L'été en enfer
Nicolas Chaudun raconte avec talent la débâcle de 1870, et surtout une guerre que Napoléon III n'avait pas voulu. Ce que je ne savais pas, c'est à quel point il était malade, physiquement éprouvé. La coterie ultra catholique de son entourage, encouragée par l'impératrice Eugénie, a voulu à tout prix cette guerre pour faire un coup d'état conservateur, revenir sur cet empire libéral, ces réformes honnies lancées par Napoléon III.
En lisant ce livre, on constate une nouvelle fois combien notre orgueil national, les petites ambitions personnelles de la gente politique, même au bord du gouffre, ainsi que l’impréparation militaire (comme d'habitude, nous sommes toujours en retard d'une guerre) a conduit la France au désastre ...mais j'anticipe car çà rappelle furieusement juin 1940, et aussi les premiers temps de la Covid 19. Non, décidément, l'histoire nous nous apprendra jamais rien !
C'est un livre superbement écrit, très agréable à lire, mais au final déprimant car, je le répète, nous finissons par croire que notre pays se complait dans le désastre !
...Le désordre humain se nourrit encore de l'indigence ou de l'incurie des services techniques du ministère de la guerre. Les compagnies de télégraphe rassemblées à Chalons ne cessent de reporter leur départ pour le front ; les ambulances font défaut, ou, quand elles parviennent à destination, il leur manque les brancards ou l'arsenal opératoire...
C'est moi qui souligne.
Nicolas Chaudun- L'été en enfer - Babel 7,80 €