Nous sommes frappés par l’espace, par la verdure, par la propreté des quartiers institutionnels et touristiques traversés. Sensation d’immensité un peu vide. Vacances scolaires, samedi après-midi, chaleur écrasante suffisent-ils à l’expliquer ?
Un peu plus de vie au grand bazar jouxtant la médersa, mais là encore nous sommes surpris de l’ordonnancement carré des stands, la propreté de l’ensemble et de chaque étal, le calme de tous. Ce n’est pas un marché qui grouille de bruits et de mouvements. Multitude de vendeurs désœuvrés en silence derrière leurs bassines ou cagettes de fruits et légumes, fruits secs, marchandises diverses locales ou made in China ; tranquilles déambulations des acheteurs potentiels et marchandages pacifiques. Aucun cri d’appel, aucune sollicitation intempestive.
De Tachkent nous retiendrons aussi la surprise de rencontrer une population multiethnique. Le savoir est une chose, le constater de visu en est une autre.
Faciès mongols, types asiatiques multiples, origines turques ou moyen-orientales, visages blonds et poupons russes, ou faces indo-pakistanaises… Melting-pot qui se conjugue aussi dans les tenues vestimentaires, surtout chez les femmes. Quelques saris, ombrelles de protection solaire typiquement asiatiques, foulards et longues robes musulmanes colorées, allures très occidentales voire minijupes osées en pays musulman… et trekkeurs frenchies au look « sportswear technic » siglé Quechua, Lafuma, Millet ou autre Columbia, en sandales, pantalongs ou courts et chemisettes, couvre-chef et sac à dos, lunettes de soleil et appareils photos en gadgets incontournables ; nous sommes reconnaissables.
27 heures à Tachkent, 5 heures de visites un peu trop rapides, de trop nombreux bâtiments à peine montrés du doigt à la vitre du minibus qui file sans ralentir. Églises orthodoxe ou chrétienne, mosquées, théâtres, médersas, universités et autres « attractions » justes entraperçues.
Plus longue promenade matinale au cœur du grand bazar de Tchorsu, et au sein de sa voisine la médersa Koukaldash (XVI°s.), silencieuse et déserte ; premier contact avec les façades de briques parées de céramiques bleues, les pishtaks (portails d’entrée) majestueux.
Longue promenade sous le caniar post-méridien sur les esplanades et boulevards piétons reliant les institutions et bâtiments officiels du centre-ville. Pause culturelle aux pieds de Tamerlan ; joli cours d’histoire centrasiatique, très compliquée, malheureusement vite oubliée (mais heureusement souvent rappelée dans les semaines à venir).
La verdure, l’eau. Pourquoi imaginais-je trouver un pays quasi-désertique ? Certes l’atmosphère est très sèche et poussiéreuse, mais Tachkent est bien irriguée et peuplée de fontaines jaillissantes et d’arbres omniprésents, peupliers, bouleaux, saules, chênes, fruitiers, cèdres… Les parcs sont verts, abondamment arrosés.