Tout cet argent va au temple. Les gens pensent faire une bonne action en donnant de l'argent, mais pas juste le don pour le don, le "tamboun", ils en attendent un retour sur investissement de la part du Bouddha !
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Debriefing
geob
- Message n°101
Re: Debriefing
Tout cet argent va au temple. Les gens pensent faire une bonne action en donnant de l'argent, mais pas juste le don pour le don, le "tamboun", ils en attendent un retour sur investissement de la part du Bouddha !
geob
- Message n°102
Re: Debriefing
Le messager.
Quand j'y pense, j'en reviens pas : j'ai été télégraphiste ! Bon, après tout, Charles Bukowski a bien été postier et, à la lecture de son bouquin sur cette expérience, je me suis dis qu'il valait mieux l'être en France qu'aux U.S.A. - à vrai dire, jusqu'à la fin des années 90, ensuite... Au fond, cela ne m'a pas déplu de faire le télégraphiste dans une partie du XIV e arrondissement de Paris. Quand je partais en distribution, j'avais la sensation d'être libre, sauf quand je tombais sur un vérificateur de la Poste qui me collait un P.V. administratif parce que je ne portais jamais la tenue réglementaire. C'est drôle, moi, fils de militaire, j'ai toujours eu un problème avec l'uniforme.
Etre télégrahiste, ce fut aussi pour moi une expérience humaine enrichissante. Frapper ou sonner à une porte, qui va ouvrir ? Quel intérieur aurais-je l'occasion de voir ? Au début, j'étais timide -quoique encore, mais je me soigne -, puis, l'habitude aidant, j'avais acquis un esprit vif et percutant. Je sillonnais sur mon vélo la partie du XIV e délimitée par l'avenue du Maine et celle du Général Leclerc, la Porte d'Orléans et la Porte de Vanves. Dans le secteur de la rue Vercingétorix, il y avait beaucoup d'immeubles vieillots, d'hôtels pour travailleurs immigrés, et aussi un foyer pour Africains près de la Porte de Vanves. Je portais souvent des "exprès" chez eux, souvent en provenance du Sénégal et du Mali, puis je les laissais se débrouiller pour savoir qui en serait le destinataire. C'était un lieu vraiment pittoresque et coloré, les hommes et les femmes portaient la tenue traditionnelle : c'était un petit bout d'Afrique ! Une odeur spéciale semblait imprégner leurs vêtements, une odeur piquante, poivrée. Il m'aura fallu voyager au Sénégal pour comprendre que cette odeur était simplement celle de l'herbe qu'ils fumaient - très efficace pour être de bonne humeur ! Je me souviens de ce jour où ce foyer a été démantelé. Il y avait les C.R.S vêtus de leurs longs manteaux de cuirs noirs, avec leurs boucliers ronds et leurs matraques démesurées. Image sinistre qui me rappela d'autres images d'un temps que je n'ai heureusement pas connu.
Nous aimions beaucoup porter des objets (exprès, recommandés, télégrammes) dans les hôtels pour immigrés - surtout maghrébins - pour la simple raison que c'était rapide et qu'il n'y avait de leur part aucune réclamation. Ainsi, cette anecdote véridique et absurde. J'arrivai avec un "exprès" destiné à Monsieur Ben, hôtel "truc", rue "machin". Je lus au gérant le nom du destinataire :
- C'est pour monsieur Ben !
- Ben... comment ? me rétorqua-t-il
Je regardai l'adresse une dernière fois pour être sur de moi :
- Heu... monsieur Ben... c'est tout !
- Aaaah ! Ben "saitouuu" ! C'est ici !
Vraiment pas de problèmes avec eux ! Il n'en allait pas de même avec le reste.
Au fait, je m'aperçois que j'oublie quelques petites choses. Par exemple, j'ai apporté un exprès à Georges Brassens, mais il y avait belle lurette qu'il n'habitait plus chez "Jeanne", impasse Florimont. J'ai remis en main propre un télégramme au grand blueseman Memphis Slim, je suis allé chez Michel Constantin, Philippe Nicaud, et une actrice dont j'ai oublié le nom, le milieu cinématographique aussi - elle habitait rue de Cels. Dans le quartier de la rue Vercingétorix, il y a même une rue qui a disparu : la rue du Moulin du Beurre ! Toujours dans ce quartier, non loin de l'avenue du Maine, je me souviens d'un immeuble où Victor Hugo aurait pu situé une scène des "Misérables" tant il était délabré, mais le souvenir m'est resté parce que j'avais distribué un "exprès" à un peintre japonais qui se prenait, physiquement, pour Foujita - ses tableaux étaient posés sur le sol ondulé, contre les murs suintant d'humidité.
Dans mon quartier, il y avait encore beaucoup d'immeubles de six ou sept étages sans ascenseur. Avant de porter un télégramme, je lisais son contenu quand le destinataire se trouvait au dernier étage. Si le contenu était particulièrement urgent, je montais, mais si c'était juste un "joyeux anniversaire" je le mettais direct dans la boite à lettres. Le plus émouvant, c'était quand je devenais le messager d'une mort annoncée : dès que la personne ouvrait la porte et constatait que j'avais une enveloppe bleue dans les mains, le visage se décomposait aussitôt, parfois les sanglots survenaient instantanément, et alors moi je me dépêchais de foutre le camp.
J'avais horreur de tendre la main, alors j'étais celui qui se faisait le moins de pourboire dans la vacation. Évidemment, les gens pauvres, les petites gens, ceux qui habitaient sous les toits, les personnes âgées souvent seules donnaient le plus de pourboires. Chez les bourgeois, la porte se refermait vite avec juste un "merci", et ça me convenait. Je me rappellerais toujours la fois où j'ai apporté un télégramme dans un immeuble luxueux. Je revois encore la porte de l'appartement qui s'ouvre, la dame en robe élégante, le salon avec des meubles de style, les deux enfants bien habillés, assis sur la longue table en bois massif. Je donne le télégramme qui annonçait un retard, et je m'en retourne. Sauf que la dame me dit : "Attendez !". Ah tiens ! Elle veut me donner un pourboire, alors j'attends - et c'est à ce moment que j'ai tout le loisir pour observer l'intérieur de l'appartement. La dame revient en disant : "Excusez moi monsieur, je n'ai que de la petite monnaie !". Et elle pose dans ma main deux pièces de 10 centimes. Aussi sec, je lui dis : " Cela ne fait rien, madame, c'est le geste qui compte !" Les enfants s'esclaffent, le visage de la dame se fige, et je m'en vais sans me retourner, le sourire aux lèvres, victorieux.
Maadadayo !
geob
- Message n°103
Re: Debriefing
Le cascadeur et moi
Aujourd'hui, 24 janvier, cela fait trois mois que je me suis installé à "Chian, House". Je l'ai dis à la patronne, ce matin, elle m'a répondu qu'il fallait que je reste et que ce n'était pas la peine de rentrer en France. Bon, lui dire que je ne m'appelle pas Depardieu ou Arnault serait une perte de temps mais, en regardant tous les jours la météo de Paris, je ne suis pas pressé de rentrer et ça elle a compris.
Tout de même, trois mois déjà !
Dernièrement, j'ai fais le guide à moto pour un ancien cascadeur et sa femme. Il ne m'a pas renseigné tout de suite sur ce qu'était son métier. Tout d'abord, il m'a surpris en acceptant de me suivre sur une piste de montagne qui grimpe jusqu'au Doï Bo d'où on a un sacré point de vue sur les montagnes environnantes. Ce n'était pas évident avec quelqu'un derrière soi - à un moment donné, sa femme a dû descendre et monter à pied une portion du chemin trop pentu. Sur cette piste, on croise souvent des "trekkeurs" en circuit organisé qui, sans doute, s'imaginent être dans une aventure hors sentiers battus, et voir débouler des "farangs", sans guide, à moto dans des endroits pareils, ça doit leur gâcher leur plaisir !
Une fois que j'ai su son ancien métier, mon étonnement s'est transformé en observation lorsque, devant moi, je le voyais prendre des virages avec une dextérité qui me fait défaut. Il ne travaille plus, il y a l'âge et surtout le corps qui n'en pouvait plus, deux raisons déterminantes pour enfin vivre son propre film, pour ne plus prendre les risques à la place des vedettes de cinéma ou de télévision.
Ensuite, je les emmenés sur un secteur de la frontière birmane où j'étais passé avec un belge et un français, il y a un mois déjà. Nous avons été accompagnés par un jeune couple de français, Vincent et Sophie, mais pour moi le nom qui les réunit le mieux est "VicSo" tant ils forment tous les deux une sacré équipe ! Je prends plaisir à rencontrer des français en voyage, pourvu qu'ils ne soient pas ordinaires ! ( ce qui n'arrive pas souvent !)
Cette route étroite, qui souligne la crête des montagnes, m'a encore laissé une impression de solitude, de désert. On voit de rares villages, et, si on y entre, on étonne toujours - pourquoi ils viennent ici, si loin de tout, ces étranges "farangs" ?
Et si on a la curiosité d'entrer dans une école, on provoque une petite émeute bien sympathique ! Et puis il y a ces barbelés sidérants, des barbelés "lames de rasoir", en pleine nature ! Un panneau indique que ce n'est pas la frontière thaïe-birmane, seulement on voit un village birman, pas si loin que ça, alors ? Une barrière contre les immigrés clandestins birmans ?
(son mari travaille en Corée, dans une "factory", et il gagne 34 000 baths par mois. J'imagine qu'il doit vivre dans un foyer avec les autres immigrés thaïs, pour pouvoir envoyer de l'argent à sa femme)
(elle a 25 ans, elle est enceinte de 8 mois, et elle espère une fille)
(village birman)
(ce sont des enfants des tribus, les deux dames qui s'en occupent sont karen et lahu.)
geob
- Message n°104
Re: Debriefing
Corvée administrative (bon, c'est comme ça !)
Cette fois-ci, j'ai innové : lorsque les fonctionnaires birmans m'ont demandé si j'allais faire du shopping - comme la fois précédente, mais je n'avais pas compris le bien fondé de cette question -, j'ai répondu non. Du coup, j'ai évité de me faire prendre en photo, et on m'a rendu le passeport tout de suite après l'avoir tamponné. Pas plus de cinq minutes en Birmanie, je suis vite revenu en Thaïlande. Et dire qu'il y en a qui rêve d'aller en Birmanie ! Bon, il y a belle lurette que je ne rêve plus, les rêves je les réserve pour mes nuits.
En quittant Mae Saï, je suis entré dans ce lieu qui m'intriguait avec ses statues style "péplum". Et bien, c'est un hôtel ! Lorsqu'on voit sa configuration, pas besoin de faire un dessin pour comprendre à quoi il sert !
(la réception)
(on se rend en voiture... dans sa chambre, ou du moins sur le pas de la porte !)
(on tire un rideau métallique pour cacher votre voiture)
Ensuite...
J'en ai profité pour me rendre au pont numéro deux qui permet de passer en Birmanie, à 8 kilomètres à l'est de Mae Sai. Une nouvelle fois, je n'y ai vu aucune activité, et une nouvelle fois on m'a empêché d'entre sur le site.
La route qui y mène est très peu fréquentée, elle passe au milieu des rizières où poussent des habitations
étroites qui ressemblent à des clapiers.
Depuis l'hiver dernier, je reste stupéfait par l'incroyable activité immobilière, je vois des chantiers partout, ainsi que dans le quartier où j'habite ; je me demande si un jour il ne sera pas question d'une bulle immobilière ; en tout cas, le taux de croissance en Thaïlande reste, bon an mal an, au niveau des 6% !
A propos de constructions, quelquefois on voit des choses étranges
... et aussi ce lieu de culte pas encore terminé.
Le marchand de glace du "Temple Rouge"
Quel est le nom de ce temple ? Lorsque je veux faire confiance à ma mémoire, je le retiens juste quelques secondes, ensuite je pense à autre chose et je l'oublie aussitôt. Combien de fois je me dis que je devrais prendre des notes, je ne sais plus, mais voilà je ne suis qu'un dilettante, un touriste pas consciencieux. Après tout, est-ce que je regarde le nom des rues que j'arpente à Paris, est-ce que je les note sur un carnet ? Bien sûr que non ! Alors, une fois pour toutes, j'ai décidé que ce temple, à Chiang Rai, s'appelle "Le temple rouge" et débrouillez vous avec ! D'ailleurs, il n'est pas tout à fait rouge, ou du moins pas encore, mais il est en passe de le devenir vraiment car ils sont en train de le repeindre et ça sera beaucoup mieux que sa couleur actuelle qui tire sur le rouge Bismarck. A part ça, pourquoi je vais voir "le temple rouge" de temps en temps ? Tout simplement pour me faire masser dans une annexe, là se font les meilleurs massages de Chiang Rai. C'est fréquenté quasiment que par les thaïes, j'y croise rarement un "farang", et quand c'est le cas il a plutôt l'allure d'un expatrié qui vit ici. Le prix est aussi très thaïlandais : 120 baths (1€=40 baths) !
L'autre matin, après le massage, je suis sorti et j'ai remarqué qu'il y avait beaucoup de voitures garées dans l'enceinte du temple. Et aussi beaucoup d'enfants portant l'uniforme de leurs établissements respectifs. Ils étaient tous en train de se régaler avec une glace, un cube sur un bâtonnet. Je me suis approché d'un attroupement provoqué, m'a-t-il semblé, par un homme assez âgé qui n'arrêtait pas de se marrer : c'était le vendeur de glace ! Une glace artisanale ! Sur son vélo dressé sur sa béquille arrière, il y avait un récipient en inox d'où il a sorti un parallélépipède rectangle bicolore, sans doute une glace à la vanille et à la fraise, qu'il découpait en morceau à la demande. Et il m'a suffi de voir ce "pain" de glace pour me retrouver aussitôt à Arenys de Mar, en 1962 !
geob
- Message n°105
Re: Debriefing
Arenys De Mar, 1962.
Nous occupions tout un compartiment de wagon : mon père, ma mère, mes deux soeurs, mon frère et moi. Une véritable expédition, mon père transpirait parce que c'était lui qui portait les valises les plus lourdes, et nous suivions en troupe ordonnée pour éviter de se perdre les uns les autres au passage de la frontière. Je me souviens des drôles de chapeaux des policiers espagnols, la fouille des valises, puis en route pour Arenys De Mar, petit village au sud de Barcelone, dans cette Espagne qui vivait sous la dictature de Franco.
Mon père avait loué un appartement au dessus d'une épicerie. On y était bien, nous avions même un frigidaire qui maintenait nos produits au frais grâce au bloc de glace, livré régulièrement, que l'on mettait dans le freezer. J'ai l'impression d'avoir connu le moyen âge : le frigidaire ne fonctionnait pas à l'électricité ! Je ne veux pas dire que le fascisme c'était l'ordre moins l'électricité car, l'électricité, il en fallait pour faire fonctionner cette petite chaîne automatique où les poulets passaient de vie à trépas - il y avait des plumes qui voltigeaient, le bruit de la chaîne, et le caquètement inquiet des volatiles avant de se faire zigouiller, mais c'était un lieu qui nous fascinait mon frère et moi. Cette entreprise se trouvait dans notre rue - enfin, pas loin de chez nous en tout cas.
Le marchand de glace du "Temple Rouge", grâce à son pain de glace bicolore -vanille et fraise ?-, m'a remis en mémoire l'image de ce même pain de glace que la marchande découpait devant nous, en fine tranche, et qu'elle mettait ensuite entre deux biscuits carrés, genre gauffrette, et celà coûtait 5 pesetas en 1962, à Arenys De Mar. Qu'est-ce qu'on se régalait ! Ce n'était pas les glaces à l'eau comme dans la chanson de Michel Jonasz !
Avec le recul, je n'en reviens pas que mon père ait eu cette idée de vacances à l'étranger !
Tiens, je me souviens que nous avions découvert une boisson que nous ne connaissions pas encore dans la famille : le coca cola ! Je me souviens aussi que ma mère s'était essayé à parler espagnol, ce qui avait provoqué la stupeur des espagnols à qui elle demandait "Hombres" ? En effet, tout au début du séjour, en se rendant aux toilettes, elle avait vu un panneau où il était écrit : hombres. Pour elle, cela voulait dire toilettes, et quand elle réalisa sa bourde, et bien, nous, cela nous fit bien rigoler ! Mon père, lui, il avait haussé les épaules en faisant : pfff !!!
Nous allions tous les matins à la plage. Un matin, ça faillit être mon dernier matin. J'étais en passe de me noyer, j'avais ingurgité pas mal de flotte, les vaguelettes me recouvraient régulièrement, je suffoquais, puis je vis une silhouette qui s'avançait vers moi en me tendant la main : attrapes ma main ! J'agrippai cette main, et ce fut ainsi que me soeur ainée me ramena sur la plage. Heureusement, car ma mère, dans sa splendeur de mère méditéranéenne, était du genre à hurler :
- Si tu te noies, je te tue !
Maadadayo !
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°106
Re: Debriefing
Geob,
Je t'avoue que j'avais decroche de ce carnet de voyages depuis quelques semaines, question de temps, d'energie, et de priorites. Je ne lierai certainement pas les notes ecrites durant ces semaines de lecture buissoniere. Mais je viens de lire ta derniere note. Et j'adore! J'ai souri, et meme ri: "si tu te noies, je te tue !".
Il est bien, ce carnet: on peut passer des semaines sans l'ouvrir, et le reprendre ou on veut, quand on veut!
Merci Geob.
Lilie
Je t'avoue que j'avais decroche de ce carnet de voyages depuis quelques semaines, question de temps, d'energie, et de priorites. Je ne lierai certainement pas les notes ecrites durant ces semaines de lecture buissoniere. Mais je viens de lire ta derniere note. Et j'adore! J'ai souri, et meme ri: "si tu te noies, je te tue !".
Il est bien, ce carnet: on peut passer des semaines sans l'ouvrir, et le reprendre ou on veut, quand on veut!
Merci Geob.
Lilie
geob
- Message n°107
Re: Debriefing
Tu n'as rien à avouer, Lilie ! Je conçois très bien qu'on ne lit pas tout ou que l'on fasse une lecture aléatoire. Au fait, à propos des textes que l'on met sur internet, je suis d'accord avec toi : on jette une pincée de sel dans l'océan Atlantique ! Le destin de nos mots et de nos élucubrations nous indiffère totalement !
Ah la mère méditerranéenne ! Elle est aussi du genre à téléphoner à Roissy pour demander : " Allo Roissy ! Mon fils est arrivé ?". Ou bien dans un hôpital, à des médecins qui lui disent : "Votre fils est condamné, nous sommes désolés", elle répond avec une violence qui les désarçonne : " Il n'en est pas question, vous m'entendez ? PAS QUESTION !!!" Et ça, ce n'est pas une blague !
Et c'est pourquoi je suis toujours là !
Maadadayo !!!
geob
- Message n°108
Re: Debriefing
Une routarde belge
Une énergie stupéfiante, un enthousiasme juvénile, une "tchatche" intarissable, c'est en gros la description que l'on peut faire de Lucie, la routarde belge de... 80 ans ! Bon sang, à côté d'elle je me sens un vieillard. Et en plus, vraiment pas dans le siècle ! Elle m'a parlé de ses difficultés à payer Air Asia en sortant une petite calculatrice , c'est du moins ce que je croyais, en fait c'est un terminal de carte de crédit !!! Elle paye les grosses sommes avec ce petit machin, mince alors ! J'en avais jamais vu ! Car elle peut introduire, dans ce qui ressemble à une calculatrice de poche, sa carte de crédit : elle tape le numéro de la société chez qui elle achète, puis son code personnel, et la société est créditée ! Peut être que tout le monde connaît ce système, ben... pas moi ! Aujourd'hui, j'ai donc appris quelque chose, je progresse tous les jours, mais il y a encore beaucoup de boulot. Je l'ai bien fait rire quand je lui ai dis que le fait de faire ma valise, me taper une nuit de bus, ça m'emmerde ! Je peux m'adapter n'importe où, manger et boire ce qu'il y a à boire et à manger, mais, nom de nom, le déplacement, pfff ! Et la téléportation, c'est pour quand ? La voyageuse de 80 ans ne s'arrête pas pour cela, elle est toujours sur un projet de départ. Elle va bientôt passer au Laos, puis se rendre en Chine (déjà quatre voyages dans ce pays), ensuite je ne sais plus, de toute façon elle est allée de partout, même à Bornéo, et elle n'est pas pressée de retourner en Belgique.
Après avoir vadrouillé trois jours dans le nord est à moto, le cascadeur et sa femme sont revenus chez Chian House pour une nuit, et avant hier, histoire de meubler la journée avant qu'ils ne prennent le bus à 19H30, ils m'ont demandé de les conduire dans des endroits intéressants. Lucie, qui en a marre de rester coincée chez Chian, a proposé de nous accompagner, et c'est ainsi que j'ai transporté une grand mère sur ma moto !
Un temple, au sommet d'une colline, d'où l'on a une vue panoramique sur Chiang Rai. Mais qu'est-ce qu'il fait ce moine devant cette moto, avec une telle concentration ?
Il est en train de la bénir, et ses propriétaires semblent y attacher une grande importance.
Et Lucie retrouvera le moine pour qu'il lui attache un porte-bonheur. Mais ce n'est pas nouveau pour elle, elle a voyagé au Népal, au Tibet - elle s'est fait soigner par le médecin personnel du Dalaï Lama à Dharamsala, en Inde.
Dès qu'elle arrive quelque part, Lucie devient la vedette !
J'en ai profité pour revoir le village Lahu que j'ai visité pour la première fois durant ce séjour. On voit encore des gens tisser avec des moyens rudimentaires, mais on commence à voir quelques panneaux solaires. J'ai pensé à ces villageois, la nuit dernière, les plus pauvres ont dû en baver dans leurs baraques en planches et bambous. Et la piste pour y monter à moto doit être devenue bien glissante.
(les missionnaires chrétiens ont beaucoup de succès chez les ethnies)
Comme il n'y pas de magasin, les vendeurs ambulants passent dans les villages
Dans ce village, on fume un excellent tabac !
Et Lucie adore fumer... ça conserve !
Maadadayo !
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°109
Re: Debriefing
La reference a la chanson des Beatles, ce ne serait tout de meme pas un lien entre "ta" Lucie, et l'autre ethiopienne, baptisee apres cette chanson, vieille comme le monde?
Lilie
Lilie
geob
- Message n°110
Re: Debriefing
Hé ! Hé ! Ca évoque plutôt un de ses souvenirs très, très, très coloré au Canada, dans les sixties !
Lucy in the Sky with Diamonds
Lucie pourrait très bien te dédier cette chanson
Lucie est le genre de grand mère à ne pas mettre dans une maison de retraite, elle serait capable de transformer ce lieu en tripot !
Dolma- Localisation : Je m'balade sur les chemins...
- Message n°111
Re: Debriefing
Geob, entre le frigo qui ne fonctionne pas à l'électricité et ta copine de 80 ans , comme tu le dis si bien, tu as connu le Moyen Age ...
Dolma
Dolma
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°112
Re: Debriefing
Dolma a écrit:Geob, entre le frigo qui ne fonctionne pas à l'électricité et ta copine de 80 ans , comme tu le dis si bien, tu as connu le Moyen Age ...
Dolma
Lahaut! C'est le moment de presenter Geob a Mamina! :zouav: :zouav: :zouav:
Lilie
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°113
Re: Debriefing
geob a écrit:
Hé ! Hé ! Ca évoque plutôt un de ses souvenirs très, très, très coloré au Canada, dans les sixties !
Lucy in the Sky with Diamonds
Lucie pourrait très bien te dédier cette chanson
Lucie est le genre de grand mère à ne pas mettre dans une maison de retraite, elle serait capable de transformer ce lieu en tripot !
Me doutait bien du genre de personnage que c'etait effectivement: pour se retrouver, de sa generation, a 80 ans sur une moto en Thailande, faut en avoir vecu des experiences atypiques dans sa vie!
Lilie
geob
- Message n°114
Re: Debriefing
Un mauvais exemple pour la jeunesse
Hier soir, après avoir bu ma camomille, j'ai réalisé que j'ai été vieux très jeune. En effet, alors que j'avais juste 17 ans, on me prit pour le père de mon frère. Pourtant mon crâne était recouvert d'une belle tignasse noire, mon visage n'affichait aucune ride, je ne portais pas de lunettes correctives, mais il est vrai que je n'étais pas rasé de près, et que je fumais la pipe - du tabac gris, comme Maigret... le commissaire, bien sûr ! D'ailleurs, ce fut la pipe au bec que j'ouvris la porte aux gendarmes. Ils restèrent une seconde ou deux perplexes en me voyant nimbé de fumée grise, puis ils attaquèrent tout de suite sur le sujet de leur visite.
- Monsieur Geob ?
- Oui ?
- Est-ce que votre fils, Bernard, est chez vous ?
Mon fils, c'est à dire mon frère en langage gendarme, était au premier étage avec ma mère, attentifs à ne pas perdre une miette de la conversation qui s'engageait. Nous savions très bien que la visite de la maréchaussée pouvait advenir car mon frère avait quitté la caserne depuis quelques jours. Il était coutumier du fait depuis son retour d'Afrique où il avait séjourné, parfois dangereusement, en étant le bras armé de la politique française de ces années là. Comment il avait signé un contrat de trois ans, on ne lui avait pas demandé son avis, et maintenant la dernière année à effectuer lui semblait bien longue, même si elle se déroulait sur le territoire. Du coup, il passait son temps en dehors de la caserne, et n'y rentrait que le septième jour, histoire de ne pas être considéré comme un déserteur car cela conduisait tout droit vers un tribunal militaire - au lieu de ça, son escapade lui occasionnait que quelques jours d'arrêts simples, puis il remettait le couvercle.
Je réussis à ne pas m'esclaffer devant la perspicacité des gendarmes, et je répondis à leur question sans me démonter :
- Mon fils n'est pas chez moi, messieurs. J'espère qu'il ne s'est passé rien de grave ?
- Non, rassurez vous, mais il exagère, il devrait ne pas oublier de rentrer à la caserne, ça finira mal. Essayez donc de lui faire entendre raison.
- Je n'y manquerai pas, messieurs !
Dès que j'eus fermer la porte, je montai au premier étage rejoindre ma mère et mon fils - euh, mon frère. Nous étions aux anges, Bernard était plié en deux. Quand tout revint calme, ma mère dit à mon frère :
- J'espère que tu sais ce que tu fais ?
- T'en fais pas maman, mais j'en ai marre de ces histoires. Il faudrait que tu écrives au ministre pour écourter mon contrat, vraiment ras le bol !
Et elle le fit ! Elle reçut une réponse de André Fanton, secrétaire d'état auprès du ministre d'état de la défense. Ma mère montra la réponse à mon frère : elle était négative. Mon frère fut déçu, mais il en prit son parti car, après tout, il ne lui restait que trois mois à faire, en revanche il exulta après avoir relu le paragraphe qui explicitait la raison du refus de André Fanton, et je dirais même qu'il bomba le torse comme s'il venait d'être décoré. Il me mit la lettre sous le nez, je ne me souviens plus des mots exacts mais cela disait à peu près "... Madame, qu'il m'est impossible d'accéder à votre demande, vu le lourd dossier de votre fils, se serait envoyer un message négatif aux jeunes qui servent sous le drapeau, se serait offrir un mauvais exemple pour la jeunesse..."
- Tu te rends compte ? Je suis un mauvais exemple pour la jeunesse !!! se marra mon frère.
- Chapeau ! dis-je.
En effet, cela valait bien une légion d'honneur !
Maadadayo !
geob
- Message n°115
Re: Debriefing
A propos de la légion d'honneur
Ce matin, j'ai reçu un message de mon neveu qui s'insurge contre, parait-il, la remise de la légion d'honneur à un iman de la mosquée de Bordeaux. Alors, aussitôt, je lui ai répondu ceci :
Sacré Christophe !
Tu t'enflammes pour des banalités, des broutilles, pour des choses qui n'ont l'importance de ce qu'on veut bien leur donner, et pour ma part je n'accorde aucune importance à ce hochet ! Comme il y a belle lurette que cette décoration n'est plus exclusivement destiné aux militaires, et qu'on la donne à n'importe qui, je ne suis pas choqué qu'on l'attribue à ce bonhomme - donc à n'importe qui.
Des gens d'une toute autre envergure l'ont refusé, tel Philippe Seguin qui formula son refus en déclarant qu'il ne pouvait porter la légion d'honneur alors que son père l'avait eue sur les champs de bataille. Un refus bien respectueux tout de même, mais il mettait en lumière sa dévalorisation qui, en fait, est venue très tôt. Je ne vais pas évoquer Jules Renard, ou Eric Satie qui a peut être dit le propos le plus destructeur la dessus : " Ce n'est pas tout de refuser la légion d'honneur, encore fallait-il ne pas l'avoir mérité", ou Coluche qui disait : " la légion d'honneur c'est comme les hémorroïdes, tout le monde peut en porter", ou bien d'autres peut être plus importants, je ne m'attarderai que sur Marcel Aymé, un écrivain bien connu, dont on devrait lire tous ses livres. Ce fut le président de la république, Vincent Auriol en personne, qui proposa de lui remettre la légion d'honneur. Outré qu'on osât l'affubler de ce machin, Marcel Aymé ne mâcha pas ses mots, et termina ainsi : "Monsieur le président, sauf votre respect, votre légion d'honneur vous pouvez vous la carrer dans le train !"
Apprenant que son ami Courteline venait d'être promu, Jules Renard écrit dans son journal "... qu'il a été pris dans une rafle !"
Il va ainsi de ton iman bordelais !
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°116
Re: Debriefing
Un nouvel avatar pour Geob, va falloir que je m'habitue! Je crois bien que depuis des annees, je te connaissais toujours le meme...
Lilie
Lilie
geob
- Message n°117
Re: Debriefing
Télévision
Mais comment tu fais ? Combien de fois ai-je entendu cette question posée sur un ton attristé, comme si elle s'adressait à un malade au stade terminal ? Oui, comment tu fais pour vivre sans... télévision ? Même les fonctionnaires du recouvrement de la taxe audiovisuelle s'interrogent et m'envoient régulièrement un formulaire où je dois confirmer que je ne possède pas de poste de télévision. L'année dernière, la veille de mon retour en France, l'un d'entre eux est passé chez moi, et a laissé son avis de passage dans ma boite aux lettres - avec le formulaire. Dommage, je l'aurais bien accueilli, il aurait pu ainsi constater que, non content de ne pas avoir la télévision, je n'ai aussi pas de connexion internet, pas de chat, ni de chien, encore moins de poissons rouges et de plantes vertes - chez moi, il n'y a rien, un rien vertigineux !
Je n'ai pas la télévision, mais la radio m'informe très bien sur ses programmes, les journaux idem, ainsi d'ailleurs qu' internet qui signalent les clashs, les esclandres de tous acabits. En ce moment, comme j'ai la wifi gratuite dans ma tanière, j'en profite pour revisiter la télévision sur mon ordinateur, enfin les émissions intéressantes où ça débat, où ça chauffe. Et je suis tombé sur un "Droit de réponse" de Polac où Jack Thieuloy s'énerve sur Pierre Desproges. Bon sang ! Jack Thieuloy c'est ça ? Une voix de fausset, un physique de fonctionnaire aigri, alors que c'est, bien que sulfureux pour les belles âmes, un écrivain au style incomparable ! Heureusement, j'ai lu son extraordinaire, vraiment, livre sur l'Inde : "L'Inde des grands chemins" (folio) avant de le découvrir tel qu'il est - enfin, qu'il était puisqu'il est mort -, dans le cas contraire je n'aurais jamais eu l'envie de le lire. Au fond, B. Traven avait raison, un auteur ne doit se montrer que dans ses livres, et surtout éviter de s'exposer dans les médias.
Ces derniers jours, j'ai regardé pas mal de spectacles de Dieudonné, et je ne comprends pas bien ce que lui reproche alors qu'il est sans doute le meilleur humoriste que nous ayons en France, doté d'un courage exceptionnel pour cette société où il faut toujours nager dans le sens indiqué par une minorité de personnages qui ont leurs entrées dans les milieux qui comptent, sinon gare à la noyade, à l'ostracisation. Bon, il est que nous vivons dans une époque où il faut d'abord consulter son avocat avant de faire une plaisanterie, aussi stupide soit-elle ! Mais quand un sketch met en lumière une vérité si aveuglante que personne ne veut la voir, au nom de quoi doit-on l'interdire alors que l'on nous assène à longueur de journée le mot "démocratie" ? A moins que la démocratie consiste à être d'accord avec ce que l'on veut bien nous autoriser ?
Un autre personnage m'a intéressé : Tariq Ramadan. J'ai visionné pas mal d'heures où il apparait dans diverses émissions, et j'ai été frappé par son intelligence, sa façon d'exposer ses idées clairement et brillamment, sa redoutable rhétorique. Ses plus tenaces contradicteurs le définissent comme un type vraiment exceptionnel, ainsi par exemple Antoine Sfeir, directeur des "Cahiers de l'Orient". D'ailleurs, ceux qui arrivent à tenir tête à Ramadan sont... musulmans, quant aux autres, par exemple Caroline Fourest, font preuve plutôt d'une haine difficilement contenue au lieu de prouver par des faits ce qu'ils avancent. J'ai regardé dans son intégralité l'audition de Ramadan devant la commission de l'Assemblée Nationale, chargé de faire un rapport sur le voile islamique. Stupeur ! On constate malheureusement que nos députés, à part deux femmes ou trois femmes, sont d'une banalité confondante, d'une incompétence évidente sur le problème qui les réunit. Je ne m'attarderai sur l'intervention haineuse de Jean Glavany, député socialiste, qui se fait renvoyer dans les cordes par Ramadan, avec une politesse cinglante ! Je ne dis pas "amen" à Ramadan, je constate seulement que, d'un point de vue technique, il est bien rare de le voir mis en difficulté dans les débats. Je ne vais pas évoquer son fameux "moratoire sur la lapidation" - au fait, quand Amnisty International demande un moratoire sur la peine de mort en Chine, ou aux U.S.A., accuse-ton A.I. d'être pour la peine de mort ?-, il suffit d'entendre l'explication logique, pertinente, de Ramadan pour se rendre à quel point nous avons été manipulé.
Manipulation
On se souvient de cette pseudo agression dans le R.E.R, il y a quelques années, concernant une jeune femme qui déclara que ses agresseurs lui avaient dessiné une croix gammée sur le ventre. Dès qu'il a appris cette nouvelle, mon frère m'a téléphoné - nous aimons commenter l'actualité -, et moi je lui ai tout de suite dit que cette histoire était bidon. Étonné, il m'a demandé pourquoi. Je lui ai répondu que le détail de la croix gammée était de trop, je ne voyais pas des agresseurs perdent leur temps à faire ça, et je lui ai parlé d'un dessin de Chaval, "le séditieux méticuleux", où l'on voit un type tracer soigneusement, avec une règle, une croix gammée sur un mur. Aussitôt que j'ai appris ce fait divers, aussi incroyable que cela puisse paraître, ce dessin a surgi de ma mémoire, et je me suis imaginé les agresseurs dessinant méticuleusement la croix gammée sur le ventre de cette femme. Non, pour moi cette histoire ne tenait pas la route, sauf pour les médias, et la ministre des droits de la femme, Michèle Barzach, qui reçu cette soi-disant victime dans son ministère !!! Quand, quelques jours plus tard, la vérité a éclaté, mon frère me félicita alors que lui, comme tout le monde, il avait marché à fond. Depuis, quand j'apprends une nouvelle qui sort un peu de l'ordinaire, j'évite de l'évoquer avant qu'elle ne soit confirmée par d'autres sources, et même ! Devant ce robinet d'informations en continu, il faut toujours garder son quant à soi, ne jamais s'emballer, discriminer, enfin être tout simplement un individu capable de réfléchir....
Vaste programme !!!
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En vérifiant, on constate que Ramadan a menti au cours d'un débat à propos de son procès contre Antoine Sfeir. En effet, il l'a bien perdu. En revanche, le procès intenté contre un magazine lyonnais, pour les mêmes raisons, là, il a gagné !!!
Étonnant, non ?
geob
- Message n°118
Re: Debriefing
Corvée bi-mensuelle
C'est dingue ! A mon âge ! Est-ce bien raisonnable de faire 120 kilomètres à moto, au milieu des voitures conduites par des gens qui n'aiment pas utiliser leurs clignotants, qui slaloment dangereusement dans la circulation, qui vous frôlent de très près rien que pour gagner quelques mètres avant un feu rouge qu'ils respecteront dans la mesure où il est déjà rouge depuis une au moins cinq secondes - voilà pourquoi les véhicules démarrent doucement lorsque c'est pour eux vert , histoire de laisser aux autres le temps de brûler le feu rouge -, oui, 120 kilomètres pour pouvoir rester deux semaines de plus en Thaïlande ? La prochaine fois, je prendrais le bus car j'ai tendance à rouler vite sur ces interminables et ennuyeuses lignes droites qui montent vers le nord. Il suffit qu'un chien traverse, et... tiens, encore vu une galette de chien sur le bitume, une marmelade sanguinolente !
Cela fait la troisième fois que je fais cet aller-retour avec la Birmanie. Mais un bruit court que les touristes n'ont droit qu'à trois fois consécutives, d'autres sources indiquent pas plus de quatre fois, le patron de la "guest house" me dit que c'est à la tête du... touriste, enfin, bref, comme écrivait Henri Jeanson : " La seule chose que l'on ne peut empêcher de courir, c'est un bruit !"
Avec toutes ces informations contradictoires, je ne sais plus où donner de la tête, moi !
Des statues en résine ?
L'autre jour, je suis monté au Wat Doï C.E.E. Ce temple au nom qui nous dit quelque chose, en tout cas je n'ai pas vu de statue de Jacques Delors, en revanche, comme dans pas mal de temples, toujours des travaux en cours. Sur le sommet de la colline, on voit de loin cette statue géante du Bouddha, et c'est la première fois que je vois cette sorte de chérubin qui semble le désigner - une satue, les fesses à l'air !!!
Je croyais qu'ils construisaient juste un belvédère, mais non, en fait c'est la base d'un bâtiment qui s'élèvera en pleine pente.
(les traits indiquent le coût de chaque partie du bâtiment, donc à votre bon cœur !)
Dans son coin, un ouvrier fabriquait des petites satues, translucides.
Je lui ai demandé quelle matière il utilisait, mais il me l'a dit en thaï et je n'ai jamais entendu ce mot. J'ai montré ces photos à mon voisin qui a évoqué la résine. Je n'avais jamais pensé à cette matière, mais, après quelques vérifications, il semblerait bien que cela soit de la résine, en tout cas cela donne un joli résultat.
Scènes de campagne
On peut voir des dégourdis faire du ski nautique dans les rizières !
Les buffles au bain. Cartes postales, mais il faut vraiment prendre des sentiers de traverse pour voir ça !
(en tout cas, ils sont méfiants, ils m'ont vite repéré !)
Maadadayo !
geob
- Message n°119
Re: Debriefing
L'année du serpent.
Aujourd'hui, 10 février, nouvelle année chinoise : l'année du serpent ! Bonne année à tous ceux qui sont nés sous ce signe du zodiaque chinois. Quant aux autres, préparez les antidotes !
Je me suis dis que c'est le moment d'aller faire un tour au temple en forme de tour où se trouve, à l'intérieur, la statue en bois de santal de Guan Yin qui a coûté 74 millions de baths - le temple 200 millions. Beaucoup de donateurs sont des chinois, bien présents en Thaïlande depuis plus d'un siècle, et aussi certainement ceux de Malaisie, Singapour. Je suis arrivé vers les midi, sous un soleil écrasant, et il y avait encore de nombreux visiteurs.
Les vendeurs de billets de loterie font une belle journée !
Allez, un autre billet pour la route !
Il y avait même une scène pour un spectacle très courant en Thaïlande, avec chanteurs sirupeux et des filles en mini robes qui s'efforcent de se faire passer pour des danseuses.
un chanteur tout seul, avec une cape scintillante ! (il faisait chaud, mais pas pour lui !)
Et j'ai commencé par me rendre au restaurant - merci, j'ai très bien mangé, mais de nombreux thaïs ont laissé leurs bols sur les tables au lieu d'aller les laver, comme il se doit en ces lieux. Quand il y a un attroupement, on a l'impression que la principale activité des thaïlandais consiste à manger comme s'ils n'avaient pu se nourrir depuis fort longtemps !
Mais voici le moine en chef, tout mielleux avec l'ancien premier ministre, beau frère de Thaksin, que j'avais déjà rencontré il y a deux ans.
J'ai évité de m'approcher de trop près, pas envie de discuter avec eux, enfin surtout le moine en chef qui me parait bien trop vaniteux !
Monsieur Somchai, lui, se comporte toujours comme un homme politique, et n'hésite pas à aller serrer des mains, tailler une bavette où se faire prendre en photo.
Voici une photo où il se trouve en compagnie de Thaksin, poursuivi par la justice thaïlandaise.
http:/http://www.cambodge-post.com/?page_id=1230
Les gens à l'intérieur du temple
Tiens, un jour où il n'y avait pas du monde. J'ai imaginé cette femme visitant, avec son mari, Notre Dame de Paris accoutré de la sorte !
Des enfant qui sont déjà montés sur scène :
Je suis parti deux heures plus tard, sous un ciel de plomb
(Le moine aime bien se montrer avec des personnalités, et donc afficher son pouvoir... spirituel... oui, mais pas que !)
Maadadayo !
geob
- Message n°120
Re: Debriefing
Cadavres exquis
Durant l'hiver 1978/79, je me suis trouvé à Palerme. J'ai eu tout de suite l'idée de me rendre au couvent des capucins pour visiter leur célèbre crypte où ils conservent des corps momifiés. C'est grâce à Charles Vanel que j'ai appris l'existence de cet endroit. En effet, au début du film "Cadavres exquis", on le voit se promener dans ces catacombes, s'arrêter devant quelques corps, pensif, puis, dès sa sortie, se faire flinguer. Bon, je n'avais pas l'intention de subir le même sort, mais je me devais de ne pas rater cette occasion, en tant que cinéphile - et puis la mort en spectacle est toujours fascinante, comme sur les ghats de Varanasi où l'odeur des chairs brûlées indisposent les narines occidentales.
L'entrée de la crypte était gratuite. Seulement il y avait un capucin, style deuxième ligne de rugby, qui indiquait du regard une soucoupe sur laquelle quelques pièces de monnaie semblaient orphelines. Sur le coup, j'eus l'impression d'entrer dans des sanitaires publiques, sauf que la dame pipi était un type vachement costaud.
Je descendis l'escalier qui conduisait aux catacombes, et, comme dans celles de Paris, je ressentis aussitôt le changement d'air, un air sec qui contribuait à la conservation des corps momifiés. Je commençai ma visite tranquillement, m'attardant comme Charles Vanel devant des corps vêtus dans leurs habits du XIXe siècle, mais n'entamant aucun dialogue avec eux, fût-il mental, alors que les bourgeois siciliens de cette époque rendaient souvent visite à leurs morts pour cela.
Il semblerait qu'aujourd'hui les capucins aient mis des grilles pour éviter que les visiteurs touchent les cadavres, et aussi que le trop grand de visiteurs, dont la respiration dégagent du gaz carbonique, ait fini par dégrader les dits cadavres. J'en sais rien, pas envie d'y retourner ! L'accumulation de ces visions macabres, et surtout celles des enfants, effroyablement bien conservés, me fit ressentir comme une pesanteur pénible, presque un dégoût. Certaines têtes, dont la peau avait disparu au niveau des mâchoires, souriaient pour l'éternité - je me suis demandé si Victor Hugo n'avait pas visité ce lieu ! C'était trop, j'étais pas loin de passer du dégoût à l'écoeurement, ce que je fis lorsque je vis le clou de la visite, si j'ose dire, à savoir le cadavre d'une enfant de deux ans dans un cercueil recouvert d'une vitre, rien que pour nous permettre de nous repaître de la vision abominable d'une petite fille qui dort paisiblement, éternellement : elle s'appelait Rosalia Lombardo.
Dehors, je fus soulagé, et je respirai à fond l'air, le soleil, la vie. J'entrai dans un café, je commandai une bière que je bus lentement, avec délectation. En fin de compte, c'était la seule boisson que je pouvais boire après avoir vu ces morts offerts sans vergogne à tous les regards !
Maadadayo !
geob
- Message n°122
Re: Debriefing
Campagne publicitaire
Que de bruit devant cette banque où je change mes chèques de voyage ! J'ai cru que c'était en rapport avec le nouvel an chinois, mais non ! C'est juste une campagne publicitaire, en partenariat avec cette banque, sinon je ne vois pas pourquoi les employés sont venus se faire filmer et prendre en photo. On les reconnait à leur uniforme vert - pendant la période de noël et du réveillon, ils arboraient des chapeaux ridicules derrière leurs guichets ! Chaque banque a sa couleur, et on peut ainsi reconnaître dans la rue pour laquelle travaille une personne en uniforme.
Tout ce bruit pour une petite bouteille de "doping", genre "Red Bull", de la marque de Carabao, le groupe mythique de rock thailandais. En plus de "Red Bull", il y a aussi d'autres marques, comme "M150", "Shark", "Lipovitan", toutes à peu près de la même composition, elles étaient en vente depuis pas mal d'années en Thaïlande avant que les boissons énergisantes ne soient autorisées à la vente en France. L'animatrice avait un sacré abattage !
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La musique de Carabao n'a pas de frontières, elle peut être apprécié dans le monde entier !
Maadadayo !
geob
- Message n°123
Re: Debriefing
Le thé à Mae Salong
Les survivants de quelques régiments de l'armée de Tchang Kaï Chek se sont installés à Mae Salong après 1949 : Mao avait gagné ! Alors ils se sont mis à la culture du thé qui a redessiné les paysages de montagne. De nombreuses boutiques vendent le "Oolong", et il est bien rare de quitter ce bourg sans avoir bu - les commerçants le font déguster sans barguigner !
Bien entendu, durant ces fêtes du nouvel an chinois, une ribambelle de chinois de l'extérieur ont envahi Mae Salong. Ainsi, hier, j'ai une file ininterrompue de voitures précédé par un motard de la police qui demandait le passage et remerciait par avance.
En descendant sur Chiang Rai, par la route la plus pentue, je suis passé devant une plantation de thé où il y avait la cueillette. Je me suis arrêté, et je suis allé voir de plus près, les côtoyer même : c'étaient des gens issus des tribus, même le contremaître qui se contentait de les encourager provenait aussi d'une ethnie.
Ça m'a rappelé la photo que j'avais faite dans une rizière où un type, assis, regardait les autres travailler.
Les cueilleuses remplissaient au maximum leur hotte, puis elles traversaient la route, et allaient faire peser leur récolte. Une jeune femme d'origine chinoise, pas très aimable envers ces travailleuses, prenait note et leur donnait un petit reçu, ensuite elles repartaient précipitamment dans la plantation. J'ai demandé au contremaître combien on leur octroyait par kilogramme, il m'a répondu 8 baths ( 1€ = 40 baths, la femme de chambre de Chian House gagne 240 baths par jour ). Une hotte remplie fait à peu près 7 kilogrammes.
En partant, j'ai fait une photo de loin. Il était environ 15H. J'aurais dû demander combien d'aller-retour elles faisaient dans la journée.
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°124
Re: Debriefing
Les recoltes, quelqu'elles soient, ou qu'elles soient, ont toujours pour moi des senteurs de vendanges... et d'enfance. J'aime.
Lilie
Lilie
geob
- Message n°125
Re: Debriefing
Respecter les traditions du pays.
Je devrais le réciter mécaniquement, comme un mantra : il faut respecter les traditions du pays, il faut respecter les traditions du pays... En effet, on se doit de respecter les traditions du pays, sous peine de passer de vie à trépas en une fraction de seconde. Ainsi, l'autre soir, je suis descendu en ville à pied, et j'ai attendu que le feu passe au vert pour les piétons afin de pouvoir traverser à ce carrefour. Feu vert, je me suis engagé, mais, presque au milieu de la rue, un coup de klaxon m'a pétrifié sur place, et une voiture, venant de la droite, m'a effleuré à toute vitesse. Oh nom de dieu ! S'il n'avait pas klaxonné, j'aurais fait un pas de plus, et le chauffeur aurait fait "strike" sur ma personne ! Je remercie ce con d'avoir klaxonné, et je lui présente mes excuses pour avoir oublié qu'il est traditionnel, à Chiang Rai et je suppose dans toute la Thailande, de brûler les feux rouges. Bon sang ! Lorsque je suis à moto, je fais comme les automobilistes : quand le feu passe au vert, je démarre prudemment pour laisser aux autres le temps (au moins 5 secondes) de brûler le feu rouge ! C'est la tradition ! Il faut respecter la tradition ! J'aurais dû ne pas l'oublier à pied ! Car un con qui pratique cette tradition en voiture a un grand pouvoir de nuisance !
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Mardi gras
Bon, je ne regrette pas de mettre rendu à pied en ville, cela m'a permis d'assister au fastueux lancement du " Food Festival Chiang Rai 2013". Plumes, fanfreluches, strass, ça ressemblait à une Gay Pride ! Attention aux beautés... trop belles ! C'est louche ! Il y avait quelques femmes au milieu de tous ces messieurs, elles étaient bien sympathiques. (pas facile de photographier au milieu de tous ces gens !)
Maadadayo !