Le Village du Peuple Etrange Voyageur

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    Les aventures de Yann et Isabelle

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    Les aventures de Yann et Isabelle Empty Les aventures de Yann et Isabelle

    Message par LaMémoire Ven 4 Mar - 18:47

    Yann est apparu parmi les Étranges Voyageurs en janvier 2008 sous la plume de Glatch et est vite devenu un des personnages principaux de la saga...

    Voici un rapide portrait dressé par Béatrice le 5 février 2008 au livistan :
    Yann : vit à Paris - belle gueule - grande sensibilité - émotif - courageux - aimant - solide - en constante recherche de reconnaissance et de séduction - en quête d'esthétisme - grande réceptivité - s'adapte partout - peu attaché aux biens de la terre mais possède quand même un chalet dans le Jura ! pote de Gérard - ses copains sont importants pour lui - partenaire idéal des femmes car sentimental débordant d'imagination - aime les femmes naturelles (ça se voit que c'est Glatch qui avait écrit le post !) - bosse dans un cabinet d'architecture - a été choisi pour participer au projet de Renzo Piano aux USA - a bossé sur l'étude du centre Paul Klee à Berne - fumeur occasionnel - est en deuil


    Sous la plume des unes et des autres, Yann a souvent été cité, si ce n'est été personnage principal de certaines aventures... y compris avec sa Mamita, petite maman voyageuse débutante.
    Mais sous la plume de Béatrice, Yann a également vécu quelques aventures amoureuses...
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    Message par LaMémoire Ven 4 Mar - 18:50

    Quand les souvenirs empêchent de vivre ...

    Yann a laissé sa Mamita et est retourné dans le Jura. Mais il a besoin de voir du monde, des gens de son âge. Il se sent bien ici mais tous les voisins ont au minimum 30 ans de plus que lui. Il avait promis au vieux Jacques de l'aider à refaire ses clôtures mais tant pis, il faut qu'il s'en aille. Ca avait été tellement agréable lorsque Djamel et François étaient venus ici, ça lui avait fait tellement de bien. Il sent que s'il continue à s'isoler comme il le fait depuis quelques mois il va devenir complètement fou.

    - Allo François ? C'est Yann, tu te souviens ?
    - Hé Yann, quelle surprise. Je suis en France en ce moment, à Narbonne mais on ne va pas tarder à remonter avec Mélissandre. Tiens ce serait pas mal si on passait quelques jours chez toi, qu'en penses-tu ?
    - Non, en fait j'y suis de nouveau mais je n'ai qu'une envie c'est en repartir le plus vite possible. Tu fais quoi à Narbonne ? tu crois que je pourrais vous y rejoindre ?
    - euh, je suis chez les parents de Mélissandre et je ne me vois pas trop leur demander de t'accueillir étant donné que je viens de faire leur connaissance mais si tu peux aller à l'hôtel, pas de problème. On est là jusqu'à la fin de la semaine.
    Il est 10 heures du matin. Yann boucle vite fait un sac, sort l'Opel Corsa du garage et le voilà sur la route. Il croise un auto-stoppeur et cela lui rappelle Djamel. Le bougre, il ne lui a plus donné de nouvelles depuis des semaines. Où est-il passé ?
    Du côté de Lyon, il voit un homme au bord de la route qui fait de grands signes de détresse. Il décide de s'arrêter.
    - Merci monsieur de vous préoccuper de nous. Notre camping-car ne veut plus démarrer et je n'y comprends rien.
    Marcel et Paulette expliquent à Yann qu'ils sont coincés là depuis des heures. Ils rentrent de vacances, tout s'est bien passé et voilà que le camping-car fait des siennes. A croire qu'il veut prolonger les vacances celui-là.
    - Je ne peux rien faire pour vous, je n'y connais rien en mécanique de camping-car, par contre, je peux vous appeler une dépanneuse.
    Après avoir accompli sa B.A du jour, il reprend la route. Il arrive à Narbonne en milieu d'après-midi, s'arrête dans le premier hôtel qu'il voit et rappelle François.
    - Viens nous rejoindre on est à Narbonne-plage
    Il les aperçoit et se dirige vers eux. Il reconnaît la fille qu'ils avaient pris en stop lui et François. Ainsi c'est donc elle dont François est amoureux ? Il y a également une autre fille, plus jeune que Mélissandre, blonde et plutôt jolie selon ses estimations.
    - C'est super que tu sois venu. Je ne te présente pas Mélissandre. Et voici Isabelle sa petite soeur.
    La fille le regarde à peine et file se baigner. Yann est troublé. C'est fou ce qu'elles se ressemblent les deux frangines mais définitivement, il trouve qu'Isabelle est bien plus jolie.

    Après avoir goûté aux joies des retrouvailles et mangé dans un resto chinois, François et Mélissandre qui ne sont pas des noctambules, décident de rentrer. Isabelle et Yann se retrouvent seuls, sur le trottoir. Ils décident d'aller écouter du jazz dans un caf-conce. Isabelle se sent déchaînée, Yann lui fait un effet incroyable alors au moment où ils vont se séparer, sans trop de retenue, elle lui fait part de son envie de passer la nuit avec lui.

    Il est 1 heure du matin et le retour de Yann dans les bras d'une femme est catastrophique. Ce qui le met le plus en peine dans tout ça n'est pas tant le fait que sa douleur lui pèse encore tellement qu'il n'arrive pas à aimer de nouveau, mais plutôt le fait qu'il se rend compte qu'il prend plaisir à torturer Isabelle en lui tenant des propos culpabilisateurs. Elle finit par se mettre à pleurer, se rhabille et part en claquant la porte.
    - Qu'est-ce qui m'arrive ? Je ne me suis jamais comporté comme ça avec aucune femme jusqu'à présent. Et le pire c'est que lui faire du mal me faisait plaisir. Je me suis conduit comme un parfait salaud, heureusement qu'elle n'a pas été stupide et qu'elle est partie.

    Yann passe le reste de la nuit à penser à Elena et à cet accident qui lui a enlevé celle avec qui il devait passer le reste de sa vie. Pourtant il sent bien que des choses en lui ont commencé à changer. Il a envie de vivre, il a envie d'aimer de nouveau, il a envie de partager. En regardant François et Mélissandre, en surprenant parfois leur complicité, leurs regards amoureux, la tendresse qui émanait de chacun pour l'autre, il s'est dit qu'il est vraiment bon d'être à deux et cela lui a donné envie de recommencer. Alors pourquoi cette colère en lui ?



    Original publié par Béatrice le 1 juin 2008 au Livistan : http://peuplevoyageur.spaces.live.com/blog/cns!D76DAB0F8562EBE1!2341.entry
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    Les aventures de Yann et Isabelle Empty Re: Les aventures de Yann et Isabelle

    Message par LaMémoire Ven 4 Mar - 18:54


    A nos actes manqués !


    Yann se réveille la tête dans le sac. Son haleine pue le whisky. Cela faisait des mois qu'il n'avait pas bu, la dernière fois, c'était au mariage de Mado et Gérard. Il file sous la douche. Il ressent l'eau bienfaisante glisser le long de son corps et détendre chacune de ses cellules. C'est étrange mais plus il se met à l'écoute de cette sensation et plus il a l'impression que le son que fait l'eau en sortant du pommeau est moins fort. Il aurait envie de rester là des heures mais le chauffeau ne doit pas être très gros car l'eau tiédit pour finir tout à fait par se refroidir. Il s'enveloppe dans la traditionnelle serviette blanche dont se parent les salles de bain de tous les hôtels du monde.
    - Allo, salut François c'est Yann. Pourrais-tu me donner le numéro de téléphone d'Isabelle ?
    - Oui mais je préfère lui demander avant. Depuis ce matin elle fait une tête de 10 pieds de long, votre soirée s'est mal passée ?
    - Je me suis conduit comme un taré avec elle. Dis-lui que j'ai vraiment besoin de lui parler et que je ne suis pas très fier de moi.
    Isabelle accepte de donner son numéro. Ils conviennent d'un rendez-vous le soir au bar de la Liberté à 21h.

    Toute la journée il déambule seul dans les rues de Narbonne, François étant parti avec Mélissandre rencontrer la famille de celle-ci. Il entre dans tout ce qui a l'air de se visiter histoire de se dire qu'il n'est pas là pour rien mais réfléchit à ce qu'il va bien pouvoir dire à Isabelle. Il ne comprend pas lui-même ce qui lui est arrivé alors comment pourra t-il répondre à ses questions ?

    Il se sent pesant, il se sent seul, il se sent triste. Le soleil brille, il fait beau, tout le monde autour de lui a l'air gai et cette ambiance lui donne la sensation d'être un parasite et de faire tâche. Il s'installe à la terrasse d'un café et regarde les filles passer. Parfois il capte le regard de l'une d'elles, regards qui se croisent l'espace d'un instant et qui semblent se dire : "et si on prenait le temps de se rencontrer ? Et si on prenait le temps de s'aimer ? Un moment, une folie dans notre vie".

    En milieu d'après-midi il rentre à l'hôtel, s'allonge et se réveille en sursaut à 23 heures. Il essaie d'appeler Isabelle mais il tombe sur le répondeur et laisse un message. Décidemment, ça se passe mal avec elle. Déjà un acte manqué alors qu'ils se connaissent à peine et que ce qu'il a montré de lui était si lâche. Il sort de la chambre et part en courant voir si elle se trouve encore au café. Evidemment elle n'y est plus. Un homme qui sort au moment où Yann ouvre la porte du bar tout essouflé, le regarde droit dans les yeux et lui dit : "elle est partie mais si vous voulez la retrouver, il va vous falloir ramer". Yann lui lance un regard si surpris que l'autre part dans un éclat de rire : "non je ne la connais pas et pourtant je la vois encore là, à cette table là-bas où il y a maintenant 3 personnes assises. Elle s'est rongée les ongles pendant une heure, elle est passée de l'attente à la colère puis à la fatalité pour finalement partir écoeurée. C'est comme ça qu'elles font toutes lorsqu'on leur pose un lapin non ?". Yann se dégage de cette présence encombrante et rappelle Isabelle mais il tombe une nouvelle fois sur le répondeur et laisse un autre message.



    Original publié par Béatrice le 1 juin 2008 au Livistan : http://peuplevoyageur.spaces.live.com/blog/cns!D76DAB0F8562EBE1!2342.entry


    Lahaut, le 5 Juin 2008 a écrit:Yann c'est la Annie au masculin !!!
    Annie!Yann !! arrêtez de vous prendre la tête !
    Premièrement Ecoutez la chanson du dimanche (mais je l'avais déjà dit à Annie !)
    Deuxièmement Prenez un verre de bière et regardez un matche de foot (prochainement il y a l'euro) et vous serez mieux après!
    Troisièmement Pour la bière plutôt une San Miguel !!!
    Quatrièmement Si cela ne va toujours pas réécoutez les chansons du dimanche suivi de la chanson de Patrick Hernandez "Born to be alive " et cela va vous remettre la pêche !
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    Message par LaMémoire Ven 4 Mar - 18:58


    Conversation d'hommes


    Yann est atterré par sa propre bêtise. En désespoir de cause, dès qu'il est debout le lendemain matin, il rappelle François et lui explique qu'il a besoin de lui parler de seul à seul. Ils se retrouvent dans un bar.
    - François, on ne se connaît pas beaucoup après tout et tu aurais toutes les raisons de croire que je suis cinglé mais tant pis, j'ai besoin d'aide. Je ne sais pas pourquoi je me conduis de manière aussi odieuse avec Isabelle. C'était la première fois que je prenais plaisir à passer une soirée avec une autre fille qu'Elena et j'ai tout gâché par deux fois. Comme si je voulais que cela ne soit pas possible. Par deux fois j'ai détruit ce qui aurait pu exister et maintenant j'ai bien peur d'avoir définitivement tout mis à l'eau. Lorsque nous sommes allés à l'hôtel avant hier soir, c'était comme si je faisais exprès de la faire souffrir pour l'éloigner de moi et le pire c'est que je sentais que cela me faisait du bien d'être odieux. C'est pitoyable. J'ai fait exprès de lui faire croire que c'est parce qu'elle n'était pas suffisamment attachante et jolie que je n'arrivais pas à lui faire l'amour. Et la voir hésiter à savoir comment elle devait prendre ce que je lui racontais puis s'effondrer a provoqué en moi une espèce de jouissance malsaine. J'étais deux personnes en même temps à ce moment là : celle qui agissait et celle qui regardait ce que je faisais. J'avais envie d'arrêter cette horreur et en même temps cette autre partie de moi prenait un plaisir fou à continuer.
    J'ai réfléchi à tout ça hier soir et je me suis rendu compte que recommencer une histoire avec une autre femme, accepter de m'abandonner, de donner de l'amour me fait terriblement peur parce qu'elle pourrait disparaître et si tout recommençait comme avant alors je deviendrais définitivement fou. J'ai trop souffert de la mort d'Elena. En même temps je sais bien que la vie continue, et j'ai profondément envie d'aimer de nouveau mais je sais que la prochaine femme qui acceptera d'entrer dans ma vie va en baver avec moi à cause de ce passé et je ne le veux pas. Je suis paumé.

    François écoute en silence jusqu'au bout sans interrompre Yann. Mais il ne sait pas quoi lui dire. Comment se délier des fantômes qui nous hantent ? comment laisser la vie faire son boulot ? Comment vivre dans la confiance alors que oui, la prochaine pourrait tout aussi bien disparaître ?

    - Tu sais Yann, je crois que le problème peut se poser à n'importe quel moment dans la vie, pas forcément en terme de mort mais tout aussi bien en terme de rupture. Le monde s'effondre lorsque quelqu'un qu'on aime encore profondément nous quitte. C'est vrai que c'est différent dans le sens où c'est un choix de l'autre mais est-ce que la mort n'est pas aussi un choix ? qui sait ... Et ça prend du temps ensuite pour se reconstruire, parce qu'on est tout à coup en face d'une souffrance si profonde, qui remonte parfois à si loin et qui nous tient si fort, qu'on ne peut rien faire d'autre que la regarder. On ne peut pas partir ni à droite ni à gauche, elle est là, partout où on se tourne.
    Si notre monde s'effondre lorsqu'on est laissé, c'est peut-être aussi parce qu'on mise tout sur l'autre : qu'il sera capable de faire notre bonheur, qu'il saura répondre à toutes nos attentes, qu'il saura combler tous nos manques. Mais tout ça ce n'est que du faux. Et tu imagines le poids qu'on peut faire peser sur l'autre à ce moment là ? Est-ce de l'amour ça ou n'est-ce pas tout simplement de l'addiction ?
    Peut-être que tu devrais en parler avec Isabelle parce qu'elle seule pourra te dire si elle se sent capable de vivre tout ça avec toi, elle seule pourra savoir si elle se sent capable de partager avec toi cette souffrance que tu portes pour l'instant tout seul. Il n'y a que toi qui peut faire un choix. Elle est peut-être le cadeau dont tu as à présent besoin pour avancer sur ton chemin ... mais peut-être pas. Il n'y a que toi qui peut sentir cela.

    Yann prend conscience tout à coup qu'il ne s'était jamais demandé ce qui le faisait vraiment souffrir dans cette disparition. Il s'était laissé envelopper totalement par la douleur sans chercher à comprendre ce qu'elle avait à lui dire. Il se dit que décidément, il se conduit comme un gamin depuis quelques temps, un gamin qui a mal et qui crie aïe en permanence sans chercher à enlever l'épine.
    Mais quant à parler de tout ça avec Isabelle, il ne sait pas, il a besoin de se poser et de réfléchir à ce que François lui a dit.


    Original publié par Béatrice le 15 juin 2008 au Livistan : http://peuplevoyageur.spaces.live.com/blog/cns!D76DAB0F8562EBE1!2482.entry
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    Message par LaMémoire Ven 4 Mar - 19:16

    IV. Conversation de femmes


    Isabelle est en ce moment en vacances chez ses parents à Narbonne. Elle tenait à revoir Mélissandre et à faire la connaissance de ce canadien qui avait réussi à emporter sa soeur si loin. Elle vit depuis quelques années à Bourg-en-Bresse dans l'Ain où elle travaille dans un centre pour handicapés mentaux adultes. Elle a 38 ans, est plutôt féminine, préfère porter des jupes assez courtes au lieu des pantalons, se maquille légèrement et a commencé il y a deux ans à faire des couleurs pour cacher ses premiers cheveux gris. Vieillir est sa hantise et sentir que déjà elle n'a plus la même énergie qu'il y a encore 10 ans à peine la fait vraiment râler parfois. Pourtant un jour elle s'était dit qu'elle devrait devenir aussi philosophe que Nasreddine dans son conte sur la vieillesse :

    - et vous savez quoi les gars, ce matin je me suis rendu compte que j'avais la même vigueur qu'à 20 ans
    - non pas possible Nasreddine, tu te moques de nous
    - si si je vous assure
    - et bien prouve-le nous
    - vous voyez cette roche dans mon jardin ? et bien je ne peux pas la soulever mais à 20 ans, je n'y arrivais pas non plus, c'est vous dire !

    Oui mais Nasreddine était un sage et Isabelle est loin d'être aussi philosophe. Elle mange bio, a rayé la viande de son alimentation depuis longtemps, pratique le reiki mais n'a toujours pas réussi à arrêter de fumer. Et depuis 3 jours, c'est encore pire.

    Après avoir entendu François dire qu'il partait voir Yann, Isabelle demande à sa soeur :

    - tu le connais Yann ?

    - pas vraiment. En fait j'ai fait sa connaissance en même temps que celle de François. Ils m'avaient donné un lift tous les deux jusqu'à Paris. Mais je n'ai parlé qu'avec mon cher et tendre. J'avais trouvé Yann plutôt impoli, c'est tout juste s'il m'avait salué. Il n'avait pas décroché un mot de tout le voyage. François plus tard m'a expliqué qu'il a eu un gros pépin dans sa vie, qu'il s'en remet difficilement et que c'est pour ça qu'il avait paru sauvage et renfermé. Ca ne s'est pas bien passé avec lui n'est-ce-pas ?

    - Pas bien passé ? tu veux rire, ça a été la pire cata de ma vie. Ce gars est le plus grand enfoiré qu'il m'a été donné de croiser dans mon existence. Lorsque vous êtes partis tous les deux, nous sommes allés écouter du jazz, on a pas mal discuté et j'avais l'impression qu'on était bien ensemble. On écoute la même musique, on a voyagé dans les mêmes pays. Je l'ai trouvé fin, intelligent et je me suis laissée un peu emporter par mes hormones je l'avoue. Bon ça fait un moment que je n'ai pas de mec, ça m'excuse non ?!!! Donc jusque là rien à dire et lorsqu'on s'est retrouvés à l'hôtel, j'ai eu l'impression d'être avec quelqu'un d'autre. Je me suis demandée si je ne délirais pas, ou peut-être même qu'en fait il avait un jumeau et qu'ils avaient échangé les rôles sans que je m'en rende compte, tu vois, un truc dans ce genre tellement le changement de personnalité a été incroyable. Enfin au début on s'est mis au lit, on a commencé les calins mais il n'y arrivait pas. Je lui ai dit que ce n'était pas grave, qu'il était tard, qu'on avait beaucoup bu et en fait lui s'est mis à m'invectiver, à me dire que j'étais une fille sans importance, même pas jolie et qu'il avait perdu son temps avec moi. Sans déconner tu aurais fait quoi à ma place ? J'ai été vraiment destabilisée puis quand j'ai compris qu'il ne s'agissait vraiment pas d'une plaisanterie, je me suis rhabillée en pleurant et je suis partie en le traitant de pauvre con. Le pire c'est qu'il m'a rappelé le lendemain, il voulait qu'on se voit pour qu'il puisse s'expliquer et le mec n'est même pas venu au rendez-vous. Si je le revoie, je le tue.

    - et ben en voilà une belle histoire d'amour !!!

    - en plus tu te fiches de moi ? allez, tu en penses quoi de tout ça ?

    - Euh, que j'aurais fait la même chose à ta place et que ... si je le revoie, je le tue aussi ? Plus sérieusement, il ne me semble pas que François ait des copains aussi stupides, quoique, lorsque je repense à Joe Bennet, je me dis que décidément, mon amoureux a de drôles de relations. Ok, ok, fais pas cette tête là je réponds à ta question. Son explication il ne te l'a pas donnée n'est-ce-pas puisqu'il t'a posé un lapin ... donc moi à ta place je serais curieuse de savoir ce qu'il a à dire. La psychologie masculine est tellement tordue, ah ah ah. Non je t'assure, s'il me rappelait j'irais au nouveau rencard. Je ne sais pas ce qu'il a vécu de si dur mais peut-être que ça pourrait expliquer certaines choses. C'est marrant ça, y'a une chanson qui dit que les histoires d'amour finissent mal en général mais je ne me souviens pas d'en avoir jamais entendu une qui disait qu'elles commencent mal ... tiens tu pourrais peut-être en écrire une non ???

    Isabelle est déchirée entre l'envie de savoir effectivement ce que Yann a à lui dire et l'envie de lui balancer un verre de bière dans la figure. Tiens, en y réfléchissant, l'un et l'autre ne sont pas forcément incompatibles ...


    Original publié par Béatrice le 15 juin 2008 au Livistan : http://peuplevoyageur.spaces.live.com/blog/cns!D76DAB0F8562EBE1!2484.entry


    Wapiti74 le 16 Juin 2008 a écrit:Et puis, tenez, petites réflexions d'actualité (j'ai eu le temps d'y réfléchir en 4 heures de surveillance d'examen !!) :
    - Peut-on désirer sans souffrir ?
    et
    - Est-il plus facile de connaître autrui que de se connaître soi-même ?
    Vastes débats philosophiques, non ?
    ;-)
    Beatrice le 16 Juin 2008 a écrit:Voyons Wapiti, je vais m'y essayer en trois mots quatre paroles :
    1) Peut-on désirer sans souffrir ?
    A l'âge du bac j'aurais répondu non
    Je dirai à présent que oui car on peut désirer quelque chose ou quelqu'un sans être dans l'attente. Ce n'est pas le désir qui fait souffrir mais l'attente dans laquelle on peut se plonger qui nous empêche de vivre le moment présent et donc de rater tous les bonheurs qui peuvent provenir d'autres choses que de notre désir. Un désir est éphémère : je désire telle chose aujourd'hui ou pendant 3 mois et puis cela passe ... bref j'arrête là sur la 1er question
    2) Est-il plus facile de connaître autrui que de se connaître soi-même
    A l'âge du bac j'aurais répondu oui
    A mon âge avancé, je répondrai que dans la mesure où je considère que nous sommes des miroirs les uns pour les autres, connaître autrui en revient à se connaître soi-même. on croit souvent connaître les autres mieux qu'eux-mêmes parce qu'on les juge sur une chose ou une autre et de là on fait tout un film. On a également parfois l'impression qu'on se connaît bien soi-même, parce que l'on ne cherche à voir que ce qui nous arrange, autant dans le postif que dans le négatif d'ailleurs. En conclusion je dirai qu'il est tout aussi difficile de connaître quelqu'un d'autre que soi-même et que de toute façon, comme nous sommes des êtres en évolution permanente, connaître quelqu'un à l'instant T ne correspondra plus à aucune réalité quelques temps plus tard.
    A qui le tour ?
    Lahaut le 16 Juin 2008 a écrit:Frédérique tu as oublié les pizzas avec la bière et le foot !!!
    Désolé...... je suis un gars pas bien !! mais un coca avec des pâtes devant un match de rugby me va aussi trés bien !)
    Mais où tu vois des smileys ???(Est ce ces machins ;-p?)

    Peut on désirer sans souffrir ? Je ne souffre pas quand je désire une bière ,une pizza et un match de foot! il suffit d'aller au supermarché d'acheter de la bière et une pizza puis de rentrer à la maison et de s'assoir devant la TV pour voir le match !

    Est il plus facile de connaitre autrui que de se connaitre soi même ? Si l'autre aime la bière , les pizzas et les matchs de foot alors il sera plus facile de se connaitre !!
    Lahaut, le 16 Juin 2008 a écrit:Beatrice
    Bon je viens juste de lire tes 2 réponses aux 2 questions et maintenant je ne comprend plus les 2 questions !!!
    Beatrice le 16 Juin 2008 a écrit:Morte de rire !!! Ah Renaud, si tu n'existais pas ... faudrait-il t'inventer ? this is the question !!!
    Dingzhong le 16 Juin 2008 a écrit:A la première question (peut-on désirer sans souffrir ?), je réponds :
    Non !
    Car la souffrance naît du désir.
    L'envie engendre le désir. Quant au désir non perçu, il engendre la tristesse, la frustration et la colère.
    Pour atteindre le nirvāna (= l’éveil ou la paix intérieure totale) il faut donc se débarrasser de tout désir ou envie...
    Dingzhong (qui, en bon bouddhiste, ne peut tenir un autre discours
    Wapiti le 16 Juin 2008 a écrit:Renaud a écrit : "Mais où tu vois des smileys ???(Est ce ces machins ;-p?)"
    Bin oui ! tourne un peu ton écran et fait fonctionner ton imagination Renaud !!
    Pfff !! Même Anne (qui finalement te rejoint sur plusieurs points ;-p) comprendrait ça !!!

    Haaa, sacré Renaud ! Oui, il faudrait l'inventer !
    Morte de rire.
    Beatrice le 17 Juin 2008 a écrit:Oh vénéré lama Dingzhong nous fait l'honneur de partager avec nous la connaissance de Bouddha, je suis très honorée.
    Mais toi Wapiti qui a eu le temps d'y réfléchir, qu'en penses-tu de tout ça ???
    J'ai un autre sujet très pratique celui là :
    admettons qu'il y ait eu de l'orage dans la nuit, vous vous levez le matin et vous n'avez plus d'eau car quelque chose a dû boucher les canalisations pendant que vous reposiez votre corps et votre esprit dans un délicieux sommeil. Un fond de bouteille vous permet quand même de vous préparer le thé qui réveille bien mais vous allez partir à Montpellier sans vous être lavée au préalable. Quelle sera votre humeur durant la journée ?
    1) Vous serez exécrable avec tout le monde
    2) vous vous dites : ah j'adore mon odeur, quel délicieux parfum il faut absolument que tout le monde en profite
    3) vous vous dites : non je ne peux pas y aller
    4) autre proposition
    Lahaut le 17 Juin 2008 a écrit:Beatrice j'ai fait un copié collé.Tu as dit il n'y a pas longtemps: "Tu parles du fait de ne pas pouvoir se laver, de se sentir mauvais ... en fait c'est une sensation que j'aime bien. C'est comme avoir tout le voyage encore sur toi, je ne sais pas trop comment l'expliquer mais j'aime." Alors tu prends l'option 2 et tu expliques le voyage que tu as fait durant la nuit et tes collègues seront heureux de le partager avec toi durant la journée !!
    Wapiti le 17 Juin 2008 a écrit:Sujet pratique existentiel de Béa :
    Je n'ose imaginer ce que Renaud va te répondre... !!!!
    Et j'aimerais bien attendre sa réponse avant de fournir la mienne...
    Mais devant l'urgence de la situation (je te vois, encore en pyjama, hirsute, face à ton écran en te demandant quoi faire !), je te dirais que :
    1) Il ne sert à rien d'être exécrable avec les autres, ils n'y sont pour rien et vivent peut-être la même situation désagréable que toi ;
    2) Faut pas exagérer non plus sur le potentiel aromatique de ta fragrance matinal !!
    3) Ne pas y aller, c'est refuser d'aller de l'avant... cela ne te ressemble point !
    4) autre : personnellement je m'aspergerais du fond d'eau de Cologne qui traîne dans un vieux flacon, je mets des vêtements bien propres au doux parfum de lessive, et je fais comme si de rien n'était ! Après tout, entre tous ceux qui sentent habituellement déjà plus mauvais que moi et tous ceux qui n'ont pas d'odorat développé (quels chanceux !)... bref tous ceux qui ne se rendent donc pas compte de ma propre odeur... je vais passée inaperçue. Et puis, si en plus cela pouvait faire fuir les mauvaises rencontres, pas de quoi se plaindre !
    ;-))
    Wapiti le 17 Juin 2008 a écrit:Génial ! Tu m'as devancée Renaud !
    Avec une réponse à la hauteur de mes espérances en plus.
    lol
    Wapiti le 17 Juin 2008 a écrit:Peut-on désirer sans souffrir ?
    Si on considère le désir comme l'envie de satisfaire un manque, on l'associe au besoin. Et l'attente de cette satisfaction est forcément souffrance, physique ou morale, d'intensité variable, mais forme de souffrance.
    C'est (en gros ! me demandez pas de détailler !) cette pensée qui a été développée par Platon (Hou ! mes souvenirs très lointains de philo scolaire !!) et qui forme une des bases du bouddhisme (Merci Vénérable Dingzhong ;-)).
    On peut ajouter que si le manque n'est pas satisfait (= désir non assouvi), la souffrance est croissante, et que parfois l'assouvissement du désir n'efface pas la souffrance qui se transforme en frustration, déception, remords...

    Mais on ne peut nier qu'il existe des désirs sans attente souffrante. Le désir est parfois plaisir. Il est souvent moteur de l'existence, dans la recherche de l'atteinte d'un objectif, la réalisation d'un acte. Il n'y a là pas de manque, mais une perspective ; pas d'espoir interrogateur, mais une certitude de réalisation future. 2 exemples pour illustrer :
    - le désir d'apprendre de certains n'est pas souffrance ni même manque à combler, cette soif n'est que curiosité, volonté d'aller à la rencontre de l'autre et du monde, élan positif qui ne sera jamais pleinement satisfait (mais sans frustration)...
    - lorsque je désire un voyage, que je le programme, le prépare... je ne souffre pas, je suis heureuse. :-)
    [à rapprocher des désirs de foot, bière et pizza : pas de manque à combler, juste la perspective joyeuse d'une bonne soirée. Tu vois Renaud, tu étais dans le sujet aussi !! :-)]

    Voilà en résumé où j'en suis arrivée de ma réflexion hier matin...
    ... mais de là à en recouvrir 10 pages comme l'ont fait certains lycéens devant moi !!??!!
    Wapiti74 le 17 Juin 2008 a écrit:Est-il plus facile de connaître autrui que de se connaître soi-même ?
    Là, je ne vais pas m'étendre sur le sujet, parce que j'en suis arrivée au même raisonnement que toi, Béa :
    ... connaître autrui en revient à se connaître soi-même... et ... je dirais qu'il est tout aussi difficile de connaître quelqu'un d'autre que soi-même...
    et que de toute façon notre connaissance n'est que relative et forcément partielle, approximative, subjective et éphémère.

    Là encore, certains en ont écrit 10 pages... complètement zinzins ces lycéens philosophes !!
    Moi, au bac, j'ai réussi à décrocher une note 4 fois supérieure au nombre de pages que j'ai écrites, soit le double de ma moyenne annuelle de philo qui stagnait à deux points sous la moyenne scolaire française... j'suis une matheuse avant d'être une littéraire, ne l'oubliez pas ;-p ... bref, tout ça pour dire que ce n'est pas la peine d'en écrire 10 pages !!! ... C'est vrai, le sujet n'était pas le même... (c'est marrant ça, comme on peut se rappeler de son sujet de philo mais rien des autres épreuves !?!)
    Béatrice le 17 Juin 2008 a écrit:Bon je vois que vous vous êtes bien amusés pendant mon périple à Montpellier aujourd'hui. Oui j'y suis allée et oui je me suis aspergée de parfum et non je ne pouvais pas mettre des fringues qui sentent bon la lessive étant donné que j'ai eu la flemme ce week-end d'aller au lavomatique et que tous mes fringues sont crades. Mais à l'instant où j'aurai terminé ce com, je vais y filer. Ca faisait un moment que je n'étais pas allée à la grande ville. J'ai acheté mon billet pour la Pologne pis j'ai dépensé plein d'argent que je n'ai pas, j'adore ça !!! Autre sujet de philo : peux-t-on dépenser l'argent qu'on a pas. Sur une seule page j'aurais écrit un grand OUI !!!
    Wapiti, le 17 Juin 2008 a écrit:Peux-t-on dépenser l'argent qu'on a pas ?
    Ce n'est plus de la philo, ça Béa, c'est de l'économie !
    Et la réponse est... OUI ! C'est le fondement de base de notre économie mondiale actuelle ! haha !
    Si plus personne ne le faisait (et les Etats en premier)... boumbadaboum !!!
    Retour au bon vieux troc : tu me donnes quoi en échange de ce beau coquelicot que je me propose d'aller te cueillir ?
    ;-)
    Béatrice le 17 Juin 2008 a écrit:Ouf tu me rassures, je suis dans le vrai alors. Ca veut dire que je gère parfaitement mon monde à moi !!! Me suis achetée un appareil photo, je vais enfin pouvoir faire pleins de prises de vue. Le dernier que j'ai eu était passé dans un lac au Canada alors que je m'évertuais à débusquer des castors
    Mamina le 17 Juin 2008 a écrit:Avant d'aller me coucher, histoire de perturber un peu plus vos sommeils, quelques questions existentielles :
    - faut-il ou non réinventer Lahaut ?
    - Béatrice doit-elle ou non aller plus souvent au lavomatique ?
    - Ne vaudrait-il pas mieux que Wapiti soit privée de surveillance au bac ?
    - Le fondement de base de notre économie familiale ne doit-il pas être revu à la baisse ?
    - Faut-il continuer à regarder le foot surtout en mangeant des pizzas et en buvant de la bière ?
    -Comment je fais quand je me reconnais plus pour moins souffrir de désirer autrui ? celle-là c'est la plus difficile !!!
    Allez, bonne nuit et gros poutous à tous !
    Lahaut le 18 Juin 2008 a écrit:Pour répondre à Mamina
    Non
    Oui
    Oui
    pas d'opinon
    OUI
    ????
    Wapiti le 18 Juin 2008 a écrit:-Comment je fais quand je me reconnais plus pour moins souffrir de désirer autrui ?
    Celle-là, elle est excellente, Mamina !! Ha Ha !!
    Alors... heu... si je ne me reconnais plus... heu... comment puis-je distinguer autrui de moi ? ... et alors... comment puis-je désirer cet autrui que je ne reconnais donc plus non plus ? ... comment puis-je souffrir d'un désir que je ne peux avoir ??... alors, qu'est-ce que je fais ? bin... RIEN !
    ;-p

    Hé Renaud ! Heureusement qu'on ne note pas les copies au poids, ou autrement dit à la quantité d'encre qui les alourdit... la tienne ne vaudrait pas grand chose !! lol

    Et les ami(e)s, vous avez noté sous quel titre nous causons depuis quelques jours ?
    "conversations de femmes" et nous avons abordé la psychologie, la philosophie et l'économie, rien de moins !
    et sous "conversations d'hommes", qu'y a-t-il ? ... Rien ! (ou presque)
    CQFD
    :-))
    Beatrice le 18 Juin 2008 a écrit:Comment je fais quand je me reconnais plus pour moins souffrir de désirer autrui ?
    Glups Mamina. Cette question je l'ai lu ce matin à 6h et je me suis dit que je ne pouvais pas y répondre à cette heure-ci mais finalement même à 19h, je ne trouve rien je crois à ajouter à ce que dit Wapiti. De toute façon si je ne me reconnais plus moi-même ça veut dire que je ne sais plus qui je suis et que donc .... glups glups glups ... mais quand même Mamina quelle philosophe tu fais !!!
    Bonne remarque Wapiti : et je crois que c'est le seul billet qui obtient autant de coms, c'est marrant ça comme ça nous fait causer cette affaire
    gros bisous


    Dernière édition par LaMémoire le Ven 4 Mar - 19:26, édité 1 fois
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    Les aventures de Yann et Isabelle Empty Re: Les aventures de Yann et Isabelle

    Message par LaMémoire Ven 4 Mar - 19:20


    Sous le soleil


    Isabelle est partie à la mer. Se baigner lui remet toujours les idées en place et apaise ses colères. L'eau est un peu frisquée à cette époque de l'année mais elle aime cette sensation de lutte que cela lui demande. Aller un peu plus loin, dépasser sa zone de confort, c'est un challenge qui lui plaît dans la vie. Oui, dépasser sa zone de confort, aller voir ce qui se passe, descendre toujours plus profondément et ne pas se fier seulement aux apparences. Voilà, elle l'a trouvé sa solution : elle va accepter de revoir Yann s'il la rappelle. Mélissandre a surement raison, il y a certainement quelque chose par rapport à ce qu'il a vécu et elle a terriblement envie de savoir quoi. Quitte à se casser les dents ? Euh, se dépasser d'accord mais faut savoir se préserver aussi. Oui et bien ça, faudra que quelqu'un lui enseigne parce qu'elle n'a toujours pas compris comment on fait. Elle en est là de ses réflexions lorsqu'elle aperçoit tout à coup sur le sable, Yann qui lui fait un signe.

    - Salut, je voudrais te parler
    - Alors viens te baigner
    - Tu plaisantes là, l'eau est gelée.
    Isabelle fait demi-tour et s'éloigne en nageant. Yann fait tomber le pantalon et le tee-shirt et se jette dans l'eau
    - brrr, quelle dingue cette fille
    Mais plus il nage et plus il a l'impression de se réveiller, de se défaire d'un voile opaque qui l'enveloppait jusqu'à maintenant. Isabelle a pratiqué quelques symboles reiki lorsqu'il est entré dans l'eau et a demandé aux esprits de la mer d'accueillir cet homme.
    Il arrive près d'elle et ils nagent tous les deux en silence. Il se sent bien ici avec cette fille, il a envie de lui dire mais il sent que cela serait malvenu et manipulateur de sa part pour l'instant. Il décide de faire demi-tour car le froid commence à prendre le dessus sur le bien-être. Assis sur le sable, il la regarde. Ses cheveux flottent autour d'elle. C'est vrai qu'elle est jolie. Et quelle folle de rester dans une eau à 15 degrés aussi longtemps. C'est un truc qu'il est incapable de faire. Il a envie de la prendre dans ses bras. Mais pour ça, il va falloir qu'il s'explique avant et rien ne dit qu'ensuite elle ne s'en ira pas en courant ou en lui riant au nez.
    Elle sort enfin, se rhabille et sans même lui adresser un regard, elle s'en va.
    - Ok je sais que j'ai mille choses à me reprocher. Je comprends que j'ai dû te faire souffrir et que tu as envie de te venger mais arrête. Parce qu'à ce rythme là je ne vais rien pouvoir te dire. Et si on s'asseyait maintenant. Laisse-moi au moins une chance.
    Mais elle lui a donné une épreuve dont il ne sait rien. S'il prononce le mot précis qu'elle attend, alors elle lui donnera le droit de s'expliquer. Il se place devant elle pour essayer de la stopper.
    - Isabelle arrête, s'il te plaît. Je me sens idiot, tu me mets dans le rôle d'un petit garçon qui aurait fait une grosse bêtise et qui doit tout accepter afin de se faire pardonner. Je ne peux pas jouer à ce jeu. Je suis venu pour te demander pardon effectivement mais si tu ne me donnes pas le temps de le faire on ne va pas s'en sortir. Je t'en prie, pardonne-moi Isabelle ... s'il te plaît...
    Elle sort une cannette de coca de son sac de plage, l'ouvre et en regardant Yann droit dans les yeux, elle la verse sur lui. Il est tellement surpris qu'il n'a pas le temps de se retirer. Il a prononcé le mot qu'elle attendait mais décidément, elle se sent encore trop en colère contre lui pour avoir des contacts pacifiques. Elle a envie de le tuer !
    - Ok puisque tu ne veux rien entendre, je m'en vais. J'espère que tu t'es bien vengée. Tu as raison, je ne suis qu'un sale con et si me balancer du coca sur la tête a pu t'apaiser, j'en suis heureux. Désolé.
    C'est lui qui a présent s'en va. Isabelle le regarde un instant s'éloigner. Il a l'air si malheureux en disant ça qu'elle ne peut pas s'empêcher de lui courir après. Pff, décidément pense t-elle, elle est toujours bloquée dans le fameux "Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis".
    - Attends, c'est bon, on peut signer le traité de paix, j'accepte de t'écouter mais fais quelque chose parce que le coca dans les cheveux, ça colle et ça te donne un air totalement débile.
    Yann se dirige vers les sanitaires et lorsqu'il en ressort, ils décident d'aller manger un plateau de fruits de mer.
    Le repas est silencieux. Yann ne sait pas comment commencer. La bouteille de vin blanc qu'ils ont commandée est déjà à moitié bue, le plateau pratiquement vide.
    - et bien on peut dire qu'avec toi la vie doit être joyeuse alors excuse-moi mais je sors fumer une cigarette
    - Désolé, je n'arrive pas à te dire ce que je voudrais t'expliquer. Ca fait 3 jours que je pense à tout ça. J'ai envie de te parler et les mots n'arrivent pas à sortir. C'est dingue, j'ai l'impression que quelque chose me baillonne. Est-ce que tu veux qu'on s'en aille ? Je me sens mal ici, je préfèrerais qu'on aille à l'hôtel. J'ai besoin qu'on soit dans un lieu moins bruyant, j'ai besoin de te sentir plus près de moi pour y arriver. Tu veux bien ?
    - Si tu ne me la rejoues pas à Docteur Jeckill et Mister Hyde je veux bien.



    Original publié par Béatrice le 13 juillet 2008 au livistan : http://peuplevoyageur.spaces.live.com/blog/cns!D76DAB0F8562EBE1!2659.entry


    Wapiti le 14 Juillet 2008 a écrit:Ils ont de la chance d'avoir du soleil ces deux-là !
    Mais vont-ils y arriver à se dire les choses ??? Suspens !!!
    Merci Béa de partager avec nous tous cette petite suite des aventures de nos étranges voyageurs. :-)
    Bisouilles
    Lahaut le 16 Juillet 2008 a écrit:C'est "Amour Gloire et beauté" mélangé avec "Sous le soleil " avec un zeste de "Santa Barbara " en espérant que cela ne devienne pas "Marie Pervenche " ou "Jacquou le Croquant "
    avatar
    imanachnuelohim


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    Les aventures de Yann et Isabelle Empty Re: Les aventures de Yann et Isabelle

    Message par imanachnuelohim Ven 4 Mar - 22:53




    Eh ben,heureusement que le "copier-coller" existe bien.

    Je vois mal Wap taper tout ces textes en une journée surpris !

    A en décourager plus d'1 !


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    Il n'y a pas d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,de celui qui a changé 20 fois la forme de sa pensée et de sa vie

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