les passionner tous. Pris un par un, les couards, les frileux et les moutons sont aussi des êtres humains passionnants, attachants. Il est facile aux marchands de soupe de les utiliser, en leur servant, justement, des mots faciles - de préférence des slogans - et des raisonnements simplistes pour les rallier, les utiliser, les avilir. J'y vois une alarme, une raison de lutter, dans une manière d'être individuelle ou un engagement plus large, pas un motif d'auto-flagellation ou de mépris.
Qui, nous, Géob ? Toi ?
Moi non.
Il y a aura toujours des pantoufles, des paresseux, des couards, des frileux, des moutons, des qui retournent sans cesse leur veste, et certains trouveront même à justifier leur attitude pour qu'elle devienne vendeuse. Tout ce monde devient tour à tour une foule enthousiaste et une foule hargneuse. Pris un par un, avec des mots choisis pour chacun d'eux, la culture - qu'elle soit politique, historique, scientifique, artistique - peut les passionner tous. Pris un par un, les couards, les frileux et les moutons sont aussi des êtres humains passionnants, attachants. Il est facile aux marchands de soupe de les utiliser, en leur servant, justement, des mots faciles - de préférence des slogans - et des raisonnements simplistes pour les rallier, les utiliser, les avilir. J'y vois une alarme, une raison de lutter, dans une manière d'être individuelle ou un engagement plus large, pas un motif d'auto-flagellation ou de mépris.