La suite, on l'attend déjà avec... plaisir.Pondy a écrit:Branle-bas de combat, les revoilà.
« Attention crie Héloise, tu vas casser mes plumes » Des rémiges de plus d'un mètre sont très incommodes à transporter quand on est si petite mais que dire pour la suite...
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Plaisirs divers d'un été...
Wapiti- Admin
- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
- Message n°26
Re: Plaisirs divers d'un été...
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"Nous méritons toutes nos rencontres, elles sont accordées à notre destin et ont une signification qu'il nous appartient de déchiffrer." F. Mauriac
Invité- Invité
- Message n°27
Plaisirs divers d'un été...(suite)
De l'art. 2
Les voilà donc, des brassées de plumes dans les bras et les chemises grises roulées sous les coudes.
Nous allons jouer à l'école d'autrefois.
« Génial » s'enchante Gaïané, « c'est moi la maîtresse »
« Mais Héloïse et moi, on sait pas écrire en attaché »
« C'est quand tu étais petite ? »
« Ah, je sais, c'est pour écrire avec une plume d'oie »
« On n'a pas de plumes d'oie »
« C'est quand les enfants ils avaient des tabliers gris »
« C'est quand y'avait pas internet »
« C'était dans l'antiquité »
« C'est quand y'avait pas des feutres pour faire des couleurs »
« C'était même avant le moyen-âge »
Ca fuse dans tous les sens. J'explique que oui c'était autrefois avant que je naisse, leur -autrefois-n'ayant aucun repère si ce n'est que Mamido est un peu, très, beaucoup vieille, alors, faire des entorses à la réalité historique importe peu.
« On va dehors sur la table en bois, vous mettez les chemises grises et vous choisissez une plume qui sera votre plume d'écriture. »
Ainsi fut fait.
Je taille d'un coup d'opinel, en biseau les rémiges choisies.
Gaïané a choisi une plume noire et lustrée, corbeau ou corneille peu importe, c'est la couleur qui compte. Louise quant à elle a choisi une plume de tourterelle, grise et blanche et élançée, du plus bel effet. Héloïse une plume de paon. C'est inutile de lui faire comprendre qu'un stylo aussi grand sera difficile à tenir en main.
Elles revêtent leur -tablier-gris, plonge le bec de la plume dans de la gouache noire diluée dans un verre à moutarde et chacune, appliquée, crée son œuvre de l'été, en noir et blanc, comme autrefois, pour faire un parchemin dont je roussirai les bords à la flamme d'une bougie puis roulerai l'oeuvre avec un brin de raphia.
L'une dessine un dauphin a l'allure de requin, l'air mauvais, l'oeil est un gros pâté, l'autre dessine un tigre et la dernière galère tenant a deux mains la plume de paon qui brasse l'air d'avant en arrière. Je regarde amusée le balancement improbable de la plume et la concentration de petite Héloïse. Je m'exhorte à ne pas intervenir, elle parvient à faire gicler des gouttes de gouache noire, a deux mains elle tient sa plume et étire la peinture en longs traits gracieux.
C'est magnifique, on dirait une toile de Pierre Soulages.
Sa feuille est lumière.
L'ocelle mollement s'agite loin au-dessus de sa tête, œil de peintre miroitant.
Je suis si émue que le rire qui gonflait s'éteint dans mon ventre.
Si là, dans l'instant, je ferme les yeux, je vois trois petites filles en longue chemises grises, barbouillant des feuilles blanches avec des plumes d'oiseaux dans un éclaboussement de soleil d'été.
Scintillantes petites filles.
Les voilà donc, des brassées de plumes dans les bras et les chemises grises roulées sous les coudes.
Nous allons jouer à l'école d'autrefois.
« Génial » s'enchante Gaïané, « c'est moi la maîtresse »
« Mais Héloïse et moi, on sait pas écrire en attaché »
« C'est quand tu étais petite ? »
« Ah, je sais, c'est pour écrire avec une plume d'oie »
« On n'a pas de plumes d'oie »
« C'est quand les enfants ils avaient des tabliers gris »
« C'est quand y'avait pas internet »
« C'était dans l'antiquité »
« C'est quand y'avait pas des feutres pour faire des couleurs »
« C'était même avant le moyen-âge »
Ca fuse dans tous les sens. J'explique que oui c'était autrefois avant que je naisse, leur -autrefois-n'ayant aucun repère si ce n'est que Mamido est un peu, très, beaucoup vieille, alors, faire des entorses à la réalité historique importe peu.
« On va dehors sur la table en bois, vous mettez les chemises grises et vous choisissez une plume qui sera votre plume d'écriture. »
Ainsi fut fait.
Je taille d'un coup d'opinel, en biseau les rémiges choisies.
Gaïané a choisi une plume noire et lustrée, corbeau ou corneille peu importe, c'est la couleur qui compte. Louise quant à elle a choisi une plume de tourterelle, grise et blanche et élançée, du plus bel effet. Héloïse une plume de paon. C'est inutile de lui faire comprendre qu'un stylo aussi grand sera difficile à tenir en main.
Elles revêtent leur -tablier-gris, plonge le bec de la plume dans de la gouache noire diluée dans un verre à moutarde et chacune, appliquée, crée son œuvre de l'été, en noir et blanc, comme autrefois, pour faire un parchemin dont je roussirai les bords à la flamme d'une bougie puis roulerai l'oeuvre avec un brin de raphia.
L'une dessine un dauphin a l'allure de requin, l'air mauvais, l'oeil est un gros pâté, l'autre dessine un tigre et la dernière galère tenant a deux mains la plume de paon qui brasse l'air d'avant en arrière. Je regarde amusée le balancement improbable de la plume et la concentration de petite Héloïse. Je m'exhorte à ne pas intervenir, elle parvient à faire gicler des gouttes de gouache noire, a deux mains elle tient sa plume et étire la peinture en longs traits gracieux.
C'est magnifique, on dirait une toile de Pierre Soulages.
Sa feuille est lumière.
L'ocelle mollement s'agite loin au-dessus de sa tête, œil de peintre miroitant.
Je suis si émue que le rire qui gonflait s'éteint dans mon ventre.
Si là, dans l'instant, je ferme les yeux, je vois trois petites filles en longue chemises grises, barbouillant des feuilles blanches avec des plumes d'oiseaux dans un éclaboussement de soleil d'été.
Scintillantes petites filles.
Wapiti- Admin
- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
- Message n°31
Re: Plaisirs divers d'un été...
Puisqu'il s'agit de plaisirs, divers, de l'été... voici quelques bribes des miens (qui ne sont plus "du jour" donc mieux ici qu'ailleurs ) :
On the road...
La palpitation vitale d’une batterie, les pleurs d’un saxo, le chant d’une guitare,…
le ruban d’asphalte quasi désert qui se déroule à vive allure, rectiligne durant de longues minutes,…
je roule presque face à l’orient qui se réveille en de pâles mais lumineuses lueurs blanches, vertes et jaunes,
dévoilant peu à peu autour la campagne et les forêts de cet univers presque plat du centre de la France.
Plaisir de ces moments rares d’un lever de jour musicalement magnifié.
On the road...
La palpitation vitale d’une batterie, les pleurs d’un saxo, le chant d’une guitare,…
le ruban d’asphalte quasi désert qui se déroule à vive allure, rectiligne durant de longues minutes,…
je roule presque face à l’orient qui se réveille en de pâles mais lumineuses lueurs blanches, vertes et jaunes,
dévoilant peu à peu autour la campagne et les forêts de cet univers presque plat du centre de la France.
Plaisir de ces moments rares d’un lever de jour musicalement magnifié.
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Wapiti- Admin
- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
- Message n°32
Re: Plaisirs divers d'un été...
Instants suspendus...
Fin de journée, sur la terrasse de bois, autour de verres joliment garnis de substances dorées délicieuses.
Légère brise marine, parfum salé, silence relatif, entre flux et reflux et derniers élans volatiles.
Un horizon qui se laisse aborder par le seigneur du ciel flamboyant.
Plaisir d’un long coucher de soleil qui teinte terre et mer de noirs et le ciel de rouges et oranges, et fait durer la magie bien après la disparition du disque en de longues et fines bandes d’oranges, jaunes, verts et l’océan au bleu ravivé.
Fin de journée, sur la terrasse de bois, autour de verres joliment garnis de substances dorées délicieuses.
Légère brise marine, parfum salé, silence relatif, entre flux et reflux et derniers élans volatiles.
Un horizon qui se laisse aborder par le seigneur du ciel flamboyant.
Plaisir d’un long coucher de soleil qui teinte terre et mer de noirs et le ciel de rouges et oranges, et fait durer la magie bien après la disparition du disque en de longues et fines bandes d’oranges, jaunes, verts et l’océan au bleu ravivé.
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Invité- Invité
- Message n°34
Re: Plaisirs divers d'un été...
Une dernière historiette avant de clore les estivales
Tous les enfants à la douche, hop les cinq d'un coup, vite fait et la douche italienne s'y prête fort bien.
Ca hurle là-dedans, ça mousse, ça gicle, ça rit, ça éclabousse et du plus petit au plus grand ça se savonne tout seul.
Après, c'est pyjama, enfin ce que je tente de faire mettre parce que cavaler partout en tenue d’Adam et Ève c'est vraiment drôle.
Petit Jules grimpe à l'extrémité d'un lit sur les barreaux horizontaux
« Je monte l'échelle moi ». Puis il plie la nuque pour rouler sur le matelas et ce faisant tend son petit derrière.
Sa sœur observe la manœuvre en gloussant avec sa cousine et attrape le zizi de son frère : « je tire la cloche » dit-elle en riant.
« Aîe, c'est pas une coche, c'est zizi à moi »
J'interviens sur le champ.
Ca suffit, en pyjama et vous descendez, non mais.
Les deux cousines persistent à ricaner et Gaïané :
« Mamido, quand les garçons ils sont adultes, les poils, ils poussent jusqu'au bout du zizi ? »
Louise : « Beuh non, parce que les filles, elles ont des poils aussi et on n'a pas des zizis qui pendent, c'est trop moche d'abord »
Gaïané : « ah, ça c'est moche mais c'est O-bli-ga-toire pour la reproduction »
Louise : « la quoi ? »
Gaïané : « La Re-pro-duc-tion »
Louise qui visiblement n'a rien compris : « ben je sais »
Gaïané : « ça m'étonnerait, ça veut dire faire des bébés et tu sais même pas comment on fait.
Louise : « si je sais, c'est comme le lion avec la lionne quand il grimpe sur son dos et après la lionne elle se couche et elle attend et elle a un lionceau et elle est fatiguée et les chasseurs l'ont attrapé parce qu'elle avait plus de force pour courir et c'est pour ça que Fonk il était tout seul, à cause de la reproduction »
Allez les filles en pyjama, vous savez tout , c'est super.
Gaïané chuchotant la main en cornet contre mon oreille :
« Mamido, elle sait pas pour de vrai comment on fait les bébés et moi je sais, c'est le zizi de l'homme qui rentre dans celui de la femme, alors heureusement qu'il n'y a pas de poils jusqu'au bout sinon ça chatouillerait et ça ferait rire et l'homme il serait vexé »
Je n'ai même pas eu à répondre, elle est partie dans l'instant mettre son pyjama et de toute façon, je n'avais rien à répondre face à tant de discernement.
Tous les enfants à la douche, hop les cinq d'un coup, vite fait et la douche italienne s'y prête fort bien.
Ca hurle là-dedans, ça mousse, ça gicle, ça rit, ça éclabousse et du plus petit au plus grand ça se savonne tout seul.
Après, c'est pyjama, enfin ce que je tente de faire mettre parce que cavaler partout en tenue d’Adam et Ève c'est vraiment drôle.
Petit Jules grimpe à l'extrémité d'un lit sur les barreaux horizontaux
« Je monte l'échelle moi ». Puis il plie la nuque pour rouler sur le matelas et ce faisant tend son petit derrière.
Sa sœur observe la manœuvre en gloussant avec sa cousine et attrape le zizi de son frère : « je tire la cloche » dit-elle en riant.
« Aîe, c'est pas une coche, c'est zizi à moi »
J'interviens sur le champ.
Ca suffit, en pyjama et vous descendez, non mais.
Les deux cousines persistent à ricaner et Gaïané :
« Mamido, quand les garçons ils sont adultes, les poils, ils poussent jusqu'au bout du zizi ? »
Louise : « Beuh non, parce que les filles, elles ont des poils aussi et on n'a pas des zizis qui pendent, c'est trop moche d'abord »
Gaïané : « ah, ça c'est moche mais c'est O-bli-ga-toire pour la reproduction »
Louise : « la quoi ? »
Gaïané : « La Re-pro-duc-tion »
Louise qui visiblement n'a rien compris : « ben je sais »
Gaïané : « ça m'étonnerait, ça veut dire faire des bébés et tu sais même pas comment on fait.
Louise : « si je sais, c'est comme le lion avec la lionne quand il grimpe sur son dos et après la lionne elle se couche et elle attend et elle a un lionceau et elle est fatiguée et les chasseurs l'ont attrapé parce qu'elle avait plus de force pour courir et c'est pour ça que Fonk il était tout seul, à cause de la reproduction »
Allez les filles en pyjama, vous savez tout , c'est super.
Gaïané chuchotant la main en cornet contre mon oreille :
« Mamido, elle sait pas pour de vrai comment on fait les bébés et moi je sais, c'est le zizi de l'homme qui rentre dans celui de la femme, alors heureusement qu'il n'y a pas de poils jusqu'au bout sinon ça chatouillerait et ça ferait rire et l'homme il serait vexé »
Je n'ai même pas eu à répondre, elle est partie dans l'instant mettre son pyjama et de toute façon, je n'avais rien à répondre face à tant de discernement.
Invité- Invité
- Message n°35
Re: Plaisirs divers d'un été...
Ah les mots d'enfants !
Ma nièce, 6 ans à peine, se met à dessiner un crocodile nageant dans la mer - un salty d'Australie. Le feutre bleu rend l'âme alors que la mer n'est coloriée que sur un partie du dessin.
Instant de flottement.
Puis le petite me regarde et lance : "on n'a qu'à dire qu'il a bu le reste de l'eau".
Ma nièce, 6 ans à peine, se met à dessiner un crocodile nageant dans la mer - un salty d'Australie. Le feutre bleu rend l'âme alors que la mer n'est coloriée que sur un partie du dessin.
Instant de flottement.
Puis le petite me regarde et lance : "on n'a qu'à dire qu'il a bu le reste de l'eau".
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°36
Re: Plaisirs divers d'un été...
pondy a écrit:Une dernière historiette avant de clore les estivales
Tous les enfants à la douche, hop les cinq d'un coup, vite fait et la douche italienne s'y prête fort bien.
Ca hurle là-dedans, ça mousse, ça gicle, ça rit, ça éclabousse et du plus petit au plus grand ça se savonne tout seul.
Après, c'est pyjama, enfin ce que je tente de faire mettre parce que cavaler partout en tenue d’Adam et Ève c'est vraiment drôle.
Petit Jules grimpe à l'extrémité d'un lit sur les barreaux horizontaux
« Je monte l'échelle moi ». Puis il plie la nuque pour rouler sur le matelas et ce faisant tend son petit derrière.
Sa sœur observe la manœuvre en gloussant avec sa cousine et attrape le zizi de son frère : « je tire la cloche » dit-elle en riant.
« Aîe, c'est pas une coche, c'est zizi à moi »
J'interviens sur le champ.
Ca suffit, en pyjama et vous descendez, non mais.
Les deux cousines persistent à ricaner et Gaïané :
« Mamido, quand les garçons ils sont adultes, les poils, ils poussent jusqu'au bout du zizi ? »
Louise : « Beuh non, parce que les filles, elles ont des poils aussi et on n'a pas des zizis qui pendent, c'est trop moche d'abord »
Gaïané : « ah, ça c'est moche mais c'est O-bli-ga-toire pour la reproduction »
Louise : « la quoi ? »
Gaïané : « La Re-pro-duc-tion »
Louise qui visiblement n'a rien compris : « ben je sais »
Gaïané : « ça m'étonnerait, ça veut dire faire des bébés et tu sais même pas comment on fait.
Louise : « si je sais, c'est comme le lion avec la lionne quand il grimpe sur son dos et après la lionne elle se couche et elle attend et elle a un lionceau et elle est fatiguée et les chasseurs l'ont attrapé parce qu'elle avait plus de force pour courir et c'est pour ça que Fonk il était tout seul, à cause de la reproduction »
Allez les filles en pyjama, vous savez tout , c'est super.
Gaïané chuchotant la main en cornet contre mon oreille :
« Mamido, elle sait pas pour de vrai comment on fait les bébés et moi je sais, c'est le zizi de l'homme qui rentre dans celui de la femme, alors heureusement qu'il n'y a pas de poils jusqu'au bout sinon ça chatouillerait et ça ferait rire et l'homme il serait vexé »
Je n'ai même pas eu à répondre, elle est partie dans l'instant mettre son pyjama et de toute façon, je n'avais rien à répondre face à tant de discernement.
C'est génial! surtout la dernière réflexion à l'oreille!
Lilie
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°37
Re: Plaisirs divers d'un été...
pataugas a écrit:Ah les mots d'enfants !
Ma nièce, 6 ans à peine, se met à dessiner un crocodile nageant dans la mer - un salty d'Australie. Le feutre bleu rend l'âme alors que la mer n'est coloriée que sur un partie du dessin.
Instant de flottement.
Puis le petite me regarde et lance : "on n'a qu'à dire qu'il a bu le reste de l'eau".
Ca aussi, c'est génial!
Lilie
Wapiti- Admin
- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
- Message n°38
Re: Plaisirs divers d'un été...
Premier bain...
Poser les sacs dans les bungalows, se changer en deux temps deux mouvements, dégringoler la côte jusqu’à la longue, très longue, plage de sable gris.
Plaisir de sentir les grains fins s’immiscer entre les orteils, de la brume marine s’infiltrer dans les sinus…
Marcher lentement vers cette eau déjà loin retirée en cette marée descendante…
Laisser les vaguelettes et petits rouleaux mousseux frais et salés éclabousser et piquer les jambes, les cuisses, le corps…
Une marche rapide en défi jusqu’aux bouées, détente musculaire après plus de 16 heures de voyage pour traverser la France dans toute sa largeur.
Plaisir d’une trempette océanique en fin d’une très longue journée de route.
Poser les sacs dans les bungalows, se changer en deux temps deux mouvements, dégringoler la côte jusqu’à la longue, très longue, plage de sable gris.
Plaisir de sentir les grains fins s’immiscer entre les orteils, de la brume marine s’infiltrer dans les sinus…
Marcher lentement vers cette eau déjà loin retirée en cette marée descendante…
Laisser les vaguelettes et petits rouleaux mousseux frais et salés éclabousser et piquer les jambes, les cuisses, le corps…
Une marche rapide en défi jusqu’aux bouées, détente musculaire après plus de 16 heures de voyage pour traverser la France dans toute sa largeur.
Plaisir d’une trempette océanique en fin d’une très longue journée de route.
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Invité- Invité
- Message n°39
Re: Plaisirs divers d'un été...
Ah l'air iodé, ah la Bretagne !
Faut que je vous raconte un truc.
Cet été, May est venue prendre sa pause déjeuner à la maison à plusieurs reprises.
May, c'est ma plus vieille amie, nous sommes nées à quelques mois et une maison d'intervalle, on s'est crêpé le chignon enfants, adultes nous avons partagé des galères et des fêtes, il nous arrive de rester deux années sans nous voir et puis de faire cinq rencontres en deux mois, bref: c'est comme ça vient, et comme ça vient c'est bien.
Les fou-rires mémorables, c'est avec May. Les souvenirs les plus variés, c'est encore avec May. Les silences dont soudain il surgit un mot, LE mot auquel pensait l'autre, c'est toujours avec May.
May me raconte une très vieille histoire.
"Mes frères, 18 et 20 ans, jamais sortis de leur fond de vallée, décident de passer le mois d'août en Vendée. L'aîné venait de s'offrir une moto, et les voila partis avec leur tente.
Arrivés dans le camping, voient tout le monde entassé et se disent qu'avec tout ce sable c'est pas la peine de jouer les sardines en boîte, on va faire comme dans la vallée, on va se choisir un coin tranquille.
Ils plantent la tente à l'écart, c'est la fin de la journée, ils sont fatigués du voyage, ils ne tardent pas à se coucher.
Dans la nuit, ils sont réveillés par l'eau...
"jamais sortis de la vallée, jamais entendu parler de la marée" me dit May comme elle peut, dans le fou-rire qui nous secouait.
Faut que je vous raconte un truc.
Cet été, May est venue prendre sa pause déjeuner à la maison à plusieurs reprises.
May, c'est ma plus vieille amie, nous sommes nées à quelques mois et une maison d'intervalle, on s'est crêpé le chignon enfants, adultes nous avons partagé des galères et des fêtes, il nous arrive de rester deux années sans nous voir et puis de faire cinq rencontres en deux mois, bref: c'est comme ça vient, et comme ça vient c'est bien.
Les fou-rires mémorables, c'est avec May. Les souvenirs les plus variés, c'est encore avec May. Les silences dont soudain il surgit un mot, LE mot auquel pensait l'autre, c'est toujours avec May.
May me raconte une très vieille histoire.
"Mes frères, 18 et 20 ans, jamais sortis de leur fond de vallée, décident de passer le mois d'août en Vendée. L'aîné venait de s'offrir une moto, et les voila partis avec leur tente.
Arrivés dans le camping, voient tout le monde entassé et se disent qu'avec tout ce sable c'est pas la peine de jouer les sardines en boîte, on va faire comme dans la vallée, on va se choisir un coin tranquille.
Ils plantent la tente à l'écart, c'est la fin de la journée, ils sont fatigués du voyage, ils ne tardent pas à se coucher.
Dans la nuit, ils sont réveillés par l'eau...
"jamais sortis de la vallée, jamais entendu parler de la marée" me dit May comme elle peut, dans le fou-rire qui nous secouait.
Lilie- Localisation : Pieds sur Terre, tête en l'Eire
- Message n°40
Re: Plaisirs divers d'un été...
Lilie
Invité- Invité
- Message n°41
Re: Plaisirs divers d'un été...
J'ai pire.
J'ose ? Allez, j'ose.
Nos deux héros, les frères de May, lors des mêmes vacances, achètent un fromage et une baguette à l'épicerie du camping, puis s'en vont casser la croûte sur la plage.
S'aperçoivent que le fromage est... moisi !
[commentaire de May: "jamais sortis de la vallée, jamais vu de roquefort"]
Font quoi, les deux frères ?
Commencent par s'indigner contre les commerçants locaux qui prennent les touristes pour des pigeons, puis....
Font quoi, les deux frères ?
Enterrent le fromage dans le sable.
Faudra que je me fasse raconter l'histoire par les intéressés eux-mêmes, je suis sûre qu'il reste des perles à découvrir dans leur été vendéen.
J'ose ? Allez, j'ose.
Nos deux héros, les frères de May, lors des mêmes vacances, achètent un fromage et une baguette à l'épicerie du camping, puis s'en vont casser la croûte sur la plage.
S'aperçoivent que le fromage est... moisi !
[commentaire de May: "jamais sortis de la vallée, jamais vu de roquefort"]
Font quoi, les deux frères ?
Commencent par s'indigner contre les commerçants locaux qui prennent les touristes pour des pigeons, puis....
Font quoi, les deux frères ?
Enterrent le fromage dans le sable.
Faudra que je me fasse raconter l'histoire par les intéressés eux-mêmes, je suis sûre qu'il reste des perles à découvrir dans leur été vendéen.
Wapiti- Admin
- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
- Message n°42
Re: Plaisirs divers d'un été...
Des palourdes gavées de roquefort... j'suis sûre que t'en rêve la nuit !
_________________
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Pondy
- Message n°43
Re: Plaisirs divers d'un été...
Je renoue avec le plaisir délicieux de mes histoires de grand-mère.
Le tout petit garçon qui voulait être une fusée
« Moi, Mamido, mon plus grand rêve, mon plus grand rêve, tu sais, c'est de voler »
Jules postillonne de joie. Il répète en aspirant l'air comme s'il en manquait.
« Avec des ailes ? »
« Ah non, avec des réacteurs pasque je veux aller dans les autres mondes »
« Comment sais-tu qu'il y a des autres mondes ? »
« C'est le pécialiste qui l'a dit au planétarium où on va avec papa pour voir les étoiles »
Ainsi pépillait Jules, quatre ans et ses yeux bleus si clairs pétillaient de bonheur.
« Mais pourquoi tu veux aller sur une autre planète »
« Je me fera un nouveau copain, c'est pour ça »
« Et Maxence, c'est ton meilleur copain pourtant »
« Oui mais il est quand même un bébé, il boit un biberon le matin , alors il peut pas venir avec moi dans les autres mondes »
Une évidence parce que, lui, ce grand garçon a cessé de boire le biberon du matin il y a deux jours.
« Mamido, on pourrait construire des réacteurs ? »
« Je crois que c'est difficile »
« Oui, mais toi, tu sais faire, tu m'as fait la locomotive de Thomas le train avec le carton alors, tu vois bien »
Rolalala, la pression !
Le soir s'installe, le soleil se fait moins chaud dans la cour, c'est l'heure où le gravier devient blond. Jules sautille d'excitation.
« Ayé, j'ai une idée... »
Sa petite main bien empaumée dans la mienne nous allons dans la grange envahit par tout ce qui peut peut-être servir, on ne sait jamais...
Il reste deux chutes de gouttières, grises, en pvc.
L'affaire est dans le sac.
« Regarde, on va construire les réacteurs »
« Tu vas les attacher dans mon dos et comment tu vas faire le feu ? »
Quelques instants plus tard, les deux réacteurs sont liés avec une large bande de papier collant, une cordelette fixe le tout sur le dos et j'ai placé stratégiquement deux cierges magiques prêts à s'enflammer.
L'heure est grave.
Petit Jules, bien campé sur ses jambes, les bras et les mains tendues bien hauts vers le ciel attend la mise à feu. Il est parfaitement immobile et je me sens bouleversée.
« C'est promis Mamido, je reviendra te voir mais ça sera dans longtemps parce que c'est loin, mais je t'oubliera pas »
Mon petit bonhomme se démanche le cou pour bien regarder dans son dos la mise à feu de ses réacteurs. Les mains toujours tendues bien haut, il écarte les doigts et attend.
J'allume les cierges.C'est parti.
Mon coeur bat à tout allure quand je vois la concentration et un peu de peur aussi dans les yeux de mon adorable petit garçon.
Les deux cierges crépitent, une gerbe d'étincelles avec un bruit parfait d'une fusée au décollage jaillit.
Et puis pchhhhhtttttt, tout s'éteint.
…/... La suite plus tard
Le tout petit garçon qui voulait être une fusée
« Moi, Mamido, mon plus grand rêve, mon plus grand rêve, tu sais, c'est de voler »
Jules postillonne de joie. Il répète en aspirant l'air comme s'il en manquait.
« Avec des ailes ? »
« Ah non, avec des réacteurs pasque je veux aller dans les autres mondes »
« Comment sais-tu qu'il y a des autres mondes ? »
« C'est le pécialiste qui l'a dit au planétarium où on va avec papa pour voir les étoiles »
Ainsi pépillait Jules, quatre ans et ses yeux bleus si clairs pétillaient de bonheur.
« Mais pourquoi tu veux aller sur une autre planète »
« Je me fera un nouveau copain, c'est pour ça »
« Et Maxence, c'est ton meilleur copain pourtant »
« Oui mais il est quand même un bébé, il boit un biberon le matin , alors il peut pas venir avec moi dans les autres mondes »
Une évidence parce que, lui, ce grand garçon a cessé de boire le biberon du matin il y a deux jours.
« Mamido, on pourrait construire des réacteurs ? »
« Je crois que c'est difficile »
« Oui, mais toi, tu sais faire, tu m'as fait la locomotive de Thomas le train avec le carton alors, tu vois bien »
Rolalala, la pression !
Le soir s'installe, le soleil se fait moins chaud dans la cour, c'est l'heure où le gravier devient blond. Jules sautille d'excitation.
« Ayé, j'ai une idée... »
Sa petite main bien empaumée dans la mienne nous allons dans la grange envahit par tout ce qui peut peut-être servir, on ne sait jamais...
Il reste deux chutes de gouttières, grises, en pvc.
L'affaire est dans le sac.
« Regarde, on va construire les réacteurs »
« Tu vas les attacher dans mon dos et comment tu vas faire le feu ? »
Quelques instants plus tard, les deux réacteurs sont liés avec une large bande de papier collant, une cordelette fixe le tout sur le dos et j'ai placé stratégiquement deux cierges magiques prêts à s'enflammer.
L'heure est grave.
Petit Jules, bien campé sur ses jambes, les bras et les mains tendues bien hauts vers le ciel attend la mise à feu. Il est parfaitement immobile et je me sens bouleversée.
« C'est promis Mamido, je reviendra te voir mais ça sera dans longtemps parce que c'est loin, mais je t'oubliera pas »
Mon petit bonhomme se démanche le cou pour bien regarder dans son dos la mise à feu de ses réacteurs. Les mains toujours tendues bien haut, il écarte les doigts et attend.
J'allume les cierges.C'est parti.
Mon coeur bat à tout allure quand je vois la concentration et un peu de peur aussi dans les yeux de mon adorable petit garçon.
Les deux cierges crépitent, une gerbe d'étincelles avec un bruit parfait d'une fusée au décollage jaillit.
Et puis pchhhhhtttttt, tout s'éteint.
…/... La suite plus tard
Albatros
- Message n°44
Re: Plaisirs divers d'un été...
Sais pas pourquoi, mais ceci :
Pondy a écrit:Les deux cierges crépitent, une gerbe d'étincelles avec un bruit parfait d'une fusée au décollage jaillit.
Et puis pchhhhhtttttt, tout s'éteint.
Me ferait un petit peu penser, à... une certaine "Machine à remonter le temps" utilisée en ces lieux, il y a ma foi... fort, fort longtemps !
Mais bon, un petit peu difficile à faire redémarrer sans l'amigo Lahaut...
Skyrgamur- Localisation : Normandie
- Message n°45
Re: Plaisirs divers d'un été...
Merci Pondy pour tes textes si poétiques. Tu nous as manqué.
Et la fée est elle toujours transparente ?
Et la fée est elle toujours transparente ?
_________________
Skyrgamur, le lutin Islandais
Pondy
- Message n°46
Re: Plaisirs divers d'un été...
Skyrgamur, merci.
Fée transparente a disparu comme un songe. Elle est maintenant Soigneuse-Vétérinaire-de Dauphins-en-Liberté-attaqués-par-les-Orques. Un métier où on est toute la vie en maillot de bain, et toute sa vie dans l'eau et toute sa vie en vacances.
Mais, en vacances, ici, elle est, avec ses cousins et cousines qui réclament eux aussi à hue et à dia le même scénario : l'Enfant Abandonné.
Si tu veux, j'te raconte l'histoire !
Fée transparente a disparu comme un songe. Elle est maintenant Soigneuse-Vétérinaire-de Dauphins-en-Liberté-attaqués-par-les-Orques. Un métier où on est toute la vie en maillot de bain, et toute sa vie dans l'eau et toute sa vie en vacances.
Mais, en vacances, ici, elle est, avec ses cousins et cousines qui réclament eux aussi à hue et à dia le même scénario : l'Enfant Abandonné.
Si tu veux, j'te raconte l'histoire !
Skyrgamur- Localisation : Normandie
- Message n°47
Re: Plaisirs divers d'un été...
C'te question !!! Bien sûr que je veux.
J'adore les histoires qui font pleurer.
J'adore les histoires qui font pleurer.
_________________
Skyrgamur, le lutin Islandais
Wapiti- Admin
- Localisation : Annecy et Thonon (74) France
- Message n°48
Re: Plaisirs divers d'un été...
Moi aussi je la veux l'histoire ! et la suite aussi...
C'est pas encore l'été, mais c'est plaisirs que lire ici le soir après le boulot.
C'est pas encore l'été, mais c'est plaisirs que lire ici le soir après le boulot.
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"Nous méritons toutes nos rencontres, elles sont accordées à notre destin et ont une signification qu'il nous appartient de déchiffrer." F. Mauriac
Pondy
- Message n°49
Re: Plaisirs divers d'un été...
Et hop, la fin de l'histoire. Z'êtes bon public, c'est sympa.
Pour l'enfant abandonné (Skyrgamur, y'aura pas besoin de mouchoirs) ce sera la semaine prochaine.
Tout s'éteint même petit Jules qui s'assoit sur le gravier, ses deux réacteurs lui remontant au-dessus de la tête.
Les larmes explosent, en silence et roulent. Un gros hoquet de chagrin le secoue.
Il pleure mon petit homme.
« Ma-ma-mamido, je me suis pas envolé » dit-il, le regard noyé.
« Et non, je n'ai pas réussi à bien construire des bons réacteurs »
« Il fallait mettre plus de feux, t'en as mis que deux »
« Je crois qu'en fait je ne suis pas constructrice de fusée, je suis désolée »
Son nez coule, il l'essuie sur son bras, se lève, le regard désespéré et part avec ses réacteurs sur le dos qui oscillent si pathétiquement qu' un fou rire se coince dans ma gorge.
« Toi Mamido, t'es forte pour les trains, je vais demander à Papiluc »
Il trotte et les réacteurs s'entrechoquent, j'ai la même envie de rire.
Quelques minutes, cinq peut-être, à peine et le revoilà, larmes séchées, yeux brillants
« C'est normal Mamido que ça marche pas.
Il faut un Permis d'Homme-Fusée, c'est pour ça et il faut faire des plans. Je vais dessiner un super plan et quand j'aura au moins sept ans, j'aura le permis et mes réacteurs seront tout prêts et il faut des piles et des fils électriques et des fusibes et du bois et de la colle et Papiluc il va faire avec moi quand j'aura fait le plan»
Ses pieds nus claquant sur les marches, il file au grenier dessiner son plan infaillible, les deux morceaux de gouttières bringuebalant dans le dos.
Au grenier, je crois que l'on est plus près du ciel et c'est le lieu le plus approprié pour dessiner un plan pour atteindre et même dépasser les étoiles.
Pour l'enfant abandonné (Skyrgamur, y'aura pas besoin de mouchoirs) ce sera la semaine prochaine.
Tout s'éteint même petit Jules qui s'assoit sur le gravier, ses deux réacteurs lui remontant au-dessus de la tête.
Les larmes explosent, en silence et roulent. Un gros hoquet de chagrin le secoue.
Il pleure mon petit homme.
« Ma-ma-mamido, je me suis pas envolé » dit-il, le regard noyé.
« Et non, je n'ai pas réussi à bien construire des bons réacteurs »
« Il fallait mettre plus de feux, t'en as mis que deux »
« Je crois qu'en fait je ne suis pas constructrice de fusée, je suis désolée »
Son nez coule, il l'essuie sur son bras, se lève, le regard désespéré et part avec ses réacteurs sur le dos qui oscillent si pathétiquement qu' un fou rire se coince dans ma gorge.
« Toi Mamido, t'es forte pour les trains, je vais demander à Papiluc »
Il trotte et les réacteurs s'entrechoquent, j'ai la même envie de rire.
Quelques minutes, cinq peut-être, à peine et le revoilà, larmes séchées, yeux brillants
« C'est normal Mamido que ça marche pas.
Il faut un Permis d'Homme-Fusée, c'est pour ça et il faut faire des plans. Je vais dessiner un super plan et quand j'aura au moins sept ans, j'aura le permis et mes réacteurs seront tout prêts et il faut des piles et des fils électriques et des fusibes et du bois et de la colle et Papiluc il va faire avec moi quand j'aura fait le plan»
Ses pieds nus claquant sur les marches, il file au grenier dessiner son plan infaillible, les deux morceaux de gouttières bringuebalant dans le dos.
Au grenier, je crois que l'on est plus près du ciel et c'est le lieu le plus approprié pour dessiner un plan pour atteindre et même dépasser les étoiles.
Skyrgamur- Localisation : Normandie
- Message n°50
Re: Plaisirs divers d'un été...
La candeur enfantine dans toute sa splendeur. Dommage que ça ne dure pas.
_________________
Skyrgamur, le lutin Islandais