"Nos plumes s'envolent", rubrique prédestinée ...
Entre contes pour enfants et histoires hitchcockiennes… Chroniques de plumeux en confinement.
"Nos plumes s'envolent", rubrique prédestinée au faucon retrouvé ce matin sur mon balcon...
Lilie
Entre contes pour enfants et histoires hitchcockiennes… Chroniques de plumeux en confinement.
Trop c'est trop! Là, j'ai vraiment matière à écrire sur les plumeux qui m'entourent ! Il faut que je vous raconte ! La dernière anecdote, au moins (puis peut-être d'autres, par la suite).
Ce matin après le petit déj', envie de finir la moka, ma petite cafetière italienne. Je me ressers donc un café noir bien serré, une demi-cuillère à café de sucre en poudre, je touille, et le coeur léger j'ouvre la baie vitrée et sors prendre l'air sur le balcon, profiter de cette douce et légère nature entourée de béton.
La nature dont je profite depuis six semaines, c'est celle-ci, celle qui vit et se développe devant moi en ce merveilleux printemps ensoleillé 2020, ici, à Dublin. J'ai même pu faire une nuit sur les toits par une magnifique nuit étoilée de pleine Lune, froide, sans vent, calme, le tout bien emmitouflée dans bonnet et sac de couchage sur mon matelas auto-gonflant.
La liberté est un état d'esprit, dit-on. Depuis six semaines donc, je suis libre, libre d'occuper mon temps comme je le veux, dans la limite de mon appartement.
Et l’une de mes occupations favorites, chronophage, c'est d'observer les oiseaux qui se disputent les toits devant moi. Ici, dans l'hyper centre-ville de Dublin, les immeubles anciens ne sont pas hauts, trois étages maximum, un appart' par niveau, de petits batiments étroits tout en hauteur, et en briques couvrant toutes la palette d’oranges, du jaunâtre au brun foncé.
J'ai la chance d'avoir deux espaces extérieurs : le petit balcon tout en longueur, d'un mètre de profondeur, celui de mon appart', au deuxième étage. Et celui du troisième et dernier étage, une terrasse d'une dizaine de mètres carrés, qui surplombe la vue face à moi.
J'y suis à hauteur de toits, j'y aperçois le Spire sur ma gauche, point de repère dublinois d'une cinquantaine de mètres de haut sur son avenue principale, et la tour de la Jameson Distillery ainsi que le coucher de soleil sur ma droite. Exposée plein sud, tout comme mon balcon. Insupportable si j'habitais Cordou, mais parfait ici à Dublin, avec nos 20 degrés juilletistes.
Face à moi, vue dégagée à hauteur d’yeux, que ce soit sur mon balcon du deuxième ou bien sûr au troisième.
Le batiment qui me fait face le plus proche sont des bureaux de notaires et d’avocats, vides en ce moment. Un grand et long batiment moderne de cinq étages, mais qui se trouve à une centaine de mètres au loin.
A vingt mètres sur ma gauche, à angle-droit qui rejoint la rue des bureaux d’avocats, un imbriquement de vieux batiments en briques, de la même époque que le mien, du vieux Dublin. Beaucoup les trouveraient moches et tristounets avec leurs briques moins chères que les façades côté rues (il n’y a pas qu’en Asie qu’il faut sauver la face), je les trouve charmants dans leur n’importe-quoiquesse de matériaux et de formes.
Et puis, décalé sur ma droite à angle droit vers les bureaux d’avocats également, principalement l’arrière d’un batiment tout moche sur lequel on a oublié les restes d’ un échafaudage et qui abrite les entrepots des grossistes de fruits et légumes de la ville. Ce sont ces entrepots qui se prolongent au centre de cette cour intérieure devant moi mais qui ne font qu’un étage de haut, me laissant une vue complètement dégagée.
Et c’est donc sur leurs toits pointus ou plats ou à verrière un étage sous le mien que se passe toute une vie ornithologique puisque la végétation y pousse, mousses, lichens, arbustes, arbres, fleurs. Les pigeons ont même fait leurs nids dans l’une des verrières de toit à la vitre brisée (je soupçonne une conspiration de plumeux de l’avoir volontairement brisée…).
Je sors donc, café en main. Je referme la baie vitrée derrière moi.
- Miaou!
C'est le chat qui rale, qui veut sortir. Interdiction formelle, il s'envolerait immédiatement agriffé au premier pigeon passant à hauteur de balcon !
Mmm ! Respirer le bon air frais en cette fin de matinée dominicale ! Le ciel est couvert ce matin, pas la tendance des derniers temps ensoleillés, mais il fait bon me dis-je, et pas de vent. Ce petit moment debout sur le balcon commence bien !
Comme à mon habitude, je zyeute pour voir si le faucon pèlerin est par là. Je connais maintenant les spots où il se pose, soit en observation, soit en restauration. Il y en a 5 ou 6 dans le même coin, toujours.
Ça fait deux semaines que je ne l'ai pas vu, Monsieur Faucon. C'est un mâle faucon pèlerin. Je sais que c'est un mâle, car il a la tête et les ailes d'un brun foncé, et au début du confinement quand je l'avais repéré, j'avais trouvé une vidéo Youtube qui m'avait expliqué la différence entre mâles et femelles de l'espèce.
Monsieur Faucon vient à l'heure qu'il veut, ça peut être le matin, le midi, l'après-midi et même une fois je l'ai vu arriver vers 19h peu de temps avant le coucher de soleil. Ça m'avait surprise parce qu'il reste en général à l'affut au moins une heure, parfois deux, avant de se décider à attaquer un pigeon idiot qui a oublié sa présence (je ne me moque pas, si j'étais pigeonne je me serais faite croquer depuis longtemps avec ma mémoire de poule et l'immobilisme impressionnant de Mr Faucon, maitre dans l'art de se faire oublier). Et Monsieur Faucon vient quotidiennement, une fois par jour, mais pendant plusieurs heures. C'est qu'entre le temps passé immobile et le temps passé à dévorer sa proie, il y passe facilement une demi-journée dans notre quartier ! Il vient tous les jours donc, pendant une dizaine de jours. Puis il disparait pendant une dizaine de jours, avant de revenir, à nouveau de manière quotidienne mais ponctuelle. J'en ai conclu qu'il a plusieurs garde-mangers avec lesquels il alterne, pour les préserver, assurer leur renouvellement, et sans doute aussi se faire oublier des pigeons devenus trop méfiants au bout de quelques jours.
C'est la première fois qu'il ne vient pas pendant aussi longtemps. 15 jours exactement. Peut-être que sa femelle a pondu, ou que les petits ont éclos et qu'il reste davantage près du nid ? Peut-être couve-t-il ? Ça ne m'inquiète pas, mais j'aimerais bien le revoir, me dis-je en avalant une gorgée de café. Il me manque.
La vie par procuration de Jean-Jacques Goldman, j'y suis bien pendant ce confinement, ça, c'est certain ! Cette femme de Montrouge qui lui avait inspiré sa chanson, à nourrir les pigeons depuis son balcon en ce dimanche après-midi, où il s'était dit qu'à l'heure où tout le monde est dehors à se balader, elle n'avait que pour seule compagnie ces pigeons qu'elle nourrissait...
Je ne nourris pas les plumeux, hors de question de les aider à proliférer et de me faire envahir, et d'avoir mon balcon recouvert de fientes ! Et les pigeons ici, ce n'est pas le pire ! Sur mes toits, et partout dans la ville, ceux qui font la loi, ce sont les goélands ! Hier, je suis sortie dans la ville, et à plusieurs endroits, je les ai vus éventrer les sacs poubelles. Je vous parlerai peut-être des goélands un jour, ces vandales ! Bon, ce ne sont pas que des vandales. J'ai aussi découvert que ce sont eux qui sonnent l'alarme quand Monsieur Faucon débarque dans les parages. Ils ont un cri spécifique et ils se mettent tous à tourner en rond autour de la zone de squattage de Monsieur faucon. Ça alerte immédiatement les pigeons qui s’envolent eux aussi, complètement paniqués ! Je sais donc que Monsieur Faucon n’est pas venu depuis deux semaines, parce que depuis deux semaines je n’ai pas entendu l’alerte des goélands. Ça ne fait qu’à peine un mois que j’ai remarqué cette alerte, mais à chaque fois que je l’entendais (je laissais fenêtre et baie entre-ouvertes parfois, exprès), je regardais dehors, et Monsieur Faucon était en train de se poser sur l’un de ses spots. Ce qui m’étonne, c’est que les goélands sonnent l’alerte, alors que non seulement ils ne sont pas proies pour Monsieur Faucon (ils font le double voire le triple de sa taille !), mais qu’en plus Monsieur Faucon en a peur ! J’ai observé l’autre jour un goéland se poser près du faucon, et le chasser de sa place. Je me demande pourquoi les goélands lancent l’alerte de l’arrivée du faucon alors qu’ils ne le craignent pas ? Pour aider les pigeons ?... Mouai… j’ai trop peu d’estime pour leur capacité à l’altruisme pour le croire. Je pense qu’ils sont peut-être très territoriaux, et que l’arrivée du faucon les contrarie. Pourtant, ils partagent bien leur espace avec les pigeons qu’ils semblent tolérer en toute cordialité. Le confinement ne dure pas depuis assez longtemps pour avoir élucidé ce mystère à ce jour.
Parfois, j’aimerais que ce confinement forcé dure longtemps, pour pouvoir épier ces créatures captivantes que je ne prends habituellement jamais le temps d’observer. Leur vie sociale, leur vie quotidienne, leur vie d’êtres vivants qui cotoient mon quotidien sans que je n’en prenne note.
Et mon café, alors ! Il va refroidir avec tous ces rêvassements !
Je suis donc là, ce matin, dehors, café en main, quand soudain dans mon tour d’horizon je tourne la tête et découvre sur mon balcon à côté de moi… un reste de morceau d’oiseau ! Nul doute, c’est un pigeon. Je crois d’abord que ce sont deux serres avant de réaliser qu’il s'agit d’un reste de tête, bec grand ouvert (mon niveau d’ornithologiste de merde quand même !). Le crane picoré en V, vide, même de ses yeux. La scène est cruelle. Mais naturelle. Un acte de Monsieur Faucon, sans aucun doute. J’ai un semblant de peine pour ce pigeon, « picoré, délivré, qui ne volera plus jamais » (le nouveau titre de Disney), mais en fait, je suis contente. Ça veut dire que Monsieur Faucon est de retour. Et que, si je ne l’ai pas vu depuis plus de deux semaines, lui a certainement remarqué mes épiages de derrière mes vitres, et a voulu me faire un petit coucou, me faire un signe, me dire qu’il était bien là, qu’il se nourrissait, que tout allait bien.
Merci Monsieur Faucon !Ce matin après le petit déj', envie de finir la moka, ma petite cafetière italienne. Je me ressers donc un café noir bien serré, une demi-cuillère à café de sucre en poudre, je touille, et le coeur léger j'ouvre la baie vitrée et sors prendre l'air sur le balcon, profiter de cette douce et légère nature entourée de béton.
La nature dont je profite depuis six semaines, c'est celle-ci, celle qui vit et se développe devant moi en ce merveilleux printemps ensoleillé 2020, ici, à Dublin. J'ai même pu faire une nuit sur les toits par une magnifique nuit étoilée de pleine Lune, froide, sans vent, calme, le tout bien emmitouflée dans bonnet et sac de couchage sur mon matelas auto-gonflant.
La liberté est un état d'esprit, dit-on. Depuis six semaines donc, je suis libre, libre d'occuper mon temps comme je le veux, dans la limite de mon appartement.
Et l’une de mes occupations favorites, chronophage, c'est d'observer les oiseaux qui se disputent les toits devant moi. Ici, dans l'hyper centre-ville de Dublin, les immeubles anciens ne sont pas hauts, trois étages maximum, un appart' par niveau, de petits batiments étroits tout en hauteur, et en briques couvrant toutes la palette d’oranges, du jaunâtre au brun foncé.
J'ai la chance d'avoir deux espaces extérieurs : le petit balcon tout en longueur, d'un mètre de profondeur, celui de mon appart', au deuxième étage. Et celui du troisième et dernier étage, une terrasse d'une dizaine de mètres carrés, qui surplombe la vue face à moi.
J'y suis à hauteur de toits, j'y aperçois le Spire sur ma gauche, point de repère dublinois d'une cinquantaine de mètres de haut sur son avenue principale, et la tour de la Jameson Distillery ainsi que le coucher de soleil sur ma droite. Exposée plein sud, tout comme mon balcon. Insupportable si j'habitais Cordou, mais parfait ici à Dublin, avec nos 20 degrés juilletistes.
Face à moi, vue dégagée à hauteur d’yeux, que ce soit sur mon balcon du deuxième ou bien sûr au troisième.
Le batiment qui me fait face le plus proche sont des bureaux de notaires et d’avocats, vides en ce moment. Un grand et long batiment moderne de cinq étages, mais qui se trouve à une centaine de mètres au loin.
A vingt mètres sur ma gauche, à angle-droit qui rejoint la rue des bureaux d’avocats, un imbriquement de vieux batiments en briques, de la même époque que le mien, du vieux Dublin. Beaucoup les trouveraient moches et tristounets avec leurs briques moins chères que les façades côté rues (il n’y a pas qu’en Asie qu’il faut sauver la face), je les trouve charmants dans leur n’importe-quoiquesse de matériaux et de formes.
Et puis, décalé sur ma droite à angle droit vers les bureaux d’avocats également, principalement l’arrière d’un batiment tout moche sur lequel on a oublié les restes d’ un échafaudage et qui abrite les entrepots des grossistes de fruits et légumes de la ville. Ce sont ces entrepots qui se prolongent au centre de cette cour intérieure devant moi mais qui ne font qu’un étage de haut, me laissant une vue complètement dégagée.
Et c’est donc sur leurs toits pointus ou plats ou à verrière un étage sous le mien que se passe toute une vie ornithologique puisque la végétation y pousse, mousses, lichens, arbustes, arbres, fleurs. Les pigeons ont même fait leurs nids dans l’une des verrières de toit à la vitre brisée (je soupçonne une conspiration de plumeux de l’avoir volontairement brisée…).
Je sors donc, café en main. Je referme la baie vitrée derrière moi.
- Miaou!
C'est le chat qui rale, qui veut sortir. Interdiction formelle, il s'envolerait immédiatement agriffé au premier pigeon passant à hauteur de balcon !
Mmm ! Respirer le bon air frais en cette fin de matinée dominicale ! Le ciel est couvert ce matin, pas la tendance des derniers temps ensoleillés, mais il fait bon me dis-je, et pas de vent. Ce petit moment debout sur le balcon commence bien !
Comme à mon habitude, je zyeute pour voir si le faucon pèlerin est par là. Je connais maintenant les spots où il se pose, soit en observation, soit en restauration. Il y en a 5 ou 6 dans le même coin, toujours.
Ça fait deux semaines que je ne l'ai pas vu, Monsieur Faucon. C'est un mâle faucon pèlerin. Je sais que c'est un mâle, car il a la tête et les ailes d'un brun foncé, et au début du confinement quand je l'avais repéré, j'avais trouvé une vidéo Youtube qui m'avait expliqué la différence entre mâles et femelles de l'espèce.
Monsieur Faucon vient à l'heure qu'il veut, ça peut être le matin, le midi, l'après-midi et même une fois je l'ai vu arriver vers 19h peu de temps avant le coucher de soleil. Ça m'avait surprise parce qu'il reste en général à l'affut au moins une heure, parfois deux, avant de se décider à attaquer un pigeon idiot qui a oublié sa présence (je ne me moque pas, si j'étais pigeonne je me serais faite croquer depuis longtemps avec ma mémoire de poule et l'immobilisme impressionnant de Mr Faucon, maitre dans l'art de se faire oublier). Et Monsieur Faucon vient quotidiennement, une fois par jour, mais pendant plusieurs heures. C'est qu'entre le temps passé immobile et le temps passé à dévorer sa proie, il y passe facilement une demi-journée dans notre quartier ! Il vient tous les jours donc, pendant une dizaine de jours. Puis il disparait pendant une dizaine de jours, avant de revenir, à nouveau de manière quotidienne mais ponctuelle. J'en ai conclu qu'il a plusieurs garde-mangers avec lesquels il alterne, pour les préserver, assurer leur renouvellement, et sans doute aussi se faire oublier des pigeons devenus trop méfiants au bout de quelques jours.
C'est la première fois qu'il ne vient pas pendant aussi longtemps. 15 jours exactement. Peut-être que sa femelle a pondu, ou que les petits ont éclos et qu'il reste davantage près du nid ? Peut-être couve-t-il ? Ça ne m'inquiète pas, mais j'aimerais bien le revoir, me dis-je en avalant une gorgée de café. Il me manque.
La vie par procuration de Jean-Jacques Goldman, j'y suis bien pendant ce confinement, ça, c'est certain ! Cette femme de Montrouge qui lui avait inspiré sa chanson, à nourrir les pigeons depuis son balcon en ce dimanche après-midi, où il s'était dit qu'à l'heure où tout le monde est dehors à se balader, elle n'avait que pour seule compagnie ces pigeons qu'elle nourrissait...
Je ne nourris pas les plumeux, hors de question de les aider à proliférer et de me faire envahir, et d'avoir mon balcon recouvert de fientes ! Et les pigeons ici, ce n'est pas le pire ! Sur mes toits, et partout dans la ville, ceux qui font la loi, ce sont les goélands ! Hier, je suis sortie dans la ville, et à plusieurs endroits, je les ai vus éventrer les sacs poubelles. Je vous parlerai peut-être des goélands un jour, ces vandales ! Bon, ce ne sont pas que des vandales. J'ai aussi découvert que ce sont eux qui sonnent l'alarme quand Monsieur Faucon débarque dans les parages. Ils ont un cri spécifique et ils se mettent tous à tourner en rond autour de la zone de squattage de Monsieur faucon. Ça alerte immédiatement les pigeons qui s’envolent eux aussi, complètement paniqués ! Je sais donc que Monsieur Faucon n’est pas venu depuis deux semaines, parce que depuis deux semaines je n’ai pas entendu l’alerte des goélands. Ça ne fait qu’à peine un mois que j’ai remarqué cette alerte, mais à chaque fois que je l’entendais (je laissais fenêtre et baie entre-ouvertes parfois, exprès), je regardais dehors, et Monsieur Faucon était en train de se poser sur l’un de ses spots. Ce qui m’étonne, c’est que les goélands sonnent l’alerte, alors que non seulement ils ne sont pas proies pour Monsieur Faucon (ils font le double voire le triple de sa taille !), mais qu’en plus Monsieur Faucon en a peur ! J’ai observé l’autre jour un goéland se poser près du faucon, et le chasser de sa place. Je me demande pourquoi les goélands lancent l’alerte de l’arrivée du faucon alors qu’ils ne le craignent pas ? Pour aider les pigeons ?... Mouai… j’ai trop peu d’estime pour leur capacité à l’altruisme pour le croire. Je pense qu’ils sont peut-être très territoriaux, et que l’arrivée du faucon les contrarie. Pourtant, ils partagent bien leur espace avec les pigeons qu’ils semblent tolérer en toute cordialité. Le confinement ne dure pas depuis assez longtemps pour avoir élucidé ce mystère à ce jour.
Parfois, j’aimerais que ce confinement forcé dure longtemps, pour pouvoir épier ces créatures captivantes que je ne prends habituellement jamais le temps d’observer. Leur vie sociale, leur vie quotidienne, leur vie d’êtres vivants qui cotoient mon quotidien sans que je n’en prenne note.
Et mon café, alors ! Il va refroidir avec tous ces rêvassements !
Je suis donc là, ce matin, dehors, café en main, quand soudain dans mon tour d’horizon je tourne la tête et découvre sur mon balcon à côté de moi… un reste de morceau d’oiseau ! Nul doute, c’est un pigeon. Je crois d’abord que ce sont deux serres avant de réaliser qu’il s'agit d’un reste de tête, bec grand ouvert (mon niveau d’ornithologiste de merde quand même !). Le crane picoré en V, vide, même de ses yeux. La scène est cruelle. Mais naturelle. Un acte de Monsieur Faucon, sans aucun doute. J’ai un semblant de peine pour ce pigeon, « picoré, délivré, qui ne volera plus jamais » (le nouveau titre de Disney), mais en fait, je suis contente. Ça veut dire que Monsieur Faucon est de retour. Et que, si je ne l’ai pas vu depuis plus de deux semaines, lui a certainement remarqué mes épiages de derrière mes vitres, et a voulu me faire un petit coucou, me faire un signe, me dire qu’il était bien là, qu’il se nourrissait, que tout allait bien.
"Nos plumes s'envolent", rubrique prédestinée au faucon retrouvé ce matin sur mon balcon...
Lilie
Dernière édition par Wapiti le Lun 27 Avr - 8:20, édité 3 fois (Raison : passages de plumaux sur plumes récalcitrantes ;-))