J'avais tellement envie de vous raconter ce rêve si étrange...
« ...de leur nage fluide, ils fendaient la peau liquide de l’océan »
Cette phrase lu dans le livre de Wielfried N’Sondé trotte sans cesse dans mon esprit et le rêve que je cherche à retrouver chaque nuit s’ancre dans ces mots.
Je suis sur un bateau et quelqu’un me pousse. Sans brutalité.
Je sais parfaitement nager et pourtant je me laisse descendre doucement. L’eau est transparente et bleue, exactement le même bleu que le regard de mes enfants. L’eau fraîche m’enveloppe.
Je sais qu’il va me falloir respirer et que l’eau va emplir mes poumons. Je retiens mon souffle le plus longtemps possible puis, contrainte, j’inspire lentement et une infinité de petites bulles éclatent et entourent mon visage. Ainsi je ne suis pas noyée, c’est si surprenant.
Ma descente continue et les bulles chatouillent mon visage au rythme de ma respiration profonde et lente.
Je suis éblouie par la beauté de l’eau et de longues algues vert tendre caressent mon corps.
Je suis nue sans avoir le souvenir de m’être dévêtue. Les algues ondoient entre mes cuisses, je vis l’extase.
Puis mes pieds touchent le sable. Un sable doré, sombre, les petites rides dures sont si agréables que je traîne mes pieds pour mieux les percevoir.
Le sable s’incline. C’est une pente douce que je remonte maintenant. Je sais qu’ainsi je vais rejoindre la surface et je me sens désolée.
Je lève la tête, il reste deux mètres ou trois mètres d’eau transparente.
Et soudain, je suis au sommet, et je plonge littéralement sur l’autre versant. C’est un gouffre bleu marine, d’une splendeur inégalée.
Un bleu presque noir, phosphorescent et limpide.
Je suis heureuse, comblée, profondément vivante pour la première fois de ma vie.
Et je viens de le découvrir : je suis morte.