"Lepen, vous et moi", par Serge Moati. (Flammarion)
Quel roman que ma vie ! pourrait s'exclamer Jean Marie Lepen. Dès son plus jeune âge il a montré d'étonnantes dispositions pour être une grande gueule au bagout extraordinaire, et aussi un courage physique dans les confrontations musclées, estudiantines ou non, qui ne lui ont jamais fait peur. Je me souviens d'une campagne électorale, en 1999, où il avait bousculé une élue socialiste - d'ailleurs il a été condamné pour ça -, et sa réaction devant les caméras de la télévision, la mine hilare, tout heureux de proclamer : ah ! ça me rapelle ma jeunesse ! Je me suis dit que ce type là est un anarchiste... de droite, il n'aime pas les conventions, les conventions bien ripolinées et hypocrites, il cherche à tout prix à bousculer, à enrayer le ronron soporifique de nos soi-disantes valeurs aujourd'hui frelatées. Surtout ne pas le prendre pour un être primaire, il est d'une culture hors normes, il est capable de réciter des centaines de poèmes, tout le monde s'accorde à dire qu'il est l'homme politique qui manie le mieux la langue française, et il est même capable de chanter tous les couplets de... l'Internationale !!!
Serge Moati, juif né en Tunisie, le fréquente depuis 25 ans ! Et, derrière sa caméra, il le fait parler avec une facilité déconcertante, enfin déconcertante pour celles ou ceux qui ne le connaissent pas.(1) Lepen, gamin, a vécu les affres de la seconde guerre mondiale, tous les soubresauts de la IV e république, et la traversée du désert sous la Ve république jusqu'à ce que Mitterrand vienne au pouvoir et qu'il utilise la provocation et les jeux de mots à l'emporte pièces pour sortir du placard où on le voulait à jamais reclus.
Jean Marie Lepen est pupille de la Nation parce que son père est mort pour la France. Oui, bon, mais en lisant le livre de Moati, vous apprendrez exactement dans quellles circonstances est mort ce père. En tout cas, suite à ce drame, les frais de l'éducation du petit Lepen sont passés à la charge de l'état. Ce qui ne l'a pas empêché de se faire renvoyer de tous les collèges des environs de La Trinité. Il se fera renvoyé aussi d'une école privée tenue par les jésuites. Et ces jésuites, pour s'en débarasser, vont employer une méthode dégueulasse, atroce. Lepen mettra du temps à revenir à Dieu. Pour ma part, mon passage au Petit Séminaire, comme je l'ai raconté dans "Un directeur de conscience pour Donnadieu" (2)(je n'ai rien inventé), m'a guéri irrémédiablement de l'idée d'un être supérieur qui m'attendrait dans un monde éthéré.
Ajoutons que Jean Marie Lepen est un analyste politique qui ne s'est jamais trompé, du moins rarement. Ce qu'il dit à propos du deuxième tour de l'élection présidentielle de 2002, je le partage entièrement. J'ai le souvenir d'une manipulation sidérante. Je suis allé voté, certes, mais blanc, car il n'était pas question pour moi de voter Chirac, encore moins pour Lepen.
Beaucoup d'histoires, des anecdotes surprenantes, des évènements que j'ignorais, comme par exemple l'attentat contre la villa de Lepen, alors que Marine n'avait que huit ans - cela aurait avoir des conséquences beaucoup plus dramatiques que de simples égratignures-, le livre de Moati se révèle passionnant et instructif - et il nous cache rien de son questionnement sur sa position face à celui qui n'a pas hésité à dire des énormités scandaleuses - au regard de notre société.
Serge Moati - "Lepen, vous et moi."- Éditions Flammarion.
1) Serge Moati et moi -Debriefing
2) https://www.peuplevoyageur.net/t686-un-directeur-de-conscience-pour-donnadieu
Qui va doucement, va longtemps
Quel roman que ma vie ! pourrait s'exclamer Jean Marie Lepen. Dès son plus jeune âge il a montré d'étonnantes dispositions pour être une grande gueule au bagout extraordinaire, et aussi un courage physique dans les confrontations musclées, estudiantines ou non, qui ne lui ont jamais fait peur. Je me souviens d'une campagne électorale, en 1999, où il avait bousculé une élue socialiste - d'ailleurs il a été condamné pour ça -, et sa réaction devant les caméras de la télévision, la mine hilare, tout heureux de proclamer : ah ! ça me rapelle ma jeunesse ! Je me suis dit que ce type là est un anarchiste... de droite, il n'aime pas les conventions, les conventions bien ripolinées et hypocrites, il cherche à tout prix à bousculer, à enrayer le ronron soporifique de nos soi-disantes valeurs aujourd'hui frelatées. Surtout ne pas le prendre pour un être primaire, il est d'une culture hors normes, il est capable de réciter des centaines de poèmes, tout le monde s'accorde à dire qu'il est l'homme politique qui manie le mieux la langue française, et il est même capable de chanter tous les couplets de... l'Internationale !!!
Serge Moati, juif né en Tunisie, le fréquente depuis 25 ans ! Et, derrière sa caméra, il le fait parler avec une facilité déconcertante, enfin déconcertante pour celles ou ceux qui ne le connaissent pas.(1) Lepen, gamin, a vécu les affres de la seconde guerre mondiale, tous les soubresauts de la IV e république, et la traversée du désert sous la Ve république jusqu'à ce que Mitterrand vienne au pouvoir et qu'il utilise la provocation et les jeux de mots à l'emporte pièces pour sortir du placard où on le voulait à jamais reclus.
Jean Marie Lepen est pupille de la Nation parce que son père est mort pour la France. Oui, bon, mais en lisant le livre de Moati, vous apprendrez exactement dans quellles circonstances est mort ce père. En tout cas, suite à ce drame, les frais de l'éducation du petit Lepen sont passés à la charge de l'état. Ce qui ne l'a pas empêché de se faire renvoyer de tous les collèges des environs de La Trinité. Il se fera renvoyé aussi d'une école privée tenue par les jésuites. Et ces jésuites, pour s'en débarasser, vont employer une méthode dégueulasse, atroce. Lepen mettra du temps à revenir à Dieu. Pour ma part, mon passage au Petit Séminaire, comme je l'ai raconté dans "Un directeur de conscience pour Donnadieu" (2)(je n'ai rien inventé), m'a guéri irrémédiablement de l'idée d'un être supérieur qui m'attendrait dans un monde éthéré.
Ajoutons que Jean Marie Lepen est un analyste politique qui ne s'est jamais trompé, du moins rarement. Ce qu'il dit à propos du deuxième tour de l'élection présidentielle de 2002, je le partage entièrement. J'ai le souvenir d'une manipulation sidérante. Je suis allé voté, certes, mais blanc, car il n'était pas question pour moi de voter Chirac, encore moins pour Lepen.
Beaucoup d'histoires, des anecdotes surprenantes, des évènements que j'ignorais, comme par exemple l'attentat contre la villa de Lepen, alors que Marine n'avait que huit ans - cela aurait avoir des conséquences beaucoup plus dramatiques que de simples égratignures-, le livre de Moati se révèle passionnant et instructif - et il nous cache rien de son questionnement sur sa position face à celui qui n'a pas hésité à dire des énormités scandaleuses - au regard de notre société.
Serge Moati - "Lepen, vous et moi."- Éditions Flammarion.
1) Serge Moati et moi -Debriefing
2) https://www.peuplevoyageur.net/t686-un-directeur-de-conscience-pour-donnadieu
Qui va doucement, va longtemps