Haa Petra... on n'en ressort rarement indemne.
Oui, grande chance de camper en hauteur et de randonner pour arriver sur le site par des chemins détournés, d'être à contre courant de la horde touristique, d'arriver au plus tôt et repartir au plus tard, de marcher seuls ou presque dans le silence imposant de ce désert de roches magnifiques...
Des boutiques ? Pas tant que cela.
Mais quelques points d'attraction qui cristallisent la populasse : le Siq, le Trésor, le théâtre, les grands tombeaux royaux, le cardo et le temple antique (juste avant le restau moderne), tout ceci pouvant se pratiquer en sandalettes, en calèche, à dos de cheval ou d'âne, et même sur camélidé... Des milliers de touristes chaque jour et pourtant nous étions nous aussi hors saison.
Et pourtant Petra ne me laisse pas le souvenir impérissable que le désir qu'il me procurait pouvait laisser imaginer. En fait, j'ai du mal à exprimer cette impression finale. Pas de la déception, non. De la perplexitude.
Petra... je ne m'attendais pas à cela, comme cela.
Des images croisées depuis des années, je m'étais imaginée Petra comme un site entièrement agencé comme le Siq débouchant sur le Trésor. C'est-à-dire un dédale de roches, de canyons sablonneux débouchant qui à gauche, qui à droite, sur des parois magnifiquement creusées en tombeaux gigantesques aux jeux de lumière magiques.
La surprise fut donc totale de découvrir que Petra s'étend en fait dans une vaste cuvette. Cela ne correspondait pas aux images que je m'en étais faites, à l'idée que j'en avais, à ce que j'en attendais.
Petra, c'est donc autre chose.
Mais heureusement, avec nos tours et détours dans les wâdis environnant la cuvette, sur les sommets, dans nos petits canyons menant au campement, j'ai pu satisfaire mes envies de marche tranquille au coeur des roches et de découverte fortuite de petits trésors réservés aux touristes sportifs et aux bédouins locaux.
Alors, de Petra, je garde cette perplexitude, et de folles images d'exploits nabatéens et surtout de délires de Dame Nature.