La promesse de l'aube - Romain Gary.
Tout le monde connait Romain Gary, tout le monde sait comment il s'est moqué de la critique qui l'enterrait un peu trop vite en inventant un mystérieux écrivain, Emile Ajar, et en obtenant une nouvelle fois le prix Goncourt. Mais moi, je n'avais rien lu de lui. J'ai comblé cette lacune invraisemblable en lisant, que dis-je, en dévorant "La promesse de l'aube".
C'est l'histoire de l'amour baroque d'une mère pour son fils, son unique enfant, qu'elle élève toute seule.
La mère, c'est une juive russe, ahurissante, fantasque, excessive, grande gueule. Elle n'a pas eu la vie qu'elle avait rêvé, alors elle transmettra à son fils une ambition dévorante, il sera quelqu'un dont le monde se souviendra, il réalisera ainsi ce qu'elle aurait pu faire si le destin ne lui n'avait pas été contraire.
Le fils, c'est Romain Gary. Pour l'amour de sa mère, il réalisera tout ce qu'elle a rêvé pour lui, sans jamais couper psychologiquement avec elle le cordon ombilical - ce qui l'aidera à survivre pendant la deuxième guerre mondiale. L'amour de cette mère ira très loin comme on le découvre, avec une immense émotion, à la fin du livre. "La promesse de l'aube" est un grand livre, entre le rire et les pleurs, doté d'une auto dérision fort touchante - seulement le "je" du narrateur, c'est aussi le "nous", nous tous, l'humanité toute entière.
Il y a tellement de choses à dire sur ce livre, tellement de situations, de scènes stupéfiantes que l'on voudrait partager, alors il vaut mieux le lire sans tarder, je ne peux tout de même pas donner des extraits qui finiraient par englober la totalité de ce merveilleux livre de Romain Gary.