ça sert à quoi ces paniers avec du foin ? Pour nourrir les animaux ?
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geob
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Solcha
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La foire au fromage de Laruns 2018
Skyrgamur- Localisation : Normandie
- Message n°26
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
J'aurais zigouillé la pauvre bête avec ce sécateur !!!
ça sert à quoi ces paniers avec du foin ? Pour nourrir les animaux ?
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Skyrgamur, le lutin Islandais
geob
- Message n°27
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
Wapiti- Admin
- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
- Message n°28
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
Très vaguement alors !
j'm'en vais, en bonne Savoyarde...
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"Nous méritons toutes nos rencontres, elles sont accordées à notre destin et ont une signification qu'il nous appartient de déchiffrer." F. Mauriac
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°29
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
Robert ! Robert, pardi ! En cette fin d’après-midi, je me mettai en quête de Robert, berger de Laruns qui pouvait potentiellement être celui rencontré quelques années plus tôt à Gabas à la descente des estives. Je trouvais sans mal la cave de Robert donnant directement sur la rue, ancien portail en bois voûté ouvert de ces deux immenses portes sur une cave-bergerie-garage aux murs en pierre et au sol en terre battue. Il fait sombre comme je m’avance vers la vieille femme cachée derrière sa table et ses meules, sa balance, et sa boîte à biscuit devenue caisse à monnaie pour l’occasion. La seule source de lumière dans cette vaste dépendance provient de la rue. Des photos d’un berger grisonnant collées sur la table. Ce pourrait bien être mon berger, même gabarit que dans mes souvenirs en tout cas (tout à fait lambda, ni grand, ni maigre, ni petit, ni gros… rien pour m’aider !). Je goûte le fromage, je lui en demande une portion. Pas très aimable à vrai dire la matrone, mais pendant qu’elle s’affaire :
- C’est votre mari, là, sur les photos ?
- Oui, il était là tout à l’heure, je ne sais pas où il est parti…
- Je ne suis pas sure, mais je crois l’avoir croisé il y a quelques années à Gabas…
Elle me regarde interloquée, attendant la suite.
- En fait, j’ai croisé un groupe de bergers au café-hôtel de Gabas il y a six ans, les moutons appartenaient à l’un d’entre eux, qui pourrait ressembler à votre monsieur. C’était la dernière semaine de septembre et ils m’avaient parlé de la foire au fromage de Laruns. C’est pour ça que je suis là aujourd’hui, je suis revenue exprès pour ça et j’aimerais bien retrouver ce monsieur, pour le remercier.
- Non, ce n’était pas lui, non.
Au même moment, le berger en question entre par le fond, je ne distingue d’abord que sa silhouette chapeautée du béret local et puis comme il se rapproche, je le salue. Il fait plus vieux que l’idée que j’avais de l’homme aux moutons dans mes souvenirs. Mais c’était il y a six ans. Et mes souvenirs sont incertains. Alors je lui raconte à lui aussi mon histoire, qu’il écoute amusé.
- Ah ! Non, désolé, ce n’était pas moi ! Je m’en souviendrais !
- Et vous ne voyez pas qui ça pourrait être ?
- Ouh là ! Non, pas du tout ! Vous savez, des bergers par ici, il y en a beaucoup ! Et des fois, ils viennent des vallées voisines, et ils chargent leurs brebis à Gabas, pour les ramener plus loin.
Mais oui! Il me semble justement me souvenir de ce détail, maintenant que l’homme me le mentionne. Je crois en effet que les brebis venaient d’être chargées pour être ramenées au village et qu’une fois parties, délestés du bétail, les hommes étaient venus prendre un canon au café. Je crois… J’imagine ? Bon, en tout cas, Robert, le filon tuyauté par l’office de tourisme n’était pas le bon berger. Je suis tout de même repartie avec un bon morceau de fromage de brebis… que j’ai mangé quasi intégralement en soirée, sous ma tente où j’étais venue me reposer un peu, alors que j’attendais le top départ de la soirée et du repas qui ne commençait qu’à 21h… un peu longuet, surtout après les quelques bières qui étaient venues m’hydrater aux diverses buvettes tout au long du début de soirée !
(...)
Lilie
- C’est votre mari, là, sur les photos ?
- Oui, il était là tout à l’heure, je ne sais pas où il est parti…
- Je ne suis pas sure, mais je crois l’avoir croisé il y a quelques années à Gabas…
Elle me regarde interloquée, attendant la suite.
- En fait, j’ai croisé un groupe de bergers au café-hôtel de Gabas il y a six ans, les moutons appartenaient à l’un d’entre eux, qui pourrait ressembler à votre monsieur. C’était la dernière semaine de septembre et ils m’avaient parlé de la foire au fromage de Laruns. C’est pour ça que je suis là aujourd’hui, je suis revenue exprès pour ça et j’aimerais bien retrouver ce monsieur, pour le remercier.
- Non, ce n’était pas lui, non.
Au même moment, le berger en question entre par le fond, je ne distingue d’abord que sa silhouette chapeautée du béret local et puis comme il se rapproche, je le salue. Il fait plus vieux que l’idée que j’avais de l’homme aux moutons dans mes souvenirs. Mais c’était il y a six ans. Et mes souvenirs sont incertains. Alors je lui raconte à lui aussi mon histoire, qu’il écoute amusé.
- Ah ! Non, désolé, ce n’était pas moi ! Je m’en souviendrais !
- Et vous ne voyez pas qui ça pourrait être ?
- Ouh là ! Non, pas du tout ! Vous savez, des bergers par ici, il y en a beaucoup ! Et des fois, ils viennent des vallées voisines, et ils chargent leurs brebis à Gabas, pour les ramener plus loin.
Mais oui! Il me semble justement me souvenir de ce détail, maintenant que l’homme me le mentionne. Je crois en effet que les brebis venaient d’être chargées pour être ramenées au village et qu’une fois parties, délestés du bétail, les hommes étaient venus prendre un canon au café. Je crois… J’imagine ? Bon, en tout cas, Robert, le filon tuyauté par l’office de tourisme n’était pas le bon berger. Je suis tout de même repartie avec un bon morceau de fromage de brebis… que j’ai mangé quasi intégralement en soirée, sous ma tente où j’étais venue me reposer un peu, alors que j’attendais le top départ de la soirée et du repas qui ne commençait qu’à 21h… un peu longuet, surtout après les quelques bières qui étaient venues m’hydrater aux diverses buvettes tout au long du début de soirée !
(...)
Lilie
Solcha
- Message n°30
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
Ah, flute!! Raté pour Robert!
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¡ Pura vida !
Skyrgamur- Localisation : Normandie
- Message n°31
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
Le rerouvera t--elle son berger ?
La suite au prochain N°
La suite au prochain N°
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Skyrgamur, le lutin Islandais
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°32
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
* Roger, pas Robert.
Lilie
Lilie
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°33
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
Si ça continue comme ça, je vais faire de ce carnet une wapiti (=carnet inachevé )!
Pourtant, il était 'ach'ment bien cette vadrouille! Promis, je vous la raconterai!... Un jour!
Lilie
Pourtant, il était 'ach'ment bien cette vadrouille! Promis, je vous la raconterai!... Un jour!
Lilie
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°34
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
C’est sous une pluie battante, abritée sous mon parapluie, que je me suis donc retrouvée à faire le piquet dans la file qui attendait son tour pour l’accès à la grande bouffaille sous le chapiteau. Un couple de jeunes seniors (entre 55 et 65 ans estimés, c’est comme ça qu’on dit maintenant, non ?) amoureux, bras dessus, bras dessous se tiennent chaud sous leur parapluie devant moi. La pluie aidant à l’immobilité, la dame se retourne, souriante, et entame la conversation, cordialement. Nous arrivons bientôt (enfin !) sur le seuil du chapiteau, à l’abri, au sec. Alors que nous sommes dans la file pour prendre notre plateau repas, les tables et blancs sont déjà remplies de bouches à nourrir et de convivialité installée coudes à coudes sur de longues rangées installées parallèlement. Nous sommes encore dans la file d’attente pour nous servir lorsque l’animateur de la soirée prend la parole :
- Mesdames, messieurs, cette semaine, nous avons perdu un grand monsieur de la chanson française, Monsieur Charles Aznavour. Alors j’aimerais que tous, nous lui rendions hommage à travers cette chanson !
A peine les premières notes entammées que les tablées toutes entières se mettent à se balancer sur leur fessier en entonnant Emmenez-moi de bon cœur. Notre file d’attente se fait prendre dans l’ambiance elle aussi et la dame devant moi de se retourner et de m’inviter à me mettre entre elle et son partenaire, et faire le balancier de gauche à droite, bras dessus-bras dessous nous aussi. J’ai adoré, évidemment ! C’est tout aussi sympathiquement que le couple m’invita à me joindre à eux pour le repas.
(...)
Lilie
- Mesdames, messieurs, cette semaine, nous avons perdu un grand monsieur de la chanson française, Monsieur Charles Aznavour. Alors j’aimerais que tous, nous lui rendions hommage à travers cette chanson !
A peine les premières notes entammées que les tablées toutes entières se mettent à se balancer sur leur fessier en entonnant Emmenez-moi de bon cœur. Notre file d’attente se fait prendre dans l’ambiance elle aussi et la dame devant moi de se retourner et de m’inviter à me mettre entre elle et son partenaire, et faire le balancier de gauche à droite, bras dessus-bras dessous nous aussi. J’ai adoré, évidemment ! C’est tout aussi sympathiquement que le couple m’invita à me joindre à eux pour le repas.
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Lilie
Skyrgamur- Localisation : Normandie
- Message n°35
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
Enfin !!!
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Skyrgamur, le lutin Islandais
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°36
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
Jean-Pierre et Agnès étaient venus des Landes, spécialement pour la foire au fromage de Laruns. Par eux, je compris la raisonnance qu’avait cette foire dans tout le Sud-Ouest, qu’on y venait en car, des Landes, du Pays Basque, de Dordogne et d’ailleurs. Couple recomposé, Agnès avait une seule fille, de mon âge.
- Je ne suis pas encore mamie, et ne le serai sans doute jamais, m’annonça-t-elle rapidement.
J’eus l’impression d’entendre ma mère.
- Elle est hôtesse de l’air pour Air France. Elle a toujours voulu faire ça. Mais elle ne peut pas avoir de vie de famille, elle est toujours partie ! D’ailleurs, tous ses amis sont comme elle, ils ont la même vie qu’elle, et tous sont célibataires.
Autour d’une bouteille de vin rouge, j’eus le plaisir de me délecter de leur accent chantant durant plus d’une heure et demie, entre les chants landais et autres Lacs du Connemara qui tour à tour entraînaient les fêtards dont nous faisions partie dans de chaleureuses et impressionnantes bardées qui m’impressionnaient. Le cliché du Sud-Ouest, les ferias, ces grandes tablées, ces chants fédérateurs autour d’une langue d’Oc et de ses patois locaux. C’est une culture qui m’est totalement étrangère, et grâce à cette soirée, mais aussi à mes deux compagnons non avares en informations locales, j’appris beaucoup sur cette région de Gaule. L’intérêt de mes voyages, où qu’ils soient, quels qu’ils soient, depuis toujours.
Jean-Pierre et Agnès avaient mentionné à plusieurs reprises la ville des landes côtières d’où ilsvenaient. J’avais compris quelque chose comme Mimizan. Ainsi, quand ils prirent congé, je leur demandais de me donner le nom de leur ville, si un jour je passais dans le coin, j’irais frapper à la mairie, la où travaillait encore Agnès pour quelques années jusqu’à la retraite.
Je sortis un crayon et un bout de papier de mon sac, et debout, j’attendais studieusement que l’un et l’autre de chaque côté de moi, passant la tête au-dessus de mes épaules, épèlent le nom du bled où ils habitaient.
- M-E-I, M-E-I, commença Agnès.
M-E-I, M-E-I? me dis-je surprise. Après tout, j’avais peut-être mal compris le nom de la ville en question, et m’appliquai donc à retranscrire par écrit ce qu’on venait de m’épeler. J’eus tout juste le temps de finir de griffonner le premier « e » que mes deux professeurs m’interrompirent en chœur :
- Non! Non ! M-E-I, M-E-I ! Mimizan!
J’eus un temps d’hésitation et sans même répliquer, tenta de rectifier au crayon « M-I-M-I ». Pas de correction cette fois-ci. Je rigolais intérieurement ! Oui, dans le Sud-Ouest, l’alphabet semble-t-il ne se prononce pas du tout comme chez moi ! Anecdote qui fit bien rire Mamina et Papipic quand je leur relatais à mon retour chez eux le Dimanche soir.
Après le départ de mes compagnons de repas, je rejoignis le bar, tenir compagnie à deux bières en gobelet en observant danseurs et causaillant de temps en temps aux assoiffés qui passaient à côté de moi. Dans cette ambiance festive et franchouillarde que j'aimais par son exotisme, je remarquai cependant qu'aucun des bergers de la journée n'étaient présents à cette soirée. Ils se faisaient sans doute une bouffe entre eux dans l'un des restos du village, loin du tumulte de la foule et de ce chapiteau. Bon, ce n'était pas encore ce soir que j'allais retrouver mes bergers de Gabas!
(...)
- Je ne suis pas encore mamie, et ne le serai sans doute jamais, m’annonça-t-elle rapidement.
J’eus l’impression d’entendre ma mère.
- Elle est hôtesse de l’air pour Air France. Elle a toujours voulu faire ça. Mais elle ne peut pas avoir de vie de famille, elle est toujours partie ! D’ailleurs, tous ses amis sont comme elle, ils ont la même vie qu’elle, et tous sont célibataires.
Autour d’une bouteille de vin rouge, j’eus le plaisir de me délecter de leur accent chantant durant plus d’une heure et demie, entre les chants landais et autres Lacs du Connemara qui tour à tour entraînaient les fêtards dont nous faisions partie dans de chaleureuses et impressionnantes bardées qui m’impressionnaient. Le cliché du Sud-Ouest, les ferias, ces grandes tablées, ces chants fédérateurs autour d’une langue d’Oc et de ses patois locaux. C’est une culture qui m’est totalement étrangère, et grâce à cette soirée, mais aussi à mes deux compagnons non avares en informations locales, j’appris beaucoup sur cette région de Gaule. L’intérêt de mes voyages, où qu’ils soient, quels qu’ils soient, depuis toujours.
Jean-Pierre et Agnès avaient mentionné à plusieurs reprises la ville des landes côtières d’où ilsvenaient. J’avais compris quelque chose comme Mimizan. Ainsi, quand ils prirent congé, je leur demandais de me donner le nom de leur ville, si un jour je passais dans le coin, j’irais frapper à la mairie, la où travaillait encore Agnès pour quelques années jusqu’à la retraite.
Je sortis un crayon et un bout de papier de mon sac, et debout, j’attendais studieusement que l’un et l’autre de chaque côté de moi, passant la tête au-dessus de mes épaules, épèlent le nom du bled où ils habitaient.
- M-E-I, M-E-I, commença Agnès.
M-E-I, M-E-I? me dis-je surprise. Après tout, j’avais peut-être mal compris le nom de la ville en question, et m’appliquai donc à retranscrire par écrit ce qu’on venait de m’épeler. J’eus tout juste le temps de finir de griffonner le premier « e » que mes deux professeurs m’interrompirent en chœur :
- Non! Non ! M-E-I, M-E-I ! Mimizan!
J’eus un temps d’hésitation et sans même répliquer, tenta de rectifier au crayon « M-I-M-I ». Pas de correction cette fois-ci. Je rigolais intérieurement ! Oui, dans le Sud-Ouest, l’alphabet semble-t-il ne se prononce pas du tout comme chez moi ! Anecdote qui fit bien rire Mamina et Papipic quand je leur relatais à mon retour chez eux le Dimanche soir.
Après le départ de mes compagnons de repas, je rejoignis le bar, tenir compagnie à deux bières en gobelet en observant danseurs et causaillant de temps en temps aux assoiffés qui passaient à côté de moi. Dans cette ambiance festive et franchouillarde que j'aimais par son exotisme, je remarquai cependant qu'aucun des bergers de la journée n'étaient présents à cette soirée. Ils se faisaient sans doute une bouffe entre eux dans l'un des restos du village, loin du tumulte de la foule et de ce chapiteau. Bon, ce n'était pas encore ce soir que j'allais retrouver mes bergers de Gabas!
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Dernière édition par Lilie le Dim 13 Jan - 20:32, édité 1 fois
Wapiti- Admin
- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
- Message n°37
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
C'est pas beau de copier !Lilie a écrit:Si ça continue comme ça, je vais faire de ce carnet une wapiti (=carnet inachevé )!
Je préfère te lire !
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Skyrgamur- Localisation : Normandie
- Message n°38
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
Ah, l'accent du sud-ouest !!!
J'ai une amie à Agen qui dit Zlip pour slip, Gasse pour gaz et plein d'autres choses aussi savoureuses.
J'ai une amie à Agen qui dit Zlip pour slip, Gasse pour gaz et plein d'autres choses aussi savoureuses.
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Skyrgamur, le lutin Islandais
Solcha
- Message n°39
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
Quel suspens!!
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mamina- Localisation : Près de Pau, sur le chemin de St Jacques...
- Message n°40
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
Hâte d'en savoir plus.... même si je connais la fin, le milieu est une découverte
Bon là je vais chercher mon paing
Bon là je vais chercher mon paing
Dolma- Localisation : Je m'balade sur les chemins...
- Message n°41
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
Ok, ça j'avais lu mais avoue que le suspens est à son comble.... Depuis le 13 janvier on attend ! Je sais on va pas en faire un fromage mais quand même... (oui je sais c'est facile )
Ou bien alors c'est top secret ?
Ou bien alors c'est top secret ?
Skyrgamur- Localisation : Normandie
- Message n°42
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
Mamina va finir par vendre la mèche.
Dolma, c'est plus indiscret que les tourterelles peut-être.
Dolma, c'est plus indiscret que les tourterelles peut-être.
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Skyrgamur, le lutin Islandais
Dolma- Localisation : Je m'balade sur les chemins...
- Message n°43
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
Ce qui veut dire que :
1) c'est indiscret donc on devine la suite
2) ce n'est pas indiscret et donc on peut aussi deviner la suite
Conclusion : ce serait quand même bien qu'on connaisse à défaut de la suite au moins la fin ...
1) c'est indiscret donc on devine la suite
2) ce n'est pas indiscret et donc on peut aussi deviner la suite
Conclusion : ce serait quand même bien qu'on connaisse à défaut de la suite au moins la fin ...
Solcha
- Message n°44
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
Dolma a écrit:Conclusion : ce serait quand même bien qu'on connaisse à défaut de la suite au moins la fin ...
Ah non, non, non!! J'aime trop les carnets de Lilie, je veux la suite, puis la fin!
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Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°45
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
Pas de panique les gonz', vous aurez la suite ET la fin! Mais pas ces jours ci.
Lilie
Lilie
Skyrgamur- Localisation : Normandie
- Message n°46
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
Tu nous fais languir Lilie
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Skyrgamur, le lutin Islandais
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°47
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
C'est donc seule que je rejoignis ma tente, sous quelques gouttes éparses, et faute de berger, c’est Morphée qui m’offrit ses bras cette nuit-là.
J’y dormis comme un bébé et me réveilla sous le soleil vers 8h30. Sous le soleil, mais je devinais que la pluie qui était tombée ci-bas dans la nuit avait pris une toute autre forme dans les hauteurs, en témoignaient les plus hauts sommets alentours saupoudrés de blanc.
La tente pliée, il était temps de me rendre au rendez-vous matinal tuyauté par Mamina : la messe des bergers. Eglise pleine à ras bord, et même davantage encore : j’avais réussi à trouver l’une des dernières places assises au fond du transept, côté gauche, mais debout, le long des murs, tout autour de la nef, une foule de badauds comme moi, plus que de fidèles sans doute.
« L’ours ». Premier mot d’ouverture prononcé par le président de la foire, « président des bergers de Laruns » cette année. Une tribune politique, pas religieuse, qui faisait écho à l’atmosphère chargée en colère omniprésente de cette édition 2018 de la foire de Laruns. Un discours très bien écrit, intelligent, lu avec force et conviction, mais surtout avec les tripes.
Nullement religieux. Je ne pouvais m’empêcher de penser que de tous temps, les lieux de cultes, les églises plus particulièrement, avaient eu ce rôle-là. Je ne connaissais plus cette fonction dans la France d’où je venais, et naïvement je croyais que l’autel avait perdu de son écho politique dans notre pays qui avait perdu de sa verve catholique. Pas dans les montagnes pyrénéennes du XXIe siècle semble-t-il. Ou peut-être était-ce la situation exceptionnelle qui avait amené ce discours exceptionnel dans cette église d’un petit village de la Vallée d’Ossau ce matin-là. Je ne saurai dire.
Mais ma gorge se noua, et les larmes coulèrent. Le discours achevé, j’entendis une vague d’applaudissements venir du fond de la nef, et venir emporter toute l’assemblée, tel un tsunami ravageur d’émotion. Le locuteur avait semble-t-il ému bien plus qu’une touriste nantaise. Le ton était donné, et les prières et chants en langue d’Oc entonnés unanimement par la majorité de locaux, et les musiciens aux instruments traditionnels vinrent charger ce moment et cet édifice d’une force particulière que me bouleversa profondément, et qui venait s’inscrire dans la veine de ce que je percevais depuis mon arrivée à Laruns.
J’y dormis comme un bébé et me réveilla sous le soleil vers 8h30. Sous le soleil, mais je devinais que la pluie qui était tombée ci-bas dans la nuit avait pris une toute autre forme dans les hauteurs, en témoignaient les plus hauts sommets alentours saupoudrés de blanc.
La tente pliée, il était temps de me rendre au rendez-vous matinal tuyauté par Mamina : la messe des bergers. Eglise pleine à ras bord, et même davantage encore : j’avais réussi à trouver l’une des dernières places assises au fond du transept, côté gauche, mais debout, le long des murs, tout autour de la nef, une foule de badauds comme moi, plus que de fidèles sans doute.
« L’ours ». Premier mot d’ouverture prononcé par le président de la foire, « président des bergers de Laruns » cette année. Une tribune politique, pas religieuse, qui faisait écho à l’atmosphère chargée en colère omniprésente de cette édition 2018 de la foire de Laruns. Un discours très bien écrit, intelligent, lu avec force et conviction, mais surtout avec les tripes.
Nullement religieux. Je ne pouvais m’empêcher de penser que de tous temps, les lieux de cultes, les églises plus particulièrement, avaient eu ce rôle-là. Je ne connaissais plus cette fonction dans la France d’où je venais, et naïvement je croyais que l’autel avait perdu de son écho politique dans notre pays qui avait perdu de sa verve catholique. Pas dans les montagnes pyrénéennes du XXIe siècle semble-t-il. Ou peut-être était-ce la situation exceptionnelle qui avait amené ce discours exceptionnel dans cette église d’un petit village de la Vallée d’Ossau ce matin-là. Je ne saurai dire.
Mais ma gorge se noua, et les larmes coulèrent. Le discours achevé, j’entendis une vague d’applaudissements venir du fond de la nef, et venir emporter toute l’assemblée, tel un tsunami ravageur d’émotion. Le locuteur avait semble-t-il ému bien plus qu’une touriste nantaise. Le ton était donné, et les prières et chants en langue d’Oc entonnés unanimement par la majorité de locaux, et les musiciens aux instruments traditionnels vinrent charger ce moment et cet édifice d’une force particulière que me bouleversa profondément, et qui venait s’inscrire dans la veine de ce que je percevais depuis mon arrivée à Laruns.
(...)
Lilie
Skyrgamur- Localisation : Normandie
- Message n°48
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
3 mois 1/2 d'attente, mais ça valait le coup.
Quelle émotion tu laisses transparaître dans ce récit.
Quelle émotion tu laisses transparaître dans ce récit.
_________________
Skyrgamur, le lutin Islandais
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°49
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
Oui, depuis la veille, elle était partout cette tension, cette colère, cette susceptibilité.
J’avais d’abord été surprise de voir tous les bergers, bergères, porter ce T-shirt noir arborant ce slogan « Pyrénées vivantes SANS PREDATEUR ! ». Noir comme la couleur du deuil qu’ils portaient. Noir comme leur état d’esprit à tous ce weekend-là.
J’avais d’abord été surprise de voir tous les bergers, bergères, porter ce T-shirt noir arborant ce slogan « Pyrénées vivantes SANS PREDATEUR ! ». Noir comme la couleur du deuil qu’ils portaient. Noir comme leur état d’esprit à tous ce weekend-là.
La première bergère à qui j’ai parlé dès mon arrivée le samedi, de ma génération, alors que je la félicitais de fabriquer ce bon fromage, de me répondre spontanément, les larmes aux yeux bleus :
- « Merci. Vous savez, on a des loups qui sont arrivés d’on ne sait où au printemps. Sur la saison d’estives, j’ai perdu 37 brebis. Alors maintenant les ours… »
Oui, j’avais été bien naïve de croire que je ne viendrais que bouffer du fromage ce weekend-là. Des bergers comme cette femme à fleur de peau, j’en ai croisés tout le weekend. En réalité, tous, jeunes comme vieux, hommes comme femmes. Tous ceux à qui j’ai parlé (nombreux, pour retrouver mon beau berger d’il y a 6 ans !) étaient tous à fleur de peau.
Et tous avaient le même discours : eux aussi aimaient les ours, évidemment. Ce n’était pas le problème. Mais ce qu’ils reprochaient aux élus, aux défenseurs des ours, c’était de ne pas les écouter, de ne pas respecter leur travail et leur amour de la montagne, de les mépriser même, en bafouant leur parole et en les faisant passer pour des réacs bornés. Comment pouvait-on leur reprocher de vouloir continuer à vivre de leurs traditions, de leurs montagnes et de craindre les conséquences réelles de prédateurs tels que les ours au contact de leurs troupeaux ? Bergère, n’aurais-je pas moi-même été outrée et scandalisée de cette réintroduction occultant ma parole et l’impact sur mon métier qui faisait lui aussi partie de l’identité de la région ? Je comprenais bien cet état de schizophrénie quand les mêmes défenseurs des ours prônent les produits naturels et de qualité sur les étals, sans pour autant vouloir considérer les producteurs de ces produits naturels et de qualité que sont les bergers de la Vallée d’Ossau. Bien sûr, je n’ai eu que la version des bergers durant ce week-end, mais de voir leur détresse si évidente, si en surface, n’a pu me laisser insensible. Si j’étais partie sans avis de chez Mamina & Papipic le samedi matin, il en était tout autre le dimanche soir, trop imprégnée que j’étais de ce que j’avais vu, entendu et ressenti pendant cette foire au fromage. Je n’avais pas pu y rester insensible.
Ce dimanche, dernier jour de la foire au fromage, était aussi celui où les tommes entières étaient acheminées sous les halles, pour les concours des différentes catégories, et j’eus presque un orgasme de me retrouver devant une piscine de tommes de brebis qui s’étalait sur 20 mètres et devant laquelle j’eus bien du mal à rester lucide pour ne pas m’y jeter à plat ventre et m’y vautrer de plaisir ! Et mon plaisir crût à mesure que je constatais que des piscines de fromage comme celle-ci, il y en avait encore 3 ou 4 rangées parallèles ! Je crois que ceux qui m’ont observée ont dû me prendre pour une psychopathe tant je tournais en rond autour de ces tablées de tommes de brebis que je trouvais plus belles, envoûtantes, attirantes, sexy et séduisantes les unes que les autres ! Et un selfie devant mon paradis sur Terre, posté sur mon Facebook, avec en légende « si on peut mourir d’une overdose de fromage, j’ai choisi ma mort ! ».
- « Merci. Vous savez, on a des loups qui sont arrivés d’on ne sait où au printemps. Sur la saison d’estives, j’ai perdu 37 brebis. Alors maintenant les ours… »
Oui, j’avais été bien naïve de croire que je ne viendrais que bouffer du fromage ce weekend-là. Des bergers comme cette femme à fleur de peau, j’en ai croisés tout le weekend. En réalité, tous, jeunes comme vieux, hommes comme femmes. Tous ceux à qui j’ai parlé (nombreux, pour retrouver mon beau berger d’il y a 6 ans !) étaient tous à fleur de peau.
Et tous avaient le même discours : eux aussi aimaient les ours, évidemment. Ce n’était pas le problème. Mais ce qu’ils reprochaient aux élus, aux défenseurs des ours, c’était de ne pas les écouter, de ne pas respecter leur travail et leur amour de la montagne, de les mépriser même, en bafouant leur parole et en les faisant passer pour des réacs bornés. Comment pouvait-on leur reprocher de vouloir continuer à vivre de leurs traditions, de leurs montagnes et de craindre les conséquences réelles de prédateurs tels que les ours au contact de leurs troupeaux ? Bergère, n’aurais-je pas moi-même été outrée et scandalisée de cette réintroduction occultant ma parole et l’impact sur mon métier qui faisait lui aussi partie de l’identité de la région ? Je comprenais bien cet état de schizophrénie quand les mêmes défenseurs des ours prônent les produits naturels et de qualité sur les étals, sans pour autant vouloir considérer les producteurs de ces produits naturels et de qualité que sont les bergers de la Vallée d’Ossau. Bien sûr, je n’ai eu que la version des bergers durant ce week-end, mais de voir leur détresse si évidente, si en surface, n’a pu me laisser insensible. Si j’étais partie sans avis de chez Mamina & Papipic le samedi matin, il en était tout autre le dimanche soir, trop imprégnée que j’étais de ce que j’avais vu, entendu et ressenti pendant cette foire au fromage. Je n’avais pas pu y rester insensible.
Ce dimanche, dernier jour de la foire au fromage, était aussi celui où les tommes entières étaient acheminées sous les halles, pour les concours des différentes catégories, et j’eus presque un orgasme de me retrouver devant une piscine de tommes de brebis qui s’étalait sur 20 mètres et devant laquelle j’eus bien du mal à rester lucide pour ne pas m’y jeter à plat ventre et m’y vautrer de plaisir ! Et mon plaisir crût à mesure que je constatais que des piscines de fromage comme celle-ci, il y en avait encore 3 ou 4 rangées parallèles ! Je crois que ceux qui m’ont observée ont dû me prendre pour une psychopathe tant je tournais en rond autour de ces tablées de tommes de brebis que je trouvais plus belles, envoûtantes, attirantes, sexy et séduisantes les unes que les autres ! Et un selfie devant mon paradis sur Terre, posté sur mon Facebook, avec en légende « si on peut mourir d’une overdose de fromage, j’ai choisi ma mort ! ».
Quant à mon beau berger, je le cherchai activement encore en ce Dimanche, aux bergers à qui j’achetais du fromage, à l’autre exposant d’outils et d’ustensiles d’antan, à la buvette. Tout Laruns devait être au courant de la Nantaise (accessoirement psychopathe de fromage) qui recherchait ses bergers de Gabas rencontrés à la descente des estives 2012. En vain. Je n’ai jamais réussi à les retrouver, ni surtout à retrouver celui qui m’avait envoûtée six ans plus tôt.
Sur la route retour qui serpentait à travers la vallée et me ramenait tranquillement chez Mamina et Papipic ou je passerais la nuit avant de repartir le lendemain, je digérais tranquillement ce weekend. J’avais réalisé un rêve, une promesse que je m’étais faite quelques années auparavant, celle de venir participer à la foire au fromage de Laruns. Et l’évènement avait tenu toutes ses promesses. Toutes, sauf une.
Quelques jours plus tard, revenue dans ma région nantaise et la cuisine remplie de fromage de brebis, je recherchai sur le Village le post que Mamina avait fait deux ans plus tôt, lorsqu’elle s’était elle-même rendue à la foire au fromage de Laruns, et qu’elle avait posté nombre de photos de ces messieurs les bergers, et que j’avais reconnu mon Rugbyman-charpentier, sans l’ombre d’un doute. En zyeutant ces photos, je m’apercevais que tous ces hommes qu’elle avait photographiés en 2016, je les avais croisés tout au long de mon weekend à Laruns. Tous, sauf un. Je l’affirme : si l’ours y était omniprésent, Lui n’a pas participé à l’édition 2018 de la foire au fromage de Laruns !
Fin.
Skyrgamur- Localisation : Normandie
- Message n°50
Re: La foire au fromage de Laruns 2018
Bon, ça se termine mal cette histoire.
Tu aurais dû venir avec la photo et la montrer à tous les bergers rencontrés.
Tu aurais dû venir avec la photo et la montrer à tous les bergers rencontrés.
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Skyrgamur, le lutin Islandais