Tombouctou. Ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Ville mythique, fabuleuse, mystérieuse, fondée au XII° siècle par les touaregs autour du puits d’une femme, Bouctou (tim Bouctou). Ville sainte de l’Islam, cité fastueuse décrite dans les récits ancestraux arabes, carrefour commercial, elle avait déjà perdu de sa superbe quand René Caillé l’atteignit en 1828. Elle n’a aujourd’hui que ce mythe pour attrait.
Comme bon nombre de touristes qui passent rapidement, nous sommes très perplexes devant cette ville. Débarqués, nous traversons des faubourgs typiques de grandes villes arabes, qui plus est sales, des quartiers aux constructions institutionnelles bien modernes ; nous ne rencontrons pas de véritable « vieille ville », centre qui aurait pu être conservé, restauré, sauvegardé. Tout au plus quelques bâtiments touristiques : les 3 mosquées (dont la Grande Mosquée, barrée d’échafaudages de restauration), les maisons de pierres aux influences marocaines des explorateurs, un ou deux musées… Des maisons qui tombent en ruines, les habitants n’ayant pas les moyens de les restaurer avec les méthodes ancestrales, les ressources en argile se faisant rares aux alentours… Pas de réelle animation en cet après-midi de visite, ni dans les rues assommées de chaleur, ni sur les marchés dont la saleté nous frappe. Un tour à la Maison des artisans touaregs « pour le plaisir des yeux »…
Nous n’irons pas voir les jardins éclatant de verdure au pied des dunes roses qui viennent lécher la ville ; ce n’est pas au programme. Nous ne pouvons qu’imaginer. Nous ne sentirons et ne comprendrons pas l’âme de Tombouctou la mythique.
Mon guide papier (Olizane) dit « A Tombouctou, tout est de poussière et de sable, tout prend rapidement la couleur de la terre. La première heure passée à Tombouctou est de loin la plus délicate à négocier : le sentiment de l’étranger pénétrant dans la ville est plus fort que dans toute autre ville du pays. … il n’est pas évident de s’orienter. Tombouctou mérite qu’on y reste 3 jours, qu’on vienne prendre ici la mesure du temps. Tombouctou la mystérieuse porte bien son nom. Il faut la découvrir par étapes… » Je veux bien le croire.
Finalement, de Tombouctou, ce que nous retiendrons de plus beau, c’est notre hôtel de luxe que l’agence nous offre pour une nuit. Véritable palace comparé à nos campements quotidiens. Des chambres confortables, des lits avec des draps propres, des sanitaires européens, de vraies douches à débit illimité ! Et un festin de gastronomie française au dîner ! Tout cela dans une ambiance des plus agréables. Récemment ouverte, tenue par des Françaises, une bien belle adresse que cet hôtel « La Maison » ; à recommander chaudement pour qui a le budget.
Ce fut une pause ressourçante, mais soyons clairs, ce n’est pas le standing dans lequel j’aime voyager. Une nuit au milieu d’un séjour, oui. Mais pas plus. Je préfère dormir à la belle étoile, sur les terrasses ou au creux des dunes. Me laver avec un 1/2 seau d'eau fraîche à la tombée de la nuit est quelque chose qui ne me dérange pas... Les toilettes sèches, je trouve cela plus hygiénique que la plupart de nos WC publics franchouillards... Se partager le couscous ou le ragoût assis en tailleur sur des nattes autour du feu est toujours un bon moment…