Bon, ce n'est pas une nouveauté puisque la chorégraphie de Bejart sur le Boléro de Ravel date de 1960, mais c'est au delà du temps, c'est intemporel, et je suis sûr qu'à la fin du XXIe siècle on regardera et on écoutera toujours ce ballet qui respecte et magnifie la partition, l'esprit de l'œuvre de Ravel. Maintenant, il y a le choix : pour Bejart, sa chorégraphie était pour un homme ou une femme, on comprend pourquoi de la part de Bejart, seulement pour l'âme espagnole de cette musique, ce qu'elle exprime, cette tension du désir qui va crescendo, il est préférable que cela soit une femme. Alors regardez, admirez la grande, l'immense, la sublime Sylvie Guillem qui vient d'arrêter sa carrière, Sylvie Guillem mondialement connu, sauf en France - à part des aficionados ! Elle incarne la nina de fuego, son corps est en tension permanente, ses mouvements, ses levers de jambes sont d'une amplitude, d'une élégance et d'une énergie incomparables....
Comparez avec Maya Plissetskaya, notez les différences. Elle se la joue un peu trop la diva du Bolchoï, elle semble nous dire "regardez moi comme je danse, comme je suis la plus belle". A côté de Sylvie Guillem, elle parait atteinte d'arthrose !
Par curiosité j'ai regardé la chorégraphie de Roland Petit. Je ne sais pas comment ça été reçu par les critiques et le public, mais je pense que faire un pas de deux sur cette partition de Ravel est une totale hérisie. En outre, l'accoutrement du danseur est complètement ridicule ! Ceci dit on assiste à quelque chose de différent, mais somme toute bien trop classique sous couvert d'une modernité frelatée !