Je suis allée voir les synonymes de –banal- et il y en a une pelletée : bateau, cliché, effacé, médiocre, prosaïque, facile, trivial, vulgaire, insignifiant et j’ai vérifié les antonymes : curieux, distingué, insolite, remarquable, original, illustre, extraordinaire.
J’en ai conclu que vous tous ici, membres du p’tit forum, vous étiez des antonymes, tous sauf moi pour lesquels les adjectifs-synonymes correspondaient point par point. Au lieu d’être bouleversée, je me suis frottée les mains car par la magie des définitions je deviens exceptionnelle.
Ah que c’est bon d'être banale
Se dire qu’on va au boulot, que chaque fin de mois on a son p’tit virement. Qu’on mange des pâtes avec du gruyère, qu’une fois par mois on s’offre un week-end à deux sans personne qui sonne, téléphone, empoisonne des heures précieuses, qu’on prend le tram incognito dans une indifférence générale parfaite, qu’on se détend sur un p’tit forum si simple que ça pourrait être une cour de récréation d’antan, qu’on fait les courses en poussant le chariot si distraitement qu’on cogne des jambes en s’excusant sans lever la tête comme la dernière des malaprises.
Affligeante de banalité, un délice. Pantalon noir et ballerine sans souci d’élégance parce que avoir les pieds bien à plat, c’est mieux que les pieds plats et que c’est pareil que les pieds dans le plat.
Tremper dans son bain si longtemps qu’on en attrappe des orteils flétris et que les callosités blanches se râpent d’un coup d’un seul, jubilatoire. Regarder le numéro qui s’affiche sur le téléphone et se dire « il fait chier cuilà, je réponds pas ». Empiler le courrier par ordre d’arrivée sans ouvrir une seule facture et tenir la semaine sans flancher.
Banale, banale un régal. Ne pas avoir à chercher le meilleur tarif de train, d’avion, d’hôtel parce qu’on s’en fout, on est si bien à glander chez soi.
Râler comme les autres après les pervenches qui ressemblent plus à des chrysanthèmes de mauvais augure
Trouver qu’un bouquet de pissenlits bien serrés et trempant dans un verre à liqueur, c’est plus beau qu’un gerbe de glaïeuls. C’est pas pour rien qu’on dit gerbe.
Inspirer à fond sur la première clope du matin en ne sachant pas si c’est la première du jour ou la dernière de la nuit.
Se moquer et rire des travers des autres qui ressemblent tellement aux siens.
Ne faire aucun effort pour écrire comme un écrivain avec des beaux mots, des belles phrases esthétiques et compliquées.
Etre paresseuse, balayer quand les miettes crissent sous la chaussette, quand la chaussette blanche croit qu’elle est une chaussette grise.
Nager et se complaire dans la banalité, pas de coiffure sophistiquée, pas de télé, des thunes qu’on épargne pour la vieille baraque, des petis enfants qui réjouissent parce qu’ils me disent que leurs parents sont des gens heureux et que ces parents là sont mes enfants.
Banale, si banale que le nouveau propriétaire du quatrième m’a confondu avec la femme de ménage du deuxième et que sa gêne n'eut d’égal que mon fou-rire.
Hausser les épaules parce que y’a un film qui sort, que c’est sœur sourire et que le Dominique nique nique s’en allait… on me l’a fait si souvent que c’est plus drôle. Quand j’entendais « nique-nique » j’avais honte, si honte que j’osais même plus dire on va pique-niquer. Et maintenant c’est banal tellement banal..
Délicieuse banalité.
Zavez pas d’chance les 24 zautres membres antonymes du forum….
Dom.
J’en ai conclu que vous tous ici, membres du p’tit forum, vous étiez des antonymes, tous sauf moi pour lesquels les adjectifs-synonymes correspondaient point par point. Au lieu d’être bouleversée, je me suis frottée les mains car par la magie des définitions je deviens exceptionnelle.
Ah que c’est bon d'être banale
Se dire qu’on va au boulot, que chaque fin de mois on a son p’tit virement. Qu’on mange des pâtes avec du gruyère, qu’une fois par mois on s’offre un week-end à deux sans personne qui sonne, téléphone, empoisonne des heures précieuses, qu’on prend le tram incognito dans une indifférence générale parfaite, qu’on se détend sur un p’tit forum si simple que ça pourrait être une cour de récréation d’antan, qu’on fait les courses en poussant le chariot si distraitement qu’on cogne des jambes en s’excusant sans lever la tête comme la dernière des malaprises.
Affligeante de banalité, un délice. Pantalon noir et ballerine sans souci d’élégance parce que avoir les pieds bien à plat, c’est mieux que les pieds plats et que c’est pareil que les pieds dans le plat.
Tremper dans son bain si longtemps qu’on en attrappe des orteils flétris et que les callosités blanches se râpent d’un coup d’un seul, jubilatoire. Regarder le numéro qui s’affiche sur le téléphone et se dire « il fait chier cuilà, je réponds pas ». Empiler le courrier par ordre d’arrivée sans ouvrir une seule facture et tenir la semaine sans flancher.
Banale, banale un régal. Ne pas avoir à chercher le meilleur tarif de train, d’avion, d’hôtel parce qu’on s’en fout, on est si bien à glander chez soi.
Râler comme les autres après les pervenches qui ressemblent plus à des chrysanthèmes de mauvais augure
Trouver qu’un bouquet de pissenlits bien serrés et trempant dans un verre à liqueur, c’est plus beau qu’un gerbe de glaïeuls. C’est pas pour rien qu’on dit gerbe.
Inspirer à fond sur la première clope du matin en ne sachant pas si c’est la première du jour ou la dernière de la nuit.
Se moquer et rire des travers des autres qui ressemblent tellement aux siens.
Ne faire aucun effort pour écrire comme un écrivain avec des beaux mots, des belles phrases esthétiques et compliquées.
Etre paresseuse, balayer quand les miettes crissent sous la chaussette, quand la chaussette blanche croit qu’elle est une chaussette grise.
Nager et se complaire dans la banalité, pas de coiffure sophistiquée, pas de télé, des thunes qu’on épargne pour la vieille baraque, des petis enfants qui réjouissent parce qu’ils me disent que leurs parents sont des gens heureux et que ces parents là sont mes enfants.
Banale, si banale que le nouveau propriétaire du quatrième m’a confondu avec la femme de ménage du deuxième et que sa gêne n'eut d’égal que mon fou-rire.
Hausser les épaules parce que y’a un film qui sort, que c’est sœur sourire et que le Dominique nique nique s’en allait… on me l’a fait si souvent que c’est plus drôle. Quand j’entendais « nique-nique » j’avais honte, si honte que j’osais même plus dire on va pique-niquer. Et maintenant c’est banal tellement banal..
Délicieuse banalité.
Zavez pas d’chance les 24 zautres membres antonymes du forum….
Dom.