Au gré du net et de l'actualité, les découvertes des Villageois(es)

Skyrgamur a écrit: Je ne comprends pas ces "conquérants de l'inutile". A part flatter son égo, ça sert à quoi ?

Ce n’est pas vraiment (ou pas qu’) une question d’égo.
Ces « conquérants de l’inutile » sont surtout à regarder comme des drogués, doublement dépendants de leurs exploits.

Ils ont la dépendance du collectionneur.
Certains collectionnent de façon compulsive les timbres, les capsules de bières, les nains de jardins, les poules sous toutes leurs formes… Eux collectionnent les sommets, les exploits. Ils ne peuvent pas s’empêcher de vouloir en ajouter un de plus à leur collection. OK, c’est plus inhabituel, plus dangereux,… mais cela reste une « simple » collection.

Ils vivent ensuite la dépendance du sportif à l’adrénaline, à la dopamine et à tout le reste que le sport peut apporter physiquement, psychiquement... OK, tout le monde n’y est pas sensible, ou n’en a pas la même sensibilité.
Mais n’avez-vous pas dans votre entourage quelqu’un d’« accro » au sport ?
Personnellement, je le vis au quotidien. Certains de mes collègues sont des sportifs de tous les jours ou presque, alors que ce n’est pas leur métier, ni une passion de jeunesse qui perdure… et j’en ai vu ne pas savoir s’arrêter, même blessés.
Et personnellement je l’ai vécu, pas plus tard qu’il y a 15 jours, à en pleurer (ce n’est pas une image) de frustration de devoir renoncer à quelques séances de sport parce qu’un de mes mollets, récalcitrant, s’est mis en grève…
Certes, tous les sportifs ne sont pas des sportifs de l’extrême... et heureusement.

Si vous avez visionné tout le reportage hier, vous avez bien compris que le coéquipier polonais était complètement « accro », hypnotisé, obnubilé par ce sommet sur lequel il avait engagé sa énième (7ème ?) tentative. Il en avait d’ailleurs déjà perdu des orteils précédemment, il avait reçu de sévères avertissements...

Lilie a écrit:Il s'avait les risques encourus en partant pour cette ascension. Il était prêt à les prendre dès l'instant où il s'est engagé dans ce projet. Il les a pris, il y a laissé sa vie, ça faisait partie du jeu.

Exactement.

Lilie a écrit:Y a que moi que ça choque qu'on reproche à des secours de montagne d'être trop lents ou même corrompus ou autre, quand on prend soi-même et en toute conscience des risques et qu'on met sa vie en danger pour un "exploit"?

Choquée, non. Chiffonnée, dérangée, oui.

Mais il faut se rendre compte que cette femme est encore sous le choc émotionnel de ce qu’elle a vécu... il y a à peine 15 jours : l’effort physique suprême à une altitude inhumaine, la peur intense, la vision de sa propre mort à très court terme, la délivrance des secours, la mort de son compagnon de cordée, le sentiment de culpabilité propre au survivant… Sans compter la douleur physique qu’elle doit probablement supporter actuellement (parce que oui, des gelures à ce stade, c’est hyper douloureux après, maintenant)... et la médication associée.
« A tête refroidie », dans quelques mois, son discours sera, ou aurait été, très probablement autre.

Et resituons son intervention : elle a acceptée, voire elle a demandé, d’être interviewée, elle a fourni ses vidéos personnelles d’archives et de son expédition,… elle a très (très) probablement vendu son histoire à ces reporters, à cette émission, à cette chaine de télé.
Je ne connais pas assez de choses sur elle, je n’ai pas assez lu à son sujet et de sa plume pour juger de son profil, son caractère… Mais s’exhiber comme cela après une telle aventure révèle peut-être… un ego surdimensionné. (J’ai l’impression de boucler la boucle ;-))
Ou alors une personne suffisamment perturbée et influençable en ce moment, qui regrettera dans le futur d’avoir tenu de tels propos.
Allez savoir.