De A à Z, l'Alphabet des voyageurZ

Sachant que très peu de monde se bousculerait au portillon pour s’occuper du "X" qui de ce fait, risquait fort de se dessécher comme une fleur au soleil jusqu’à "pourrir" sur place…    J’ai alors décidé de prendre le taureau par les "X"... Euh... par les cornes   et de m’en occuper !  

Je vais donc (et ce fut même finalement beaucoup plus facile que je ne le pensais, puisque l’inspiration m’est assez rapidement venue) vous parler du...

"X" de... Xochimilco !  

Xochimilco qui signifie "lieu du champ de fleurs" en langue Nahuatl, est un lieu un peu magique situé à une vingtaine de kms au sud de Mexico que tout voyageur se rendant dans cette ville, devrait prendre le temps de visiter !

Pour quelles raisons me diriez-vous ? Car vous entendrez sûrement parler de ce lieu comme étant très touristique !  

Eh bien tout simplement, pour...

. Tout d’abord son histoire !
C’est à cet endroit que l’on trouve les derniers vestiges des superbes "Chinampas", ces fameux jardins flottants qui non seulement étaient incroyablement fleuris, mais qui alimentaient également en fruits et légumes frais, l’ancienne capitale de l’empire Aztèque du nom de Tenochtitlán (bâtie sur une île de l’ancien lac salé de Texcoco) du temps de la splendeur de cette civilisation.

Les conquistadors d’Hernan Cortez détruisirent à leur arrivée une grande partie de la ville, pour y fonder... Mexico !

. La formidable joie de vivre qui se dégage à l’heure actuelle de ce lieu devenu aussi populaire chez les touristes étrangers qu’auprès de la population locale qui chaque week-end, vient littéralement envahir cet enchevêtrement de canaux, sillonnés par un nombre incroyable de barques très pittoresques appelées "trajineras" conduites par de non moins pittoresques et joyeux bateleurs !
Ambiance garantie à bord de ces jolies embarcations très prisées par les familles Mexicaines puisque l’on peut non seulement observer ce qui reste des fameux Chinampas, mais aussi y manger des plats (que l’on aura amenés soi-même ou achetés à bord des restaurants flottants qui sillonnent également ces canaux) au son d’un orchestre de "Mariachis", ces très célèbres musiciens qui à bord de leur propre embarcation, viennent accoster la vôtre afin de vous proposer leurs chansons traditionnelles (telle que la "Canción del Mariachi") que l’on paye à la chanson ou, à... la minute !  

. L’amusant balai des nombreux commerces flottants dont les vendeurs pourront vous proposer (sans jamais trop insister) toutes sortes de produits ou de services tels que : nourriture, boissons, chapeaux, prise de photos, etc.

. Les nombreuses haltes que les bateleurs peuvent vous proposer tout au long de la balade où vous pourrez voir de plus près ce qui reste de ces îles artificielles (à usage de potagers flottants) construites par les ingénieux Aztèques, où l’on peut également voir toutes sortes de fleurs !   Le marché aux fleurs de Xochimilco est d'ailleurs l’un des plus importants d’Amérique Latine !  

Enfin, Xochimilco est...

. Un endroit vraiment dédié à la fête puisqu’un dicton local nous apprend qu’il s’y déroule plus de fêtes qu’il n’y a de jours dans l’année !!!     
Aux très nombreuses fêtes religieuses, se rajoutent une infinité d’autres fêtes telles que celles de... la fleur, du maïs, des olives, du lapin, du sucre, du miel, de la neige, etc.

Pour toutes ces raisons invoquées, ce lieu a depuis 1987 été inscrit au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco !

Alors ami(e)s Villageois(es), si vous vous rendez un jour à Mexico...
N’hésitez surtout pas à vous rendre à Xochimilco !

Il me semble que nous sommes restés en plan depuis 3 mois sur un X...
Envie de repartir en voyage... passons donc au Y.

Y comme... Yendouma.
Yendouma Sogol, pour être exacte.
Un village dogon comme tant d'autres au coeur du Mali...
Un village dogon pas comme les autres pour moi, pour y avoir passé une journée.
Une journée pour vivre – presque – au rythme d’un village.

Arpenter les ruelles de terre à l’heure où les femmes reviennent du puit avec leur provision d’eau ou de bois sur la tête, bébé dans le dos... (...)
Retrouver ces mêmes femmes un peu plus tard, toujours bébé dans le dos, en train de piler le mil des deux repas quotidiens, entourées de bambins dans leur cour de maison ou en groupe chantant et riant sous un arbre dans un coin du village. Travail laborieux et rythmé qui les occupent plusieurs heures par jour. (...)

Aller à la rencontre des écoliers qui nettoient dans une cacophonie indescriptible leur cour de terre rouge avant de s'entasser par cinquantaine dans de minuscules salles de classe très silencieuses. Ils ont à peine de quoi écrire, sont serrés sur leurs bancs, mais comme partout en Afrique ont soif d’apprendre... (...)
Croiser partout d’autres gamins de tous âges, courant, criant, riant, pompant aux puits, portant une charge sur leur tête pour aider leur mère… ceux qui ne sont pas à l’école ce matin parce qu’ils sont du cours de l’après-midi… ou ceux qui ne sont pas scolarisés car trop jeunes ou de familles trop pauvres… Petite fille de 5/6 ans avec son petit frère de quelques mois dans le dos… Jeune berger peul s’occupant de son troupeau, les bras pendant de chaque côté de son bâton en travers ses épaules…

Visiter le dispensaire très récemment construit. Le choc. Des murs neufs, qui abritent des salles vides. Vides de matériel médical. A peine une chaise, un bureau, une table de soin, quelques armoires… pratiquement vides. Stupéfaction. Nos 6 pharmacies de randonneurs-voyageurs sont plus et mieux garnies que le dispensaire de ce pays... (...)

Aller ensuite à la rencontre des « anciens » sous la case à palabres, la togouna, ou adossés à l’ombre d’un mur, d’un arbre… leur offrir quelques noix de cola en guise de remerciement pour nous accueillir dans leur village. Rendre visite au hogon, le plus vieux du village, prêtre du Lébé, le serpent qui vient le laver chaque nuit... (...)

S’arrêter aussi chez les artisans et les commerçants ravis de nous montrer leur art. (...)
Croiser des bijoutiers touaregs nomades avec leur petit atelier mobile…
Apprécier le superbe travail du bois à travers les nombreuses statuettes, de femmes notamment (porteuses d'eau, aux bras levés), les masques et les portes de grenier racontant l’histoire du peuple dogon…

Se poser quelques instants sur une plate-forme rocheuse dominant le village et la plaine. Rester contemplatifs en silence, à apprécier notre chance d’être là, d’avoir toutes ces merveilles à nos pieds, d'être autorisés à assister à ce spectacle ancestral et naturel. Espérer pouvoir rester ici des heures pour regarder dans la course du soleil la vie tranquille de ce village si animé aujourd’hui…

Car nous avons la chance de nous arrêter à Yendouma le jour du marché !...
Mais ceci est une autre histoire, (qui a été et sera encore) racontée par ailleurs.

(extraits d'un certain carnet de voyage qu'il me faudra bien un jour republier)