De A à Z, l'Alphabet des voyageurZ

Avec le A... d'Atar.

Atar, c'est...
... la délivrance d'un premier vol charter difficile ;
... le choc de l'arrivée au milieu de nulle part et en même temps au coeur de l'essentiel ; une bande de bitume et une petite baraque au milieu du désert rocheux, au pied de la haute muraille de l'Adrar mauritanien, abrupte et rougeoyante ;
... la découverte de la temporalité africaine lors des contrôles douaniers d'entrée dans le pays, les premiers ouguiyas en poche, nos premières chèches, la chaleur qui monte vite et fortement en ce petit matin...

Atar, c'est aussi...
... une fin de séjour, 8 jours plus tard, fatigués mais si heureux d'avoir marché dans le désert rouge entre dunes et oasis ;
... ses casernes militaires à la touche coloniale française impossible à renier, ses quelques palmiers dattiers rappelant que c'est une oasis avant tout, ses maisons de pierres ou briques rouges, sans toit, ... ses rues sales...
... son marché où enfants et hommes vendeurs ou quémandeurs nous assaillent comme des nuées de mouches...
... son petit troquet qui a accueilli notre repli stratégique pour une boisson fraiche et la découverte désagréable de ce fameux premier tour de présidentielles au goût amer que personne n'a pu oublier...

Atar, c'est tout cela. C'était il y a 15 ans déjà.

( au fait, Mamina, tu nous avais déjà causé de Brennilis )

Pour le C, j'avais pensé vous parler de Chinguetti (après Atar, ça coulait de sable) ou de Cuzco (histoire de varier les coins de planète)... mais de cela je vous ai moi aussi déjà causé en fait.
Donc... ... voyons voir...

... du côté de Cape Cross, par exemple.
Cape Cross est une "plage" de la côte atlantique namibienne.
Après la chaleur, le soleil implacable et les grands espaces apparemment vides de la savane, sa riche faune terrestre de tous poils et plumes, peaux et écailles, son quasi-silence et ses effluves florales et poussiéreuses, arriver à Cape Cross est un choc : il y fait voilé, frais, venté, humide... et c'est puant et très bruyant !
Il faut dire qu'ici "niche" une colonie non négligeable d'otaries en pleine activité.
Des dizaines de milliers d'otaries alignées, empilées, enchevêtrées, qui causent, qui grognent, qui papotent, qui se battent, qui s'appellent, qui ronflent, qui allaitent, qui défendent leur territoire, qui restent immobiles, qui vont et viennent comme leurs corps massifs le permettent...
Je crois que nous avons passé plus d'une heure sur notre "ponton" de bois, à observer et mitrailler ce spectacle à quelques centimètres des premiers spécimens...
...nous attardant sur cette mère attendrissante avec son tout petit à la gueule d'amour... ce chef de harem énorme et agressif n'hésitant pas à marcher sur et écraser ses femelles pour repousser le plus jeune mâle faisant mine de vouloir s'approcher... cette crèche organisée dans un coin sous la surveillance de quelques adultes... ce départ collectif vers le grand large pour un ravitaillement des estomacs maternels...
...ce tout petit si isolé et si implorant au milieu de la plage de sable quasi-déserte voisine que nous avons arpentée, si petit et si isolé que notre guide nous a confirmé qu'il ne survivrait pas une heure dans ces conditions, d'autant que ses pleurs ne faisaient qu'alerter les prédateurs tournoyant non loin...


un clic sur l'image pour en profiter pleinement

L'E d'Epupa, fantastiques chutes sur le fleuve frontière Kunene, au Kaokoland, sur la frontière Namibie-Angola.

Certains disent qu'elles sont plus belles que les Victoria Fall's dont Mamina nous a très récemment parlé... Plus intimes et sauvages, sûrement.

Un réel bon moment dans ce voyage namibien entre poussières, faune de brousse et embruns atlantiques.
De belles chutes, de belles couleurs de roches et de végétation, quelques ants-baobabs gardiens des lieux, une belle balade en aller-retour et au final de coucher de soleil pour mieux les apprécier dans toute leur longueur tortueuse...
Deux bonnes nuits sous tente bercées à leurs ronrons sonores...
Et quelques clichés souvenirs.

J'ai aimé, et si vous allez dans ce coin d'Afrique australe, je vous conseille le détour par pistes de terres toutes africaines.